Le Champo fête ses 80 ans

Posté par vincy, le 24 juin 2018

Le cinéma Le Champo -Espace Jacques Tati célèbre ses 80 ans à partir du 26 juin et ce pendant une semaine. Cet anniversaire, sous le parrainage d'Isabelle Huppert et de Bertrand Tavernier, sera l'occasion de festivités spéciales avec près de 50 films, des avant-premières, des soirées-rencontres et une "master class" avec Juliette Binoche le 1er juillet !

Les invités des soirées-rencontres honorées seront Alexandra Stewart, Justine Malle, Claduia Vardinale, Margarethe von Trotta, Pierre Arditi, Jérôme Deschamps, Philippe Garrel, Louis Garrel, Francis Huster, Marin Karmitz ou encore Bertrand Tavernier,... Une programmation jeune public avec Michel Ocelot et Serge Bromberg est également à l'agenda. Sans passer à coté d'une Nuit Tarantino samedi 30 juin de minuit à l’aube, avec trois films (Kill Bill 1 et 2, Django Unchained en salle 1 ; Jackie Brown, Pulp Fiction, Inglourious Basterds en salle 2) et un petit déjeuner offert.

Les films proposés sont éclectiques: Chabrol, Losey, Kaurismäki, Guitry, Jacquot, Bertolucci, Rohmer, Renoir, Hitchcock, Visconti, Pialat, Ophuls, Carné, Burton, Godard, Antonioni, Fellini... de quoi réviser son histoire du 7e art.

Situé en plein Quartier Latin, à deux pas de la Sorbonne, le Champollion est devenu Le Champo en 1988 et a été inscrit aux monuments historiques en 2000. Sa première séance s'est tenue le 22 juin 1938. Il possède deux salles qui ont une capacité totale de 250 places.

Michel Ocelot prépare son prochain film d’animation

Posté par vincy, le 7 novembre 2015

Absent des grands écrans depuis le troisième Kirikou, Kirikou et les Hommes et les Femmes, sorti en 2012, Michel Ocelot lance son septième long métrage d'animation, Dilili à Paris. ARTE France Cinéma, déjà coproducteur d'Avril et le monde truqué actuellement en salles, a officialisé son soutien au film mercredi. Dilili à Paris est coproduit par Nord-Ouest films et Studio O, et bénéficie également d'une aide de la région Ile-de-France (à hauteur de 488 000 €)

Le film ne devrait pas sortir avant 2017/2018. Mais le réalisateur a dévoilé le sujet: "Dilili est une petite métis venue de Nouvelle-Calédonie, découvrant le Paris de la Belle Epoque. Les Parisiens l’ont observée pendant des mois dans un village kanak reconstitué, elle décide d’observer à son tour les Parisiens… Il y a surtout un mystère à résoudre : l’enlèvement de petites filles... Un jeune livreur en triporteur, connaissant Paris comme sa poche, accompagne la jeune Dilili parmi des hommes et des femmes fascinants, qui donnent informations, indices et idées aux jeunes héros. Ceux-ci découvriront une secte ténébreuse, et lutteront pour une vie active dans la lumière et le vivre-ensemble…"

Ghibli, Ocelot, Morelli, Moore au 12e festival Carrefour du cinéma d’animation

Posté par kristofy, le 4 décembre 2014

Le 12e festival Carrefour du cinéma d’animation à Paris s'ouvre aujourd'hui au Forum des Images, et se tiendra jusqu'au 7 décembre. Une programmation dense (30 séances) et internationale (Chine, États-Unis, Estonie, Japon, Irlande, Canada, Palestine, France...), des réalisateurs et animateurs prestigieux à rencontrer: le rendez-vous est ambitieux.

En avant-première 8 longs métrages seront projetés: 108 rois-démons en ouverture présenté par son auteur Pascal Morelli, Rocks in my Pockets, Hôtel 12 étoiles, Le chant de la mer et pour les plus jeunes Gus, petit oiseau, grand voyage réalisé par Christian de Vita et Mune réalisé par Alexandre Heboyan et Benoit Philippon. A noter en clôture le très attendu Souvenir de Marnie, le dernier film d’animation du studio Ghibli, avant sa sortie prévue en janvier 2015.

