Avatar de nouveau en salles… est-ce bien raisonnable?

Posté par vincy, le 12 juillet 2010

Avatar "édition spéciale" (Avatar : Special Edition) ressortira dans les salles en France le 1er septembre. La diffusion se fera durant une période limitée (deux ou trois semaines) et exclusivement en 3D et IMAX 3D. Soit une cinquantaine de salles au maximum. Le film bénéficiera du même traitement ailleurs dans le monde.

La nouvelle version comprendra huit minutes supplémentaires (des scènes sur Pandora, de nouvelles créatures et de l'action inédite). Ça fait cher la minute (si l'on comprend en plus les 3 euros de lunettes).

Par conséquent, dommage pour ceux qui se sont jetés sur le DVD/Blu-ray (leader actuel des ventes) puisqu'une nouvelle galette  devrait être disponible pour les fêtes (en attendant un jour celle en 3D).

Voilà comment récolter un maximum de fric après avoir déjà plumé les fans cet hiver (cinéma) et au printemps (dvd, blu-ray).

Avatar a attiré 14 638 000 spectateurs en France et détient le record de ventes de Blu-ray.

Blanche Neige, reine du marketing

Posté par vincy, le 12 octobre 2009

abribus-simplet.jpgCe n'est pas la première fois que Blanche Neige et les sept nains, le premier long métrage d'animation de l'histoire, sort en DVD. Il y eut la bonne vieille VHS puis la sortie événement DVD, et désormais la version DVD collector ET la version HD/Blu-Ray. Disney n'hésite pas sur le marketing et la publicité. L'objectif est d'épuiser le stock, jusqu'à l'arrivée d'un prochain format.

Il s'agit d'un chef d'oeuvre, personne n'a de doute sur le résultat. Mais le groupe de Mickey a décidé en plus d'organiser un vote populaire ces jours-ci, en partenariat avec Posterscope - Carat France et JC Decaux (filiale Innovate). Il faut donc choisir son nain favori en appuyant sur un bouton interactif (et tactile) présent sur sept abribus (un par nain). Les votes sont comptabilisés en temps réel (censés être accessibles sur un blog dont personne ne fournit l'adresse sur aucun dossier de presse). Rien de neuf (ce sera même de plus en plus courant) puisque Monstres contre Aliens avait expérimenté le procédé.

Pour info, les nains sont éparpillés façon puzzle dans la capitale : rue de Rivoli, avenue de l'Opéra, boulevard Saint-Michel, rue de Rennes, avenue George V, rue du Havre, avenue des Ternes. Des quartiers plus chics et commerciaux que réellement populaires.

Et aucun regret pour ceux qui ne trouvent pas les sept abribus. Jusqu'au 31 décembre, le site internet de Blanche Neige permet aussi d'élire son nain préféré (et en plus de gagner des places pour l'avant-première du prochain Disney, La Princesse et la Grenouille).

Amerrika diffusé sur Cdiscount : une expérience avortée

Posté par vincy, le 21 juin 2009

amerrika.jpgD'un côté, un distributeur qui cherchait à faire connaître davantage son film parmi les 14 qui sortaient le mercredi 17 juin. Pour faire exister un (petit) film, les (bonnes) critiques ne suffisent plus. Il faut aussi passer le cap de la deuxième semaine d'exploitation. Memento avait imaginé de diffuser gratuitement le film de Cherien Dabis, Amerrika, sur le site Cdiscount.com. Une sorte d'avant-première globale, et gratuite, deux jours avant la sortie du film, limitée à 10 000 internautes.

Mais le distributeur a été confronté à une fronde des exploitants (mais aussi des chaînes de télévision et des éditeurs vidéo) qui avaient décidé de programmé le film, apprécié depuis sa projection à la Quinzaine des réalisateurs. 10 000 internautes cela fait peut-être du buzz, mais c'est autant de tickets payants potentiels perdus. L'opération a donc été suspendue quelques heures après son lancement. Selon Cdiscount, le film a été visionné 2 500 fois avant son retrait. Chiffre qu'il faut comparer au 3 311 curieux qui l'ont vu dans 23 salles de région parisienne mercredi, soit le sixième démarrage de la semaine. L'expérience aurait pu être intéressante. Mais on ne joue pas impunément avec la chronologie des supports...

Car la véritable révolution en cours pour le cinéma est bien l'ordre chronologiques des supports de diffusion - salle de cinéma, vidéo à la demande, édition DVD et Blu-ray, chaîne de télévision payante, puis gratuite..

