Cannes 2014 : six films rejoignent la sélection officielle, dont ceux d’André Téchiné et Tony Gatlif

Posté par MpM, le 2 mai 2014

cannes2014C'est désormais devenu une tradition : la sélection officielle du 67e Festival de Cannes s'est enrichie cette semaine de six nouveaux titres répartis entre séances spéciales, Un Certain Regard et hors compétition. Pas de concurrent supplémentaire dans la course à la Palme d'or, donc, mais des cinéastes qu'on image flattés de faire malgré tout partie de l'aventure.

Parmi eux, deux habitués du Festival : André Téchiné (6 sélections rien qu'en compétition officielle et un prix de mise en scène en 1985 pour Rendez-vous) dont ce sera le grand retour sur la Croisette depuis 2003 (Les égarés) et Tony Gatlif (prix de la mise en scène en 2004 pour Exils) qui n'était pas venu depuis 2006 (Transylvania).

Le premier présente hors compétition L'homme qui aimait trop, inspiré de l'affaire Agnès Le Roux, avec notamment Catherine Deneuve, Adèle Haenel et Guillaume Canet tandis que le second propose en séance spéciale Géronimo avec Céline Sallette et Raphaël Personnaz. Un troisième Français fait également partie de la liste : Laurent Bécue-Renard, pour son documentaire Of men and War (Séance spéciale).

Deux autres films bénéficieront de l'une des ces fameuses "séances spéciales" dont le nombre est ainsi porté à 10 : The Owners du réalisateur kazakh Adilkhan Yerzanov (Realtors) et El Ardor de l'Argentin Pablo Fendrik (L'assaillant et La sangre brota, tous deux sélectionnés à la Semaine de la Critique en 2007 et 2008) avec Gael Garcia Bernal.

Enfin, la section Un Certain Regard accueille Feher Isten du Hongrois Kornel Mundruczo qui eut les honneurs de la compétition officielle en 2008 (Delta ) et 2010 (Un garçon fragile - le projet Frankenstein).

De quoi ajouter un peu de stress et de dilemmes aux festivaliers cannois qui devront essayer de caler ces nouveaux films dans leur emploi du temps déjà surchargé... On ne peut d'ailleurs s'empêcher de s'interroger sur  cette surenchère de films qui touche chaque année les grands festivals internationaux. Comme si, pour être une manifestation de premier plan, il fallait proposer le plus de films possibles, dans une logique plus quantitative que qualitative, et surtout avec le risque que certains passent relativement inaperçus au milieu des "incontournables" de la compétition et des stars internationales.

Quoi qu'il en soit, un ou plusieurs nouveaux films pourraient encore être ajoutés : on attend notamment toujours le titre du film de clôture.

Le complément de sélection

L'homme qui aimait trop d'André Téchiné (Hors Compétition)
Of men and War de Laurent Bécue-Renard (Séance spéciale)
El Ardor de l'Argentin Pablo Fendrik (Séance spéciale)
Géronimo de Tony Gatlif (Séance spéciale)
The Owners d'Adilkhan Yerzanov (Séance spéciale)
Feher Isten du Hongrois Kornel Mundruczo (Un Certain Regard)

Berlin 2012 : en compétition, la France indignée, sequestrée, déracinée

Posté par MpM, le 10 février 2012

En plus de s'être ouverte avec un film français (Les adieux à la reine de Benoit Jacquot), la Berlinale propose tout au cours de sa 62e édition de nombreux films venus de l'hexagone ou tournés en coproduction. C'est ainsi que dès le premier jour, les festivaliers pouvaient découvrir Elles de Malgorzata Szumowska sorti en France courant janvier, Indignados de Tony Gatlif, A moi seule de Frédéric Videau et Aujourd'hui d'Alain Gomis (une coproduction franco-sénégalaise).

Le nouveau film de Tony Gatlif, qui sortira le 7 mars, est une adaptation libre de l'essai Indignez-vous de Stéphane Hessel. Mêlant fiction et réalité, le cinéaste a filmé les mouvements de révolte qui ont éclaté en Europe en 2011 notamment à Paris, Madrid et Athènes. De ces images d'actualité, il tire des séquences bigarrées, joyeuses et pleines d'espoir. Mais il les alterne avec le parcours difficile de Betty, immigrée sans papiers ballotée de Grèce en France puis en Espagne. C'est à travers son regard tour à tour incrédule, horrifié ou émerveillé que l'on découvre ces pays riches en pleine crise. Les matelas posés à même le sol, les campements de fortune, les tentes sous le métro aérien... Mais aussi la solidarité avec le peuple tunisien, la communion des cortèges,  la bienveillance croisée au détour d'une rue. C'est un instantané contrasté d'une époque où les raisons de s'indigner ne manquent pas et où un basculement se produit du ras-le-bol individuel vers l'action collective.  Sa forme de poème filmé, et son intrigue réduite à peu de choses, a peut-être rebuté une partie des spectateurs berlinois, mais il a immanquablement conquis les autres.