C’est aussi l’occasion d’un coup de projecteur sur des films politiques avec un hommage à la Palestine et aussi d’une rétrospective de l’œuvre du japonais Okamoto Tadanari.

Invités d'ici et d'ailleurs
Cartes blanches à Michel Ocelot (Kirikou) et à Florence Miailhe.
Le belge Picha parlera d’érotisme dans le cinéma d’animation (Le Chaînon manquant était au Festival de Cannes en 1980).
A découvrir aussi les parcours de l’allemand Andreas Hykade ( Love & Theft ), de l’irlandais Tomm Moore (son sublime Le Chant de la mer, sort la semaine prochaine; il viendra avec un making-of ), du canadien Marv Newland ( Bambi meets Godzilla en 1969, puis fondateur du studio International Rocketship Limited au Canada), des frères Paul et Gaëtan Brizzi (Astérix et la surprise de César, Fantasia 2000.

Le public est invité à s’initier aux secrets de fabrication d’un film d’animation et à la diversité des techniques utilisées durant le festival, avec, notamment, la réalisation d’un ‘cadavre-exquis’ animé par 60 étudiants en animation. Il y aura aussi un florilège de films d’écoles audacieux et une sélection de courts-métrages du monde entier.

Voici une bande-annonce du festival, elle a été réalisée par les étudiants de l’Ecole des Métiers du Cinéma d’Animation et la bande-son par le compositeur Matthieu Gérard -Tulane :

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12e festival Carrefour du cinéma d’animation
Du 4 au 7 décembre.
Renseignements sur le site de la manifestation

Les Armateurs et Michel Ocelot en course pour les Cartoon movie Tributes

Posté par vincy, le 5 mars 2013

affiche cartoon movie 2013 lyonA l'occasion du 15e Cartoon Movie à Lyon qui s'ouvre demain et s'achève le 8 mars, les nominations aux Cartoon Movie Tributes ont été révélées. Les trois vainqueurs seront connus vendredi.

- Réalisateur européen de l'année:
Enzo d'Alò (Pinocchio)
Peter Lord (Les pirates ! Bons en rien, mauvais en tout)
Michel Ocelot (Kirikou et les hommes et les femmes)

- Producteurs européens de l'année:
Les Armateurs (Kirikou et les hommes et les femmes et Ernest et Célestine)
Anima Vitae (Niko, le petit renne 2)
El Toro Pictures / Lightbox Entertainment/ Ikiru Films (Tad l'explorateur)

- Distributeurs européens de l'année :
TF1 International (Le chat du rabbin, Le cristal magique du père Noël et Aya de Yopougon)
Pro Films (Ronald le barbare, Niko le petit renne, Freddy Frogface, Moomins et Lotte and the Moonstone)
Universum Film (Niko le petit renne, Jean de la Lune, Prinzessin Lillifee et Knight Rusty)

L'an dernier, Rémi Bezançon et Jean-Christophe Lie pour Zarafa, Cinéart et Perro Verde Films avaient remporté le prix dans chacune des catégories.

Le Cartoon Movie se déroule chaque année à Lyon et rassemble plus de 700 professionnels de l'animation en provenance de 40 pays. 56 projets divisés en 4 catégories - concept, développement, production, films achevés - sont présentés durant 3 jours.

Le Studio Ghibli prépare le grand retour d’Isao Takahata

Posté par vincy, le 24 décembre 2012

Isao Takahata, 77 ans, va sortir l'été prochain son nouveau long-métrage animé : Kaguya hime no monogatari (L'histoire de la princesse Kaguya). C'est sa première réalisation depuis Mes voisins les Yamada, en 1999.

Pour le Studio Ghibli, 2013 sera donc une année faste. Pour la première fois depuis 1988, Hayao Miyazaki et Isao Takahata sortiront un film la même année puisque le premier sera à l'affiche cet été avec Kaze Tachinu (Le vent s'est levé). A l'époque Mon voisin Totoro se confrontait au Tombeau des lucioles. Takahata est avec Miyazaki le cofondateur du Studio. Directeur musical, producteur, scénariste, il a souvent collaboré aux oeuvres de son associé.

