Posté par vincy, le 10 mai 2010
Depuis vendredi, la rumeur évoquait un ajout de dernière minute dans la compétition cannoise. Les festivaliers espéraient un film américain. Et c'est en fait un film britannique de Ken Loach qui s'ajoute à la liste. Route Irish rejoint ainsi Another Year de Mike Leigh (et Tamara Drewe de Stephen Frears, hors-compétition) dans le contingent d'un cinéma anglais décidément très en forme. C'est la première fois que les trois grands cinéastes de l'île sont présents simultanément dans un grand festival.
Ken Loach rejoint aussi Mike Leigh et Abbas Kiarostami dans la liste des "déjà palmés" de la Compétition. A l'origine, selon des sources internes, il avait décliné l'invitation du Festival pour présenter son film cette année, un an après Looking for Eric. Il aurait donc changé d'avis. Mais est-ce un événement tant le réalisateur est un habitué de la Croisette?
Route Irish raconte l'histoire de deux anciens soldats amoureux de la même femme et qui doivent aller en Irak pour y travailler. Entre Liverpool et Bagdad, Loach explore les conséquences de cette guerre qui n'en finit pas.Le film serait aussi doté de séquences d'action, genre assez rare pour le cinéaste.Cependant, il insiste : le film est davantage porté sur les êtres humains et les répercussions psychologiques qu'entraînent la guerre sur leurs comportements.
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Posté par vincy, le 10 mai 2010
L'histoire : L'histoire d'amour inconditionnelle entre Francisco et Thomas, deux demi-frères. Le film, se déroulant à Rio de Janeiro et Buenos Aires, raconte leur enfance dans un environnement familial aimant et leur arrivée à l'âge adulte lorsqu'ils réalisent la vraie nature des sentiments qui les lient.
Notre avis : Du début à la fin. Le titre original évoque bien mieux le propos de ce troisième long métrage du cinéaste brésilien Aluisio Abranches. Deux frères liés par leur sans mais aussi par un amour indescriptible, fusionnel, absolu, et ce dès le premier regard que plantera Thomas dans celui de Francisco. Leur amour est si grand qu'ils transgresseront tous les tabous. Reconnaissons que filmer un inceste homosexuel pouvait être casse-gueule. Mais l'oeuvre n'a rien de sordide. Elle garde de bout en bout son parti pris esthétique, avec son zeste de stylisation. La musique, une bande son inspirante, donne une dimension mélodramatique bienvenue et séduisante à des séquences souvent silencieuses, exprimant le bonheur ou la souffrance vécues par les protagonistes.
Car, cette enfance insouciante, presque trop idéale, heureuse, cache un mystère indicible, mais palpable. On devine assez vite, par le regard des adultes, l'impuissance à contrarier un destin inhabituel. Le soupçon des uns, l'innocence des autres provoquent une absence de conflit, ù chacun se résigne à préférer les sentiments aux raisonnements. Cette absence de jugement donne une tonalité étonnamment optimiste dans une histoire qui n'est pas exempte de drames. Même la maison du bonheur, une villa de Rio qui sert de cocon isolé dans la jungle, protège les deux frères d'une société violente, d'une pauvreté distante et d'une moralité mise à l'écart. Les inquiétudes ne sont jamais celles que l'on pourrait prévoir. L'intimité n'est jamais indécente.
Même la scène où les deux frères passent "le cap" est filmée avec pudeur. Le strip-tease de ces deux "top modèles" est une simple mise à nue, sans vulgarité. C'est d'ailleurs ces scènes sans un mot qui nous happent, davantage que les séquences dialoguées, remplies le plus souvent de poncifs, soulignant trop explicitement ce que l'image traduit plus subtilement. On reste surpris par la luminosité de ces deux êtres, malgré les tragédies qu'ils traversent. Jamais ils ne semblent affectés réellement par la fatalité qui les frappe. Heureusement, Abranches décrit mieux leur psychologie personnelle, où les tempéraments s'inverseront. Ainsi, le dominant deviendra dépendant, et le vulnérable résoudra son dilemme par une aspiration plus égoïste. A travers leurs flottements, ils s'affirment. Jamais sans toi est un refus de l'autre absolutiste. Cela aurait mérité plus de profondeur mais ça n'empêche pas d'explorer intellectuellement ce désir sans concession.
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Posté par Morgane, le 10 mai 2010
L’Histoire?: Sancho, petit rongeur, est fasciné par les contes qu’écrit Cervantès. Toutes les nuits, en rentrant chez lui, il raconte à ses enfants l’histoire de Don Quichotte, un lynx savant qui part à l’aventure avec son inséparable Sancho Panza (lui-même). Don Quichotte et Sancho Panza vont traverser toutes les contrées pour défendre la vérité et prôner la tolérance.
Notre avis?: C'est d'abord le graphisme qui saute aux yeux dans ces Aventures de Don Quichotte. Très brut et anguleux, le dessin n’est ni séduisant ni innovant. Les expressions des personnages ne semblent pas très travaillées et il manque à ce dessin une touche poétique qui aurait pu donner un aspect magique à son animation.
Mais laissons de côté cet aspect «technique» pour nous concentrer sur l’histoire elle-même. Celle-ci débute en plein coeur de l’Espagne du XVIe siècle. Cependant, on a parfois du mal à se repérer dans le temps tant les anachronismes sont nombreux (problème des retraites, questions du réchauffement climatique...). Ceux-ci donnent lieu à quelques situations certes cocasses mais contribuent à la complexité du récit. Ce dernier, en effet, parait des plus compliqués et parfois sans queue ni tête. On passe allègrement, mais sans véritablement comprendre les transitions, de la réalité à «l’histoire» de Don Quichotte qui nous propulse, surtout dans la deuxième partie du film, dans un monde futuro-exotique où les univers des divers contes se croisent et où le chef des crados tente d’éliminer Don Quichotte à coup de bombe de morve.
Ce film, destiné aux enfants à partir de 4 ans, fera certainement parfois rire les plus jeunes. Néanmoins, l’histoire les perdra en route tout comme elle laissera leurs parents de côté très rapidement. Dommage car le message caché, un peu trop d’ailleurs, concernant l’importance des livres, le pouvoir des mots et de l’imagination était très intéressant et prometteur. Mais il est ici malheureusement très mal exploité...
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