Purge de Sofi Oksanen, un best-seller aux Oscars?

Posté par vincy, le 20 septembre 2012

Purge, le best-seller de Sofi Oksanen traduit dans 38 langues, vendu à près de 300 000 exemplaires en France (Prix du roman Fnac 2010, Prix Femina étranger 2010, Prix du livre européen 2010), a été adapté au cinéma par Antti Jokinen (La locataire avec Hilary Swank). Le film vient d'être sélectionné par la Finlande pour représenter le pays à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.

Ce livre à l'écriture sèche et au style âpre se déroule en 1992, quand l'Union soviétique s'effondre et que la population estonienne fête le départ des Russes. La vieille Aliide, terrée dans sa maison au fin fond de la campagne, fait la connaissance de Zara, venue de l'autre bout de la Russie. Un lourd secret de famille est révélé, en lien avec l'occupation soviétique et l'ancien amour d'Aliide pour Hans, un résistant. Entre la seconde guerre mondiale et la mafia estonienne des années 90, les deux femmes partagent leurs peurs et leurs déceptions.

Au casting, on retrouve Laura Birn, Liisi Tandefelt (qui jouent Aliide respectivement jeune et vieille), Amanda Pilke (Zara) et Peter Franzen. Le film vient de sortir en Finlande. Il est au sommet du box office et a déjà rapporté 1 million de $ en quinze jours (environ  100 000 spectateurs). Il va bientôt dépasser des films comme Men in Black III, Blanche neige et le chasseur, après avoir fait la nique à Dark Shadows, Rebelle et Spider-Man.

Le film a été sélectionné par le prochain Festival de Pusan en Corée du sud.

Voyeurisme, sadomasochisme et solitude au FEFF de Strasbourg

Posté par matthieu, le 20 septembre 2012

Séances inégales au 5e festival européen du film fantastique de Strasbourg.
Avec son esthétique à l'ancienne (à la manière de The Box de Richard Kelly, en moins réussi), Elfie Hopkins, de Ryan Andrews, se la joue volontairement Sherlock Holmes dans une Angleterre dont on ne verra finalement pas grand chose.

Déjà vu des centaines de fois depuis qu'Hitchcock a popularisé l'idée du voyeurisme au cinéma, le long-métrage est une énième enquête extrêmement lisse où une adolescente qui observe par ci et là, voire derrière sa fenêtre, ce qui se déroule chez ses voisins étranges. Les personnages sont extrêmement fade d'un bout à l'autre, tout juste peut-on relever le sex-appeal du méchant dont la famille ressemble aux Volturi de Twilight(à peine moins grotesque). Le travail sonore sur les voix donne un résultat très surfait, de même pour les notes de piano, déplacées mais qui arrivent par moments à créer un contraste intéressant.

Le long-métrage est désenchanté, désincarné, et ne mériterait pas ni une telle durée (89 minutes pourtant) ni ce ton si sérieux hors de propos. Pauvre, il ne parvient à intéresser un minimum que par sa virée dans le drame.

La surprise du jour viendra plutôt de Die Wand (Le mur invisible). Une mise en scène superbe, un long-métrage posé qui évite les effets et artifices encombrants : tout est là et parvient à composer une œuvre plutôt réussie qui sait entretenir le mystère.

Martina Gedeck (La vie des autres) porte le film sur ses épaules, errant dans une solitude qui ne peut s'estomper que par la présence d'animaux, emprisonnée derrière ce mur qui l'a bloque hors de la civilisation urbaine. En compagnie de son chien, second grand acteur du film, elle reste figée dans cet espace, un isolement qui la pousse bien évidemment à l'autonomie afin de subsister dans cette nature trop vaste.

