Cannes : Claude Miller et Andrzej Wajda au marché du film

Posté par vincy, le 4 mai 2009

Les films du Losange vont profiter de la présence ce Michael Haneke en Compétition et de Mia Hansen-Love à Un certain regard, pour présenter au marché du film deux autres de ses films. Marching Band, du français Claude Miller : un documentaire sur les orchestres des campus américains juste avant l'élection de Barack Obama. Sweet Rush, du polonais d'Andrzej Wajda : le film vient de sortir en Pologne, adapté de deux nouvelles ("Tatarak" de Jaroslaw Iwazkiewicz et "Sudden Call" de Sandor Marai), et présenté au dernier festival de Berlin.

Miller travaille actuellement sur le montage de Je suis heureux que ma mère soit vivante, d'après le roman d'Emmanuel Carrère. Quant à Wajda, il prépare deux films : un biopic sur Lech Walesa et un autre sur Frédéric Chopin.

Trésor caché : Azur et Asmar s’offre une autre fin

Posté par vincy, le 3 mai 2009

Parfois, le public reste sur sa faim avec la fin d'un film. Ce fut le cas avec Azur et Asmar, le dessin animé de Michel Ocelot, qui n'avait pas satisfait des élèves de primaire d'une école à Beyrouth, au Liban. Le Monde révèle ainsi que les jeunes écoliers avaient écrit au réalisateur pour lui donner l'idée d'une autre fin. Car les enfants voulaient voir le mariage des deux amis, et surtout le retour du père. Celui-ci est en effet le responsable de la rupture amicale, en chassant Asmar de la maison d'Azur. Les petits Libanais souhaitaient voir une scène de réconciliation générale, où les erreurs du passé pouvaient être définitivement corrigées.

Alors, Ocelot, le producteur Christophe Rossignon, les "voix" originales et le musicien Gabriel Yared se sont mis au travail. Certes, ils n'ont pas réalisé une autre fin. "Pour des raisons de coûts". Dommage, car au pire cela céquivalait au budget d'un très bon court métrage... Il s'agit donc d'un story-board filmé, image après image. Dix minutes qui se retrouvent dans le DVD "Les trésors cachés" de Michel Ocelot, aux côtés des courts métrages comme Les trois inventeurs ou La légénde du pauvre bossu.

Toute l’histoire de mes échecs sexuels : déballage cathartique et impudique

Posté par MpM, le 3 mai 2009

echecssexuels.jpg"A la fin de chacune de nos conversations, j’ai envie de vomir."

L'histoire : Chris vient de se faire larguer par sa copine et décide de tourner un film sur sa propension à toujours être celui que l’on quitte. Pour cela, il est prêt à entendre tous les reproches que ses anciennes petites amies auront à lui faire… et même à payer de sa personne.

Ce que l’on en pense : Difficile de croire que cette hilarante plongée introspective dans les névroses amoureuses d’un trentenaire immature soit réellement un documentaire… Chris Waitt ne s’est en effet absolument pas épargné, mettant en scène ses déboires intimes avec une honnêteté qui confine au rite sacrificiel. Hirsute et débraillé, il raconte face caméra ses doutes et ses angoisses, filmant avec une sorte de délectation masochiste les face-à-face de plus en plus cruels que lui infligent ses ex-petites amies. Entre celles qui ne veulent plus jamais rien avoir à faire avec lui et celles qui déballent des détails peu flatteurs sur son comportement (paresseux, bordélique, immature, égoïste…) ou racontent des anecdotes totalement plombantes (comment il a tenté d’embrasser la mère de l’une d’entre elles, par exemple), le malheureux en prend plein la tête. Et si c’était encore possible, tout empire quand il se rend compte que la plupart de ses problèmes sont liés à des troubles érectiles persistants. Qu’à cela ne tienne, il embarque caméra et spectateur chez le médecin, dans une séance de massage tantrique et même… à un jeu de rôle sado-masochiste.