A moi seule de Frédéric Videau (en salles le 4 avril) aborde un autre thème de société à travers le retour à la liberté de Gaëlle, presque 18 ans, qui avait été enlevée et séquestrée pendant une dizaine d'années. Alternant scènes de "réadaptation" et flashback sur les années de captivité, le film dépeint avec justesse la relation ambiguë qui unit la victime et son kidnappeur. Il montre aussi la quasi impossibilité pour la jeune fille de reprendre le cours d'une vie "normale". Une œuvre dense et sensible qui serait le pendant plus lumineux, moins aride, du Michael de Markus Schleinzer (sur un pédophile et sa jeune victime).  Sélectionné en compétition, il pourrait valoir un prix d'interprétation à l'actrice Agathe Bonitzer, à la fois sobre, pudique et d'une immense intensité.

Enfin, Aujourd'hui d'Alain Gomis se base sur une légende sénégalaise : parfois, on peut savoir à certains signes mystérieux qu'un homme va mourir. C'est le cas de Satché, jeune homme pourtant dans la force de l'âge, qui est revenu au pays après un séjour en Amérique. On l'accompagne tout au long de sa dernière journée, alors qu'il essaie de renouer avec différentes parties de sa vie pour les abandonner avec moins de regret. Très étonnamment, Aujourd'hui est un film gai et serein, un conte plus moderne qu'on ne le croit, et qui dit plein de choses à la fois du Sénégal dont on découvre les rues bondées et bigarrées, et de notre époque. On sent en effet dans l'histoire de Satché un message qui va à contre-courant des principes qui guident nos contemporains : vitesse, optimisation du temps, combat pour repousser ses limites... Là, on voit un homme se détacher simplement de ce que fut son existence et observer avec un regard mi-indifférent, mi-atterré,  l'effet de sa mort imminente sur les autres.

Avec ces différents films, les festivaliers ont pu découvrir un cinéma français à la fois riche en thématiques actuelles et soucieux de s'associer aux talents et aux histoires du monde entier. Moins nombriliste et tourné vers lui-même que ne le veut la légende, il s'intègre ainsi à la perfection dans la thématique générale de cette 62e édition, résolument tournée vers les bouleversements de notre société et la manière dont ils affectent les peuples du monde entier.

Berlin 2012 : la section Panorama avec Tony Gatlif, Hou Hsiao-Hsien, Volker Schlöndorff…

Posté par MpM, le 9 février 2012

Avec 53 longs métrages programmés, la section Panorama est l'une des plus riches de cette Berlinale 2012, faisant la part belle au documentaire. Cette année, on y retrouvera des témoignages du Printemps arabe (The Reluctant Revolutionary, Words of Witness...) et plus généralement des œuvres s'intéressant à l'actualité du monde arabe et du Moyen Orient (Sharqiya, La Vierge, les Coptes et Moi...), mais aussi deux films revenant sur les violences policières lors du G8 2001 (Diaz - Don’t Clean Up This Blood et The summit).

Section volontairement engagée, donc, puisque l'autre grand thème abordé par les cinéastes du Panorama est celui de la mémoire homosexuelle, avec notamment un documentaire revenant sur les combats politiques des années 80 (Vito), un film collectif sur ce qu'est être lesbienne dans l'Indonésie d'aujourd'hui (Children of Srikandi) et un hommage à l'activiste ougandais David Kato (Call Me Kuchu).

C'est par ailleurs l'occasion de retrouver des cinéastes majeurs comme Hou Hsiao-Hsien, à la tête d'une œuvre collective réalisée par 20 auteurs taïwanais, Tony Gatlif, qui adapte librement le livre de Stéphane Hessel, Indignez-vous, ou encore Pen-Ek Ratanaruang, sur un tueur à gages cherchant à se reconvertir...

A noter la forte représentation de l'Allemagne (surtout dans la partie documentaire) et de l'Asie. La France est elle aussi bien présente avec Tony Gatlif et Héléna Klotz ainsi qu'avec plusieurs coproductions (Death For Sale, Elles, La mer à l'aube...)

