Pierre Mondy (1925-2012) : l’un des derniers anciens combattants de la comédie française s’éteint

Posté par vincy, le 15 septembre 2012

Pierre Mondy est décédé à l'âge de 87 ans. Porte-drapeau de la comédie française, dans ses aspects les plus caricaturaux parfois, il avait, cependant joué de nombreuses fois dans des films plus dramatiques, avant de devenir une star du petit écran avec la série (avouons-le, ringarde) "Cordier juge et flic", créée il y a vingt ans sur TF1. Acteur très populaire à la télévision et au théâtre, le cinéma lui a rarement donné de grands personnages à défendre.

Né le 10 février 1925 à Neuilly-sur-Seine, Pierre Cuq, son vrai nom (Mondy est le nom de jeune fille de ma grand-mère maternelle. ), grandit dans le Tarn avant de débuter devant la caméra de Jacques Becker dans Rendez-vous de juillet en 1949. Ancien étudiant des cours Simon, il regrettera souvent de ne pas avoir été un premier rôle de cinéma. Cela ne l'a pas empêché d'être à l'affiche de près de 100 films.

Si Mondy, dans l'esprit des spectateurs, est associé aux gros succès de Robert Lamoureux, la franchise La 7e compagnie, dans les années 70, il a été aussi filmé par quelques grands cinéastes comme Claude Autant-Lara (le Comte de Monte-Cristo, où il incarne Caderousse, tailleur devenu aubergiste, un peu assassin puis forçat évadé), Henri Verneuil (Des gens sans importance, où il est routier, L'affaire d'une nuit, Week-end à Zuydcoote), Yves Allégret (en commissaire dans Quand la femme s'en mêle), Jean Duvivier (Boulevard), André Hunebelle (Les Mystères de Paris), et Costa-Gavras (Compartiment tueurs, là encore en flic, aux côtés d'Yves Montand). Plus récemment, on l'a vu dans Le fils préféré de Nicole Garcia.

C'est évidemment en Napoléon Bonaparte dans Austerlitz d'Abel Gance (1960) qu'il trouve son plus grand rôle sur grand écran.

Mais le grand public le connaît essentiellement pour ses comédies. "La comédie, c'est un terrain de jeu où j'ai joué junior, senior et vétéran!", expliquait-il. Il fut ainsi vedette des films de Jacques Pinoteau (Le Triporteur), Yves Robert (Bébert et l'Omnibus, Les Copains), Gérard Oury (Le crime ne paie pas), Pierre Richard (Les Malheurs d'Alfred, en Guy Lux pétant les plombs), Marc Simenon (Signé Furax), Gérard Jugnot (Pinot simple flic), et un nombre incalculable de navets. On peut cependant sauver sa participation dans La cage aux folles d'Edouard Molinaro. Certes, on ne l'y voit pas mais il est la voix française de Renato (Ugo Tognazzi). Il avait d'ailleurs mis en scène en 1974 "La cage aux folles", la pièce écrite par son ami Jean Poiret. Elle sera jouée plus de 1 500 fois.

Sur les planches il interprète Feydeau, Goldoni, Sacha Guitry, Neil Simon, David Mamet, joue avec Jacqueline Maillan ou Michel Serrault, remplit les salles jusqu'en 2007. Il met en scène Knock ou le triomphe de la médecine, Le Canard à l'orange et surtout Le Dîner de cons de Francis Veber.

Veber avait scénarisé Appelez-moi Mathilde, seul film que Mondy a réalisé, en 1969. Sacré casting : Jacqueline Maillan, Michel Serrault, Robert Hirsch, Guy Bedos, Jacques Dufilho et Bernard Blier.

L'homme était sensible, généreux, sincère, tendre. Il n'avait jamais arrêté de travailler entre 1948 et 2011. La maladie a été plus forte que son envie de continuer : "Si j'arrête, je me rouille. Tant que vous avez la mémoire, l'énergie et l'envie, il n'y a pas de raison d'arrêter". Mondy a finalement pris sa retraite, contraint et forcé.

Dustin Hoffman, Ewan McGregor, Tommy Lee Jones, Oliver Stone et John Travolta honorés à San Sebastian

Posté par vincy, le 15 septembre 2012

Pour son 60e anniversaire, et ce malgré la crise économique qui frappe durement l'Espagne, le Festival international de cinéma de Saint-Sébastien (21-29 septembre), l'événement cinématographique le plus important du monde hispanique, remettra une flopée de prix honorifiques.