Entre recherche intime ultime et utilisation radicale de l’outil cinéma, Toute l’histoire de mes échecs sexuels est un ovni, certes, mais un ovni très identifiable. Déclinant la tendance à l’auto-fiction développée en littérature et par le biais du web, le réalisateur transforme son vécu personnel de loser en expérience quasi universelle. Dans la salle, on se bidonne, à mi-chemin entre incrédulité et catharsis : aussi mauvais que chaque spectateur se sente dans ses relations de couple, il ne pourra jamais être aussi mauvais que Chris Waitt…

Toutefois, sous ses airs de gag potache, le film pourrait bien être plus profond qu’il n’y paraît en s’interrogeant sur la complexité des rapports amoureux (qu’est-ce qui fait que ça marche puis que cela ne marche plus ? comment un trait de caractère d’abord perçu comme une qualité peut finalement dégénérer en défaut insupportable ? pourquoi deux personnes qui ont été si proches peuvent en arriver à ne plus jamais s’adresser la parole ?) et surtout sur les modes de communication entre les êtres. Car finalement, il aura fallu à Chris Waitt une caméra et un projet de film pour obtenir de ses ex-petites amies des confidences et des témoignages qu’elles n’avaient jamais voulu lui livrer avant. Comme s’il avait fallu ce prétexte de démarche artistique (impliquant pourtant une sorte de "déballage" impudique) pour libérer la parole…

L’enfant-cheval : un attelage au symbolisme éprouvant

Posté par MpM, le 3 mai 2009

enfantcheval.jpg"Quelle chance de gagner un dollar par jour !"

L’histoire : Dans un village d’Afghanistan, un jeune handicapé mental est engagé par une riche famille pour porter sur son dos leur fils qui n’a plus de jambes. Il se tisse entre les deux une relation de maître-esclave faite de domination, d’humiliation et de cruauté.

Ce que l’on en pense : Samira Makhmalbaf (sur un scénario écrit par son père Mohsen, qui est également crédité en tant que monteur) revient au cinéma avec un film parlant une nouvelle fois de l’Afghanistan d’aujourd’hui. Cette fois-ci, elle pose un regard mi-réaliste, mi-onirique sur deux enfants dépendant l’un de l’autre pour survivre dans une société parfaitement indifférente à leur sort. Si sa démarche est captivante, sa mise en scène est malheureusement insupportable. Plans interminables sur les membres mutilés du jeune handicapé, visage déformé et bafouillant filmé au grand angle, répétition de séquences mettant en parallèle le sort de l’enfant-cheval et d’un jeune poulain venant de naître… La jeune réalisatrice iranienne s’empêtre dans un symbolisme appuyé qui lui font perdre de vue subtilité et justesse.

Ainsi, elle dépeint un milieu si parfaitement dépourvu d’empathie, d’entraide et de dignité que le misérabilisme envahit chaque scène et chaque dialogue. Cette séquence où la petite mendiante court derrière le fils du riche pour ramasser les piécettes qu’il jette rappelle d’ailleurs celle de La pomme, où un jeune garçon faisait pareillement courir des petites filles derrière une pomme accrochée à un bâton. Est-ce là le destin des personnages de Samira Makhmalbaf que d’être perpétuellement manipulés et trompés, traités comme des animaux à qui l’on peut faire faire des tours ? Le pire est probablement qu’il ne s’agit pas tant de cruauté gratuite que de l’unique mode de communication que les personnages maîtrisent : derrière chaque brimade se cache en effet la nécessité de mendier quelque-chose, qu’il s’agisse d’argent, d’aide, de pouvoir ou tout simplement d’affection. L’espoir, lui, semble irrémédiablement hors de portée.

Blockbusters 2009 : Wolverine lance la saison avec panache

Posté par vincy, le 2 mai 2009

35 millions de $. C'est l'estimation qui vient de tomber pour le premier jour d'exploitation de X-Men origins : Wolverine, premier film de la saison des blockbusters hollywoodien. Jackman est par ailleurs confirmé comme star "bankable".

Son plus proche concurrent fait six fois moins d'entrées.

La Fox peut se féliciter. les critiques étant tièdes, le public aurait pu ne pas être au rendez-vous. Si le score est bon, il n'y a pas de quoi triompher. X-Men 3 avait fait un bien meilleur premier jour (45 milllions de $), et Iron Man, l'an dernier à la même époque, avait fait un petit mieux (38.7 millions de $).

