Sophie Dulac devrait distribuer l’Ours d’or début 2014

Posté par vincy, le 18 février 2013

Sous quel titre sortira-t-il? Pozitia Copilului en roumain, Child's Pose en anglais, ... La place de l'enfant ou La position de l'enfant en français?  Sophie Dulac distribuera le film de Calin Peter Netzer, qui a reçu l'Ours d'or à Berlin samedi soir. Le drame roumain ne sortira pourtant que début 2014 selon le distributeur.

Le film était l'un des favoris de la critique internationale, si l'on en croit le tableau de Screen International, qui le plaçait derrière le chilien Gloria.

Avec dans le rôle principal Luminita Gheorghiu (Code inconnu, Le temps du loup, La Mort de Dante Lazarescu, 12h08 à l'est de Bucarest, 4 mois 3 semaines 2 jours, Au-delà des collines), et la réputation du réalisateur, sans compter l'intérêt croissant pour le cinéma roumain, le film devrait trouver son public.

Calin Peter Netzer a déjà remporté plusieurs prix pour son premier long métrage Maria (Grand prix à Bratislava, prix spécial du jury à Locarno, prix Europa) et le suivant Médaille d'honneur (prix du public à turin, prix de la critique internationale à Thessalonique, mention spéciale à Miami).

Le film raconte l'histoire d'une mère de famille aisée ultra-possessive qui cherche à protéger et même exempter (avec son argent et ses réseaux) son fils immature, responsable d'un accident de la route mortel.

Un cinéma roumain adoré dans les Festivals, ignoré dans son pays

C'est la première fois qu'un film roumain gagne l'Ours d'or à Berlin. La Berlinale avait cependant récompensé d'un grand prix du jury If I Want to Whistle, I Whistle en 2010. Le cinéma roumain n'a jamais été récompensé par le prix suprême à Venise (Terminus Paradis avait reçu le Grand prix du jury en 1998). En revanche, Cannes avait décerné la prestigieuse Palme d'or à 4 mois 3 semaines 2 jours en 2007.

Cet Ours d'or arrive à point nommé au moment où les réalisateurs roumains souffrent d’un manque sévère de fonds pour monter leurs projets et pour montrer leurs films (la Roumanie compte environ 240 écrans) face à un gouvernement qui cherche à contrôler de plus en plus la production cinématographique.

Jean Rochefort tire sa révérence après 58 ans de beaux et loyaux services

Posté par vincy, le 18 février 2013

A 82ans, Jean Rochefort pense que c'est le bon moment. Ses deux prochains films, L'Artiste et son modèle, de l'espagnol Fernando Trueba et Jappeloup de Christian Duguay, sortent le 13 mars dans les salles françaises. Ce seront peut-être ses deux dernières apparitions au cinéma. Il l'avait déjà fait comprendre dans un entretien à France Culture il y a quelques mois. Il le confirme en termes plus clairs dans le dossier de presse du film de Trueba.

"Quand on fait partie de ma génération, je n'aime pas dire 'à mon âge', on ne veut plus s'emmerder. J'ai une peur bleue que l'osmose ne s'opère pas avec un metteur en scène, de devoir penser 'encore trois semaines de tournage avec lui. J’ai la sensation que ça va, que la route a été faite. Avec des joies, des peines, des insatisfactions... une vie, quoi. J’ai déjà décidé de ne plus jouer au théâtre. A moins que je tombe sur un projet de film qui me bouleverse, j’arrêterai aussi le cinéma. Et je serai très heureux que ce soit avec ce film-là : j’ai eu énormément de plaisir à le tourner, à passer du temps avec l’équipe technique. Vous savez, je reçois beaucoup de scénarii qui racontent comment se débarrasser de Pépé, ou Pépé part en vacances... En aucun cas je ne veux sortir de scène avec ça. Quand j’ai vu L’artiste et son modèle, je me suis dit qu’il y avait matière à le faire, la tête haute."

Le film a reçu la Coquille d'argent du meilleur réalisateur au dernier Festival de San Sebastian.

Rochefort a arrêté le théâtre en 2007. Trois fois récompensé aux Césars (pour son second-rôle dans Que la fête commence, son interprétation dans Le Crabe-tambour et honoré en 1999) et quatre fois nominé aux Césars, il vient de recevoir une nomination aux Prix Goya (Espagne) pour son rôle dans L'Artiste et son modèle. Passant de Chabat à Canet (Ne le dis à personne), de Tavernier à Leconte, de Robert à de Broca, le comédien et tragédien éclectique aura connu les succès populaires, les navets alimentaires et les grands drames signés des plus grands auteurs.

Les Goyas sacrent 10 fois Blancanieves et récompensent Intouchables

Posté par vincy, le 18 février 2013

10 Goyas pour le film en noir et blanc de Pablo Berger (photo). Blancanieves est le grand vainqueur de cette 27e soirée des Goyas espagnols avec le prix suprême du meilleur film. Il a également remporté le prix du scénario original, de la musique (Alfonso de Vilallonga), de la chanson ("No te puedo encontrar"), de la meilleure actrice (Maribel Verdu), de l'espoir féminin (Macarena Garcia), de l'image (Kiko de la Rica), de la direction artistique, des costumes, du maquillage.

The Impossible a réussit le tour de force de résister légèrement à cette razzia avec le prix du meilleur réalisateur (J.A. Bayona), du montage, du son, des effets spéciaux et de la production.

Autre gagnant, Las aventuras de Tadeo Jones, un film d'animation qui repart avec le prix du meilleur nouveau réalisateur, du scénario adapté et du film d'animation.

Il ne reste donc que quelques miettes aux autres : El muerto y ser Feliz est couronné pour son acteur (José Sacristan), Grupo 7 pour le second rôle masculin (Julian Villagran) et pour l'espoir masculin (Joaquin Nunez), Una pistola en cada mano pour le second rôle féminin (Candala Pena).

Dans les autres catégories, c'est évidemment la victoire d'Intouchables que l'on retient en tant que meilleur film européen, devançant ainsi De rouille et d'os, Dans la maison et Shame. "Nous sommes très émus. Recevoir ce prix constitue un grand honneur" a déclaré l'un des deux réalisateurs, Eric Tolédano. Intouchables avait fait son avant-première internationale au Festival de San Sebastian, en Espagne, en septembre 2011.

Juan de los muertos d'Alejandro Brugués, une comédie cubaine avec des zombies, primée aux Festival de Miami et Porto et présentée à Gerardmer l'an dernier, remporte le prix du meilleur film latino américain. Hijos de las nubes, la ultima colonia, produit par Javier Bardem, a gagné le prix du meilleur documentaire.

Côté courts métrages, Aquel no era yo (fiction), El vendedor de humo (animation) et A story for the Modlins (documentaires) ont été victorieux.

La soirée fut monopolisée par les discours politiques ou révoltés de la profession, en colère contre la hausse de la TVA sur les billets de cinéma, notamment, mais aussi sur la nécessité d'avoir un cinéma diversifié, entre petites et grosses productions. Ironiquement, on a ainsi pu voir parmi "les disparus de l'année", l'exploitant de salle de cinéma espagnol. Paradoxalement, l'industrie cinématographique espagnole n'a jamais gagné autant d'argent avec des revenus au box office s'élevant à 106 millions d'euros en 2012, et une part de marché de près de 18% pour les films nationaux. La soirée télévisée a aussi battu des records d'audience avec 4 millions de téléspectateurs!