Dustin Hoffman recevra le prix spécial du 60e anniversaire du festival pour "sa carrière brillante". Deux Oscars, une carrière de réalisateur qui débute cette année avec Quartet (en clôture de l'événement) et quelques uns des rôles les plus marquants du cinéma depuis sa performance dans Le Lauréat en 1967 justifient amplement cet honneur.

Oliver Stone recevra également ce prix spécial anniversaire. Son film Savages y fera son avant-première internationale.

Ils ne seront pas les seuls à recevoir un prix d'honneur pour l'ensemble de leur carrière.

Ainsi John Travolta, Ewan Mc Gregor et Tommy Lee Jones seront récompensés par des Prix Donostia pour leur apport au 7e art.

Ils succèdent, entre autres, à une longue liste de stars occidentales.
Côté nord-américains : Glenn Close (2011), Julia Roberts (2010), Meryl Streep (2008), Richard Gere (2007), Matt Dillon (2006), Willem Dafoe et Ben Gazzara (2005), Annette Bening, Jeff Bridges et Woody Allen (2004), Robert Duvall et Sean Penn (2003), Jessca Lange et Dennis Hopper (2002), Warren Beatty (2001), Robert De Niro (2000), Anjelica Huston (1999), John Malkovich (1998), Michael Douglas (1997), Al Pacino (1996), Lana Turner et Anthony Quinn (1995), Susan Sarandon (1994), Robert Mitchum (1993), Lauren Bacall (1992), Anthony Perkins (1991), Bette Davis (1989), Glenn Ford (1987), Gregory Peck (1986).
Côté européens : Ian McKellen (2009), Antonio Banderas (2008), Liv Ullmann (2007), Max von Sydow (2006), Isabelle Huppert (2003), Bob Hoskins (2002), Julie Andrews et Francisco Rabal (2001), Michael Caine (2000), Fernando Fernan Gomez et Vanessa Redgrave (1999), Jeanne Moreau et Anthony Hopkins (1998), Jeremy Irons (1997), Catherine Deneuve (1994), Claudette Colbert (1990, naturalisée américaine), Vittorio Gassman (1988).

Les derniers films de Fernando Trueba, Costa-Gavras, Laurent Cantet, Bahman Ghobadi, Lasse Hallström, Sergio Castellitto seront en compétition. Argo de Ben Affleck sera présenté hors-compétition. Voir le programme intégral.

Le patrimoine Gaumont ouvert au public ce week-end

Posté par petsss, le 14 septembre 2012

Musée Gaumont

Désireuse de célébrer les Journées européennes du patrimoine, la Maison Gaumont propose aux cinéphiles de traverser l’écran et de découvrir l’envers du décor.
La vénérable compagnie à la marguerite ouvrira en effet au public les portes de ses locaux de Neuilly le samedi 15 et le dimanche 16 septembre pour offrir une visite de son musée privé regroupant divers objets amassés au fil des 117 années de son histoire avec pour l’occasion, une attention spéciale réservée aux costumes. 6 visites guidées et commentées seront quotidiennement proposées aux visiteurs, de 11h jusqu’à 17h, suivies d’une projection de 30 minutes.

Si la visite est gratuite, une inscription est en revanche nécessaire.

Par email : musee@gaumont.fr ou par téléphone : 01 46 43 21 65
Musée Gaumont – 30, avenue Charles de Gaulle – 92200 Neuilly-sur-Seine

Une paire de chaussures avec des semelles rouges pour Cendrillon?

Posté par vincy, le 14 septembre 2012

Cendrillon a enfin changé de chaussures. Avec le temps, la princesse de Disney est devenue une véritable fashionista. Elle se fournit désormais chez Christian Louboutin. Une Princesse ne se refuse de rien.

Le créateur des chaussures à semelles rouges a conçu une paire de souliers "papillonnante". "Cendrillon n'est pas seulement un personnage emblématique quand il s'agit de la beauté, de la grâce et de l'amour, elle est aussi une référence en matière de chaussures", a expliqué M. Louboutin. "La chaussure est le pivot de l'histoire", insiste-t-il.

Cendrillon serait-il le film le plus fétichiste de Disney? "Vous vous imaginez un escarpin complètement transparent, explique-t-il. Mais une transparence totale et classique fait un pied vraiment moche." Le créateur a ainsi utilisé une matière plastique pour la structure du soulier et a eu recours à la dentelle pour donner l'illusion de la transparence. L'ensemble est agrémenté de cristaux Swarovski sur le talon. Rien que ça.