Tout va désormais dépendre du bouche à oreille et de la résistance du film face aux concurrents annoncés (Star Trek pour commencer). En dessous de 150 millions de $, le film ne sera pas considéré comme un hit. Les prévisionnistes d'Hollywood espéraient que Wolverine rapporte 92 millions de $ d'ici à dimanche. Pour arriver à ce score, le film est diffusé dans 4 100 cinémas, sur 8 600 écrans. Un record pour 2009.

Aardman se lance dans la réalisation de deux films

Posté par vincy, le 1 mai 2009

On attendait une suite à Wallace & Gromit ou encore, avec un peu d'espoir, leur version du Lièvre et de la tortue si longuement préparée. Mais les studios Aardman ont pris leur temps pour nous surprendre.

Ils ont lancé simultanément la production de Arthur Christmas et Pirates!. Sony distribuera les deux, puisque le studio a signé un accord de trois ans en 2007, après la fin de celui qui liait les artisans anglais à DreamWorks.

Pirates! , que réalisera Peter Lord, l'un des cofondateurs d'Aardman, est inspiré de la série de livres de Gideon Defoe (Les pirates ! dans une aventure...), qui raconte les aventures comiques d'un groupe de pirates, aux Galapagos avec Charles Darwin, à Londres avec Elephant Man... au XIXe siècle. L'un d'eux veut conquérir le trophée de Pirate de l'année.

Arthur Christmas sera un projet en animation numérique (en collaboration avec Sony Pictures Imageworks), révélant les secrets high-tech du Père Noël. Le film sera réalisé par Sarah Smith, dont ce sera la première fois derrière la caméra.

Aardman a produit trois long métrages jusqu'à présent : Chicken Run en 2000 (225 millions de $ au box office mondial) Wallace & Gromit : le mystère du lapin-garou en 2005 (192 millions de $ au box office mondial) et Souris City en 2006 (177 millions de $ au box office mondial).

Universal commande un remake de Videodrome

Posté par vincy, le 30 avril 2009

videodrome.jpg26 ans après la sortie du film culte de David Cronenberg, Videodrome, avec James Woods et la chanteuse de Blondie, Universal a demandé à Ehren Kruger d'écrire un remake. Grâce à ce film, Cronenberg avait gagné son premier Prix Génie (les Oscars canadiens) du meilleur réalisateur. Il enchaînait avec The Dead Zone et La Mouche...

Universal avait déjà distribué la version originelle. La nouvelle version actualisera les récentes évolutions scientifiques comme les nano technologies et devrait s'apparenter à un film de science-fiction plus grand public. Le scénariste Egren Kruger a notamment écrit les scripts de Scream 3, Piège fatal, The Ring, et le prochain Transformers.

L'époque n'est plus ce qu'elle était puisque David Cronenberg prépare une adaptation littéraire, Le cercle Matarese, grand public avec Denzel Washington et Tom Cruise dans les rôles principaux.

Cannes : malgré la Crise, les Russes seront sur la Croisette

Posté par vincy, le 30 avril 2009

Si la crise s'est déjà invitée dans le lexique cannois de l'année, elle n'a pas découragé les professionnels russes de venir au Marché du film.  Avec un seul film sélectionné (Le Tsar, dans Un Certain regard), et un Rouble très dévalué, la présence russe n'était pas acquise. Pourtant le pavillon russe sera deux fois plus important que l'an dernier, au Marché.

L'idée est de séduire les distributeurs (de films indépendants) et les producteurs (pour des montages financiers ou des lieux de tournage). Débats, colloques, sessions de pitchs, ateliers auront lieu sous la tente, près du village international. Les organisateurs veulent en faire l'ambassade culturelle de la Russie.

Blockbusters 2009 : Wolverine, Star Trek, Terminator…?

Posté par geoffroy, le 29 avril 2009

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Le mois de mai 2009 commence donc sous les chapeaux de roues avec pas moins de six films en concurrence directe. Voici notre première liste de favoris et notre seconde d’outsiders, en attendant le vainqueur du mois.

1) X-Men Origins Wolverine de Gavin Hood avec Hugh Jackman, Liev Schreiber

Sortie USA le 01 mai / France le 29 avril

Pour : Reprise du personnage sans doute le plus charismatique de la saga X-Men ; Hugh Jackman ; premier film de l’été ; polémique sur le net suscitant plus d’intérêt que de rejet ; bonne santé des super-héros en ce moment ; attente réelle des fans.

