10 nominations aux Jutra pour Laurence Anyways

Posté par vincy, le 2 février 2013

Le troisième film de Xavier Dolan, Laurence Anyways, sélectionné à Un certain regard au dernier festival à Cannes, a récolté 10 nominations aux prix Jutra (César québécois). Dolan part donc favori, trois ans après avoir reçu quatre prix Jutra (meilleur film, meilleur scénario, meilleure actrice à Anne Dorval et film s'étant le plus illustré à l'étranger) pour J'ai tué ma mère. Etrangement Melvil Poupaud n'est pas nommé, alors qu'il est cité aux prix canadiens...

Rebelle pourrait cependant créé la surprise. Le film Kim Nguyen, nommé à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, est cité neuf fois.

Ses deux films sont aussi en lice pour le Jutra du Film s’étant le plus illustré hors Québec entre le 1er janvier et le 31 décembre 2012, aux côtés de Bestiaire, Camion, Monsieur Lazhar (prix Jutra du meilleur film en 2012), et Starbuck (Bobine d'or au Canada et Billet d'or au Québec en 2012).

Les nominations des Jutra rejoignent d'assez près celles des Prix Écrans canadiens, résultant de la fusion des prix Génie et Gemini qui récompensaient le cinéma, la télévision et les nouveaux médias nationaux. Ainsi quatre films québécois se disputent la catégorie du meilleur film canadien. Rebelle, avec 12 nominations, et Laurence Anyways, avec 10 nominations, sont là aussi favoris au niveau canadien et seront rivaux dans des catégories comme meilleur film, réalisateur et actrice.

Les 15e prix Jutra, dont la soirée aura lieu le 17 mars, rendront hommage à Michel Côté, Prix Génie du meilleur acteur et Prix Jutra du meilleur acteur de soutien pour le rôle du père dans C.R.A.Z.Y..

Principales nominations de la 15e Soirée des Jutra:

Meilleur film : Camion ; Inch'Allah ; Laurence Anyways ; Rebelle ; Roméo Onze
Meilleure réalisation : Xavier Dolan (Laurence Anyways) ; Ivan Grbovic (Roméo Onze) ; Kim Nguyen (Rebelle) ; Rafaël Ouellet (Camion) ; Podz (L'affaire Dumont)
Meilleur acteur : Ali Ammar (Roméo Onze) ; Gabriel Arcand (Karakara) ; Marc-André Grondin (L'affaire Dumont) ; Julien Poulin (Camion) ; Victor Andrès Trelles Turgeon (Le torrent)
Meilleure actrice : Micheline Bernard (La mise à l'aveugle) ; Marilyn Castonguay (L'affaire Dumont) ; Suzanne Clément (Laurence Anyways) ; Rachel Mwanza (Rebelle) ; Dominique Quesnel (Le torrent)
Meilleur acteur dans un second rôle : Serge Kanyinda (Rebelle) ; Joey Klein (The Girl in the White Coat) ; Guy Nadon (Les Pee-Wee 3D) ; Sébastien Ricard (Avant que mon cœur bascule) ; Gildor Roy (Ésimésac)
Meilleure actrice dans un second rôle : Nathalie Baye (Laurence Anyways) ; Monia Chokri (Laurence Anyways) ; Sophie Lorain (Avant que mon cœur bascule) ; Sabrina Ouazani (Inch'Allah) ; Ève Ringuette (Mesnak)
Meilleur scénario : Xavier Dolan (Laurence Anyways) ; Claude Gagnon (Karakara) ; Ivan Grbovic et Sara Mishara (Roméo Onze) ; Kim Nguyen (Rebelle) ; Rafaël Ouellet (Camion)

Arras 2012 : retour en vidéo sur le jour 3 avec Jean-Pierre Améris et Marc-André Grondin

Posté par MpM, le 14 novembre 2012

Invités : Jean-Pierre Améris et Marc-André Grondin pour L'homme qui rit .

L'équipe du quotidien vidéo du Arras Film Festival : Jessica Aveline, Nina Debail, Vincent Escriva, Pearl Hart, Olympe Le Touze et Alain Pétoux.
Propos recueillis par Marie-Pauline Mollaret et Jovani Vasseur.
Merci à David Lesage.

Arras 2012 : rencontre avec Jean-Pierre Améris et Marc-André Grondin

Posté par MpM, le 13 novembre 2012

Présent à Arras en 2010 pour Les émotifs anonymes, Jean-Pierre Améris est de retour pour la 13e édition du festival avec son nouveau film, L'homme qui rit, d'après le célèbre roman de Victor Hugo et qui avait fait la clôture du dernier festival de Venise.