L'histoire de cette création sera visible dans un court-métrage mettant en scène "le chausseur y travaillant dans sa cordonnerie parisienne, aidé par des personnages du dessin animé de Disney et inspiré par une Cendrillon d'aujourd'hui qui passe la serpillière devant la célèbre boutique."

Le film sera disponible en bonus dans la nouvelle édition du DVD/Blu-Ray du dessin animé de Walt Disney (1950), qui sortira le 26 septembre. La comédie musicale fera, elle, ses dernières représentations en décembre au Théâtre Mogador à Paris.

En faillite, Digital Domain se brade à 15 millions de $

Posté par vincy, le 13 septembre 2012

La société d'effets spéciaux fondée en 1993 par James Cameron, Scott Eoss et feu Stan Winston s'est mise sous la protection de la loi sur les faillites le 11 septembre, aux Etats-Unis comme au Canada, avant d'être vendue pour 15 millions de $ à Searchlight Partners Capital. Hudson Bay Master Fund a, par ailleurs, accepté de fournir un financement de 20 millions de $ pour assurer la continuité des opérations de la société.

La nouvelle entité, qui n'inclut plus Digital Domain Institute, ne verra le jour que si la justice autorise la reprise. Digital Domain devrait toutefois solliciter d'autres offres d'achat, dans l'espoir d'en recevoir une plus généreuse.

D'ici là les salaires et les bénéfices sont gelés. Le bail du siège social à Venice, près de Los Angeles, s'arrêtera comme prévu en 2013. Digital Domain déménagera dans la banlieue ouest de la métropole californienne.

La faillite de Digital Domain était inéluctable depuis la fin juin, quand la société a annoncé des pertes de 9 millions de $ (avec un actif évalué à 205 millions et un passif de 214 millions de $). Le PDG de Digital Domain Media a démissionné vendredi dernier après avoir communiqué le défaut de paiement de certains prêts mais aussi pour protester contre la fermeture de l'unité de Floride (280 employés). En se développant sans cohérence dans des secteurs comme la formation et en acquérant d'autres sociétés, Digital Domain n'a pas su digérer son évolution. D'autant plus que l'entreprise a touché des subventions pour ouvrir ses nouvelles branches.  Il est possible que les pouvoirs publics réclament leurs créances.

Digital Domain travaille pour le cinéma mais aussi la publicité, les jeux vidéos, les nouveaux médias, l'industrie musicale et même l'armée, avec des systèmes de simulations. Elle offre des services d'effets visuels numériques, d'animation et de production numérique. La société a obtenu trois Oscars pour les meilleurs effets visuels (Titanic, What Dreams May Come et Benjamin Button) et quatre autres pour son travail scientifique et technique (technologies dont il est propriétaire). En plus de ces récompenses, Digital Domain a aussi été nommée aux Oscars pour Apollo 13, True Lies et I Robot. Elle a collaboré à plus de 95 films. Récemment, son travail a été remarqué dans Transformers 2 et 3, 2012, L'agence tous risques, Tron - l'héritage, X-Men : le commencement, Real Steel, Millénium de David Fincher, Avengers. En 2013, quatre films sont déjà prévus : Jack le tueur de géants, G.i. Joe 2, La stratégie Ender et 47 Ronin.

Venise 2012 : Marco Bellocchio et Matteo Garrone, deux divorces à l’italienne

Posté par kristofy, le 12 septembre 2012

Le président du jury Michael Mann et ses huit jurés parmi lesquels il y avait le réalisateur italien Matteo Garrone (tout juste auréolé d’un grand prix à Cannes par son compatriote italien Nanni Moretti pour son film Reality) ont rendu leur verdict, et celui-ci fait grincer quelques dents en Italie.

Matteo Garrone ne veut plus être juré dans un festival italien


Pourtant ce palmarès récompense effectivement les films qui étaient les meilleurs de l’avis général : The Master de Paul Thomas Anderson, Pieta de Kim Ki-duk, Paradise : Faith de Ulrich Seidl, ainsi que Après mai de Olivier Assayas et Fill the Void de Rama Burshtein : tous ces films étaient pressentis dans nos pronostics, mais avec un ordre différent pour les récompenses.