Contre : Qualité baclée des franchises produites par la Fox (les 4 Fantastiques, Elektra, Dardevil, le troisième X-Men) ; utilité des spin-off ; capacité de Gavin Hood à réaliser un tel blockbuster ; campagne marketing illisible depuis la circulation d’une version non finie sur la toile.


2) Star Trek de JJ Abrams avec Chris Pine, Zackary Quinto

Sortie USA le 08 mai / France le 06 mai

Pour : Univers culte Outre-atlantique ; relance d’une franchise en perte de vitesse ; sens de la formule chez Abrams ; space opera plutôt rare au cinéma ; attente considérable de nombreux fans ; volonté d’ouvrir Star Trek à un public plus large ; esthétique résolument plus moderne.

Contre : Accueil des Trekkies ? ; Abrams et son univers TV ; respect du matériau de base ; qualité intrinsèque très moyenne ; sortie programmée entre Wolverine et Anges & Démons.

3) Anges & Démons de Ron Howard avec Tom Hanks, Ewan Mc Gregor

Sortie USA le 15 mai / France le 13 mai

Pour : Présence du bankable Tom Hanks ; Défauts du premier gommés ? ; Adaptation du super best-seller de Dan Brown ; public plus adulte ; peut-il réaliser un meilleur bouche à oreille que le Da Vinci Code ; Période de forte férquentation.

Contre : Ron Howard ; préquel du moyen Da Vinci Code ; buzz a priori moins prononcé que pour Wolverine, Star Trek et Terminator ; public plus exigent.

4) Terminator Renaissance de McG avec Christian Bale, Sam Worthington

Sortie USA le 21 mai / France le 03 juin

Pour : Univers mythique du film de Cameron ; traitement plus réaliste et bourrin ; sort un bon mois avant Transformers la revanche ; passe derrière un troisième opus carré mais pas transcendant ; Christian "Batman" Bale.

Contre : Le réalisateur ; possible gros ratage artistique ; absence de Schwarzenegger même si une présence en 3D est prévue ; sa classification (PG-13 ou R ?) ; ose s’attaquer à l’origine d’une franchise initiée par le maître Cameron.
5) La nuit au musée 2 de Shawn Lévy avec Ben Stiller, Owen Wilson

Sortie USA le 22 mai / France le 20 mai

Pour : Suite d’un premier film sympathique, original et qui a cartonné Outre-atlantique comme dans le reste du monde ; le trio Ben Stiller-Owen Wilson-Robin Williams ; seule comédie de cette envergure ; gros délire en perspective ; public familial ; en France, la présence d'Alain Chabat en Napoléon.

Contre : Choix de sa date de sortie pour un film familial (l’année dernière Narnia 2 s’est planté à la même période) ; risque de trop plein visuel ; problème de redite ; qualité souvent plus faible des suites.

6) Là-haut (UP) de Peter Docter et Bob Peterson

Sortie USA le 29 mai / France le 13 mai à Cannes et le 29 juillet

Pour : Il s’agit d’un Pixar ; histoire singulière ; poésie encore au rendez-vous ; fluidité et beauté de la synthèse ; deuxième incursion dans le monde des hommes après Les Indestructibles ; avant-première mondiale à Cannes ; peut-il être un échec ?

Contre : Pas de voiture, de robot, de monstre ou de poisson clown pour émerveiller la planète mais un vieil homme. Allez ! On vous dit que ça va marcher…

Les outsiders de la rédaction :

- Battle of Terra (sortie USA le 01 mai et France indéterminé). Film d’animation produit par Lionsgate avec Luke Wilson et Denis Quaid en casting vocal. Conflit interplanétaire en 3D. Vu le résultat de Titan A.E et récemment de Clones War le doute est permis.

- Ghosts of girlfriends past (sortie USA le 01 mai et France le 17 juin). Comédie romantique un brin fantastique avec Matthew McConaughey et Jennifer Garner. Contre programmation à Wolverine. Peut tirer son épingle du jeu.

