« A couteaux tirés » aura une suite

Posté par vincy, le 8 février 2020

C'est à la fois attendu et inattendu. A couteaux tirés (Knives Out), hommage aux films à énigmes de Rian Johnson, aura une suite. C'est assez logique puisque le film a été très rentable avec un box office mondial de 300M$ (1,1 million d'entrées rien qu'en France), pour un coût relativement modeste de 40M$ hors frais de marketing, devenant la 12e plus grosse recette historique du studio Lionsgate. Le film a aussi reçu trois nominations aux Golden Globes et une aux Oscars, pour son scénario. C'est plus surprenant si on considère qu'il s'agit d'un "one shot" à l'origine, et qu'aucun élément dans le scénario n'appelait une suite.

Mais voilà, Lionsgate a vu ses résultats financiers explosés l'an dernier grâce à ce film et John Wick 3 (le 4e opus est déjà calé pour le 21 mai 2021). Et Daniel Craig qui va abandonner son personnage de James Bond peut ainsi s'assurer une nouvelle franchise, plus modeste mais néanmoins populaire, avec Benoit Blanc en héros. D'ici là, Craig doit tourner The Creed of Violence de Todd Field, adaptation du roman de Boston Teran, Le credo de la violence.

Rian Johnson a confirmé qu'il était intéressé pour écrire et réalisé une nouvelle enquête de Benoît Blanc. Il a déjà déclaré qu'il s'agirait d'une autre histoire autour du détective, avec un casting entièrement renouvelé. Il n'a aucun autre projet en cours, hormis, éventuellement la nouvelle trilogie de Star Wars. Il est toujours en discussion avec Lucasfilm.

En lançant une suite à ce film "who dunnit", Lionsgate s'assure une nouvelle série, en attendant l'éventuelle reprise de The Hunger Games. Un roman, qui se déroule avant la trilogie The Hunger Games, The Ballad of Songbirds and Snakes, doit être publié en mai, et fera sans doute l'objet d'une adaptation. Le studio indépendant peut aussi compter sur la saga horrifique Saw (dont le spin-off Spirale : L'Héritage de Saw sortira en mai), et d'autres franchises comme Insaisissables et Hitman & Bodyguard. D'autant, que Lionsgate a essuyé quelques gros fiascos ces derniers mois : Midway, Robin des Bois, Rambo: Last blood, Séduis-moi si tu peux ou Hellboy.

Clermont-Ferrand 2020 : Les mondes rêvés de Rosto au Musée d’Art Roger Quilliot

Posté par MpM, le 8 février 2020

Le réalisateur néerlandais Rosto nous a quittés prématurément en mars 2019, laissant une oeuvre tentaculaire dans laquelle tout est extrêmement cohérent, de son roman graphique en ligne Mind my Gap (commencé en 1998) aux chansons créées au sein de son groupe The Wreckers créé au début des années 90, qui renaîtra sous une forme virtuelle (Thee Wreckers) après sa dissolution, en passant bien évidemment par ses films, dans lesquels apparaissent les membres du groupe, et dont certains s'inspirent directement d'épisodes de Mind my Gap.

Sélectionné et récompensé par les plus grands festivals (il reçut notamment le Grand Prix Canal+ à la Semaine de la Critique en 2005 pour Jona/Tomberry et le Grand prix à Ottawa pour Lovely Bones en 2013), Rosto était un habitué de Clermont-Ferrand où il a présenté presque tous ses films, et pour lequel il avait réalisé l'affiche officielle en 2007.

Le Festival tenait donc cette année à lui rendre un hommage tout à fait exceptionnel à travers deux expositions et un programme spécial, en présence de sa famille et des autres membres du groupe. En partenariat avec la société de production Autour de Minuit qui a produit les quatre derniers films de Rosto (Le Monstre de Nix, Lonely Bones, Splintertime, Reruns) et distribue tous les autres, le Musée d'Art Roger Quilliot de Clermont-Ferrand propose ainsi jusqu'au 29 mars l'exposition Les Mondes rêvés de Rosto, plongée immersive dans l'univers si personnel de l'artiste.

Installée dans un espace circulaire situé à l'étage inférieur du Musée, l'exposition débute par cette citation : "D'aussi loin que je me souvienne, je me suis toujours rendu, quand je m'endors, dans un lieu spécial que j'appelle ma "Ville-rêvée", qui est presque un lieu réel avec ses propres fondations, sa propre topographie où les mêmes événements se reproduisent." On y est accueilli par des mannequins taille réelle des personnages des Wreckers, portant les masques qui avaient été moulés sur les visages des membres du groupe pour le film Splintertime en 2014. De quoi se replonger immédiatement dans l'ambiance singulière et hypnotique du cinéma de Rosto qui s'apparente parfois à une forme très élaborée de cauchemar éveillé, peuplé de créatures à la fois humaines et monstrueuses.

