Cabourg 2014 : Rencontre avec Flore Bonaventura, lauréate du Prix « premiers rendez-vous »

Posté par kristofy, le 19 juin 2014

Flora BonaventuraPour soutenir l’émergence de jeunes talents cinématographiques, le Festival de Cabourg a créé en 2008 le Prix "premiers rendez-vous" : il récompense la première apparition d’une actrice ou d’un acteur dans un rôle de premier plan. Les lauréates des années précédentes comptent Astrid Bergès-Frisbey, Alice de Lencquesaing, Ana Girardot et Victoire Belezy. Cette année la récompense est allée à Flore Bonaventura pour Casse-tête chinois de Cédric Klapisch :

EcranNoir : Avant le film Casse-tête chinois, on vous a vu dans Comme des frères de Hugo Gélin, quelles différences entre cette expérience de tournage cinéma et les tournages de téléfilms que tu connaissais déjà ?
Flore Bonaventura : Quand on tourne pour le cinéma, on a plus de temps pour la recherche, ou pour l’improvisation parfois. Sur un plateau de téléfilm les choses doivent aller très vite, il faut que tout soit rôdé dès le départ. Il y a moins de liberté sur un unitaire télé qu’au cinéma.

EN : Comment est arrivé le rôle dans Casse-tête chinois de Cédric Klapisch ?
Flore Bonaventura : Pour ce rôle du personnage d'Isabelle, il y a eu un long processus de casting, avec trois tours durant lesquels ils ont réduit le nombre d’actrices possibles. Le premier tour c’était avec juste une directrice de casting, ensuite il y a eu une rencontre avec Cédric Klapisch et aussi Cécile de France, j’avais une scène à préparer. Les deux premiers films L’auberge espagnole et Les poupées russes, c’était comme des films cultes pour moi, je les ai énormément regardés quand j’étais ado. Me retrouver avec tous ces personnages-là et en plus aux Etats-Unis à New-York sur un plateau américain, c’est quelque chose, ça a été un moment super intense pour moi ce tournage.

EN : Ce Prix premiers rendez-vous du Festival de Cabourg reconnaît un talent qu’on veut retrouver, est-ce que ça vous conforte dans votre envie de continuer comme actrice devant une caméra de cinéma ?
Flore Bonaventura : Oui, bien évidement, je suis dans le bonne direction. Je suis très heureuse d’avoir eu ce prix, parce que ça prouve que des gens reconnaissent le travail que je fais. Moi j’essaie de ne pas trop mettre de barrière entre le cinéma, la télé et le théâtre.

EN : Votre visage est peut-être devenu Flora Bonaventura & Clotilde Courauplus connu depuis votre rôle dans la série télé La Source, avec Christophe Lambert et Clotilde Courau sur France2, est-ce que vous ne craignez pas une sorte d’étiquette "actrice de télévision" ?
Flore Bonaventura : Je fais des choix dans les propositions de téléfilms, j’ai refusé pas mal de choses. Il y a des très beaux téléfilms et il y a des films cinéma qui ne sont pas bons du tout. J’essaie de faire avant tout des projets vraiment intéressants avec un personnage à défendre. Je trouve ça un peu dommage cette barrière entre la télévision et le cinéma. On voit de plus en plus des comédiens de cinéma qui viennent faire de la télé, il y a eu Fanny Ardant dans Résistance il n’y a pas longtemps. Là j’ai un téléfilm dans lequel je vais tourner avec Emmanuelle Devos, c’est à propos de Simone Veil et de la loi sur l’avortement. Tans que les projets sont intéressants et bien filmés, moi j’y vais avec plaisir.

EN : Quel rôle, qu’on ne vous  pas encore proposé, rêveriez-vous de faire ?
Flore Bonaventura : Un jour j’aimerais bien peut-être faire un biopic, pour tout le travail sur la gestuelle, les mimiques, la voix où il faut se rapprocher le plus possible d’une personne qui a vraiment existé, ça m’intéresserait beaucoup d’explorer cette dimension.