Comment déterminer le succès d’un film si les entrées en salles n’est plus le seul critère de référence ?

Il y a trois mois, La journée de la jupe, d'abord présenté sur la chaîne de télévision Arte, avait été snobbé par les exploitants de cinéma (voir actualité du 23 mars 2009). Une pratique qui risque d'être pourtant de plus en plus courante. London River, de Rachid Bouchareb, vient d'être montré sur la chaîne culturelle franco-allemande alors que sa sortie en salle n'est prévue que le 23 septembre. Le meilleur exemple reste le film de Yann Arthus-Bertrand, Home, "projeté" simultanément sur le Net (Youtube), à la TV (8,3 millions de téléspectateurs sur France 2), en plein-air (sur le Champ-de-Mars) et dans les salles de cinéma (voir buzz du film). En France, il n'a attiré que 75 000 spectateurs.

Un impact à double tranchant : un carton cathodique signifie souvent un flop au box office. Aussi comment déterminer le succès d'un film si les entrées en salles n'est plus le seul critère de référence. La télévision a pour cela une vertu : elle attire les masses (parce qu'elle est gratuite?) là où le cinéma est un choix, une sélection de la part du "consommateur". Ainsi, Home ou La journée de la jupe ne seront pas classés dans les films les plus vus en salles, et pourtant ils sont parmi les films les plus vus de l'année.

La nouvelle Loi du gouvernement va bousculer un peu plus les habitudes. Désormais, un film pourra se retrouver en format vidéo (DVD, Blu-Ray...) quatre mois après sa sortie en salles, et non plus six mois. La Video à la demande va aussi transformer les habitudes. On peut imaginer que certains films qui ne trouvent pas leur place en salles (trop de sorties) soient directement vendus sur des canaux de VOD. Et si Hadopi se révélera vite impuissante, il reste qu'Amerrika a sans doute déjà rencontré son public en version piratée ... Nous n'en sommes qu'au début de cette mutation numérique...

DVD : Southland Tales ou le nihilisme salvateur

Posté par geoffroy, le 11 mai 2009

southland.jpgC’est un film étrange, déroutant, risqué, incompris, maîtrisé, envoûtant et proposant une vision fantasmée – ou cauchemardesque – d’une humanité courant à sa perte qui est sorti en DVD et Blu-ray le 25 mars dernier (achat sur alapage.com). Cet OVNI en celluloïd, ce Léviathan industriel crachant sa vapeur toxique, cet essai post apocalyptique d’un monde charriant sa propre décrépitude, ce maelström visuel où la contre-culture s’empale dans une bulle de poésie pure c’est Southland Tales, le dernier film de Richard Kelly, jeune prodige américain responsable d’un Donnie Darko à l’imaginaire de labyrinthe. Projeté au festival de Cannes en mai 2006 où il fut hué, remonté et amputé de vingt minutes peu de temps après, sortit dans l’indifférence coupable aux Etats-Unis fin 2007 et programmé en Europe avant d’être sans cesse repoussé, sa trajectoire, pour le moins chaotique, se termine donc dans les bacs froids de grands magasins.

Rappelons qu'Ecran Noir avait été l'un des rares magazines à défendre cette vision originale et casse-gueule, à l'époque.

Pourtant le film existe et, malgré ce triste constat, risque bien de devenir culte comme indispensable à tout bon cinéphile qui se respecte. Long-métrage lunaire aux multiples entrées, Southland Tales brasse dans un faux rythme contemplatif une série de rencontres entremêlées dans un présent d’uchronie glamour, trash, délétère, extatique mais dont le décalage subtile se prête admirablement bien à la redéfinition d’une réalité aussi factice que terriblement actuelle. Gonflé, Richard Kelly accouche d’un film hybride aux plans séquences enivrants, aux ballets improbables (voir la danse conclusive entre The Rock et Sarah Michelle Gellar), comme aux digressions psychédéliques. L’expérience visuelle vaut à elle seule le détour…

Oeuvre prophétique au sens premier du terme, elle le demeure surtout dans la manière dont le cinéaste reprend les codes du cinéma hollywoodien pour mieux les exploser en vol (scène du Zeppelin) et dire, à sa façon, le danger d’une dictature de l’image et de ses soi-disant symboles. L’inter-relation entre virtualité et réalisme s’élabore en continu dans un patchwork détonant diaboliquement contemporain qu’il faut absolument découvrir, même sur disque vidéo.