De ce mode de vie rudimentaire, la dame s'attire la faveur des bêtes et délivre son récit d'une voix morne qui fait office de voix off. On est souvent proche du pensum fatiguant avec ce verbiage incessamment débité du début à la fin et qui vient rompre avec le silence apparent de l'environnement. Évoluant dans ce milieu restreint et pourtant si vaste, la jeune femme apprend à redécouvrir le monde sous un nouveau regard, celui en communion avec la nature.

Le réalisateur, Julian Pölsler, tire tout le parti d'une réalisation efficace par sa sobriété tout en sachant tirer la magnificence des paysages aux alentours de ce drame intimiste. Un long-métrage qui fait du bien et permet de respirer et de s'évader pendant près de deux heures dans des contrées verdoyantes. Le propos final, classique et prévisible, fait retomber le soufflet avec un hymne à la vie, en plus de nous asséner une morale qui souhaiterait nous faire comprendre que les hommes se sont trompés de route ; dommage.

La soirée se conclut tardivement avec Excision de Richard Bâtes Jr., sorte d'erzatz raté d'un Gregg Araki. AnnaLyne McCord, méconnaissable, y campe une adolescente complètement incommodante qui s'imagine chirurgienne dans un avenir lointain et découvre sa sexualité un poil transgressive. Si on déplore dans un premier temps que le film vacille trop souvent - à défaut d'aller au fond de son idée et de son délire sadien -, il reste le plaisir de retrouver certains acteurs tels Roger Bart (Hostel 2, Desperate Housewives), Malcolm McDowell que l'on ne présente plus, et surtout Ray Wise (Twin Peaks).

Amusant le film est également tordu. Force est de constater que derrière plusieurs scènes dérangeantes et une certaine esthétique dans le traitement des rêves sado-maso-gore, il n'y a franchement pas grand chose.

Cinéma du Québec à Paris : Y-a-t-il un Starbuck dans la salle?

Posté par vincy, le 19 septembre 2012

16e clap pour le Festival Cinéma du Québec à Paris cet automne, du 6 au 11 novembre au Forum des images à paris, mais aussi à Cannes du 2 au 5 novembre.

Sous la présidence d'honneur de Carole Laure, et en pleine romance avec le public cinéphile français (Starbuck, Laurence Anyways, Monsieur Lazhar), le cinéma de la Belle-Province sera représenté par 15 longs métrages. Mais l'année 2012 n'est pour l'instant pas excessivement positive pour le cinéma local. Hormis Omertà (270 000 spectateurs à date), aucun film québécois n'a dépassé les 50 000 entrées. Parmi les rares films ayant séduit plus de 20 000 spectateurs on retrouve Laurence Anyways et Rebelle.

Et justement Rebelle de Kim Nguyen sera projeté en ouverture ; en clôture, le programme prévoit Camion de Rafaël Ouellet. Sinon, le public pourra découvrir L'affaire Dumont de Daniel Grou (dit Podz), Bestiaire de Denis Côté, Catimini de Nathalie Saint-Pierre, Ésimesac de Luc Picard, Inch'Allah d'Anaïs Barbeau-Lavalette, Karakara de Claude Gagnon, Liverpool de Manon Briand, Omertà de Luc Dionne, Le torrent de Simon Lavoie, Tout ce que tu possèdes de Bernard Émond.

On pourra aussi voir la la version longue de Kamouraska, le classique de Claude Jutra.

Deux documentaires s'ajoutent à la programmation : Anne des vingt jours de Michel Langlois et Over My Dead Body de Brigitte Poupart.

Une Leçon de musique aura lieu avec Martin Léon, compositeur de Monsieur Lazhar. Un atelier d'adaptation littéraire sera également initié.

Intouchables représentera la France aux Oscars

Posté par vincy, le 18 septembre 2012

La Commission chargée de la sélection du film représentant la France pour l’attribution de l’Oscar du meilleur film étranger lors de la prochaine cérémonie des Oscars a choisi Intouchables d'Eric Toledano et Olivier Nakache, nous indique un communiqué du CNC aujourd'hui.

