La production en France en 2012 : autant de films, moins d’investissements et davantage de délocalisations

Posté par vincy, le 4 février 2013

Selon les premiers chiffres du CNC, le nombre de films d’initiative française est stable en 2012, même si les montants investis diminuent. 209 films d’initiative française ont été agréés, contre 207 films l’année précédente. En revanche, les investissements consentis pour la production de ces films passent de 1,13 milliard d’euros en 2011 à 1,07 milliard d’euros en 2012 (-63 Millions €, soit -5,5 %).

La production de films agréés (films d’initiative française ou films coproduits avec des partenaires étrangers) s’établit à 279 films, soit une croissance de 7 films par rapport à l’année 2011. 1,34 milliard d’euros sont investis dans la production de films agrées en 2012, soit 47 M€ de moins que l’année précédente (-3,4 %).

Le nombre de films intégralement français passent de 152 en 2011 à 150 en 2012. En 2012, le devis moyen des films d’initiative française recule, il en se situant à 5,10 Millions €, contre 5,45 Million € en 2011 (-6,5 %). Le devis médian des films d’initiative française est aussi en baisse à 3,22 Millions € en 2012, contre 3,73 Millions € en 2011 (-13,8 %).

Ce sont les films à petits budgets qui progressent le plus (58 films à moins de 1 Million €, contre 47 films en 2011 et 40 films en 2010). De même 71 films présentent un devis compris entre 1 Million € et 4 Millions € en 2012, contre 70 en 2011 et 65 en 2010.

Cela n'empêche pas les gros budgets d'être plus nombreux également : 55 films d’initiative française affichent un devis supérieur à 7 Millions € en 2012, contre 52 en 2011 et en 2010.

Finalement ce sont les "films du milieu", entre 4 Millions € et 7 Millions €, qui baissent dangereusement : 25 films d’initiative française sont agréés en 2012 (contre 38 en 2011 et 46 en 2010).

Le nombre de jours de tournages chute dangereusement : en 2012 on parvient au total de 6 004 jours de tournage, soit 875 jours de moins (-12,7 %) que les fictions agréées en 2011. Cette baisse affecte notamment le nombre de jours de tournage en France, qui passe de 5 002 en 2011 à 4 243 en 2012 (-15,2 %).

Ainsi, les films à majorité étrangère atteignent un niveau historique avec 70 films (contre 65 en 2011) et des investissements mobilisés qui augmentent de 16 Millions € (+6,1 %), passant de 261 Millions € en 2011 à 277 Millions € en 2012.

Une explosion des délocalisations selon la Ficam

L’Observatoire « Métiers et Marchés » de la Ficam , qui ne couvre pas le même périmètre que le CNC, constate aussi la stagnation du nombre de films de fiction et une légère baisse du nombre de semaines de tournage (-3%), hors documentaire et animation. Pour la Ficam,  les films de plus de 10 M€ sont en hausse de 30%  tandis que "les films du milieu" (entre 4 et 7 M€) sont en baisse de 22%

La baisse du nombre de semaines de tournage est aussi en baisse de 3%. La Fiam précise que le nombre de semaines de tournage à l’étranger (+32%) suit une évolution opposée à la localisation des tournages en France (-13%). "Cette évolution inquiète les Industries techniques, d’autant plus que les films à gros budgets sont beaucoup plus sujets à la délocalisation" explique le communiqué. Ainsi elle constate que le taux de délocalisation des FIF  est de 31% (23% en 2011) en 2012 et concerne même 54% pour les films à plus de 10 M € soit un manque à gagner pour les Industries Techniques de 21,6 Millions €.

Bilan 2012 : Le court métrage de plus en plus aidé par l’argent public

Posté par vincy, le 4 février 2013

Depuis vendredi et jusqu'à la fin de la semaine, le 35ème festival international du film court de Clermont-Ferrand bat son plein (ainsi que le 28e Marché international du court-métrage).

En 2012, le court s'est plutôt bien porté en France, malgré, toujours et encore, une diffusion toujours rare.

Selon le CNC, 639 films français de format court ont obtenu un visa d’exploitation. 85 % des tournages des films des courts métrages ont été faits en numérique (77 % en 2011, 70 % en 2010, 55 % en 2009). Globalement un chiffre équivalent à celui des longs métrages (84% selon la Ficam).

Le soutien du CNC a augmenté de 6,9 % pour atteindre pratiquement 12 Millions € (contre 6 M€ en 2005 et 11 M€ en 2011), soit 53,5 % des aides à la production du secteur. "L’ensemble des financements consacrés par les autres partenaires (collectivités territoriales, chaînes de télévision,…) à la production des courts métrages progresse également et s’élève à plus de 10 M€ (7,5 M€ en 2005, 9,8 M€ en 2011)" explique le Centre National du Cinéma et de l'Image Animée.

Des aides en hausse (22 Millions € qui ont été mobilisés par l’ensemble des partenaires sur le secteur en 2012 contre 14 M€ en 2005 et 21 M€ en 2011) mais une distribution toujours anémique.

Heureusement, il y a Le Jour le plus Court, manifestation créée en 2011 par le CNC  qui a lieu le 21 décembre. Le succès de l'événement permet de sortir de l'ombre tous ces films ignorés du grand public. Le web servira sans doute de nouvelle fenêtre pour ces créations puisque les salles et la télévision restent réticentes à projeter ces formats.

Le CNC lancera également à l’occasion du festival "une nouvelle opération destinée à aider les jeunes auteurs et producteurs à mieux appréhender le milieu professionnel, et plus particulièrement les aides du CNC". Cette opération nommée Parcours d’un court proposera une matière à réflexion sur le processus de création grâce à la scénariothèque des courts métrages aidés disponible sur le site du CNC, avec à l’occasion du festival, une sélection de scénarios de films aidés et sélectionnés lors de cette édition.