Le DVD en chute, le Blu-Ray ne sauve rien

Posté par vincy, le 21 janvier 2009

dvdJanvier est le mois de la galette. Tout dépend de quelle galette il s'agit. Après le bilan toujours déprimant des ventes de CD musicaux, les chiffres de ventes de DVD n'ont pas de quoi réjouir davantage.

-7,5%. En valeur. Le volume ne baisse "que" de 5,5%. La baisse des tarifs n'a rien changé : le marché s'effondre avec une dégringolade d'un tiers des ventes en quatre ans, après une très forte croissance. Cela ne représente plus que 1,4 milliard d'euros... La faute au piratage, sans doute, mais plus généralement à l'évolution du numérique, que ce soit la multiplication des programmes télévisés, les outils d'enregistrement, et surtout la concurrence des jeux vidéos.

Ne parlons pas du pouvoir d'achat.

Bien sûr le format Blu-ray a limité la casse. Sans ce nouveau support, la chute aurait été de 10%. Le Blu-ray a vu ses ventes multipliées par quatre. Pas de quoi sauver les meubles. Pour accélérer le passage à ce standard, Disney veut lancer une opération promotionnelle couplant les DVD et les Blu-ray, durant six mois. Amazon brade les Blu-ray durant les soldes. Paramount essaie de rattraper le temps perdu à refuser le format en proposant de plus en plus de titres. Sony tente d'une manière ou d'une autre de convaincre les consommateurs, via la X Box notamment.

D'autant que rien ne dit que le Blu-Ray s'imposera. 3,5% du marché avec ses 1,72 millions d'unités vendues. Il y avait 10 000 titres en DVD pour 700 en Blu-Ray fin 2008. Et Toshiba prépare la riposte avec des films sur carte mémoire. Un marché potentiel mais encore réduit avec 50 millions d'euros de ventes et locations dématérialisées, soit à peine 4% du marché.

On voit bien que le piratage n'est pas seul en cause.

La solution la plus pragmatique est sans doute dans le projet de loi gouvernementale bousculant la chronologie des médias. Le CNC propose en effet de raccourcir les délais entre la sortie des films en salles et leur exploitation en DVD/Blu-ray, en VoD et en diffusion TV. Les délais actuels (6 mois pour un DVD, un an pour une chaîne cryptée) ne satisfont plus les professionnels confrontés à une augmentation du nombre de film et une réduction du temps d'exploitaton.

Il ne faudrait plus que quatre mois entre la sortie en salles et l'exploitation en DVD ou en VoD.

Maintenant, un DVD, sans bonus réel, à 19 euros, reste un produit trop cher. Il faudra donc davantage que de simples ajustements juridiques ou d'améliorations techniques pour affronter cette mutation qui a transformé le marché musical, en attendant celui du livre et des médias.

Jeu concours du 25 novembre au 3 décembre : DVD Sex & the City, le film

Posté par vincy, le 25 novembre 2008

dvd_sexandthecity.jpgPresque 2 millions de spectateurs en France ont vu l'adaptation de la série TV culte, Sex & the City. Sarah Jessica Parker et ses copines ont ainsi pu tester leur sex-appeal sur grand écran. Les voici qui reviennent sur votre "petit" écran (car un 42 pouces n'est quand même pas si petit).

Le DVD sort le 3 décembre (boutique alapage.com). Le film est agrémenté d'un commentaire audio du réalisateur, de sa Bande annonce, d'un tête à tête entre Sarah Jessica Parker et le réalisateur, d'un reportage sur la mode dans le film, de quelques scènes coupées , de l'enregistrement de la chanson du film, et même de jeux interactifs sur la version Blu-Ray. A noter qu'il existe aussi deux versions du film : celle vue au cinéma, et une plus longue dans l'édition collector.

_______________

De son côté, Ecran Noir vous invite à gagner 10 DVD.

Pour cela, il vous suffit de répondre aux trois questions suivantes :

1) à quel acteur célèbre est marié Sarah Jessica Parker?

2) quel personnage new yorkais vit à Los Angeles?

3) dans quel film l'actrice qui incarne Louise a-t-elle été révélée?

Les gagnants seront tirés au sort parmi les bonnes réponses, à nous adresser par e-mail en indiquant votre nom, votre email et votre adresse postale.