Le film répond aux deux critères de sélection définis par l'Académie des Oscars, qu'il doit être sorti entre le 1er octobre 2011 et le 30 septembre 2012 et que le contrôle artistique du film doit être exercé par des personnes du pays présentant le film.

Les membres de le la Commission cette année était deux membres de droit, le Président de l’Avance sur recettes Paul Otchakovsky-Laurens, le Délégué général du Festival de Cannes Thierry Frémaux et 5 personnalités qualifiées désignées par la Ministre de la culture et de la communication : Bérénice Béjo (actrice, nommée à l'Oscar du meilleur second-rôle cette année), Sylvain Chomet (réalisateur, déjà nommé à l'Oscar du meilleur film d'animation), Didier Lavergne (Oscar du meilleur maquilleur pour La Môme), Abdel Raouf Dafri (scénariste de Mesrine) et Carole Scotta (productrice, Haut et Court).

Intouchables, actuellement 33e du box office ce week-end aux USA, est le plus gros succès à l'étranger pour un film français, depuis 1994 (voir actualité du 10 septembre). Il a rapporté 364 millions de $ dans le monde. En Amérique du nord (hors Québec), le film a rapporté 9 millions de $, soit la 27e recette la plus importante pour un film en langue étrangère (très loin derrière La cage aux folles, record de fréquentation, et Amélie Poulain, record de recettes). La Môme et le Pacte des loups ont également rapporté un peu plus en leur temps. Cependant, le film, distribué par The Weinstein Company, comme The Artist, a réussit à rentré dans le Top 100 des recettes de l'année. C'est aussi le film en langue étrangère ayant le plus rapporté depuis le premier volet de Millénium, version scandinave, en mars 2010.

Premières claques au Festival européen du film fantastique de Strasbourg

Posté par matthieu, le 18 septembre 2012

Le 5e festival européen du film fantastique de Strasbourg a commencé la semaine avec When the lights went out, un long-métrage inspiré d'un fait réel survenu dans le Yorkshire dans les années 1970, présenté comme une des plus grandes histoires de poltergeist connues d'Europe, histoire à laquelle s'est retrouvée liée la famille du réalisateur Pat Holden.

Dès son début, le film affiche une certaine élégance dans sa photographie et s'attache à restituer l'ambiance visuelle de l'époque, tant par les vêtements, les coupes, que par la situation économique du pays. Le cinéaste présente une famille anglaise, bourgeoise et huppée, occupant une belle maison. Ce n'est pas la crise qui va venir les éreinter mais une histoire de fantôme errant dans leur demeure. Chacun réagira alors de différentes manières face aux événements qui surviennent.

Le casting est remarquablement bien choisi et aucun acteur - pas même en second rôle - ne fait défaut. Le long métrage ne perd jamais de temps, jalonné de scènes d'épouvante, tantôt efficaces par les bruitages, tantôt trop soulignées par ces mêmes bruitages. On retient au final une oeuvre plutôt réussie.

Doomsday book signe le grand retour de Kim Jee-woon, le réalisateur d'I saw the devil entre autres, aux côtés de on acolyte Yim Pil-Sung pour cette oeuvre composée de trois moyens-métrage. Le segment du milieu, le seul de Kim Jee-woon, s'avère être le plus intéressant.

Outre son indéniable pédanterie, le robot dans l'univers bouddhiste est une idée originale. Le fait que l'on voue un culte à ce robot déclaré comme étant Bouddha offre de multiples réflexions sur la relation qu'entretient l'homme avec l'esprit et la matière. Surtout, cela conduit à un spectacle visuel singulier avec ce robot au centre du cadre de ce temple somptueux. D'une manière sous-jacente, et quoique ce segment se compose d'un abus de verbiages explicites, il fait la relation entre Dieu et la robotique, la perfection que les deux peuvent signifier pour l'homme et qui subissent le même destin de destruction, étant perçus comme un danger.