Révélé en 1968 avec Horus, prince du Soleil, Isao Takahata a également réalisé des films comme Kié la petite peste et Pompoko. Le cinéaste avoue être influencé par le néoréalisme italien, la nouvelle vague française, la poésie de Jacques Prévert et admire les dessins animés de Michel Ocelot, dont il a assuré les traductions japonaises. Takahata avait révélé qu'il travaillait à ce film lors du 62e Festival du Film de Locarno, alors qu'il participait à une conférence avec le créateur de Kirikou.

Son nouveau film est l'adaptation d'un conte très populaire nippon du Xe siècle, Le conte de la Princesse Kaguya, plus connu sous le nom du Conte du coupeur de bambou. Il a déjà été transposé au cinéma (par Kon Ichikawa en 1987), en ballet, en pièce de théâtre... L'histoire est celle d'un bébé découvert dans une forêt de bambous et élevé par un coupeur de bambous. En grandissant, elle devient une magnifique femme et s'aperçoit qu’elle est l’héritière du royaume de la lune. Le conte est le premier de toute l'histoire de l'humanité à faire le lien entre la Terre et la Lune.

Berlin 2011 : retour sur la compétition

Posté par MpM, le 18 février 2011

Berlin 11Le maître-mot de cette 61e Berlinale aura sans conteste été l'hétérogénéité. Hétérogénéité des sujets et des styles mais aussi des films qui vont du très bon au médiocre. A plusieurs reprises pendant cette quinzaine, on se sera interrogé sur les critères de choix des sélectionneurs. Les très bons films étaient-ils si peu nombreux cette année, ou se réservent-ils tous pour Cannes ? Toujours est-il que pour le festivalier, la frustration le dispute à l'excitation. Car si ce n'était pas un millésime d'exception, on a malgré tout vu de bonnes choses, et une poignée de films profitent indéniablement de l'absence sérieuse de concurrence pour s'affirmer comme favoris au moment de la distribution des prix.

Asghar Farhadi et Bela Tarr bien placés

Deux longs métrages ont notamment fait forte impression sur la critique internationale, jusqu'à obtenir la note record de 3,6 étoiles (le maximum est de 4) dans le classement effectué par le quotidien 'Screen' à partir du vote de plusieurs journalistes internationaux. Il s'agit de Nader et Simin, une séparation d'Asghar Farhadi et du Cheval de Turin de Bela Tarr (voir actualité du 15 février). Le premier est iranien, ce qui peut influencer favorablement le jury : quel meilleur symbole de l'engagement en faveur de Jafar Panahi ? D'autant que sous ses dehors de drame familial, le film parle sans fard de l'Iran d'aujourd'hui.

Mais attention, le second est un concurrent de poids. Bela Tarr est un cinéaste envoûtant qui possède un véritable fan club... et Le turin horsecheval de Turin est annoncé comme son dernier film. Une oeuvre-somme qui peut être prise comme un testament, ou un ultime pied de nez. Pour les jurés, ce serait à la fois couronner une carrière magistrale et récompenser la quintessence d'un cinéma esthétique et sensoriel qui réinvente l'expérience même du cinéma. Chiche ? De toute façon, donner l'ours d'argent de la mise en scène à quelqu'un d'autre que Bela Tarr tiendrait du camouflet... à moins que le Maître n'obtienne carrément la récompense suprême.

Les oeuvres socio-politiques ont une carte à jouer

Bien sûr, le jury peut aussi partir dans une direction totalement opposée. On sait que les thématiques "lourdes", c'est-à-dire politiques, sociales ou historiques, font toujours leur petit effet. The forgiveness of blood de Joshua Marston entre dans cette catégorie (il raconte l'histoire d'un adolescent albanais contraint de vivre reclu chez lui pour éviter d'avoir à payer la dette de sang qui oppose sa famille à une autre) et a en plus l'avantage d'être maîtrisé et réussi. Sécheresse scénaristique, mise en scène nerveuse, acteurs qui sonnent justes... Le cinéaste américain  indépendant cumule les bons points.