La fée Clochette, un DVD « girlie » très tradi !

Posté par Claire Fayau, le 8 novembre 2008

feeclochette.jpg Synopsis: Clochette vit dans la Vallée des Fées, entourée de ses amies Rosélia, Ondine, Noa et Iridessa. Elle coule des jours paisibles à rythmer l’arrivée des saisons. Mais alors que le Printemps doit bientôt se montrer, Clochette se voit refuser le droit d’accompagner ses meilleures amies à travers le monde pour lancer la saison. En effet, au royaume de la Reine Clarion, aucune fée travailleuse ne peut parcourir le monde extérieur. Vexée, Clochette décide de tout mettre en œuvre pour les accompagner, quitte à provoquer le pire…

Le 5 novembre, Disney, en l'absence de poids lourds au cinéma, sort un "spin off" (une histoire extraite à partir d'une autre) de Peter Pan. La fée Clochette est une jolie fable aux allures écologique (que se passe -t-il si on perturbe le rythme des saisons ? ... et si le printemps ne venait pas ?) accompagnée d'un message qui se veut philosophique : ''deviens qui tu es , assume tes différences'' ... On y voit naitre Clochette,; puis elle grandit, hésite sur son orientation professionnelle doute, fait des caprices, se trompe de voie, mûrit... Avec en happy end, Clochette heureuse d'être une fée bricoleuse. Les adultes trouveront ça amusant et les enfants rient volontiers.

Visuellement, le dessin animé est au niveau des récents Disney 3D. Le studio peut en effet remercier John Lasseter (Pixar) d'avoir relever le niveau. Le créateur de Toy Story a donc imposé son point de vue, cette présence de la nature, les émotions des personnages. Avec l'innovation technologique de la "fairy cam", tout a été reproduit à la bonne échelle.

Il y évidemment a des chansons, sinon cela ne serait pas un Disney. Il y a aussi, hélas, la voix de Lorie pour le personnage de Clochette. Les fans de la fée et de la chanteuse seront enchantés. Les autres pourront toujours se dire qu'elle finira comme toutes les blondes qui ont chanté les génériques des Disney (Dorothée, Douchka, Anne, ...). Dans sa version originale, Brittany Murphy devait faire la voix de Clochette. C'est finalement Mae Whitman qui s'y colle.

Réalisé par Bradley Raymond (les suites de Pocahontas, du Roi Lion, de Notre-Dame de Paris, des 101 Dalmatiens...), le film est disponible en coffret prestige, blu-ray etDVD avec bonus : un guide sur les lois de la Vallée des fées, six scènes coupées, un making of, un clip vidéeo, et même un jeu en DVD rom. Sur Nintendo DS, la déclinaison ludique est prévue pour le 20 novembre...

A quand un film sur Le Capitaine Crochet...? Tic Tac Tic tac...

Boutique La fée Clochette : achetez en ligne le DVD, le Blu-ra, le jeu Nintendo DS...

D-box : encore plus de sensations

Posté par Claire Fayau, le 21 août 2008

Impassible devant un film d'action ? A l'affut des nouveautés high-tech ? La technologie D-box s'offre à vous.

D-box, késako ? D-Box est un système créé par la société québécoise Technologies D-Box fondée en 1996. Son simulateur de mouvements, incorporé dans des fauteuils, réagit par des mouvements et vibrations en fonction de l'action se déroulant sur l'écran. Même principe que les jeux vidéo, d'ailleurs la D- box est une digne héritière des salles d'arcades. Afin de fêter la sortie en Blu-ray le 13 août 2008 du film Benjamin Gates 2 : le livre des secrets, Ecran noir a pu tester ce fauteuil aux pouvoirs magiques...

Le test : Je prends place sur le fauteuil de beau cuir à l'allure confortable et innocente. La lumière s'éteint, le fauteuil s'éveille... action ! La scène choisie est une course poursuite dans Londres. Je ressens les vibrations des voitures et des bus sur l'asphalte. Cela surprend un peu. Je souris. D'accord, il y a une différence : les acteurs marchent et je suis tranquillement assise. Oh oh, Benjamin Gates, son assistant et son ex-femme viennent de monter en voiture. Je m'agrippe aux accoudoirs... car c'est là que l'on rentre vraiment dans l'action. Brusque virage, dérapages, avant-arrière, à gauche-à droite... je suis en voiture avec les personnages, en totale synchronisation. Ah ! Un impact de balle sur le pare-brise, encore un, ça vibre à chaque explosion, implosion. Impossible de ne pas réagir par quelques onomatopées ou rires. Puis fondu enchaîné, changement de lieu, retour au calme. Lumière.