- Management (sortie USA le 15 juin et France indéterminé). Deuxième comédie en six mois pour Jennifer Aniston après le succès de Marley & Me. Présence rare de Woody Harrelson et ton tragi-comique à suivre.

- Dance Flick (sortie USA le 22 mai et France le 28 octobre). Nouvelle folie des frères Wayans. Mais qu’attendre après White Chiks et Little man ? On ne sait jamais !

- Drag me to hell (sortie USA le 29 mai et France le 27 mai). Le retour sur la scène horrifique du génial Sam Raimi. On attend une bonne dose de trouille le tout emballé dans un film survitaminé dont il a le secret. Pourra-t-il titiller les 129 millions du Cercle version Verbinski?

et pour vous quel devrait être le vainqueur du mois?

Blockbusters 2009 : à l’heure des pronostics…

Posté par geoffroy, le 29 avril 2009

terminator4.jpgCette année Ecran Noir a décidé de vous présenter chaque mois, et ce jusqu’à juillet, une liste non exhaustive des sorties les plus attendues de l’été US (elle prendra la forme d’une énumération en pour et contre). D’autre part, l’équipe se prêtera volontiers au jeu des pronostics en proposant son « favori » box-office des mois de mai, juin, juillet et août.

Sans cesse avancée depuis des années, l’été des blockbusters commence désormais dès le mois de mai. Alors que certains films tirent plutôt incroyablement bien leur épingle du jeu en ce premier semestre 2009 – on pense au Taken de Besson (142 millions de dollars rien que sur le sol américain !) –, des gros bras comme le Watchmen de Zack Snyder ont mordu la poussière. Si le dessin animé Dreamworks cartonne comme un Dreamworks (Monstres contre Aliens a toute les chances de dépasser les 180 millions de dollars de Madagascar 2) et le Vin Fast Diesel rugit des mécaniques, la première salve de l’été sera lancée par le polémique mais très attendu X -Men Origins : Wolverine.

Avant d’aborder le cœur de notre affaire, pointons du doigt un phénomène devenu, au fil des ans, aussi préjudiciable pour les studios que pour le public. Avides de billets verts et de possibles franchises à décliner, les studios n’hésitent plus à sortir dès le mois de mai leurs poids lourds supposés (du moins financièrement) quitte à provoquer un embouteillage monstre proche de la saturation. C’est bien simple, cette accumulation de films week-end après week-end s’accompagne de la dose habituelle, mais fort lassante, d’un marketing à tout va et d’une surenchère d’images pas très loin du mauvais racolage.

Certes, il faut bien rentabiliser les sommes investies (aux recettes d’exploitation en salles s’ajoute les droits TV, la vente de DVD et Blue-Ray et le marchandising entourant les films), mais certainement pas au détriment d’une respiration nécessaire ente les films qui est, sans doute possible, désirée par le public. Alors quand on placarde pour le seul mois de mai pas moins de six films méga attendus (Wolverine, Star Trek, Anges & Démons, Terminator renaissance, la Nuit au musée 2 et Là-haut), il ne faut pas s’étonner d’engendrer des conséquences parfois très préjudiciables. Baisse de la qualité cinématographique (la date de sortie devient plus importante que la qualité intrinsèque du film, le marketing faisant le reste), mauvaise date de sortie (Speed Racer, Le monde de Narnia : chapitre 2), succès public en deçà des objectifs fixés (Hulk, X-Men 3, Mission Impossible III), syndrome de « cannibalisation » entre les films (Spider-Man 3, Shrek 3 et Pirates des Caraïbes 3 sorties à seulement trois semaines d’intervalle au cours de l’été 2007).

Arc boutés sur leur position les studios créent l’évènement (sorte d’assurance vie pour exister dans ce monde du tout image), se tirent dans les pattes, se battent pour placer Le film ouvrant la saison, produisent un marché de blockbusters dont les coûts de production dépassent l’entendement (Pirates des Caraïbes 3 aurait coûté 300 millions de dollars) et prient pour que leurs champions se placent sur le podium du box office de l’année. Bien sur tout n’est pas si sombre et des films comme The Dark Knight,The Bourne Ultimatum, les Pixar et bien d’autres encore continuent de nous faire aimer ce cinéma spectacle parfois si foisonnant d’invention et d’évasion.