Les deux autres parties, sortes de série B délirantes, fonctionnent plutôt bien elles aussi, mais sont plus inégales. Reste une ironie bien fichue et un sens correct, quoiqu'excessif, de la dérision.

Pour finir la journée, Antiviral du fils Cronenberg, déjà vu à Un certain regard à Cannes et prix nouveau talent du cinéma canadien à Toronto, se révèle complètement fou et conceptuel, autant dire qu'il va déchaîner les passions et recevoir tout aisément des avis très divers dans la même veine que les films de son père, dont le style se retrouve beaucoup ici.

Choisissant de s'installer dans un un futurisme - pas si éloignée - dans laquelle le star système aurait explosé au point que les maladies de celles-ci se vendent comme des petits pains, Antiviral ose déjà la subversion par son portrait d'une société complètement malade, au sens propre du terme. Pas vraiment hermétique non plus, le film reste extrêmement froid, en cause : une mise en scène hyper clinique dans un univers paroxysmique qui exalte la perfection de la beauté pour faire vendre tout et n'importe quoi.

Antiviral est donc à la fois une réelle proposition de cinéma sans concession mais également un film interminable puisqu'arrive l'inévitable instant où l'on décroche pendant une bonne partie du film. La faute à un protagoniste (à l'image de Pattinson dans Cosmopolis) glacial et qui nous laisse de côté pendant une grande partie de l'histoire, avant de sombrer, heureusement, dans une folie prenante, joué avec ardeur par Caleb Landry Jones, qui en met vraiment plein la vue dans le dénouement.

Force est de constater qu'il s'en dégage quelque chose d'unique doublé d'un exercice de style assez maitrisé. Brandon dans les pas de David?

Deneuve dans la cour de Salvadori

Posté par vincy, le 17 septembre 2012

Catherine Deneuve fêtera ses 69 ans sur les plateaux de Pierre Salvadori. Selon les informations de Cineuropa.org, l'actrice sera la star du 8e film du réalisateur, Dans la cour, qui se tournera du 8 octobre à la mi-décembre.

Deneuve, qui sera à l'affiche du prochain Astérix, en salles le 17 octobre, sera entourée de Gustave Kervern (co-réalisateur déjanté du Grand soir et de Mammuth), Pio Marmaï (Une heureux événement, Aliyah) et Féodor Atkine (Alexandre, Populaire, World War Z).

Produit par Les Films Pelléas, Dans la cour est l'histoire d'un musicien quadra qui décide d'arrêter subitement sa carrière. Après quelques jours d'errance, il devient gardien d'immeuble. Parallèlement, une jeune retraitée s'angoisse irrationnellement en voyant une fissure dans son appartement, dont elle redoute l'écroulement. La retraitée et le portier vont tisser un lien d'amitié.

Lumière 2012: Jerry Schatzberg et Guillaume Canet en ouverture

Posté par Morgane, le 17 septembre 2012

Le titre du film projeté lors de la soirée d'ouverture le lundi 15 octobre à la Halle Tony Garnier de Lyon a enfin été dévoilé. Ce sera donc L'épouvantail de Jerry Schatzberg que les festivaliers pourront découvrir ou redécouvrir en ouverture du Festival. le film est interdit aux moins de 12 ans en France.

Le film sera présenté en copie neuve et restaurée (comme de nombreux films de ce festival) en présence du réalisateur lui-même.
Jerry Schatzberg est né dans le Bronx en 1927. Photographe dans les années 60, il passe derrière la caméra en 1970 en réalisant Portrait d'une enfant déchue. Trois ans plus tard il réalise alors L'épouvantail, avec Gene Hackman et Al Pacino, qui remportera la Palme d'Or lors du festival de Cannes. Il séduit 700 000 spectateurs dans l'Hexagone. Malgré une reprise en 2007, le film, n'était désormais plus visible sur grand écran pour faute de copies en bon état. Un DVD était sorti en 2009.. Il a été restauré par la Warner et Park Circus qui en ont tiré une copie neuve tout spécialement pour le Festival Lumière. Le film sera ensuite visible sur grand écran en France et prochainement aux États-Unis.