Sont exposés pêle-mêle des accessoires utilisés sur les différents tournages, des pages de storyboard, des recherches préparatoires, ainsi que des affiches, des photos et des objets personnels, tels que le prix Allegorithmic des effets visuels que Rosto avait reçu pour Reruns en 2018. De nombreux panneaux explicatifs permettent également de mieux comprendre le processus créatif du réalisateur qui mélangeait inlassablement les techniques (2D, 3D, motion capture, prise de vues réelles, marionnettes...), n'hésitant pas à combiner images de synthèses et effets visuels plus artisanaux, comme l'animation d'une tête au bout d'un pique dans un aquarium.

Une place importante est également consacrée aux films eux-mêmes, qu'il est possible de visionner sur place, ainsi qu'à la musique de  Thee Wreckers et à l'édition physique de Mind my Gap, éditée par Autour de Minuit grâce à une campagne de financement participatif, et qui sera disponible à partir du 4 mars.

Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, sont également attendus un vinyle (So far so evil qui inclut 10 morceaux issus des courts métrages de Rosto - dans les bacs le 6 mars), un double album digital (Songs from my gap, 30 titres inédits du double album de Thee Wreckers, disponibles sur les plateformes également le 6 mars) et surtout la sortie en salles le 4 mars prochain du programme Thee Wreckers Tetralogy qui réunit No place like home, Lonely bones, Splintertime et Reruns ainsi que le documentaire Everything is different nothing has changed). Enfin, il a été confirmé que la suite du Monstre de Nix, souhaitée par Rosto et intitulée Return to Nix, serait réalisée par sa compagne Suzie Templeton (Oscar du meilleur court métrage d'animation en 2008 pour Pierre et le loup) à l'horizon 2023.

Clermont-Ferrand 2020 : nos premiers coups de coeur dans la compétition nationale

Posté par MpM, le 7 février 2020

Véritable paradis du cinéphile cinéphage, Clermont-Ferrand propose 31 programmes de cours métrages, rien qu'en compétition. Il faut ajouter à cela les différentes sections rétrospectives ou thématiques, ce qui porte à un niveau vertigineux le nombre d'oeuvres présentées.

Dans ce foisonnement, certains films sont déjà fortement identifiés suite à leur sélection dans d'autres festivals. D'autres, en revanche, avaient jusque-là échappé à notre attention. Parmi ceux-là, nous en avons retenu trois, issus de la compétition nationale, qui auront vraiment marqué cette 42e édition.

Genius loci d'Adrien Mérigeau


On comprend aisément pourquoi Genius loci enchaîne en quelques semaines le Festival Premiers plans d'Angers, Clermont-Ferrand et la compétition officielle de la Berlinale. Le premier court métrage en solo d'Adrien Mérigeau (avec des décors signés Brecht Evens et une séquence animée par Céline Devaux) est une splendeur visuelle et intellectuelle que l'on serait bien en peine de résumer, si ce n'est que son personnage principal, Reine, s'échappe de chez elle et s'enfonce dans le chaos urbain de la nuit, guidée par son écho.

Nous voilà donc face à une errance narrative syncopée, qui donne l'impression d'imiter les volutes du jazz, improvisant en toute liberté, ajoutant ici des images à peine esquissées qui se superposent au plan ; là, au contraire, dépouillant  le cadre de tout détail superflu. Cette esthétique changeante d'une image à l'autre, reflet des émotions de la jeune femme, et des sensations qu'elle traverse, est un tourbillon de formes, de couleurs et de mouvements qui matérialisent la vitalité invisible du monde, ce que l'auteur appelle le chaos urbain.

Le spectateur est pris dans l'énergie débordante de ce flot d'images, envoûté par la virtuosité avec laquelle la ville s'esquisse et se transforme sous ses yeux. Comme si au contact de Reine, les choses étaient soudainement refaçonnées par ses pensées intérieures et par sa vision du monde, à l'image de ces trois harceleurs de rue qui se décomposent en tableaux cubistes, avant de se muer en un minotaure qu'elle abandonne derrière des barreaux. Les allers et retours entre abstraction et dessin figuratif sont également incessants, comme si le film hésitait entre deux manières complémentaires de représenter la réalité dans sa dimension la plus foisonnante. Le résultat est assez époustouflant, à la fois d'une incroyable beauté visuelle et d'une grande force d'évocation, avec une séquence finale qui va crescendo dans l'expression des sentiments intimes les plus enfouis, qui trouvent enfin la possibilité de s'extérioriser.

Jusqu'à l'os de Sébastien Betbeder


Ce n'est pas nous qui allons nous plaindre de la rapidité avec laquelle tourne Sébastien Betbeder, dont on a vu en 2019 successivement deux longs métrages, Ulysse et Mona et Debout sur la montagne. Son nouvel opus est un moyen métrage formidable qui renoue avec la veine la plus absurde et décalée de son cinéma, dont on aime tant la liberté de ton et la vivacité d'esprit.

