Notre collaborateur Denis Baron, spécialiste des films de genre (mais pas seulement) fera une présentation-analyse du film Crash de David Cronenberg ce mercredi 13 mai au Forum des Images (Paris) à 19h.
Le film est projeté dans le cadre du cycle Désir. Denis est l'auteur du livre “Corps et artifices : De Cronenberg à Zpira” (Éd. L’Harmattan)
Crash au Forum des Images

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Un acteur gay au Vatican? Vade retro satanas!
Dans le dossier de presse de Anges & démons sa filmographie n'est même pas détaillée, alors qu'il joue un second rôle essentiel dans l'intrigue. Thure Lindhart, qui incarne un garde suisse aux ordres de Stellan Skarsgard, se méfiera de Robert Langdon (Tom Hanks) avant d'en devenir un de ses plus fidèles alliés.
Ce comédien danois de 35 ans est fils de prêtre, neveu d'évêque, ... et parle six langues. Mais surtout il est connu pour son homosexualité notoire. Quelle perversion, donc, de le faire jouer un garde suisse blondinet au sein même du Vatican! Il a vécu 7 ans avec le chef opérateur Simon Holk.
Le beau Thure a été remarqué dans Into the Wild, les films de Ole Christian Madsen et surtout Pelle le Conquérant, qui le révéla. Il brille aussi au théâtre et en voix off de nombreux dessins animés américains traduits en danois. Mais aussi il fut la voix danoise de Numérobis (Jamel!) dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre.
DVD : Southland Tales ou le nihilisme salvateur
C’est un film étrange, déroutant, risqué, incompris, maîtrisé, envoûtant et proposant une vision fantasmée – ou cauchemardesque – d’une humanité courant à sa perte qui est sorti en DVD et Blu-ray le 25 mars dernier (achat sur alapage.com). Cet OVNI en celluloïd, ce Léviathan industriel crachant sa vapeur toxique, cet essai post apocalyptique d’un monde charriant sa propre décrépitude, ce maelström visuel où la contre-culture s’empale dans une bulle de poésie pure c’est Southland Tales, le dernier film de Richard Kelly, jeune prodige américain responsable d’un Donnie Darko à l’imaginaire de labyrinthe. Projeté au festival de Cannes en mai 2006 où il fut hué, remonté et amputé de vingt minutes peu de temps après, sortit dans l’indifférence coupable aux Etats-Unis fin 2007 et programmé en Europe avant d’être sans cesse repoussé, sa trajectoire, pour le moins chaotique, se termine donc dans les bacs froids de grands magasins.
Rappelons qu'Ecran Noir avait été l'un des rares magazines à défendre cette vision originale et casse-gueule, à l'époque.
Pourtant le film existe et, malgré ce triste constat, risque bien de devenir culte comme indispensable à tout bon cinéphile qui se respecte. Long-métrage lunaire aux multiples entrées, Southland Tales brasse dans un faux rythme contemplatif une série de rencontres entremêlées dans un présent d’uchronie glamour, trash, délétère, extatique mais dont le décalage subtile se prête admirablement bien à la redéfinition d’une réalité aussi factice que terriblement actuelle. Gonflé, Richard Kelly accouche d’un film hybride aux plans séquences enivrants, aux ballets improbables (voir la danse conclusive entre The Rock et Sarah Michelle Gellar), comme aux digressions psychédéliques. L’expérience visuelle vaut à elle seule le détour…
Oeuvre prophétique au sens premier du terme, elle le demeure surtout dans la manière dont le cinéaste reprend les codes du cinéma hollywoodien pour mieux les exploser en vol (scène du Zeppelin) et dire, à sa façon, le danger d’une dictature de l’image et de ses soi-disant symboles. L’inter-relation entre virtualité et réalisme s’élabore en continu dans un patchwork détonant diaboliquement contemporain qu’il faut absolument découvrir, même sur disque vidéo.
Keanu Reeves sera Dr. Jekyll, mais aussi Mr. Hyde
Justin Haythe a déjà écrit la formidable adaptation du livre culte Revolutionary Road, qui est devenu dans les cinémas français, Les noces rebelles (avec Di Caprio et Winslet).