Dans cette catégorie, Yelling To The Sky de Victoria Mahoney (sorte de Precious 2), Innocent Saturday d'Alexander Mindadze (avec la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en toile de fond), Margin Call de JC Chandor (sur fond de crise financière) ou Coriolanus de Ralph Fiennes (adaptation moderne de Coriolan de Shakespeare) peuvent également avoir touché le jury. Enfin, If not us, who ? d'Andres Veiel s'attaque à l'histoire récente de l'Allemagne (l'après-guerre et la montée des idéaux révolutionnaires) sans lui donner suffisamment de souffle et de fond pour véritablement convaincre. Pourtant, il bénéficie d'un casting de choix, et August Diehl comme Lena Lauzemis pourraient être récompensés.

Intimité et histoires de couples

Dans un style plus intimiste, The future de Miranda July, même s'il a déçu les fans de la première heure, est suffisamment rafraîchissant et profond pour mériter de figurer dans un palmarès (voir actualité du 15 février). D'autant que l'on a vu pas mal de couples se séparer lors de cette compétition, et celui de The future est celui qui a à la fois le plus d'humour et de style. En revanche, Come Rain Come Shine de Lee Yoon-ki (un homme aide sa femme qui le quitte à emballer ses affaires) et A Mysterious World de Rodrigo Moreno (un homme se retrouve seul et largué lorsque sa petite amie décide de faire une pause dans leur relation) ont choisi un style non narratif et minimaliste qui réduit très largement leur portée. N'est pas Bela Tarr qui veut, et l'on s'ennuie ferme devant ces deux tentatives de capter des instants et des émotions ténues dans un quotidien banalisé.

Les histoires d'amour finissent mal en général, et en particulier dans cette compétition berlinoise, puisque deux autres films intimistes présentent des couples qui échouent à exister. Dans Lipstikka de Jonathan Sagal, deux Palestiniennes vivent une histoire d'amour intermittente, qui les conduit toutes deux à une forme de folie et de malheur. Dans Our Grand Despair de Seyfi Teoman, deux Turcs amoureux de la même femme font semblant de ne pas voir que c'est leur amour l'un pour l'autre qui s'exprime de manière détournée. Dans les deux cas, on peut imaginer un double prix d'interprétation, tant les acteurs apportent finesse et profondeur aux deux intrigues, ou alors un  prix de moindre importance.

Quoi qu'il en soit, on retiendra de cette 61e compétition la difficulté des cinéastes à raconter de bonnes histoires ainsi que le pessimisme ambiant. Les couples se séparent, mais sans  passion, comme si au fond tout cela leur était égal. L'avenir est compromis. La liberté est peu de chose face au destin tout tracé par la vie. Et bien sûr, l'apocalypse n'est pas loin...

C'est pourquoi le palmarès consacrera-t-il au final bien plus qu'un film ou un réalisateur. En faisant son choix, le jury optera en effet d'une certaine manière pour une vision du monde et une proposition cinématographique déterminées.

Berlin 2011 : la 3D déferle sur le festival

Posté par MpM, le 13 février 2011

PinaInvitée désormais inévitable des festivals, la 3D a surgi en force dans cette 61e Berlinale avec pas moins de trois films en relief dans une même journée. Pour commencer, Les contes de la nuit de Michel Ocelot qui cumule les particularités d'être à la fois le seul film français et le long métrage d'animation en compétition. Ensuite, on a enfin découvert le très attendu Pina de Wim Wenders et The cave of forgotten dreams de Werner Herzog. Deux réalisateurs qui mettent la technologie 3D au service du documentaire : Pina est un hommage à la chorégraphe Pina Bausch, décédée subitement en 2009, et The cave of forgotten dreams emmène le spectateur dans la grotte Chauvet, en Ardèche, où ont été découvertes des peintures vieilles de plus de 30 000 ans.