Le film, qui sortira sur les écrans français le 26 décembre prochain, réunit à l'écran Marc-André Grondin, Christa Théret, Gérard Depardieu et Emmanuelle Seigner.

Il s'agit d'une adaptation atemporelle et d'une grande beauté formelle, où se mêlent histoire d'amour déchirante, destin tragique et thématiques politiques d'une extrême actualité.

Ecran Noir : Pourquoi avoir eu envie d'adapter L'homme qui rit de Victor Hugo ?
Jean-Pierre Améris : C'est un choc de mon enfance puisqu'il y avait eu un feuilleton à la télévision en 1971, en noir et blanc, réalisé par Jean Kerchbron. J'avais 10 ans et je n'avais pu en voir qu'une partie car mes parents m'avaient envoyé me coucher parce que ça faisait un peu peur. Cinq ans après, je lis le roman et je suis passionné et bouleversé par le personnage de Gwynplaine auquel je m'identifie. A cette époque, j'étais un adolescent très complexé, je faisais deux mètres, j'avais droit à de nombreux quolibets sur ma taille. De voir ce personnage différent des autres, et de le voir trouver sa place dans le théâtre, comme moi j'ai trouvé ma place dans le cinéma, ça m'a bouleversé. Après j'ai relu le roman une dizaine de fois et après chaque film je me disais : "est-ce que je me lance dans son adaptation ?". J'ai essayé de le faire il y a dix ans et je n'ai pas trouvé de producteur. En 2006, un producteur m'a demandé quel film j'aimerais le plus faire dans ma vie, c'était L'homme qui rit, et il m'a dit : "on y va".

EN : Quelles libertés vous êtes-vous autorisé avec le roman original ?
JPA : Une adaptation n'est pas une illustration. Il est impossible de l'adapter tel quel puisque c'est un roman qui fait presque 800 pages et qui est assez peu narratif. C'est un roman fait de digressions politiques et historiques. Moi je voulais ne jamais quitter le personnage de Gwynplaine, comme dans un conte. Je ne voulais pas faire une reconstitution historique. Donc ça a été une adaptation assez longue, on a fait pas mal de versions mais c'était assez simple de tirer le récit de ce roman de Victor Hugo.

EN : On retrouve dans le film l'un de vos thèmes de prédilection, celui de la différence...
JPA : Je fais toujours des films sur les gens qu'on met de côté, sur les marginaux, les inadaptés. C'est mon expérience de la vie qui me pousse à m'identifier à ces gens avec le désir de les mettre au centre de l'écran. Là, en plus de ça, il y a la question de la différence physique mais aussi la question de l'identité et de la place dans le monde. Moi j'ai eu une chance folle, ça m'a sauvé à l'adolescence d'avoir trouvé ma passion pour le cinéma. J'étais devenu celui qui filme un peu comme Gwynplaine à un moment donné trouve sa place sur les planches. Tout le malheur du personnage vient du fait que par besoin de reconnaissance il veut aller dans ce qu'il croit être le monde réel qui est plus cruel que le monde du spectacle.

EN : De votre côté, Marc-André Grondin, qu'est-ce qui vous a plus dans le personnage de Gwynplaine que vous interprétez ?
Marc-André Grondin : J'ai été touché par sa naïveté. C'était comme si la vie avait fait qu'il semble regarder chaque chose pour la première fois. Je crois que ça vient du fait qu'il doit décrire à Déa tout ce qu'il voit. Il se doit de porter attention à des détails. Nous, si on marche dans la rue, on ne fait plus attention aux détails. Mais si on marche avec un aveugle, il faut s'arrêter pour regarder les choses. ET puis, chez lui, il y a un amoncellement de trucs très forts et très naïfs.

EN : Comment vous êtes-vous approprié le personnage ?

MAG : En fait, le personnage était hyper clair à la lecture du scénario. Parfois, quand on lit un scénario, il y a énormément de trous à remplir et après ce sont des discussions et des discussions avec le réalisateur pour essayer de trouver comment remplir ces espaces. Mais le scénario de L'homme qui rit était extrêmement précis, à tout point de vue. J'ai rarement vu un film aussi précis que ce soit dans la mise en scène ou dans les décors. Tout était tourné dans la tête de Jean-Pierre. Donc à la lecture du scénario, les personnages s'imposaient et il fallait juste suivre.

