C'était un autre siècle. Il y avait Les Nuls et Les Inconnus, formé par Didier Bourdon, Bernard Campan et Pascal Légitimus. Ces derniers, avec des sketches restés cultes pour une grande partie des Français, ont cartonné à la radio et sur scène dès les années 80 puis sur le petit écran dans les années 90. Au cinéma, en 1995, Les trois frères, leur premier film, avait séduit 6,67 millions de spectateurs (plus gros succès de l'année) et récolté un César de la meilleure première oeuvre.
Le trio prépare la suite de ce hit, sobrement intitulé Les Trois frères, le retour. Le tournage débutera en mai, produit par la Pan Européenne.
Bernard Campan, Didier Bourdon et Pascal Légitimus n'ont plus eut le droit d'utiliser le nom des Inconnus suite à un litige avec leur producteur/manager Paul Lederman. Cela ne les empêche pas de tourner ensemble : Le Pari (3,8 millions d'entrées, sans Pascal Légitimus), L'Extraterrestre (485 000 entrées, toujours sans Pascal Légitimus), Les Rois mages (2,3 millions d'entrées) et Madame Irma (600 000 entrées, sans Bernard Campan ce coup-ci).
Ils ont aussi suivi des itinéraires distincts. Bourdon a joué dans Fanfan la tulipe, Sept ans de mariage ou dans le prochain Riad Sattouf (Jacky au royaume des filles) et a connu un gros succès sur les planches avec la reprise de "La cage aux folles" ; Campan a dévié de la comédie avec Se souvenir des belles choses de Zabou Breitman et Le Cœur des hommes de Marc Esposito. Il restera fidèle à ces deux réalisateurs et se fera également remarqué dans Le Dernier pour la route de Philippe Godeau. Legitimus a surtout eu des seconds-rôles au cinéma ; il est resté populaire grâce à la série Camping Paradis sur TF1 et des pièces comiques sur les planches.
A l’affiche cette semaine en salles, la comédie Les seigneurs de Olivier Dahan que l’on n’attendait pas sur un terrain potache avec un brochette de comiques… Avant son premier succès critique Déjà Mort, le réalisateur portait déjà un béret à l’envers sur ses tournages de courts-métrages et de clips (il en a réalisé plusieurs entre deux projets de films).
Après le succès international de La môme, il reçoit de Amnesty International (et de l’agence de communication TBWA-Paris) la proposition de réaliser un spot de sensibilisation contre les violences conjugales. Selon l’organisation, "les actes de violence au sein du couple touchent près d’une femme sur dix en France, quels que soient leur âge, leur origine et leur milieu ; une femme décède tous les trois jours suite aux violences conjugales".
Voici donc Stop aux violences conjuguales, un spot réalisé par Olivier Dahan à la façon d’un film en noir et blanc muet (c’était avant The Artist) avec pour slogan de briser le silence et d’élever la voix. On y reconnaît les comédiens Didier Bourdon et Clotilde Courau (déjà dans La môme), la femme qui crie à la fin est Claude Perron.
Keira Knigthley s’était elle aussi engagée pour cette cause des femmes battues,à revoir ici.
Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Stop aux violences conjuguales
Ce sera sans aucun doute l'événement théâtral de la rentrée 2009. Le producteur Jean-Claude Camus parle même d'un des spectacles les plus chers de ces dernières années. La cage aux folles, pièce créée en 1973 par Jean Poiret et Michel Serrault, fut jouée 1 800 fois, et avat attiré un million de spectateurs. Selon les délires des comédiens la pièce durait plus ou moins longtemps...
Fort du succès scénique, on adapta cette histoire "queer" qui mit fin au règne de De Funès dans le registre comique de moeurs, en 1978. Michel Serrault y gagna son premier César, et le premier César du meilleur acteur pour un rôle dans une comédie, eut le droit à deux suites (ratées) et obtint aussi un Golden Globe du meilleur film étranger. Aux Etats-Unis, durant plus de vingt ans, il resta le film français le plus vu en salles. Il a reçu trois nominations aux Oscars : réalisateur adaptation, costumes. Une comédie musicale a même été transposée pour Broadway.
En 2009, le théâtre de la Porte Saint-Martin accueillera le phénomène avec une distribution icônoclaste : Christian Clavier dans le rôle de la grande Zaza et Didier Bourdon dans celui de Renato (interprété par Poiret, Roux, Tognazzi...). Un ex du Splendid et un ex Inconnu, dont les carrières cinématographiques déclinent. Pendant neuf mois, ils pourront se consoler avec un public acquis d'avance...
Synopsis : Gabriel se rêve compositeur de musiques de films, mais la gloire se fait attendre et ses cours de musique ne suffisent plus à le faire vivre. Aussi, lorsqu’un ancien camarade d’école de commerce lui propose de le recruter comme directeur commercial Paris d’une entreprise américaine de pompes funèbres, il accepte. Mais avant de prendre ses fonctions à Ciel et Terre, il doit passer trois mois en stage à l’Agence Père-Lachaise afin d’apprendre le métier et de tâter les réalités du terrain. Aux côtés de Gervais Bron, 15 ans de métier, Gabriel découvre le monde des croque-morts, les macchabées, les enterrements, le business… et surmonte ses réticences tout en commettant toutes les bourdes imaginables.
Notre avis : Après avoir signé les scenarii de La vengeance d’une blonde, L’enquête corse ou encore L’auberge rouge - d'inoubliables chefs d'oeuvre -, Michel Delgado se lance ici dans l’aventure de son premier long métrage en tant que réalisateur. Sur une idée où la mort est un des personnages centraux, l’humour noir et le cynisme auraient tout à fait pu être des invités de marque. Mais plutôt que d’emprunter cette voie, Michel Delgado a préféré suivre la route toute tracée de la comédie gentillette sans réelle surprise, ni véritable intérêt il faut bien le dire.
Basant son récit sur de nombreux clichés (incompréhensions entre les générations, idées toutes faites sur les gitans…) ainsi que sur des histoires d’amour et d’amitié banales, il n’y a guère que certains des acteurs secondaires qui tirent leur épingle du jeu ainsi, peut-être, qu’un Didier Bourdon qui ne s’en sort pas si mal dans la peau d’un directeur de pompes funèbres en mal d’ascension vers les plus hautes sphères. On peut aussi saluer le couple Marthe Keller-Gérard Depardieu qui s’en donnent à cœur joie en parents bobos-écolos ainsi que Michel Galabru en grand-père passablement triste d’avoir perdu son ex-femme.
Néanmoins, les performances de ces derniers ne suffisent pas à nous faire oublier la rigidité du cadre dans lequel le récit se déroule et le jeu sans couleur de Marc-André Grondin (CRAZY) et Bérénice Béjo (OSS 117).