Et cette tendance émergente pourrait bien devenir la règle, si l'on en croit Wim Wenders cité par l'édition quotidienne de The Hollywood reporter à Berlin, qui voit dans le relief l'avenir du documentaire. Il faut avouer que l'on commence enfin à trouver un certain intérêt au cinéma en relief en regardant ces deux films qui ont en commun de recréer directement pour le spectateur une expérience vécue "en live". Wim Wenders n'aurait d'ailleurs pas entrepris ce film si la technologie 3D ne lui avait pas permis de reconstituer le plus fidèlement possible la fluidité et l'expressivité des chorégraphies de Pina Bausch. Le spectateur est tantôt au milieu des danseurs, tantôt dans la salle de spectacle où se déroule le ballet. C'est notamment impressionnant dans les séquences où les danseurs évoluent en groupe ou dans un espace recouvert de chaises, et cela permet d'être au plus près des corps. Visuellement, c'est plutôt une réussite. Mais le film s'essouffle, peut-être pour cause de scénarisation confuse.

Pour Werner Herzog, l'enjeu est encore plus grand, puisqu'il s'agit de permettre au grand public de découvrir les trésors de la grotte Chauvet, bien trop fragile pour être visitée. On évolue ainsi dans ce décor prodigieux de stalactites et de roches, où apparaissent des peintures si bien conservées qu'elles semblent dater de notre époque. Grâce à la 3D, on est vraiment dans la grotte, et chaque dessin se détache presque miraculeusement dans la pénombre. Les séquences extérieures gagnent aussi en saveur et en second degré, créant de petits portraits truculents des différents intervenants. On est bien au-delà du simple film éducatif pour se rapprocher d'une oeuvre esthétiquement et philosophiquement dense.

Plus classiquement, Michel Ocelot utilise la 3D pour gagner en profondeur de champ et en ampleur. Sans être à 100% convaincant, le relief participe de la magie visuelle du film, qui joue sur le contraste entre les personnages en ombres chinoises et les décors somptueux dans lesquels ils évoluent. On est clairement dans le domaine du conte où humour, rêve, voyage et aventure s'entrecroisent assez simplement. Michel Ocelot y ajoute un message de tolérance, d'universalisme et de générosité, faisant primer l'amour sur les possessions terrestres, la droiture sur le pouvoir. Dommage que la répartition des rôles reste aussi conservatrice entre le personnage masculin, forcément un héros au grand coeur, et le personnage féminin, qui est au mieux une victime, au pire une garce manipulatrice. Les clichés sexistes, dernier bastion à conquérir ? Et là, la 3D ne change rien à l'affaire...

Berlin 2011 : la sélection officielle

Posté par MpM, le 18 janvier 2011

Berlin 11La sélection officielle de cette 61e Berlinale est désormais complète, à l'exception du film de clôture. Fidèle à ses habitudes, le grand festival allemand a choisi de privilégier son rôle de découvreur de talent en sélectionnant pas moins de six premiers films (dont 4 en compétition) , et peu d'auteurs "majeurs". Hormis les frères Coen qui ouvrent le festival (hors compétition),  ce sont donc surtout des réalisateurs ayant fait leurs preuves en festivals mais peu connus du grand public qui ont cette année les honneurs de la course à l'Ours d'or.

On retrouve ainsi Bela Tarr, le plus intrigant des cinéastes hongrois, sélectionné à Cannes à plusieurs reprises ; Joshua Marston, dont on avait remarqué Maria Full of grace (Ours d'argent de la meilleure actrice en 2004 et Prix-Alfred Bauer) ; Asghar Farhadi qui avait remporté l'Ours d'argent du meilleur réalisateur en 2009 avec A propos d'Elly ; Wolfgang Murnberger à qui l'on doit Bienvenue à Cadavres-les-bains ; Rodrigo Moreno, Prix-Alfred Bauer avec Le garde du corps en 2006 ou encore Miranda July qui avait fait sensation à Cannes en 2005 avec Moi, toi et tout les autres (Caméra d'or et Prix de la Semaine de la Critique).

La France est superbement représentée avec le nouveau film d'animation en 3D (ce qui monte à trois le nombre de films en relief dans le programme officiel) de Michel Ocelot, Les contes de la nuit, et bénéficie d'une deuxième sélection, hors compétition celle-là, avec Les femmes du 6ème étage de Philippe le Guay.