Il s'agit donc de la rencontre entre Thomas, pigiste au Courrier Picard, et Usé, musicien et ancien candidat aux élections municipales d'Amiens, qu'il est chargé d'interviewer. Le premier plan nous montre Thomas qui explique à son interlocuteur qu'il lui a menti pour expliquer son retard : non, son père n'a pas eu d'AVC. Il a juste eu du mal à se remettre d'une soirée trop arrosée. A ce stade, la situation pourrait être délicate, et compromettre l'interview. Sauf qu'Usé s'avère très compréhensif, et même compatissant. On s'en rendra vite compte, ces deux-là sont faits pour s'entendre, et se sont bien trouvés. D'ailleurs, on les prend pour des frères jumeaux.

De scènes hilarantes (la longue tirade d'Usé imitant Emmanuel Macron devant son ancien lycée) en idées poétiques (brûlant un cierge pour que son ex-copine revienne vers lui, Thomas se laisse parasiter par un autre souhait, qui finira bien par être exaucé), Jusqu'à l'os est une balade punk et ultra-contemporaine dans le monde d'aujourd'hui. Pas dans le monde trop réel des violences policières et des grands capitaux qui marchent au pas, non, mais plutôt dans celui, plus fantasmé et fantaisiste, de ceux qui refusent de céder à la peur et à la bêtise. Les personnages ont l'esprit, l'attitude, l'idéalisme des gens qui luttent, même si c'est par des actes plus poétiques que politiques, et que le "parti sans cible" créé par Usé n'a recueilli que 2,2% des voix aux élections municipales de 2014. On se laisse donc entraîner sans la moindre arrière-pensée dans le périple joyeux et fraternel de ces deux héros magnifiques, notre seul regret étant de ne pas pouvoir passer plus de temps avec eux.

Qu'importe si les bêtes meurent de Sofia Alaoui


Cette coproduction franco-marocaine menée de main de maître par la réalisatrice Sofia Alaoui relève le pari osé de proposer un film d'anticipation épuré et minimaliste dans les montagnes de l'Atlas. Abdellah, un jeune berger, doit descendre au village pour acheter de quoi nourrir ses bêtes qui dépérissent. Mais il découvre que tous les villageois sont partis, effrayés par l'arrivée de créatures venues d'une autre planète.

Avec une âpreté d'écriture renforcée par la topographie austère des  lieux où se déroule le récit, le film ausculte le bouleversement que produit chez les différents personnages la pensée que l'être humain n'est pas seul au monde. Il y a la jeune femme qui voit une bénédiction dans cette révélation, parce qu'elle lui permet de prendre son destin en mains. Le fou du village, lui, s'enthousiasme sur ces extraterrestres qui viennent "éclairer notre ignorance". Et puis il y a le père d'Abdellah qui le traite de mécréant, et ne peut supporter de voir son système de pensées remis en cause.

Sofia Alaoui ajoute ainsi à son récit de science fiction ultra-naturaliste et parfaitement tenu une dimension de parabole métaphysique qui vient remettre en cause tout azimut les traditions, les coutumes et les croyances humaines. "Et si tout ce que nous croyons était faux ?" balbutie Abdellah, abasourdi par l'étendue du vide qui s'ouvre soudain sous ses pieds. La fin ouverte nous renvoie à nos propres certitudes, et aux difficultés que nous avons parfois à les voir questionnées.

La vie passionnée de Kirk Douglas (1916-2020)

Posté par vincy, le 6 février 2020

C'était, avec Olivia de Havilland, la dernière légende de l'âge d'or hollywoodien, une star immense. Il aura vécu plus d'un siècle. Kirk Douglas est mort cette nuit à l'âge de 103 ans. C'est une part de cinéphile qui s'éteint.

Découvert par Lauren Bacall, ce fils de chiffonniers a débuté en 1946. Il tournera jusqu'en 2008. On le voyait encore engagé il y a quatre ans contre Donald Trump. On était touché par les clichés de son fils, Michael Douglas, et de sa belle-fille, Catherine Zeta-Jones, circulant sur Facebook et Instagram à chaque anniversaire. Il a tourné 96 films, reçu un César d'honneur et un Cecil B. DeMille Award pour l'ensemble de sa carrière et un Oscar d'honneur "pour 50 ans de force créative et morale dans la communauté cinématographique". Il fut aussi Président du jury du festival de Cannes en 1980 et Président de la cérémonie des César en 1990.

Avec sa fossette au menton, son nez de statue grecque, son regard perçant et son large front, il avait une gueule. Pas celle du jeune premier. D'ailleurs, ses grands rôles il les aura après ses 33 ans. Après l'avoir aperçu dans L'Emprise du crime de Lewis Milestone, avec Barbara Stanwyck, Kirk Douglas tourne pour Jacques Tourneur (La griffe du passé) et Joseph L. Mankiewicz (Chaînes conjugales). En 1949, il obtient ses premiers galons avec Le Champion de Mark Robson, qui lui vaut sa première nomination aux Oscars.