Une des particularités du Festival étant de faire venir des personnalités du 7e Art pour présenter les films des autres, cette soirée n'échappera pas à la coutume. Et c'est Guillaume Canet qui sera là pour présenter le film de Jerry Schatzberg, avec qui il a tourné The Day the Ponies come back en 2000.

Rendez-vous donc le 15 octobre dans la Ville Lumière...

Premier week-end sans frissons au Festival européen du film fantastique de Strasbourg

Posté par matthieu, le 17 septembre 2012

Vendredi soir s'est déroulée l'ouverture de la cinquième édition Festival européen du film fantastique de Strasbourg qui grandit d'années en années, doublant ses chiffres et atteignant en 2011 celui de 6 500 spectateurs.

Du 14 au 22 septembre, 13 films sont en compétition pour remporter l'Octopus d'Or et/ou le prix du public. Sera également remit le Méliès d’Argent au meilleur film fantastique européen, ce qui lui permettra de candidater au Méliès d’Or du prestigieux Festival de Sitges au mois d’octobre.

Outre ces 13 films, on trouve de nombreux films hors compétition, des documentaires, des rétrospectives et des courts métrages. Strasbourg met donc les petits plats dans les grands pour son festival qui fait de plus en plus d'ombre à celui, voisin, de Gérardmer.

Robot and Frank, un film plat mais pas inintéressant, monotone par moment, touchant dans d'autres, faisait l'ouverture. Une comédie d'anticipation qui échappe aux codes éculés de la technologie et robotique perçues comme le mal, pour mieux en dévoiler l'attachement et la relation avec l'homme qui la nécessite au quotidien. Le film sort mercredi en salles.

Tout premier film pour Zack Parker, Scalene, oeuvre presque caricaturale du cinéma américain indépendant, trouve une réelle difficulté à fonctionner. Zack Parker voudrait brosser le portrait d'un drame familial entre un fils malade et une mère colérique interprétée par Margo Martindale (que tout le monde connaît bien évidemment pour son même rôle de mère détestable et froide dans Million Dollar Baby), mais il n'y parvient à aucun moment.

On ne ressent la tourmente familiale à aucun moment tant le film démarre sur les chapeaux de roue avec des vociférations à tour de bras. Le type même du long-métrage qui s'embarrasse avec une narration inutilement alambiquée et qui se perd à force de développer les points de vues sans intérêts réels. Le pire étant sans doute le jeu excessif de certains acteurs qui ne donnent absolument aucun contraste à leurs personnages. Ne reste de la douleur maternelle qu'un exercice de style doublé de gribouillis colorés (le rouge pour la mère, et d'autres couleurs pour les autres) pour tenter, non sans esbroufe, de convaincre qu'il y aurait une quelconque tentative de proposer quelque chose d'original. Hélas non.

Et pourtant, par l'introduction d'un troisième personnage qui vient s'interposer dans le couple mère-fils, une jolie blonde venue comme soignante par hypocrisie plus que par bonté de geste, l'alchimie va enfin commencer à prendre. Hélas, le vacarme reprendra très vite sur la fin dès lors que le point de vue révélera ce que l'on a vu au début, distordant pour la énième fois cette narration qui s'enlise définitivement en partant dans tous les sens. Et comble du tout, Scalene propose un dénouement grossier. Par cette virée finale aux limites de la farce, difficile d'exprimer un quelconque attachement à ce premier film malgré quelques qualités.

On avait connu Franck Khalfoun pour son plutôt moyen 2ème sous-sol, et rien ne laisser présager alors une réussite pour le remake de Maniac, dont il se détourne franchement dans le style. Le spectateur y devient le personnage du tueur. Cette production d'Alexandre Aja démarre avec une certaine efficacité de ton et une bande originale très réussie.