A noter également les débuts de Ralf Fiennes derrière la caméra avec Coriolanus, la première mondiale du très attendu Pina de Wim Wenders (hors compétition) et une séance spéciale consacrée à Jafar Panahi (Offside, ours d'argent en 2006) qui s'inscrit dans une action plus large du Festival en faveur du cinéaste emprisonné.

Ouverture

True Grit
des frères Coen (USA)

En compétition

Our Grand Despair
de Seyfi Teoman (Turquie)

Coriolanus
de Ralph Fiennes (Grande Bretagne) true Grit

Lipstikka
de Jonathan Sagall (Israël)

If not us, who ?
d'Andres Veiel (Allemagne)

Yelling To The Sky
de Victoria Mahoney (USA)

The Future
de Miranda July (USA)

The Turin Horse
de Béla Tarr (Hongrie)

The Prize
de Paula Markovitch (Mexique)

Nader And Simin, A Separation
d'Asghar Farhadi (Iran)

Les contes de la nuit
de Michel Ocelot (France)

Margin Call
de JC Chandor ( USA)

Come Rain Come Shine
de Lee Yoon-ki (Corée du Sud) Pina

Sleeping Sickness
d'Ulrich Köhler (Allemagne)

The Forgiveness Of Blood
de Joshua Marston (USA)

A Mysterious World
de Rodrigo Moreno (Argentine)

Innocent Saturday
d'Alexander Mindadze (Russie)

Hors compétition
Pina
de Wim Wenders (Allemagne)

Almanya - Willkommen in Deutschland
de Yasemin Samdereli (Allemagne)

Les femmes du 6ème étage
de Philippe Le Guay (France)

My Best Enemy
de Wolfgang Murnberger (Autriche)

Unknown
de Jaume Collet-Serra (Allemagne)

Séances spéciales

Cave Of Forgotten Dreams
de Werner Herzog (USA)

Hors jeu
de Jafar Panahi (Iran)

16ème cérémonie des Prix Lumières : à l’ombre des événements tunisiens

Posté par Claire Fayau, le 15 janvier 2011

Le palmarès :

Meilleur Film et prix CST (image) : Des hommes et des dieux ; Réalisateur et scénario : Roman Polanski ; Acteur: Michael Lonsdale (Des hommes et des dieux)  ; Actrice : Kristin Scott-Thomas (Elle s'appelait Sarah) ; Film francophone : Un homme qui crie ; prix TV5 monde : Illégal ; Espoir masculin : Antonin Chalon (No et moi) ; Espoir féminin : Yahima Torres(Vénus Noire) - toutes les nominations

Des absents, des présents à l'esprit ailleurs, et Polanski :

Certains lauréats n'étaient pas présents, comme Kristin Scott-Thomas, retenue en Grande-Bretagne, qui devrait décerner le trophée spécial à Roman Polanski. Par conséquent, ce fut Irène Jacob qui eut l'honneur de remettre sa Panthère (le prix des Lumières)  au cinéaste franco-polonais. Quant au Maire de Paris, Bertrand Delanoë, il n'a pas pu ouvrir la cérémonie, étant invité par France 2 à s'exprimer sur la Tunisie, où il est né et réside chaque été. Quant aux présents ils avaient pour certains l'esprit ailleurs. Michel Reilhac, directeur du cinéma à ARTE, lance un premier tweet : "Maintenant on regarde "Deux hommes et une armoire", court metrage primitif (il avait 19 ans, ndlr) de Roman Polanski pendant que Ben Ali est emmene en orbite #bizarre." Ecran Noir lui demande si l'on parle de la Tunise durant cette soirée. Il nous répond : "Je viens de proposer a la maitresse de cérémonie qu'on fasse une déclaration et un point info a la fin de la cérémonie."

Dans la salle, on projette un hommage en images à Roman Polanski, grâce au musée du cinéma de Lodz. Ce dernier est resté discret, disant qu'il ne méritait pas tous ces honneurs. Il a glissé que ces prix comptaient beaucoup pour lui, surtout parce qu'ils venaient des journalistes qui n'ont pas toujours été ses "meilleurs amis".

Michael Lonsdale, 79 ans, semblait très heureux de recevoir le prix du meilleur acteur, d'autant plus qu'il n'avait jamais été primé auparavant. L'acteur nous a parlé de grâce, et de quelqu'un tout "là -haut", ajoutant une touche de spiritualité aux paillettes.