Crédit photo : Marie-Pauline Mollaret

Insoupçonnable : un suspens confus

Posté par anne-laure, le 2 août 2010

insoupconnable"- C’est vrai que t’es comme mon frère.
- C’est quand ça t’arrange cette histoir
e !"

L'histoire : Henri est riche mais seul. Puis, il rencontre Lise, une séduisante entraîneuse. Leur histoire démarre vite et fort. Ils se marient après quelques mois seulement. Sauf que… Il y a Sam, beau jeune homme qu’elle dit être son frère. En réalité, ils ont été élevé ensemble et sont amoureux. Ils ne sont pas très riches et essaient par tous les moyens de le devenir. A n’importe quel prix, pour Lise.

Notre avis : Gabriel Le Bomin nous livre ici son deuxième long-métrage – après Les fragments d’Antonin. Il a décidé de s’attaquer au film noir et il y parvient plutôt bien. On retrouve la figure de la femme hitchcockienne, intrigante. Laura Smet devient la nouvelle Kim Novak, de Vertigo .La photographie aux tons contrastés est une réussite. Elle baigne illico le spectateur dans une atmosphère où les tensions ne peuvent être qu’à leur comble. Enfin, le réalisateur choisit une réalisation efficace pour un thriller : ellipses, flash-backs et hors-champs… De quoi faire durer le suspense ! Sans compter l’intrigue complexe, aux multiples rebondissements – adaptée du roman éponyme de Tanguy Viel.

Gabriel Le Bomin fait un travail de manipulation intéressant. C’est presque de la mise en abîme, puisqu’il parvient à manipuler autant les spectateurs que les personnages, et ce, jusqu’à la fin. Les acteurs occupent chacun un rôle particulier, comme les pièces maîtresses d’un grand échiquier : la femme douce mais pourtant fatale et manipulatrice (Laura Smet), le riche homme d’affaires imbu de lui-même (Charles Berling) et éperdument amoureux et le jeune homme jaloux et tout aussi amoureux (Marc-André Grondin). Le trio de comédiens fonctionne bien.

On regrette tout de même un dénouement un peu confus. On ne parvient pas à comprendre tous les tenants et les aboutissants du film, ni pourquoi les personnages ont réagi de telle manière. Bien sûr, des éléments-clés sont donnés, mais ce n’est pas suffisant. En réalité, Insoupçonnable est un thriller français plutôt bien ficelé et plutôt bien réussi côté réalisation –au sens technique du terme - mais qui dénote un peu par sa fin un brouillon.

César : premières réactions d’Ari Folman, Cécile Cassel et Laurent Cantet

Posté par MpM, le 27 février 2009

Cécile Cassel Défilé de Césarisés et de remettants dans la salle de presse du Théâtre du Chatelet. Cécile Cassel (à gauche) vante son partenaire du Premier jour du reste de ta vie, Marc-André Grondin, meilleur espoir masculin, retenu sur un tournage. "C'est tout ce que j'ai à vous montrer de lui", dit-elle, piteuse, en montrant le carton qui était dans l'enveloppe.

Ari Folman, César du film étranger pour Valse avec Bashir, est un peu plus prolixe. "Le rêve s'achève", avoue-t-il. "C'est le dernier jour de mon voyage et c'est très symbolique d'avoir commencé à Cannes et de finir ici. Tout ce qui est arrivé avec ce film est incroyable. Par contre, ça a été bien plus dur de voyager que de faire le film..." Son dernier projet devrait être moitié live, moitié animation. "Vous ne me verrez plus", précise-t-il. "Il y aura de vrais acteurs !".

Premier César (d'une longue série ?) pour Laurent Cantet (et Robin Camillo), celui de la meilleure adaptation littéraire pour Entre les murs. Pour le réalisateur, un prix non anodin : "C'est très plaisant de rectifier le quiproquo sur le fait que le film ressemble à un documentaire, même si je me réjouis que ce quiproquo ait eu lieu. Je suis fier que certains spectateurs aient pu se demander à un moment ou un autre si ce qu'ils voyaient était vrai ou pas. J'ai l'impression d'avoir comme le beurre et l'argent du beurre." Au sujet de son prochain film, pas de scoop : "Je n'ai pas eu le temps de réfléchir, j'attendais que vous me donniez une idée..."