Maniac version 2012 est donc doté d'une mise en scène honorable même si on surnage dans le foutraque (à l'image de son psychopathe dirons-nous) ou les effets visuels gores et effets stylistiques too-much. Le film propose donc du neuf avec du vieux, ce qui fonctionne un certain temps. On suit le personnage incarné par un Elijah Wood en retrait qui surprend très agréablement, quand bien même sa posture douce et frêle lui donnerait un air un poil trop cheap, ; mais les meurtres sauvages (et ô combien gratuits) sont là pour nous rappeler sa brutalité envers les femmes.

Un des gros soucis du film, outre d'être incroyablement brouillon, est d'en faire des tonnes dans sa seconde partie. Cette impression de tourner en rond, ces flash-backs incessants qui viennent directement s'intercaler avec le point de vue interne pour révéler des causes oedipiennes aux tueries qui s'opèrent : tout cela est assez désagréable à voir sans rien apporter au psychopathe, qui aurait gagné à ne pas voir sa folie être expliquée d'une manière aussi désinvolte.

Le remake qui démarrait pourtant bien s'embourbe au fil des minutes et déclenche des rires. On pouffe même devant le dénouement d'un grotesque assez rare. Jouant la carte du gore au maximum, le film perd définitivement en intérêt et dévoile ce qu'il est vraiment : un exercice de style qui se galvaude pour devenir une simple attraction vulgaire et même d'une grande bêtise.

Nouveau film à buzz, succédant aux Paranormal Activity des années précédentes, V/H/S de David Bruckner, Glenn McQuaid et le collectif Radio Silence est une énième tentative de "found footage" de gueule accomplit. Il faut le voir pour le croire. L'idée de départ était pourtant plaisante : 5 courts métrages horrifiques en un seul qui les regroupe. Problème, on s'aperçoit très vite de la catastrophe de l'entreprise qui ne mène strictement à rien.

L'ennui s'installe dès les premières minutes où l'on assiste à une bande de jeunes qui se filme dans leurs méfaits, s'amusant à ôter le haut d'une passante pour en filmer les seins. V/H/S tombe déjà bien bas avec ce défaut de sombrer facilement dans le sexe et l'alcool. On vise les ados avec des imbéciles. Dépassé un certain âge, pas sûr que le résultat déconcertant d'un bout à l'autre vous plaise. V/H/S brasse du vent ; chacun des cinq passages dure une vingtaine de minutes (dont quinze sont réservées à des scènes de vie et personnages qui discutent, s'amusent etc).

Quant vient enfin le frisson, c'est d'une pauvreté rare. Nanar pas très amusant et vite déconcertant. Au milieu du risible apparent, quelques bonnes idées trop rares sont mal exploitées, comme celle du tueur qui provoque des interférences sur la caméra, ou bien encore le court métrage des webcams. Mais rien qui ne suffise concrètement à rehausser la qualité de ce long-métrage interminable de deux heures dont le buzz autour reste totalement incompréhensible.

Enfin, concluons avec The Pact de Nicholas McCarthy. Comme souvent, les idées les plus courtes sont les meilleures. Ce qui était au départ un court métrage s'est vu être rallongé sur une durée d'1h30 et la réussite a été diluée dans la longueur. La mollesse du scénario nous plonge dans une torpeur sans fin. Pour autant, le film reste très correct dans sa réalisation et parvient, à l'aide de scènes d'épouvante plutôt bien dosées tout le long - hélas inégales -, à maintenir un semblant d'intérêt.

Toronto 2012 : Silver Linings Playbook, de David O’Russell, primé par le public

Posté par vincy, le 16 septembre 2012

Le 37e Festival de Toronto a révélé son palmarès, essentiellement des prix décernés par le public.