Autre moment de poésie nous détachant un peu plus du réel, le court -métrage d'animation offert par Michel Ocelot (créateur de  Kirikou) : Le Garçon qui ne mentait jamais.


"Dès que nous oublions l’objet grave d’une solennité ou d’une cérémonie, ceux qui y prennent part nous font l’effet de s’y mouvoir comme des marionnettes." - Henri Bergson

Le président de cérémonie, François Berléand, a fait rire l'assistance avec son " Et maintenant, le moment que vous attendez tous : mon discours".

Mais la palme du jeu de mots revient à Xavier Beauvois : "Merci les lumières. Merci les frères. Merci les frères Lumière !". Beauvois, dans sa joie, n'a pas oublié  l'actualité et, en parlant d'ombre succédant à la lumière,  a évoqué le sort de Jafar Panahi. Car au-delà de la Tunisie, les artistes et des citoyens doivent encore lutter dans de nombreux pays, de la Chine au Vietnam en passant par l'Iran ou le Vénézuéla.

Festival national du film d’animation: la science des rêves

Posté par Claire Fayau, le 9 décembre 2010

Pour sa 17e édition, le Festival national du film d'animation devient annuel et déménage en Bretagne, à Bruz, près de Rennes (du  14 au 19 décembre)

Bénéficiant du soutien  de l'association française du cinéma d'animation (Afca) et de l'association L'arrosoir à Emile, ce festival a sélectionné plus d'une centaine de films.

* L' Ouverture du festival avec Michel Ocelot qui présentera sa dernière œuvre, un épisode inédit de Dragons et princesses.

* Une sélection de 62 films en compétitions, sélectionnés parmi plus de 300 films reçus, en présence des réalisateurs (courts métrages professionnels et films d’étudiants)

* Des cartes blanches : Aux réalisateurs Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli ; à Monique Renault, personnalité atypique du cinéma d'animation ; au Kask, célèbre département d'animation des Beaux-Arts de Gand créé par Raoul Servais ; aux Fous d'Anim', et à la société de production créée par Michel Gondry, Partizan.

* Une dizaine de programmes spéciaux  pour revenir sur les films qui ont marqué l'animation depuis 30 ans,  découvrir des techniques - images de synthèse ou films d'encre et de charbon - mais aussi des films d'ateliers, des longs métrages…

* de nombreuses rencontres :  Xilam Animation nous dévoilera les secrets de fabrication de la série télévisée Oggy et les Cafards ; Cédric Mercier  parlera des décors de La science des rêves, long métrage de Michel Gondry, Sébastien Laudenbach nous présentera son film Regarder Oana,  et Juliette Loubières son nouveau court métrage en avant-première Citrouille et vieilles dentelles ... Et bien d'autres rendez-vous  avec les réalisateurs (une trentaine) et les personnalités invitées des cartes blanches. Un entretien intéressant à  noter  sur long- métrage Renaissance. Et enfin, le dessin animé français des fêtes, Une vie de chat.

* En extra: les programmes jeunesse, une Journée professionnelle, des Apéros Animés,et enfin, trois Ciné-Concerts : Fantasmagorie d’Émile Cohl, premier dessin animé de l’histoire du cinéma (1908),  La leçon de Solfège de Segundo de Chomon (1909), et Gertie le dinosaure de  Winsor McCay (1914).

Pour ceux qui sont  à Paris :

Le Festival national du film d’animation est au CARREFOUR DE L'ANIMATION, les 8,9, 10 et 12 décembre 2010 au Forum des Images, Paris.

Au programme :

- Trois séances thématiques (un mélange de films retenus en compétition à Bruz et de coups de cœur du Forum des Images) : «Après l’école » le 9/12 à 17h ; « Voyages » le 10/12 à 21h15 ; « Musique et son » le 12/12 à 17h30.

- Une table ronde : « films d’étudiants et droits d’auteur : l’entre deux droits ». Le 9 décembre à 15h.

Retrouvez toutes les informations sur le site internet du Festival national du film d'animation