Sa carrière décolle dans les années 1950. Il va enchaîner une succession de films qui lui vaudront d'être classé parmi les 20 plus grandes stars de l'histoire selon l'American Film Institute. En 1950 et 1951, il tourne avec quelques uns des plus grands cinéastes de l'époque, dans tous les genres. Trompettiste virtuose dans La Femme aux chimères de Michael Curtiz, avec Lauren Bacall et Doris Day, homme brisé dans La Ménagerie de verre d'Irving Rapper, drame adapté d'une pièce de Tennessee Williams, marshall dans un western, Une corde pour te pendre, de Raoul Walsh, reporter dans Le Gouffre aux chimères de Billy Wilder, détective dans Histoire de détective de William Wyler.

Il a l'air souvent en colère dans ses personnages. Kirk Douglas avait un talent certain pour incarner les personnages nerveux, enragés, bouillonnants, tout en pouvant être charmeur et séducteur malgré sa beauté non conventionnelle. En 1952, il est à l'affiche de deux grands films: La Captive aux yeux clairs de Howard Hawks, un western, et Les Ensorcelés de Vincente Minnelli (The Bad and the Beautiful), mise en abime d'Hollywood, où Douglas, dans ce film noir, joue un producteur pas franchement sympathique. Cela lui vaut sa deuxième nomination aux Oscars.

Douglas tourne avec Edward Dmytryk, Henry Hathaway, Anatole Litvak, King Vidor. Mais dans les années 1950, l'acteur devient l'un des plus populaires du monde grâce à Vingt Mille Lieues sous les mers de Richard Fleischer, d'après le roman du très français Jules Verne, grosse production à effets visuels, avec James Mason. C'est aussi avec un autre personnage français, mais cette fois-ci réel, qu'il va obtenir sa troisième nomination aux Oscars. La Vie passionnée de Vincent van Gogh, de Vincente Minnelli et avec Anthony Quinn, lui offre une de ses plus belles prestations, tragique et subtile. Dans le mythique Règlements de comptes à OK Corral de John Sturges, avec son ami Burt Lancaster - avec qui il se moquera des Oscars le soir de la cérémonie en faisant un duo chanté parodique -, il est un joueur de poker, atteint de tuberculose, qui va s'allier à Wyatt Earp. Notons qu'avec Lancaster, ils ont tourné huit films ensemble.

Fort de son pouvoir, il choisit le jeune Stanley Kubrick pour réaliser Les Sentiers de la gloire, l'un des plus grands films sur la première guerre mondiale et ses tranchées. Colonel désobéissant, effaré par l'absurdité de la guerre et de ses dommages, il est transcendé par le rôle. Le film, antimilitariste, est censuré pendant 18 ans par la France, en pleine guerre d'Algérie.

Il retrouve Kubrick trois ans plus tard pour un péplum, Spartacus, avec Laurence Olivier, Peter Ustinov, Jean Simmons, Charles Laughton et Tony Curtis. Beaucoup se souviennent des scènes à l'esthétique homoérotiques, mais le film, qui raconte une révolte d'esclaves, est avant tout politique. D'autant que Douglas, producteur du film, enrôle Donald Trumbo comme scénariste, alors blacklisté par les anti-communistes.

Avec Tony Curtis en frère ennemi, il a aussi tourné Les Vikings, de Richard Fleischer, où il s'offrait le sale rôle de ce plan à trois avec Janet Leigh. Une fresque populaire de casque et d'épée, où Douglas apparaît défiguré et accepte son sort de traître. Il a déjà été amputé d'un doigt (La captive aux yeux clairs) et d'une oreille (Van Gogh). Alors pourquoi pas borgne.

Dans les années 1960, la star continue de croiser les plus grands réalisateurs : El Perdido de Robert Aldrich, Le Dernier de la liste de John Huston, Sept jours en mai de John Frankenheimer, Première Victoire d'Otto Preminger, Paris brûle-t-il ? de René Clément, Les Frères siciliens de Martin Ritt et L'Arrangement d'Elia Kazan, avec Faye Dunaway et Deborah Kerr. S'il a été souvent admiré pour sa musculature de sculpture antique, il continue d'aller chercher des rôles dramatiques intenses, comme dans ce film, où, en homme qui a tout réussit matériellement, cherche un sens à la vie après une tentative de suicide.

A partir des années 1970, les choix se font pourtant moins pertinents. Un nouvel Hollywood a envahit les écrans, avant l'ère des blockbusters. Il est un peu mis à l'écart, même s'il est toujours aussi juste et formidable comme dans Le Reptile de Joseph L. Mankiewicz, Furie de Brian De Palma (qu'il retrouvera dans Home Movies), ou L'Homme de la rivière d'argent de George Miller. Il se retrouve à l'affiche de téléfilms. Le relais est passé à son fils, Michael, producteur et acteur de premier plan dès les années 1980.