Cependant les réactions, grogne en partie chauvine, n’ont pas tarder à faire grincer des dents chez nos voisins italiens : ils reprochent à Michael Mann et à son jury de ne pas avoir mieux récompensé le cinéma italien. Le dernier film "local" à avoir eu le Lion d’or remonte à 1998 (Mon frère de Gianni Amelio). La pression des médias nationaux est telle que Matteo Garrone, membre du jury, a du faire une déclaration pour prendre ses distances, en avouant que c’était un cauchemar : il ne veut plus jamais être juré dans un festival italien.

Marco Bellocchio ne présentera plus de films à Venise

Le problème s'appelle Marco Bellocchio. Celui-ci a exprimé publiquement sa colère à propos de son film La Bella addormentata. Complètement ignoré du palmarès, il confesse, dépité ;  « je ne présenterai plus jamais un film à Venise ! » Son film aborde un épisode politique en Italie : le cas de d'Eluana Englaro euthanasiée par sa famille après 17 ans de coma, luttant ainsi contre la pression de plusieurs manifestations de fidèles catholiques (le Pape est quasiment le chef d'état d'un des pays les plus conservateurs d'Europe) et des hommes politiques qui préparaient une loi interdisant cet acte.

Pour lui « L'Italie s'est affrontée sur le destin de cette pauvre jeune femme, il y a eu une grande tension médiatique, un affrontement entre catholiques et laïcs. Je ne voulais pas comparer les différentes positions sur l'euthanasie, ni condamner ceux qui ont la foi. » Son film fait se mélanger quatre histoires inégales, un politicien qui voudrait voter contre les consignes de son parti, une mère (Isabelle Huppert, mal dirigée) qui veut qu’on prie pour sa fille dans le coma, un médecin qui  soigne une toxicomane, et un coup de foudre. Malheureusement La Bella addormentata semble passer à côté de son sujet. Sorti le 6 septembre en Italie, il ne cumule que 400 00 euros de recettes, et n'est que 6e au box office. Le film n'a pas encore de distributeur en France. L'exportation risque d'être difficile. Même si à Toronto le marché peut se réveiller grâce aux prestigieux noms à son affiche, La Bella addormentata ressemble plus à un téléfilm sans grande envergure…

Mauvais joueur?

Marco Bellocchio est très mauvais joueur. Ce n'est pas la première fois qu'il s’offusque ainsi quand un de ses films n'est pas récompensé. Déjà en 2003 son film Buongiorno Notte avait été ignoré du jury (pourtant composé d'italiens comme Stefano Accorsi et Mario Monicelli qui était le président) ; il avait déjà fait le reproche de récompenser des films étrangers plutôt que le cinéma italien.

Cette année, la sélection officielle (toutes sections confondues) comptait 14 cinéastes italiens contre 11 cinéastes américains.

Le jury de Michael Mann à tout de même fait une concession en accordant un prix de la meilleure contribution technique à Daniele Ciprì pour È stato il figlio (prix plus diplomatique que mérité), et même un prix révélation meilleur jeune interprète à Fabrizio Falco (pour ce même film et aussi  pour La Bella addormentata).

On ajoute aussi que l’une des meilleures surprises de cette 69ème édition du Festival de Venise est Low Tide (certes tourné aux Etats-Unis avec des acteurs américains) de Roberto Minervini, un réalisateur italien !

European Film Awards 2012 : la sélection de Berlin l’emporte d’un cheveu sur celle de Cannes

Posté par vincy, le 11 septembre 2012

12 films en provenance de la Berlinale, 11 arrivant de la Croisette, 6 de la Mostra de l'an dernier, auxquels il faut ajouter 10 films sélectionnés dans l'un des grands festivals européens (mention spéciale cette année à Karlovy Vary)... Sur les 47 films sélectionnés cette année pour concourir aux European Film Awards, les 3/4 proviennent de ces festivals, véritables pépinières à prix.

Parmi les "listés", notons la présence de Polanski, Haneke, Mungiu et Loach qui ont déjà remporté le prix du meilleur film aux EFA. Avec seulement trois films français en lice, difficile d'imaginer que Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, seul film hexagonal à avoir gagné le prix du meilleur film depuis 1988, aura un successeur tricolore. Intouchables devrait, cependant, assez logiquement, remporté le prix du public.