Universal vient de lui commander une modernisation du roman L'étrange cas du Dr Jekyll et Mr Hyde inventé en 1886 par Robert Louis Stevenson. Dans le même temps, le studio a engagé Keanu Reeves pour jouer le rôle principal. Ce n'est jamais que le sixième projet en cours pour le comédien, qui vient de présenter à Berlin The Private Lives of Pippa Lee et de rapporter 280 millions de $ à la Fox pour Le jour où la terre s'arrêta.
Le réalisateur, le danois Nicolas Winding Refn, est toujours en négociation pour ce nouveau Jekyll. Le cinéaste s'est fait connaître avec sa trilogie sanglante, Pusher. Son plus récent film, Branson, concourrait au Festival de Sundance.
A l'origine, Guillermo del Toro était intéressé par le personnage. Mais l'agenda complet du cinéaste mexicain (Tarzan, Deadman, L'étrange créature du lac noir sont parmi ses multiples projets), et notamment la production de The Hobbit, a poussé le studio à choisir une autre direction.
Clara: biopic historique, romantique, en musique, académique
L'histoire : En 1850,la pianiste et compositrice Clara Schumann accompagne son mari Robert et ses enfants à Dusseldorf . Après de longues et éreintantes années de tournée, Robert Schumann - célèbre compositeur et chef d'orchestre- doit y occuper un poste de directeur musical . Cependant, l'homme a du mal à supporter son angoisse face à l'orchestre et subit des crises de plus en plus fréquentes. Clara joue en public les morceaux de son mari avec un immense succès,contribuant ainsi à la popularité de ses œuvres. Lors de son dernier concert à Hambourg, elle fait la connaissance de Johannes Brahms, quatorze ans de moins qu'elle,dont le talent impressionne également son mari . Mais ce n'est pas seulement la virtuosité du pianiste qui, chez Brahms, séduit Clara...
Notre avis: La biographie musicale est une genre difficile. Cela peut être un film à succès (Amadeus) comme devenir un film vite oublié (Antonio Vivaldi, un prince à Venise). Ici , le triangle amoureux et musical Robert Schumann / Clara Schumann/ Johannes Brahms est au centre de ce Clara, germanique, historique, romantiques et musiques mythiques .
Hélas, si on enlève la somptueuse reconstitution de l'époque, la beauté des costumes et les partitions de Schumann et de Brahms, il ne reste qu'un film maladroit qui récite, tel un bon élève, une leçon apprise d'une façon très (voire trop) appliquée, sans aucune prise de risque.
Où sont les sentiments exacerbés des romantiques du XIX ème siècle? Le triangle amoureux qu'on nous promet est à peine esquissé ! Les trois acteurs principaux semblent noyés dans cette reconstitution. De ce trio, c'est Clara, alias Martina Gedeck qui s'en sort le mieux dans ce rôle de femme orchestre à la fois musicienne, femme amoureuse, mère de famille nombreuse (6 enfants à l'époque du film, 8 au total!) .
Les chics types de Clara sont hélas un peu moins convaincants, même si Pascal Greggory possède le physique d'un artiste torturé comme Schumann. Malik Zidi est inégal en Brahms fantasque. Pourtant on aimerait l'aimer, Brahms... Est-ce le doublage qui fait que les dialogues sonnent creux?
Le film plaira, par fétichisme, aux mélomanes. Les autres spectateurs risquent de succomber à la berceuse de Brahms. Dommage, car la réalisatrice a travaillé sur ce film pendant douze ans, et partait d'une excellente intention : retracer la vie (pas toujours) en rose de cette Clara Schumann.
Le premier court de Scarlett Johansson coupé au montage
Son premier court-métrage, avec Kevin Bacon, devrait s'insérier dans le film collectif New York I Love You (sur le modèle de Paris, je t'aime). L'actrice Scarlett Johansson s'est vue évincée du montage final. Le court-métrage semble pourtant bon mais sa tonalité contrastait trop avec les autres films proposés par Mira Nair, Fatih Akin, Yvan Attal, Wen Jiang, Shekhar Kapur Natalie Portman, ou encore Brett Ratner. Tourné en noir et blanc, avec peu de dialogue, le segment raconte l'histoire d'un homme obsédé et compulsif qui trouve la sérénité en mangeant un hot-dog à Coney Island.