Crédit photo : Marie-Pauline Mollaret

Grondin, Janssen et Barkin dans Le Caméléon

Posté par vincy, le 22 février 2009

marc andre grondinJean-Paul Salomé a choisi son trio de comédiens pour son premier thriller en langue anglaise. L'adaptation du livre de Christoph D'Antonio, Le Caméléon (publié en 2005 chez Télémaque), sera aussi le premier film en anglais pour Marc-André Grondin, révélé dans C.R.A.Z.Y. et adoré dans Le premier jour du reste de ta vie, pour lequel il est nommé meilleur espoir masculin aux César. Il sera entouré de Ellen Barkin (Sea of Love, Ocean's 13), qui jouera sa mère, et de Famke Janssen (GoldenEye, X-Men, Taken), en agent du FBI.

L'histoire raconte la vie de Frédéric Bourdin, né en 1974, qui assumait 39 identités différentes, et usurpées. Il adorait emprunté les dientités d'adolescents disparus. Il a été condamné aux Etats-Unis (6 ans) puis en France (6 mois). Depuis il s'est rangé.

Salomé a notamment réalisé Belphégor, Arsène Lupin et Les femmes de l'ombre.

32 espoirs en lice pour les César

Posté par vincy, le 28 novembre 2008

francois_grondin.jpgHier, 32 comédiens et comédiennes ont été choisis par le Comité Espoirs de l'Académie des César (l'ensemble des directeurs de casting). Ils ne seront plus que 10 lors de l'annonce des nominations dans les catégories meilleur espoir féminin et meilleur espoir masculin. La Cinéma Academy version institutionnelle. Une liste indicative, incitative mais non exclusive.

Côté filles, le choix sera rude. Entre les valeurs déjà affirmées (Mélanie Bernier, Marilou Berry, Louise Bourgoin, Déborah François (photo), Fanny Valette), les révélations portées par les médias (Léa Seydoux, Salomé Stévenin) et les actrices issues de films populaires ou remarqués (Judith Chemla, Anaïs Demoustier, Adélaïde Leroux), malin qui pourra deviner le choix des votants. Généralement, il y a un mix assez équilibré entre les forces en présence.

Côté garçons, les connus coexistent avec les inconnus. Dans la première catégorie, Julien Baumgartner, Emile Berling, Marc-André Grondin (photo), Adrien Jolivet, Grégoire Leprince-Ringuet ont de nombreux atouts pour eux : une actualité riche en tournages et films déjà sortis, une notoriété réelle (fils de ça peut aider), et même des films vus (La belle personne) ou très vu (Le premier jour du reste de ta vie). Mais parmi les inconnus, certains peuvent tirer leur épingle du jeu, comme Ralph Amoussou ou Laurent Capelluto. Jouer dans un bon film ne nuit jamais...

Pour le César du Meilleur Espoir Féminin 2009
Nora ARNEZEDER dans Faubourg 36
Leïla BEKHTI dans Des poupées et des anges
Mélanie BERNIER dans Passe Passe
Marilou BERRY dans Vilaine
Olympe BORVAL dans Le chant des mariées
Louise BOURGOIN dans La fille de Monaco
Lizzie BROCHERÉ dans Le chant des mariées
Judith CHEMLA dans Versailles
Anaïs DEMOUSTIER dans Les grandes personnes
Déborah FRANÇOIS dans Le premier jour du reste de ta vie
Juliette LAMBOLEY dans 15 ans et demi
Adélaïde LEROUX dans Home
Clémentine POIDATZ dans La frontière de l’aube
Léa SEYDOUX dans La belle personne
Salomé STÉVENIN dans Comme une étoile dans la nuit
Fanny VALETTE dans Sur ta joue ennemie

Pour le César du Meilleur Espoir Masculin 2009
Ralph AMOUSSOU dans Aide-toi le ciel t’aidera
Julien BAUMGARTNER dans Le plaisir de chanter
Emile BERLING dans Les hauts murs
Laurent CAPELLUTO dans Un conte de Noël
Esteban CARJAVAL ALEGRIA dans La belle personne
François CIVIL dans Soit je meurs, soit je vais mieux
Arthur DUPONT dans Nos 18 ans
Théo FRILET dans Nés en 68
Nicolas GIRAUD dans Comme une étoile dans la nuit
Guillaume GOUIX dans Les hauts murs
Marc-André GRONDIN dans Le premier jour du reste de ta vie
Adrien JOLIVET dans La très très grande entreprise
Grégoire LEPRINCE-RINGUET dans La belle personne
Pio MARMAÏ dans Le premier jour du reste de ta vie
Yannick RENIER dans Nés en 68
Guillaume VERDIER dans L’été indien

Bouquet Final : Bienvenue chez les croque morts

Posté par Morgane, le 3 novembre 2008

bouquetfinal.jpg«- Artiste raté, c’est pas un métier » 