Géographiquement, l'Europe du sud est à la peine. Si aucun pays ne domine (26 réalisateurs de nationalités différentes sont représentés, 31 pays producteurs), seuls l'Espagne et le Royaume-Uni en placent trois chacun. Le bloc germanophone (5), la Scandinavie (5), l'Europe centrale et de l'Est (12, 14 si on compte la Russie)) dominent largement le reste de l'Europe (la méditerranée dans son ensemble, incluant Israël et la Turquie) résiste un peu avec 10 films). Ainsi des cinématographies comme l'Italie sont quasiment absentes.

On pourra toujours arguer que la moitié des films retenus sont des coproductions européennes. Il est d'ailleurs intéressant de noter que les capitaux français ont financé 15 films sur 47. Mais, le financement allemand est tout aussi rayonnant (ce qui explique également la domination du festival de Berlin cette année dans cette liste) avec, également 15 films.

Pour le prix du public, les internautes européens peuvent voter en ligne pour les films suivants : The Artist, Barbara, Indian Palace, César doit mourir, Hasta la Vista, Headhunters, In Darkness, Intouchables, La dame de fer, La taupe Des Saumons dans le désert et Shame.

Les nominations seront annoncées le 3 novembre à Séville (Espagne). Les prix seront remis le 1er décembre Malte.

Liste complète des films sélectionnés pour les nominations.

Berlin 2012
A Royal Affair de Nikolaj Arcel (Danemark) - Prix du meilleur scénario, prix d'interprétation masculine
Avalon de Axel Petersén (Suède)
Barbara de Christian Petzold (Allemagne) - Prix de la mise en scène
César doit mourir de Paolo et Vittorio Taviani (Italie) - Ours d'or
Diaz : Don't Clean up this Blood de Daniele Vicari (Italie/Roumanie/France)
Juste le vent de Bence Fliegauf (Hongrie/Allemagne/France) - Grand prix du jury
L'enfant d'en haut d'Ursula Meier (Suisse/France) - prix du jury
La parade de Sr?jan Dragojevi? (Serbie) - Prix du public Panorama
La taupe de Tomas Alfredson (France/Royaume-Uni/Allemagne)
Little Bird de Boudewijn Koole (Pays-Bas)
Tabou de Miguel Gomes (Portugal/Allemagne/Brésil/France) - Prix Alfred Bauer
The Woman who Brushed off her Tears de Teona Strugar Mitevska (EYR Macédonie/Belgique/Slovénie/Allemagne)

Cannes 2011
Il était une fois en Anatolie de Nuri Bilge Ceylan (Turquie) - Grand prix du jury

Cannes 2012
A perdre la raison de Joachim Lafosse (Belgique/France/Suisse/Luxembourg) - Prix d'interprétation Un certain regard
Amour de Michael Haneke (Autriche/France/Allemagne) - Palme d'or
Au-delà des collines de Cristian Mungiu (Roumanie/France/Belgique) - Grand prix du jury
Dans la brume de Sergei Loznitsa (Allemagne/Russie/Lettonie/ Pays-Bas/Biélorussie)
De rouille et d'os de Jacques Audiard (France)
Djeca d'Aida Begic (Bosnie Herzégovine/Allemagne/France/Turquie) - Mention spéciale Un certain regard
La chasse de Thomas Vinterberg (Danemark) - Prix d'interprétation masculine
La part des anges de Ken Loach (Royaume-Uni/France/Italie) - Prix du jury
Paradis : Love d'Ulrich Seidl (Autriche/Allemagne/France)
Sueno Y Silencio de Jaime Rosales (Espagne/France)

Karlovy Vary 2012
Come as You Are de Geoffrey Enthoven (Belgique) - Prix du public
Gypsy de Martin Šulík (République Tchèque/Slovaquie) - Prix spécial du jury
Mort d'un home dans les Balkans de Miroslav Mom?ilovi? (Serbie)
Poupata de Zden?k Jiráský (République tchèque)

Locarno 2011
Policeman de Nadav Lapid (Israël)

Moscou 2012
Naked Harbour de Aku Louhimies (Finlande)
Sneakers de Ivan Vladimirov et Valery Yordanov (Bulgarie) - Mention spéciale du jury
The Door de István Szabó (Hongrie/Allemagne)

San Sebastian 2011
Adikos Kosmos de Filippos Tsitos (Grèce) - Prix de la mise en scène, prix d'interprétation masculine
The Sleeping Voice de Benito Zambrano (Espagne) - Prix d'interprétation féminine