Il a toujours été engagé politiquement - prenant la défense des Indiens dans les westerns -, alertant des risques de la guerre (Les sentiers de la gloire) ou de l'extrême droite dans un coup d'etat antidémocratique (Sept jours en mai), appréciant les personnages à contre-courant, de déclassés ou de cowboys non stéréotypés. Kirk Douglas a mis sa notoriété au service de grandes causes. Démocrate, parlant français et allemand, progressiste, dénonçant la stratégie de la peur du candidat Trump, il a aussi été un écrivain populaire, avec ses romans et ses mémoires (Le Fils du chiffonnier, premier des quatre tomes, en 1988). A travers ses écrits, il évoque sa quête de judéité, sa renaissance après son accident vasculaire cérébral en 1996, sa dépression, l'overdose de son plus jeune fils... Sa part de douleur dans son parcours de gloire.

Le vice plutôt que la vertu

Issur Danielovitch Demsky, né le 9 décembre 1916, était ambitieux et séducteur, artiste dans l'âme et patriarche, impliqué dans ses films et fidèle à des artistes souvent mégalos ou persécutés. Comme Trumbo, qui signe le scénario de Seuls sont les indomptés en 1962, le film préféré de la star, qui y incarne un cow-boy refusant de se soumettre aux contraintes du monde moderne. Tout un symbole.

"Je dois ma carrière à ma mère si elle avait cru en moi, je me serais contenter d'être secrétaire" écrivait-il, soulignant qu'il avait eu la chance d'être né dans la pauvreté "la plus abjecte", un net avantage pour se construire un destin. "Les acteurs sont des enfants qui refusent de grandir" expliquait ce géant du cinéma. Il assumait ses personnages de "fils de pute" qui l'ont grandit justement. "La vertu n'est pas photogénique. Qu'est-ce que c'est d'être un bon gars? Ce n'est rien en fait. Juste un gros nul avec un sourire pour tout le monde..." Il aimait cette ambiguité, ces rôles que peu pouvaient assumer et incarner, comme celui du Major dans Ville sans pitié de Gottfried Reinhardt, devant défendre quatre soldats accusés de viol (et pour lequel il touche alors un cachet record d'un million de dollars en 1961). Cela ne l'empêchait pas d'avoir l'image d'un homme bon et généreux.

"Ils disent qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Depuis ma naissance, notre planète en a fait le tour 100 fois. Avec chaque orbite, j'ai vu notre pays et notre monde évoluer d'une manière qui aurait été inimaginable pour mes parents - et je continue de m'étonner chaque année." Jusqu'à aujourd'hui. Mais il sera toujours Spartacus dans l'éternité. Un homme de rien qui s'est battu contre les empereurs, au coeur de l'arène hollywoodienne.

Coup de Green pour le Festival de Dinard

Posté par redaction, le 5 février 2020

La britannique Dominique Green a été nommée directrice artistique du Dinard Film Festival. De par son parcours international, sa nomination est une bonne nouvelle pour le festival, qui révèle ici l'ambition de retrouver le premier plan au niveau cinéphilique. Elle succède à Hussam Hindi, qui a occupé ce poste durant 30 ans.

Consultante artistique et responsable du développement chez TF1 et StudioCanal, respectivement, durant 12 ans, faisant d'elle la directrice de production et la productrice exécutive de quatorze longs-métrages en Europe, aux États-Unis et en Australie, elle a lancé le programme européen d’un réseau de producteur. Au Royaume-Uni, elle a été Déléguée au Festival du Film International de Berlin (Berlinale), chargée de conseiller et de présélectionner des films provenant du Royaume-Uni et d'Irlande jusqu’en 2019. Elle a aussi créé et programmé un festival de films à Londres pendant 18 ans.

Madame Green est membre des BAFTA et a enseigné dans à la Media Business School en Espagne, l’EICAR à Paris ou la National Film and Television School à Londres. Elle a enfin assuré la direction générale du bureau londonien de la célèbre agence de photographes Magnum Photos, puis est devenue consultante au Centre américain Mona Bismarck pour l'art et la culture à Paris.

"Au-delà des nombreuses et précieuses compétences de Madame Green, ce choix d’une ressortissante britannique est un signe fort en direction de nos voisins d’outremanche pour rappeler qu’à Dinard, le Brexit n’existe pas. Nous serons toujours la terre d’accueil pour tous les habitants des « British Isles ». Le festival de Dinard doit rester ce pont culturel par-dessus la mer car l’histoire d’amour entre Dinard et le monde britannique est si ancienne qu’elle ne s’arrêtera sûrement pas en 2020", s'est félicité Jean-Claude Mahé, Maire de Dinard.

La 31e édition du festival se tiendra du 30 septembre au 4 octobre 2020. Ce sera le premier grand test pour cette spécialiste de la programmation, alors que l'audit réalisé l'an dernier a abordé de nombreuses pistes pour faire évoluer le festival.

Claire Burger filme Adèle Haenel pour Kompromat

Posté par vincy, le 5 février 2020

Le nouveau clip vidéo de Kompromat a été mis en ligne aujourd'hui, 5 février. "De mon âme à ton âme" est réalisé par Claire Burger, co-réalisatrice de Party Girl, Caméra d'or à Cannes, et réalisatrice de C'est ça l'amour, l'un des meilleurs films français de 2019, injustement snobé par les votants aux César.