Très attendu, le grand prix du public a été remis à Silver Linings Playbook, le nouveau film de David O'Russell (Les rois du désert, I Love Huckabees, Fighter). Cette adaptation du roman de Matthew Quick réunit un casting "hype" : Jennifer Lawrence, Bradley Cooper, Robert De Niro, Julia Stiles et Chris Tucker. Le film, l'histoire d'un homme qui tente de reconstruire sa vie après avoir tout perdu, sort le 30 janvier en France. D'ici là, il risque de faire beaucoup parler de lui. Le gagnant du prix du public est généralement un favori pour les Oscars. Et maintenant on va où?, Le discours du Roi, Precious, Slumdog Millionaire, ou encore Hotel Rwanda, Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, Tigre et dragon, America Beauty, La vita è bella en savent quelque chose...

A noter les médailles d'argent pour Argo de et avec Ben Affleck et de bronze pour Zaytoun d'Eran Riklis (avec Stephen Dorff et Alice Taglioni).

Le prix du public du meilleur documentaire est revenu à Artifact, produit par Jared Leto et réalisé par Bartholomew Cubbins. ce documentaire est le portrait d'une industrie musicale en crise à travers le combat juridique entre le groupe de Leto, 30 seconds to Mars, et leur maison de disque.

Enfin, le public a voté pour Seven Psychopaths pour lui donner le prix dans la sélection "Midnight Madness". Le film de Martin McDonagh réunit Colin Farrell, Christopher Walken, Sam Rockwell, Woody Harrelso, Tom Wait et Olga Kurylenko.

Notons que Laurence Anyways, de Xavier Dolan, a été récompensé par le prix du meilleur film canadien, quatre mois après son avant-première cannoise dans la sélection Un certain regard. Deux autres films canadiens ont été honorés. Antiviral du fils Cronenberg (lui aussi sélectionné à Un certain regard cette année) et Blackbird, premier film de Jason Buxton.

Le prix du meilleur premier film asiatique, le Netpac Award, va à The Land of Hope, du japonais Shion Sono. La critique internationale par l'intermédiaire de son jury a donné le prix FIPRESCI dans la sélection "Présentations spéciales" au film de François Ozon, Dans la maison, avec Fabrice Luchini, Emmanuelle Seigner et Kristin Scott Thomas. Le jury des critiques aussi donné un prix dans la sélection "Découvertes" à Call Girl, polar suédois de Mikael Marcimain.

Enfin, Detroit Unleaded, premier film de Rola Nashef, comédie sur les arabo-américains, a reçu le prix Grolsch Film Works du meilleur film dans la sélection Découverte.

Un 11e MK2 élitiste au Grand Palais

Posté par vincy, le 16 septembre 2012

MK2 au Grand Palais. Après sa salle privée en plein Saint-Germain-des-Prés (avec énormes fauteuils, bar et ambiance "lounge"), le réseau étend son circuit avec une salle de cinéma privée en semaine et publique le vendredi soir et le week-end, dans l'enceinte du Grand Palais, à deux pas des Champs-Elysées.

L'ouverture au public est prévue courant octobre. Ce sera la 11e salle du réseau.

Ce nouveau lieu sera accessible par la rotonde Alexandre III et nichée au premier étage du monument. Elle est équipée de 104 places. Cette salle de projection existait déjà mais était très peu utilisée.

Le MK2 Grand Palais pourrait servir pour des avant-premières de prestige, des projections pour la presse et les exploitants ou des projections à la demande.

Par ailleurs, elle ne concurrencera pas les salles art-et-essai des Champs, qui souffrent financièrement, quand elles ne ferment pas.

En effet, pendant les week-ends, MK2 diffusera pendant la journée de grands documentaires et des courts métrages. Le soir, le groupe prévoit de programmer des rétrospectives intégrales de grands réalisateurs pouvant s'étaler sur deux mois. Un cycle Stanley Kubrick pourrait lancer cette initiative.

__________
Présentation de la salle sur le site du Grand Palais