Venise 2011
Alps de Yorgos Lanthimos (Grèce) - Prix du meilleur scénario
Carnage de Roman Polanski (France/Allemagne/Pologne/Espagne) - Lionceau d'or
Faust d'Alexander Sokurov (Russie) - Lion d'or
Io Sono Li d'Andrea Segre (Italie)
Shame de Steve McQueen (Royaume-Uni) - Prix d'interprétation masculine
The Exchange d'Eran Kolirin (Israël/Allemagne)

Autres films
Combat Girls de David Wnendt (Allemagne)
Grupo 7 d'Alberto Rodriguez (Espagne)
In Darkness d'Agnieska Holland (Allemagne/Pologne/Canada)
Intouchables d'Olivier Nakache et Eric Tolédano (France)
Iron Sky de Timo Vuorensola (Finlande/Allemagne/Australie)
Once Upon a Time There Lived a Simple Woman de Andrey Smirnov (Russie)
Rose de Wojciech Smarzowski (Pologne)
Une éducation norvégienne de Jens Lien (Norvège)

Intouchables, film français le plus vu dans le monde depuis 1994…

Posté par vincy, le 10 septembre 2012


Le fabuleux destin d'Amélie Poulain a été détrôné par Intouchables, qui détient désormais le record historique du film français le plus vu à l'étranger. Selon Unifrance, le film d'Olivier Nakache et Eric Toledano a été vu par 23,1 millions de spectateurs dans le monde.

Record qu'il faut atténuer. En effet, contacté par Ecran Noir, l'organisme Unifrance précise qu'il "collecte les résultats en salles de films français depuis 1994. Toutefois un grand nombre de résultats relatifs à des titres sortis à la fin des années 1980 et au début des années 1990 a été récupéré."

Ainsi La Cage aux folles, plus gros succès en fréquentation aux Etats-Unis et d'autres films populaires comme ceux avec Belmondo, Delon, Pierre Richard ne peuvent être pris en compte. Matthieu Thibaudault, responsable des données économiques, convient qu'Unifrance est "dans l'incapacité de comparer les résultats de ce film avec les vieux De Funès à l'échelle mondiale tout comme Emmanuelle par exemple qui rassembla des millions de spectateurs étrangers en salles."

Cela n'enlève rien au "fabuleux" destin d'Intouchables. D'autant que le parcours n'est pas fini : le film doit encore sortir dans des marchés majeurs comme le Royaume Uni (21 septembre), l'Australie (25 octobre) ou la Scandinavie (novembre). Il vient de sortir au Japon. Au Mexique, le film a déjà séduit 55 000 spectateurs durant sa première semaine. En Argentine, le film a attiré plus de 90 000 cinéphiles en deux semaines. Aux Etats-Unis, le film continue d'engranger des entrées et s'approche du million. Au total le film a récolté 190 millions de $ de recettes dans le monde (bien plus que ses recettes françaises estimées à 166  millions de $).

Dans certains pays il a cartonné : en Allemagne, avec 8,6 millions de spectateurs, il est le film le plus vu de l'année ; en Espagne (2,5 millions de spectateurs), il est également le film le plus populaire toutes nationalités confondues ; en Italie (2,47 millions de spectateurs), il se situe à la 4e place annuelle ; en Corée du sud ((1,7 million de spectateurs), le film se classe 20e (et premier qui ne soit ni coréen ni américain). Intouchables est aussi le film français le plus vu aux Pays-Bas et en Autriche. Enfin, au Québec, la comédie a rapporté 2,8 millions de CAN$.

Venise 2012 : Kim Ki-duk, Lion d’or pour une prière contre un monde devenu fou

Posté par kristofy, le 10 septembre 2012

L'histoire : Un homme solitaire exécute sa tâche sans aucune compassion pour autrui, son activité est de récolter le remboursement de prêts d’argent. Qu’importe si les débiteurs qui ont emprunté sont de simples ouvriers qui n’ont pas les moyens de rembourser, qu’importe si le taux d’intérêt prohibitif a multiplié par dix le montant de la somme, son métier est de forcer le remboursement de cet argent. Aucun problème de conscience pour brutaliser les pauvres malheureux qui ne peuvent pas rembourser, la violence extrême est même une solution puisque l’argent peut être récupéré auprès d’une assurance s'ils deviennent handicapés… Un jour une femme se présente à lui en affirmant être sa mère, celle-là même qui l’avait abandonné. Dans un premier temps, il la rejette, avant de l’accepter enfin dans sa vie. Une vengeance se prépare… Et la violence n'est pas absente : "Je veux me concentrer sur les implications de la violence" explique le réalisateur."Je me rends compte que le public peut la ressentir de façon plus forte à travers son imagination au lieu de la voir."