LES LONGS METRAGES DE FICTION

Bugis Street Redux de Yonfan (Hong Kong)
Cherry de Stephen Elliott (USA)
Chocó de Jhonny Hendrix Hinestroza (Colombie)
GLAUBE, LIEBE, TOD (BELIEF, LOVE, DEATH) de Peter Kern (Autriche)
HIGHWAY de Deepak Rauniyar (Népal/USA)
Iron Sky de Timo Vuorensola (Finlande)
Love de Doze, Niu Chen-zer (Chine/Taïwan)
Man On Ground de Akin Omotoso (Afrique du Sud)
My Brother The Devil de Sally El Hosaini (Grande Bretagne)
Rentaneko (Rent-a-Cat) de Naoko Ogigami (Japon)
The Convoy de Alexey Mizgirev (Russie)
10+10 de Hou Hsiao-hsien, Wang Toon, Wu Nien-Jen, Sylvia Chang... (Taïwan)
Death For Sale de Faouzi Bensaïdi (Belgique/France)
Diaz - Don’t Clean Up This Blood de Daniele Vicari (Italie)
Die Wand (The Wall) de Julian Roman Pölsler (Autriche)
Dollhouse de Kirsten Sheridan (Irlande)
Elles de Malgoska Szumowska (France)
Fon Tok Kuen Fah (Headshot) de Pen-Ek Ratanaruang (Thaïlande)
From Seoul To Varanasi de Kyuhwan Jeon (Corée du Sud)
Lost In Paradise de Vu Ngoc Dang (Vietnam)
Indignados de Tony Gatlif (France)
Keep The Lights On de Ira Sachs (USA)
Kuma de Umut Dag (Autriche) [film d'ouverture]
La mer à l'aube de Volker Schlöndorff (France/Allemagne)
L'âge atomique de Héléna Klotz (France)
Leave It On The Floor de Sheldon Larry (USA/Canada)
Mai-wei (My Way) de Kang Je-kyu (Corée du Sud)
Mommy Is Coming de Cheryl Dunye (Allemagne)
Parada (The Parade) de Srdjan Dragojevic (Serbie/République de Croatie)
Sharqiya (Central Station) de Ami Livne (Israël)
The Woman Who Brushed Off Her Tears de Teona Strugar Mitevska (Macédoine)
Wilaya de Pedro Pérez Rosado (Espagne)
Xingu de Cao Hamburger (Brésil)

LES DOCUMENTAIRES

Our Story –10-year ‘Guerrilla Warfare’ of Beijing Queer Film Festival de Yang Yang (Chine)
“Blut muss fließen” - Undercover unter Nazis de Peter Ohlendorf (Allemagne)
Children of Srikandi du collectif "the Children of Srikandi Collective" (Allemagne/Indonésie)
Democracy Under Attack - An Intervention de Romuald Karmakar (Allemagne)
Audre Lorde - The Berlin Years 1984 to 1992 de Dagmar Schultz (Allemagne)
Brötzmann – That’s When The World Is Mine de Uli M Schueppel (Allemagne)
Call Me Kuchu de Malika Zouhali-Worrall, Katherine Fairfax Wright (USA)
Detlef de Stefan Westerwelle, Jan Rothstein (Allemagne)
Henryk from the back row de Andreas Dresen (Allemagne)
In the Shadow of a Man de Hanan Abdalla (Egypte)
King of Comics de Rosa von Praunheim (Allemagne)
La Vierge, les Coptes et Moi de Namir Abdel Messeeh (France)
Marina Abramovi? The Artist is Present de Matthew Akers (USA)
Look at me again de Kiko Goifman, Claudia Priscilla (Brésil)
The Reluctant Revolutionary de Sean McAllister (Grande Bretagne)
The Summit de Franco Fracassi, Massimo Lauria (Italie)
Ulrike Ottinger - nomad from the lake de Brigitte Kramer (Allemagne)
Among Men – Gay in East Germany de Markus Stein, Ringo Rösener (Allemagne)
Vito de Jeffrey Schwarz (USA)
Words of Witness de Mai Iskander (USA)

LES COURTS METRAGES

7 Deadly Kisses de Sammaria Simanjuntak (Indonésie)
A Lazy Summer Afternoon de John Heys (Allemagne)
Green Laser de John Greyson (Canada)
LAW and ORDER de Jan Soldat (Allemagne)

Louis Garrel et Céline Sallette passent de Philippe Garrel à Tony Gatlif

Posté par vincy, le 19 mai 2011

Louis Garrel, qui prépare son premier long métrage en tant que réalisateur, va retrouver Céline Sallette, sa partenaire d'Un été brûlant pour le prochain film de Tony Gatlif, qui n'a pas encore de titre. Un été brûlant est le dernier film de son père Philippe Garrel, qui devrait être sélectionné au prochain festival de Venise. Monica Bellucci est aussi présente au générique.

Céline Sallette est à Cannes avec le film de Bertrand Bonello, L'Apollonide, souvenirs de la maison close, où elle a fait forte impression. Louis Garrel sera présent pour le film de clôture, Les bien-aimés, de Christophe Honoré.

Tony Gatlif devrait commencer son tournage très prochainement.

Rencontre avec Tony Gatlif au cinéma La Clef

Posté par MpM, le 14 octobre 2010

A l'occasion de la projection de son film Liberté (sorti sur les écrans début 2010), Tony Gatlif sera présent au cinéma La Clef vendredi 15 octobre à 20h. L'occasion pour lui de répondre aux questions des spectateurs et de revenir sur le sujet du film, l'histoire et la persécution des Tsiganes en France pendant l'Occupation.

Il serait étonnant que le cinéaste n'en profite pas également pour aborder la nouvelle vague de stigmatisation qui touche le peuple rom depuis cet été, peuple qu'il connaît bien pour l'avoir filmé sans relâche depuis près de 30 ans.

A noter que le 17 octobre, une autre réalisatrice, Jocelyne Lemaire Darnaud, viendra parler d'un sujet de société tout aussi actuel, la finance "éthique", à l'issue de la projection de son film Moi, la finance et le développement durable.

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Horaires et informations sur le site de la Clef