Synopsis : Gabriel se rêve compositeur de musiques de films, mais la gloire se fait attendre et ses cours de musique ne suffisent plus à le faire vivre. Aussi, lorsqu’un ancien camarade d’école de commerce lui propose de le recruter comme directeur commercial Paris d’une entreprise américaine de pompes funèbres, il accepte. Mais avant de prendre ses fonctions à Ciel et Terre, il doit passer trois mois en stage à l’Agence Père-Lachaise afin d’apprendre le métier et de tâter les réalités du terrain. Aux côtés de Gervais Bron, 15 ans de métier, Gabriel découvre le monde des croque-morts, les macchabées, les enterrements, le business… et surmonte ses réticences tout en commettant toutes les bourdes imaginables.

Notre avis : Après avoir signé les scenarii de La vengeance d’une blonde, L’enquête corse ou encore L’auberge rouge - d'inoubliables chefs d'oeuvre -, Michel Delgado se lance ici dans l’aventure de son premier long métrage en tant que réalisateur. Sur une idée où la mort est un des personnages centraux, l’humour noir et le cynisme auraient tout à fait pu être des invités de marque. Mais plutôt que d’emprunter cette voie, Michel Delgado a préféré suivre la route toute tracée de la comédie gentillette sans réelle surprise, ni véritable intérêt il faut bien le dire.

Basant son récit sur de nombreux clichés (incompréhensions entre les générations, idées toutes faites sur les gitans…) ainsi que sur des histoires d’amour et d’amitié banales, il n’y a guère que certains des acteurs secondaires qui tirent leur épingle du jeu ainsi, peut-être, qu’un Didier Bourdon qui ne s’en sort pas si mal dans la peau d’un directeur de pompes funèbres en mal d’ascension vers les plus hautes sphères. On peut aussi saluer le couple Marthe Keller-Gérard Depardieu qui s’en donnent à cœur joie en parents bobos-écolos ainsi que Michel Galabru en grand-père passablement triste d’avoir perdu son ex-femme.

Néanmoins, les performances de ces derniers ne suffisent pas à nous faire oublier la rigidité du cadre dans lequel le récit se déroule et le jeu sans couleur de Marc-André Grondin (CRAZY) et Bérénice Béjo (OSS 117).

Le premier jour du reste de ta vie, la surprise estivale du cinéma français

Posté par MpM, le 29 juillet 2008

premerjourdureste.jpg L'histoire : Chronique douce-amère qui s'articule autour de cinq journées décisives dans la vie d’une famille, entre les années 80 et les années 2000.

Critique : Voilà un film à classer dans les jolies surprises de l’été. Entre deux grosses machines pleines de super héros prêts à tout faire péter, ça fait du bien de passer deux heures en compagnie de personnages "réels" et proches de nous, taraudés par le temps qui passe et la vie qui file. Des premiers amours des enfants à la crise de quarantaine des parents, en passant par l’inextinguible soif de reconnaissance des fils envers leurs pères, Rémi Bezancon aborde tout azimut tout ce qui construit, patiemment et par petites touches, une existence à la fois banale et unique. Même fortement stéréotypés (le sérieux, la rebelle, le rêveur…), ses personnages respirent une telle sincérité que l’on ferme les yeux sur leurs maladresses et l’aspect un peu téléphoné de certaines de leurs aventures. On passe aussi sur les pirouettes scénaristiques souvent faciles, car ce sont finalement elles qui permettent au film de ne pas s’appesantir sur chaque situation, et lui font gagner en légèreté et en énergie. Par contre, on applaudit la très grande retenue de Rémi Bezancon qui fait systématiquement l’impasse sur toutes les scènes lacrymales et dramatiques. A aucun moment il n’essaie d’arracher de larmes à ses spectateurs, et si nombre d’entre eux se laissent malgré tout emporter par le flot des émotions, c’est de leur plein gré, parce que l’histoire et les personnages leur sont devenus proches, presque palpables. Le mérite en revient aussi bien à l’auteur (Bezancon a la double casquette de scénariste et de réalisateur) qu’aux acteurs, juste formidables, chacun à sa manière, que ce soit dans la sobriété rêveuse (Jacques Gamblin), l’obstination aimante (Zabou Breitman), le romantisme décalé (Pio Marmaï), l’assurance fragile (Marc-André Grondin) ou la rébellion désenchantée (Déborah François).

Le film, en première semaine a séduit près de 200 000 spectateurs, soit l'un des meilleurs démarrages estivaux pour un film français...