Pieta, Lion d'or de foi et d'argent

Le nouveau film de Kim Ki-duk Pieta est une histoire de vengeance comme les coréens savent si bien les écrire. Une vengeance qui suit un plan machiavélique particulièrement alambiqué comme on peut en voir dans No Mercy de Kim Hyoung-jun. Cependant Pieta est loin de ces thrillers à sensations fortes, il s’agit bien d’une oeuvre s'inscrivant dans la filmographie du cinéaste. Les personnages se décryptent par leurs nuances et leurs motifs. Par exemple, cet homme qui est prêt à se sacrifier une main pour un prêt qui lui permettrait d’offrir un cadeau à son enfant, et surtout jusqu’où peut aller l’amour d’une mère pour son fils. Et puis il y a l'inspiration religieuse de celui qui se rêvait prédicateur et fut pensionnaire dans un monastère étant jeune. Le film se termine  avec le chant religieux "Kyrie Eleison", l'affiche reprend la célèbre sculpture de Michel-Ange où la Vierge contemple son défunt fils. Moralisatrice, cette histoire oscille entre compassion, pénitence et sacrifices et ne manque pas de cruauté. Amen.

La foi versus l'ultralibéralisme. Car c'est bien son regard sur la folie du monde qui lui donne l'envie de se transcender. Kim Ki-duk évoque sa démarche ainsi : "Je crois que le public qui verra le film se posera des questions sur la société capitaliste. Les gens doivent changer et peu à peu se créera un mouvement de transformation" a-t-il déclaré. « Je veux parler du capitalisme extrême, et de ses conséquences sur les dynamiques des rapports humains qui s’en trouvent modifiés. On vit aujourd’hui une situation de crise profonde du capitalisme. Mes films sont mes yeux à travers lesquels je regarde la réalité. L’argent n’est pas important, c’est son usage qui est important. L’argent peut avoir un versant positif comme le don et la charité, et aussi un versant négatif comme la spéculation. C’est à cause de l’argent que les deux personnages de Pieta se rencontrent. Ce ne sont pas une victime et un bourreau : dans chaque être humain il y a en même temps un versant victime et un versant bourreau. Je le pense, et c’est ce que j’ai voulu montrer dans ce film. » L'argent comme ultime pêché.

Son prochain film explorera de nouveau ce thème : "comment les gens se dévorent les uns les autres à cause de l'argent".

Cinéaste sanctifié, par défaut

Le générique de début de Pieta affiche qu’il s’agit du 18ème film de Kim Ki-duk, qui affirme que cette coquetterie est une idée des producteurs. Cette mention a pour effet de se rappeler, si besoin était, que Pieta est peut-être plus que n’importe quel film coréen du moment, le nouveau film d’un maître du cinéma coréen… Kim Ki-duk qui réalisait un nouveau film presque chaque année s’était mis en retrait du monde du cinéma pour divers motifs personnels. Son retour a eu lieu en 2011 avec Arirang au Festival de Cannes (prix Un Certain Regard) puis avec Amen au Festival de San Sebastian.

Ses films ont presque tous été sélectionnés soit à Cannes (Souffle, L'arc) soit à Berlin (Ours d’argent du meilleur réalisateur pour Samaritan Girl, après y avoir présenté Bad Guy, Birdcage Inn) ; depuis son 4ème film, L’île, le nom de Kim Ki-duk commence à faire le tour du monde (2000) avant de nous éblouir en 2003 avec Printemps, été, automne, hiver…et printemps. L’île a été sa première sélection au Festival de Venise, il y sera ensuite pour Adress Unknown et Locataires qui lui avait valu le Lion d’argent du meilleur réalisateur. Après avoir été plusieurs fois sur la deuxième marche du podium, Kim Ki-duk vient donc de décrocher le Lion d’or de Venise. La messe est dite. Kim Ki-duk rentre dans l'Olympe des cinéastes. Par défaut. The Hollywood Reporter indique en effet que le règlement du festival empêchait de donner la récompense suprême à The Master de Paul Thomas Anderson et les prix d'interprétation aux deux comédiens. Deuxième choix, Pieta était, cependant, parmi les 18 films de la compétition, l'un des quatre favoris pour le Lion d'or.