Dans ce clip, Claire Burger met en scène Adèle Haenel, sublimée sous toutes les lumières et dans tous les registres, dramatique, glamour, joyeux, comique ou érotique. Elle assume l'influence visuelle de L'enfer d'Henri-Georges Clouzot, avec une Adèle Haenel reprenant le mystère de Romy Schneider. La cinéaste a aussi assuré le montage.

Le single est extrait de l'album Traum und Existenz. Kompromat est un nouveau groupe formé par Vitalic et Rebeka Warrior, influencé par la techno berlinoise et le punk des années 1980. Ils sont en tournée européenne à partir du 14 février.

La Beauté des choses de Bo Widerberg en version restaurée au cinéma

Posté par MpM, le 4 février 2020

Ce sera l’un des grands plaisir de cette année 2020 : (re)découvrir au cinéma l’oeuvre passionnante du cinéaste suédois Bo Widerberg, grâce au travail de la société Malavida qui va ressortir tout au long de l'année une partie de ses films en version restaurée. Avant la sortie de Tom Foot le 29 avril, et la rétrospective Bo Widerberg, cinéaste rebelle le 24 juin (comportant Le péché suédois, Le Quartier du corbeau, Amour 65, Elvira Madigan, Adalen 31 et Joe Hill), on peut redécouvrir depuis le 29 janvier La Beauté des choses, le dernier long métrage du cinéaste, inédit en France, qu'il avait tourné en 1995, presque dix ans après son précédent film Le chemin du serpent.

C’est un film d’une grande vitalité, profondément liée au passé de Widerberg, tourné dans sa ville natale avec son propre fils. L’Histoire en est en apparence ambiguë : un jeune adolescent tombe sous le charme de Viola, sa professeure plus âgée, et devient son amant. Mais, peu à peu, il se lie avec le mari de la jeune femme, avec lequel il développe une véritable complicité. Le récit se mue alors en une comédie joyeuse et décomplexée, qui oscille entre l’histoire d’amour atypique et le trio peu conventionnel.

En parallèle, on découvre l’atmosphère de Malmö, petite ville de province suédoise à la fois d’une immuable tranquillité, et secouée malgré tout régulièrement par les échos de la deuxième guerre mondiale qui bat son plein. Bo Widerberg réussit un portrait espiègle de l’adolescence (au travers notamment des interrogations très concrètes de Stig et de ses camarades, émoustillés par les mystères de la sexualité) et presque un feel good movie dans lequel la chair, le coeur et l’esprit sont libres. Pendant les trois quart du film, l’humour le dispute à la fantaisie et à une certaine forme d’audace scénaristique, surprenant le spectateur par la manière dont le réalisateur déjoue et bouleverse les codes du film d’adultère.

C’est le cas par exemple lors de la première rencontre entre Stig et Franck, le mari de Viola, qui le prend pour un étudiant prenant de cours particuliers. La relation qui se noue entre eux est ensuite une succession de moments cocasses, dont le clou est l’utilisation (ingénieuse) que fait Franck du coucou de sa cuisine, transformé en distributeur de gin. Le mari trompé, passablement alcoolique, fait d’ailleurs une apologie simple mais incontestable de son alcool préféré, qui est trop bon pour qu’il lui résiste.

On l’aura compris, Bo Widerberg se soucie assez peu du politiquement correct et des ligues de vertu, donnant une vision à la fois décalée et ironique de la “beauté des choses” vantée par le titre. D’autant que tout se gâte dans la dernière partie du récit, lorsque Stig fait peu à peu l’amère expérience de la réalité sournoise du monde adulte. Viola, ne pouvant accepter qu’il la néglige (d'autant que c'est pour lui une manière de prendre clairement parti pour son mari), lui donne à voir un autre visage lors d’une scène assez brutale où elle abuse de son autorité sur lui. On pense, alors, à la notion d’emprise si souvent évoquée dans le cadre d’une relation amoureuse ou sexuelle entre adultes et adolescents. De la même manière, Franck, l’ami-confident, n’est d’aucun secours, trop inféodé à sa femme pour aller contre sa volonté, et d'une lâcheté veule quand il s'agit de défendre le jeune homme.

Stig se retrouve ainsi seul, violemment renvoyé à sa place d'élève soumis au bon vouloir de ses professeurs. L’injustice est criante, insupportable, humiliante. Elle renvoie des adultes et de leurs jeux une image tout sauf flatteuse, dénuée de loyauté et d'honneur, et même d'intérêt.

De tous les personnages adultes, Bo Widerberg ne sauve d'ailleurs guère que le projectionniste, celui par qui la magie du cinéma opère, et qui en plus vient en aide à Stig, et la mère du jeune homme, avec laquelle il entretient une complicité heureuse et spontanée. Les autres donnent de l’avenir une vision terriblement pessimiste qui est comme le modèle de ce qu’il ne faut pas devenir. Le dernier plan rassure le spectateur, Stig a bien compris la leçon, et suivra son propre chemin dans le monde en homme libre et indompté.