Alors c'était comment ? Ouf, je n'ai pas été secouée dans tous les sens : on n'est pas dans une attraction de cinéma dynamique comme au Futuroscope ou à Vulcania. Il n'y a pas de contre-indication médicale (du style interdit aux femmes enceintes, etc.) Je vis l'action avec les héros du film, je ne la subis pas, je ne suis pas cascadeuse, pilote de course ou sur des montagnes russes. Les vibrations ressemblent à celles d'un fauteuil de massage, moins violentes que celles du métro parisien !

Verdict : C'est un vrai  "plus " pour l'extrait de film que je viens de voir. Plus jamais le spectateur (et même le critique de film !) ne s'endormira devant un film grâce à ce siège ! Je me prends à rêver : Star wars et  ses batailles de sabres lasers, Top gun et ses avions, Batman et son batbike... ça peut marcher pour tous les films d'action ! La preuve :  il y a déjà 800 titres de DVD Blu-ray compatibles avec la D-box. Et la machine nous prévient des  nouveautés. De plus, comme toutes les technologies de luxe, le sur-mesure est possible, vous pouvez par exemple envoyer une requête de film à coder en  D-box ou demander un canapé à la place d'un fauteuil...

_________________

Plus d'informations sur le site de la D-box.

A l’ère de GTA IV

Posté par vincy, le 10 mai 2008

On le sait depuis plusieurs années, les jeux vidéos représentent la principale « menace » pour l’industrie du cinéma. La concurrence en matière de divertissement est d’autant plus rude que l’interactivité permet un défoulement personnel que n’offre pas le cinéma. Le lancement mondial et réussi  de Grand Theft Auto IV peut d’ailleurs faire réfléchir. Qu’un jeu s’offre des affiches dans toute la France c’est déjà ambitieux. Mais qu’une publicité télévisée envahisse les petits écrans, voilà qui va devoir nous faire repenser nos idéologies traditionnelles quant à la publicité des produits culturels comme le livre et les sorties de films en salles. Car il ne s’agit pas d’un simple jeu vidéo érigé en machine marketing.

Quand Nicole Kidman vante les vertus d’un jeu mnémotechnique de Nintendo, les ventes de DS explosent (70% de parts de  marché dans le monde). Et c’est le budget loisirs qui est ainsi amputé de 200 euros. 20 places de cinéma pour une durée de jeu bien plus  grande que 140 heures. Ne parlons pas de la Wii qui immerge le joueur dans le programme (sport, remise en forme, courses poursuites…) : il se vend désormais une console Wii sur deux sur la planète. Sony réplique en offrant une console capable de lire des films en format Blu-ray. Le film n’est alors qu’un bonus !
Quant aux jeux vidéos issus de films, inquiétons-nous aussi de l’ampleur prise, et disons-le de l’emprise, sur nos habitudes de consommation : 5 million de jeux Shrek, 27 millions pour les trois premiers Harry Potter. Dorénavant, le livre a deux produits dérivés incontournables, le film et le jeu. Le Monde de Narnia, le jeu, a ainsi coûté 30 millions de dollars en développement, l’équivalent d’un gros budget pour un film français.
Tandis que le DVD voit ses ventes s’écrouler, que les chaînes de télé constatent une baisse d’audience sur les tranches de cinéma en prime-time, le cinéma va devoir résister, en offrant des films véhiculant de l’émotion, en s’ouvrant à des narrations et des styles plus abstraits, ou en pariant sur la 3D en ce qui concerne les blockbusters.
Cependant on voit mal comment nos professions vont s’armer face à un public, notamment les moins de 18 ans qui ont grandit avec un joy-stick dans la main, en pleine mutation comportementale (Internet, téléphonie mobile…). Les professionnels du cinéma ont trop tendance à n’y voir qu’un produit dérivé là où il s’agit d’un concurrent audiovisuel comme les autres. D’autant qu’en n’étant pas vraiment reconnu comme un secteur culturel spécifique, le jeu vidéo se développe dans son coin, à Montreuil, Lyon ou Montréal. Dans son dernier bilan 2007 sur les chiffres clés de la culture, le Ministère oublie complètement de répertorier les ventes de jeux et de consoles. Révélateur, non ?