Le Musée du Quai Branly célèbre le 7e art pour les vacances d'hiver.
Depuis hier, et jusqu'au 19 mai, la Mezzanine centrale accueille une exposition singulière, "Le rire, l'horreur et la mort" (tous les détails et informations pratiques) : des affiches peintes pour des vidéoclubs et des images des morts au Ghana. Les affiches, acquises il y a 10 ans par le musée, étaient exposées dans les vidéoclubs du pays africain à partir des années 80. Elles étaient réalisées à la demande par des artistes ou des ateliers collectifs, dans un style à la fois naïf, délirant et violent. Les films d'horreur étaient souvent produits au Ghana et au Nigéria, première puissance cinématographique africaine avec un "Nollywood" exclusivement dédié aux productions locales (2000 films vidéos par an).
Si le cinéma d'auteur est quasiment absent au Ghana (il reste une production assez vivace de documentaires), les productions populaires ont foisonné dès les années 80, souvent distribuées de manière anarchique. Le public est friand de films mêlant le fantastique africain, la violence du quotidien et le cinéma d'horreur hollywoodien. Entre sorcellerie et messages religieux, sujets politiques (souvent filmés sous forme de métaphores) et pouvoirs occultes, le visiteur découvre à travers cette exposition un cinéma inconnu en Occident, où le burlesque, les outrances, l'hémoglobine et les fables font bon ménage.
Vous pouvez voir 7 exemples d'affiches sur notre Tumblr.
Moins gore et plus glamour, le musée propose également le cycle cinéphile "Rien que pour vos cheveux" du 2 au 10 mars (tout le programme). L'accès est libre et gratuit, dans la limite des places disponibles. Les films accompagnent l'exposition Cheveux chéris, toujours à l'honneur au Quai Branly.
La programmation est aussi riche et variée que nos couleurs et tracés capillaires : The Shanghai Gesture, de Josef von Sternberg, avec la sublime brune Gene Tierney ; Black Panthers, documentaire d’Agnès Varda ; Foxy Brown, de Jack Hill, avec l'icône afro-américaine Pam Grier ; Mirage de la vie, de Douglas Sirk, avec la blondissime Lana Turner ; Soldat Bleu, de Ralph Nelson, avec la classe Candice Bergen ; Tabou, de Friedrich Wilhelm Murnau, avec la mystérieuse tahitienne Anne Chevalier ; La fête du feu, d’Asghar Farahdi, avec la jeune et jolie persane Taraneh Allidousti ; Adieu ma concubine, de Chen Kaige, Palme d'or à Cannes, avec une Gong Li au sommet de sa beauté et un Leslie Cheung travesti ; et enfin Good Hair, documentaire de Jeff Stilson réalisé en 2009 et primé à Sundance, où l'on aperçoit Chris Rock, Ice-T et Kerry Washington (Django Unchained).
A cela s'ajoute une riche programmation ludique et pédagogique : un parcours-atelier guidé par des vidéos et le coiffeur-blogueur Frédéric Birault (du blog CutbyFred) et des lectures de contes et légendes où apparaissent cheveux et chevelures sur différents continents ; des échanges et des rencontres avec des artistes et des associations ont également lieu le 8 mars à l’occasion de la Journée de la Femme.