Décès de David Kessler, directeur d’Orange Content

Posté par vincy, le 4 février 2020

David Kessler est mort soudainement à l'âge de 60 ans dans la nuit de lundi et mardi.

Il a dédié toute sa carrière à la culture, et notamment l'audiovisuel. Curieux, passionné, engagé, il a été conseiller culture du Premier ministre Lionel Jospin (1997-2001). "C'est quelqu'un qui ne voulait pas faire carrière mais il avait tellement de talents qu'on pensait à lui", a-t-il commenté dans L'instant M sur France Inter.

Il aussi été conseiller chargé de la culture  du maire de Paris Bertrand Delanoë (2009-2011), qui lui a rendu hommage sur Twitter en évoquant un homme "intelligent, cultivé, rayonnant, libre". Il fut aussi conseiller culture et communication du président de la République François Hollande (2012-2014), qui a également réagit sur Twitter: "David Kessler a consacré sa vie à la culture sous toutes ses formes et à la création dans toutes ses dimensions. C’est ainsi qu’il pensait servir son pays, au sein de l’Etat ou à la tête de grands organismes publics ou privés."

Médias et cinéma

David Kessler a fait l'essentiel de son parcours dans les médias: directeur général du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de 1996 à 1997, directeur du Centre national du cinéma (CNC) de 2001 à 2004, directeur de France Culture (2005-2008), directeur général délégué de Radio France chargé de la stratégie et des contenus et président du Forum des Images (2008-2009), à la tête du magazine Les Inrockuptibles (2011 -2012), directeur de la publication de la version française du site d'informations Huffington Post.

Depuis 2014, ce normalien très respecté et ouvert d'esprit, dirigeait Orange Content, la division "contenus" de l'opérateur de télécoms, qui regroupe notamment la filiale de production Orange studio et OCS, qui cumule 38 nominations aux prochains César avec des films comme La belle époque, Hors Norme, J'accuse et Grâce à Dieu ...

Dans les cartons du studio, on attend les prochains films de Kheiron, Martin Provost, Alain Guiraudie, Sylvie Verheyde et Frédéric Carpentier.

OCS a réalisé 45 préachats pour 32M€ en 2019. C'est, en valeur, la 4e chaîne française derrière Canal +, France 2 et TF1. 25 des films préachetés en 2019 étaient des premiers et deuxièmes films.

Clermont-Ferrand célèbre Olivier Smolders, Rosto, la Pologne et les « mondes paysans »

Posté par MpM, le 3 février 2020

La 42e édition du Festival de Clermont-Ferrand bat son plein jusqu'au 8 février, portant comme chaque année un coup de projecteur capital sur l'univers du court métrage. La manifestation peut se réjouir de son succès sans cesse renouvelé (il a comptabilisé en 2019 plus de 165 000 entrées dans ses salles et réuni 3 600 professionnels accrédités), qui en fait le carrefour incontournable du format court à l'échelle internationale.

Cette année, c'est la Pologne qui est à l'honneur à travers une sélection de films, pour la plupart inédits à Clermont, datant des 10 dernières années. En parallèle, une rétrospective est proposée autour des "mondes paysans", réunissant des films d'Alain Cavalier (La Gaveuse), Frédéric Back (L'Homme qui plantait des arbres) ou encore Hubert Charruel (Les Vaches n'auront plus de nom).

Un hommage sera également rendu au cinéaste belge Olivier Smolders (Adoration, Petite anatomie de l’image, Axolotl...), qui recevra un Vercingétorix d’honneur, ainsi qu'au Néerlandais Rosto, disparu prématurément en 2019, à qui sont consacrées deux expositions et un programme spécial.

Enfin, les trois compétitions traditionnelles permettront de (re)découvrir le meilleur du court métrage du moment, répartis entre sections nationale, internationale et "labo". On y croisera des incontournables comme L'Heure de l'ours d'Agnès Patron, La distance entre le ciel et nous de Vasilis Kekatos, Moutons, loup et tasse de thé de Marion Lacourt, She runs de Qiu Yang, Physique de la tristesse de Theodore Ushev, Acid rain de Tomek Popakul, et des nouveautés attendues, à l'image de Genius Loci d'Adrien Mérigeau (également présenté à Berlin), Teen horses de Valérie Leroy, No one is crazy in this town de Wregas Bhanuteja ou Jusqu'à l'os, le nouveau film de Sébastien Betbeder.

Les festivaliers ne manqueront donc pas d'occupations lors de cette semaine au rythme du court métrage. Heureusement, l'un des grands avantages du format court est qu'il multiplie les plaisirs, permettant de voyager en Indonésie, en Géorgie, au Brésil, puis au Canada et en Allemagne en l'espace d'un seul programme ! Alors n'hésitez plus : comme on se plaît à le répéter, si vous aimez le cinéma, allez à Clermont !