Il s'agit du deuxième film de la commande à ne pas être retenu puisque le russe Andrei Zvyagintsev (Le bannissement) a aussi été recalé. Le distributeur pense utiliser ces deux films pour la promotion, en les diffusant sur Internet, et devrait les intégrer sur le DVD. la bande annonce ici.
Star Trek décolle bien
Les premiers chiffres en Amérique du Nord confirment le buzz autour du nouvel épisode de Star Trek. Avec 29 millions de $ pour son premier jour d'exploitation, il devrait combler les attentes du studio qui espérait un week end aux alentours de 75 millions de $. Ce sera peut-être un peu moins, mais cela reste conforme aux prévisions optimistes. Surtout, en trois jours il devrait faire aussi bien que les récents opus de la série au cinéma dans leur carrière entière. Meilleur démarrage pour un film de la saga, c'est aussi presque deux fois plus que le record précédent de J.J. Abrams (M:I III). Cependant c'est moins que Wolverine la semaine dernière, beaucoup moins que Iron Man l'an dernier. Wolverine devrait récolter une trentaine de millions de $ supplémentaires ce week-end, et reste pour l'instant leader dans la course au champion du début de la saison des blockbusters.
Avant Cannes, les Coréens boivent le film de Park Chan-wook
Le règlement cannois permet à un film sélectionné de pouvoir sortir dans son pays avant le Festival. Ainsi le Almodovar a été vu par les espagnols et les coréens viennent de découvrir Thirst, l'histoire de vampires de Park Chan-wook. Et ils lui ont réservé un bel accueil puisque le film a cumulé 4,1 millions de $ sur 600 écrans durant son premier week end. Il a fait le meilleur démarrage de l'année pour un film coréen (1 million d'entrées en quatre jours) et surtout il a humilié Wolverine, qui n'a ramassé que 2,5 millions de $ sur 559 écrans. Le film est donc rentabilisé avant même sa venue sur le marché international.
Le cinéaste avait déjà fait sensation à Cannes avec Old boy en 2003 où il avait reçu le Grand prix du jury. Depuis, Venise et Berlin ont sélectionné un de ses films.
Cannes : MK2 pêche Andrea Arnold
Tout comme pour Red Road en 2006, Andrea Arnold sera parmi les premières à montrer son film, Fish Tank, au Festival (selon nos informations). A l'époque ce premier long métrage avait eu du mal à trouver son distributeur, malgré un prix du jury amplement mérité. Cette année, MK2 en a acquis les droits avant même son avant-première mondiale. La société de Marin Karmitz distribuera ce film anglais en France, faisant sans doute un pari similaire à ce lui d'Hunger, présenté l'an dernier.
Christina Aguilera fera-t-elle mieux que Britney Spears?
Souvenons-nous. 2002. Britney Spears est une jeune vedette planétaire. Ses tubes "Baby One More Time" et "Oops... I did it again" ont fait le tour des oreilles. Elle avait déjà taté de la télévision et du cinéma mais plutôt dans son propre rôle, avant de se lancer dans Crossroads, navet qui la mettra à l'écart des studios. Le film rapporte 37 millions de $ en Amérique du Nord. Un fiasco public, mais au moins le film est rentabilisé.
Sa grande rivale, Christina Aguilera sait désormais ce qui l'attend. N'est pas Beyoncé qui veut. Pour ses débuts au grand écran, la chanteuse a choisi le film Burlesque. Ecrit par Susannah Grant (Erin Brockovich), cette comédie musicale moderne sera réalisée par Steven Antin. Il s'agit de l'histoire d'une jeune provinciale ambitieuse qui reouve l'amour et la gloire en se faisant engagée dans un club de Los Angeles. Antin a notamment produit la vidéo des Pussycat Dolls et écrit Gloria, film sur mesure pour Sharon Stone.