Le distributeur italien du film Pieta avait déjà prévu de sortir le film dans la foulée du festival de Venise, le Lion d’or 2012 sera donc en salles dès ce 14 septembre en Italie. Fin septembre, le réalisateur recevra au Festival d'Hamburg Film Festival le prix Douglas Sirk pour l'ensemble de sa carrière. Le film s'est d'ailleurs vendu à plusieurs distributeurs internationaux avant d'obtenir le Lion d'or. Il sortira en Allemagne, en Russie, en Norvège, en Turquie, en Grèce, à Hong Kong...

Mais pour découvrir ce film en France il faudra attendre… Le film sera présenté au Festival de Toronto cette année. De quoi boucler ses ventes.

5 raisons d’aller à la Cinémathèque française d’ici la fin de l’année…

Posté par vincy, le 10 septembre 2012

La Cinémathèque française a lancé sa saison 2012/2013, proposant un programme aussi chargé que varié. Voici 5 bonnes raisons d'y aller régulièrement d'ici la fin de l'année. En 2013, la saison battra son plein avec le centenaire de Universal, les rétrospectives des Frères Coen, de Bertolucci et de René Clément, le cinquantenaire des Films du Losange, et surtout, bien entendu, la grande exposition dédiée à Jacques Demy.

1. Les enfants du Paradis.

Grande exposition de l'automne. Le film légendaire de Marcel Carné (tourné durant la libération de Paris et sorti en salles quelques semaines avant la fin de la guerre, en mars 1945), sur un scénario de Jacques Prévert, re-sortira en version restaurée dans les salles. Revoir ainsi sur le boulevard du Crime, Arletty, Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur et Maria Casarès. La Cinémathèque organise pour l'occasion une rétrospective Marcel Carné, une autre sur le cinéma de Jacques Pierre Prévert. L'exposition promet des documents rares sur ce film, élu meilleur film de tous les temps par les critiques à l'occasion du centenaire du cinéma. 24 octobre-27 janvier 2013.

2. Otto Preminger.

Deux semaines après sa grande rétrospective au Festival de Locarno, la Cinémathèque lui rend hommage. Gene Tierney dans Laura, Marilyn dans La Rivière sans retour, James Stewart dans Autopsie d'un meurtre, Paul Newman dans Exodus ou encore Frank Sinatra dans L'homme au bras d'or : il a donné aux légendes hollywoodiennes quelques uns de leurs plus grands rôles, entre drame intense et tragédie noire. Prince du classicisme, il a réalisé quelques unes des plus belles oeuvres du cinéma américain, avec un génie de la direction d'acteur et un certain talent pour provoquer la censure. 30 août-8 octobre.

3. Manoel de Oliveira.

Le doyen du 7e art tourne toujours. Avec une carrière en deux temps, qui commence en 1929 mais ne reprend qu'avec la disparition de la dictature au Portugal, ce maître qui sait si habilement mêlé littérature, théâtre et cinéma, a construit une oeuvre aussi singulière que radicale, ironique qu'élégante,, parfois joyeuse, et gourmande en grands comédiens de toutes nationalités. Au-delà de son style a priori statique, cette rétrospective permet  également de deviner les grands thèmes qu'il a voulu aborder en 80 ans de cinéma. 6 septembre-21 octobre.

4. Jean-Louis Trintignant.

L'un des plus grands comédiens français. Devenu rare, pour ne pas dire absent, depuis la tragédie personnelle qui l'a anéanti (la mort de sa fille Marie), il revient en géant dans Amour de Michael Haneke, Palme d'or de l'année (en avant-première le 15 octobre). 4 fois nommé aux Césars, sa nomination en 2013, qui ne fait aucun doute, devrait être la bonne. Un César pour un sacre. Il aura tourné avec les plus grands : Chabrol, Chéreau, Cavalier, Costa-Gavras, Bertolucci, Clément, Deville, Vadim (avec Bardot), Risi, Comencini, Rohmer, Audiard, Scola, Kieslowski, Deray, Lelouch (chabadabada), Truffaut... Une rencontre avec l'acteur se déroulera le 14 octobre. Sans doute l'une des dernières du comédien, qui veut arrêter de faire du cinéma. 26 septembre-12 novembre.

5. Toute la mémoire du monde.

Du 28 novembre au 2 décembre, la Cinémathèque organise son premier Festival international du film restauré. Une manière d'explorer, découvrir, partager le travail de restauration, la sauvegarde d'un patrimoine fragile, les films rescapés, autour de débats et d'ateliers.