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42e édition du Festival de Clermont-Ferrand
Du 31 janvier au 8 février 2020
Programme et informations sur le site du festival

1917 triomphe aux Bafta 2020

Posté par vincy, le 3 février 2020

Les 73e British Academy of Film and Television's Film Awards ont partiellement sauver leur honneur. Le cinéma britannique l'a en effet emporté sur Hollywood grâce aux sept trophées (sur neuf possible) de 1917. Dans une compétition hollywoodienne, où 1917 était le seul film anglais, ce n'est pas rien. Même si aucun britannique n'a récolté de trophées dans les catégories d'interprétation ou d'écriture. Les Baftas ont déroulé le tapis rouge aux stars américaines, même si Brad Pitt, meilleur second-rôle masculin, était absent, ce qui n'a pas empêché l'acteur de faire lire par Margot Robbie un discours drôlissime où il évoquait à la fois le Brexit (bienvenue au club des célibataires et bonne chance pour l'accord de divorce) et Megxit (en voulant surnommer ce trophée ‘Harry’, parce qu’il est très excité de le ramener aux États-Unis avec lui).

En revanche, les Baftas se sont pris en pleine face la polémique sur le manque de diversité des nommés (et encore plus des vainqueurs, tous blancs et de la génération des boomers). Joaquin Phoenix, meilleur acteur, a avoué être gêné en recevant son prix: "Nous envoyons un message très clair aux personnes de couleur, à savoir que vous n’êtes pas les bienvenus ici”, appelant à “faire le travail difficile pour vraiment comprendre le racisme systémique”. Ajoutant: "Personne ne veut de traitement de faveur. Je pense que tout le monde veut être apprécié et respecté pour le travail qu’il fournit. Je ne vous fais pas un discours moralisateur. J’ai honte de dire que je fais partie du problème. Je n’ai pas tout fait pour que les tournages sur lesquels j’ai travaillé soient aussi diversifiés que possible." Joker a reçu trois prix, celui de la meilleure musique et surtout le tout nouveau prix, créé cette année, pour les directeurs et directrices de casting.

1917, gros succès au box office avec déjà 250M$ de recettes, a triomphé en repartant avec les prix du meilleur film, du meilleur film britannique, du meilleur réalisateur, de la meilleure photo, des meilleurs décors, des meilleurs effets spéciaux et du meilleur son. Il part désormais favori pour l'Oscar du meilleur film, à moins que Parasite ne le ... parasite.
Bong Joon-ho est monté sur scène deux fois, pour le meilleur film en langue étrangère et pour le meilleur scénario original. Outre le sud-coréen, la syrienne Waad el-Kateab (Pour Sama, documentaire), le néo-zélandais Taika Waititi (Jojo Rabbit, scénario adapté) et l'espagnol Sergio Pablos (Klaus, une diffusion Netflix, en animation) ont assuré un peu de diversité. Tout comme le prix Nouveau Talent décerné au jeune Micheal Ward, personnage récurrent de deux séries, The A List et Top Boy, et à l'affiche au cinéma de Blue Story, polar de Andrew Onwubolu.

Le palmarès intégral

Meilleur film: 1917 de Sam Mendes
Meilleur film britannique: 1917 de Sam Mendes
Meilleur premier film d'un scénariste, réalisateur ou producteur britannique : Bait de Mark Jenkin (scénariste-réalisateur), Kate Byers et Linn Waite (productrices)
Meilleur film en langue étrangère: Parasite de Bong Joon-ho
Meilleur documentaire: Pour Sama de Waad al-Kateab et Edward Watts
Meilleur film d'animation: Klaus de Sergio Pablos
Meilleur réalisateur: Sam Mendes pour 1917
Meilleur scénario original: Han Jin Won et Bong Joon-ho pour Parasite
Meilleur scénario (adaptation): Taika Waititi pour Jojo Rabbit
Meilleure actrice: Renée Zellweger pour Judy
Meilleur acteur: Joaquin Phoenix pour Joker
Meilleur second rôle féminin: Laura Dern pour Marriage Story
Meilleur second rôle masculin: Brad Pitt pour Once Upon a Time… in Hollywood
Meilleure musique originale: Hildur Gunadóttir pour Joker
Meilleur casting: Shayna Markowitz pour Joker
Meilleure photo: 1917
Meilleur montage: Le Mans 66
Meilleurs décors: 1917
Meilleurs costumes: Les filles du docteur March
Meilleurs maquillage et coiffure: Scandale
Meilleur son: 1917
Meilleurs effets spéciaux: 1917
Meilleur court métrage britannique d'animation: Grandad Was a Romantic de Maryam Mohajer
Meilleur court métrage britannique: Learning to Skateboard in a Warzone (If you're a Girl) de Carol Dysinger et Elena Andreicheva
Trophée EE du meilleur espoir: Micheal Ward