EN : Que pouvez-vous nous dire de votre prochain film Les souvenirs sous la direction de Jean-Paul Rouve ?
Flore Bonaventura : C’est une adaptation d’un roman de David Foenkinos, c’est une jolie comédie familiale. On y retrouve Michel Blanc, Chantal Lauby, et Annie Cordy, et Mathieu Spinosi. C’est l’histoire d’une relation assez fusionnelle entre une grand-mère et son petit-fils, et moi je joue la fille dont le personnage principal va tomber amoureux.

Cabourg 2014 : un Palmarès loin des clichés du film romantique

Posté par kristofy, le 16 juin 2014

sophie marceau zhang ziyi cabourg 2014Le 28ème Festival du Film de Cabourg a joué la diversité. Cette édition 2014 a été l’occasion de célébrer l’anniversaire des 50 ans de relations diplomatiques franco-chinoises avec la venue d’une invitée exceptionnelle, l’actrice Zhang Ziyi, qui a reçu un Swann d’Or Coup de cœur, remis par Sophie Marceau.

Pour les films en compétition, au nombre de 7, le choix des jurés a semblé difficile : Party girl était favori, tout comme le finlandais Je te dirai tout de Simo Halinen, dont la performance de l’actrice Leea Klemola (qui joue un homme devenu femme) a d’ailleurs été saluée durant la cérémonie.

On observe une très grande disparité parmi les nombreux films français qui ont été présentés dans la bourgade normande. Les réalisateurs les plus expérimentés, avec stars au générique, ont surtout déçu : L’Ex de ma vie avec Géraldine Nakache et Kim Rossi-Stuart… ; Des lendemains qui chantent avec Pio Maimai, Laetitia Casta, Gaspard Proust, Ramzy Bédia, André Dussolier… ; L’art de la fugue avec Laurent Lafitte, Benjamin Biolay, Nicolas Bedos, Agnès Jaoui, Marie-Christine Barrault, Guy Marchand… ; avec leurs défauts d’écriture, de rythme, d’interprétation, d’ambition, ils n'ont pas réellement charmé.

Certaines recettes de fabrication du passé risquent encore de ne pas faire recette en salles.

A l’opposé ceux qui ont été le plus applaudis pour leur brillante originalité (avec déjà plusieurs récompenses au dernier Festival de Cannes et que l’on devrait retrouver à la prochaine cérémonie des Césars) ont comme point commun d’être le premier long-métrage de jeunes cinéastes, sans vedettes, et avec un style résolument singulier : Party girl et Les combattants. Le romantisme n'est pas forcément là où on le croit.

A juste titre, la parfaite synthèse de ces deux catégories de film se retrouve dans le prix de la mise en scène, décerné à Pierre Salvadori pour Dans la cour, avec Deneuve et Kervern : à la fois "mainstream" et un peu décalé.

Un autre film a fait l’évènement, il s’agit de New-York Melody de l’irlandais John Carney (dont Once avait été jusqu’aux Oscars) qui réalise ici aussi bien une comédie romantique qu’un film sur l’amour de la musique. Tout le talent de John Carney est de bien combiner l'écriture de son scénario et sa mise en scène impeccable. Cette fois il exporte aux Etats-Unis une histoire sentimentale et musicale avec Keira Knightley (qui chante) et Mark Ruffalo. New-York Melody se révèle comme un ‘feel-good movie’ très séduisant.

Voici le palmarès des Swann d'Or du Festival du Film de Cabourg 2014 :

- Swann d’Or Coup de cœur : Zhang Ziyi

- Grand Prix du Festival de Cabourg ex-aequo:
Party girl, de Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis (photo)
Matterhorn, de Diederik Ebbinge
- Prix de la Jeunesse: Marina, de Stijn Coninx
- Prix du public: Coming home, de Zhang Yimou

- Swann d’Or du meilleur réalisateur: Pierre Salvadori pour Dans la cour
- Swann d’Or du meilleur film: Pas son genre, de Lucas Belvaux
- Swann d’Or de la meilleure actrice: Emilie Dequenne dans Pas son genre, de Lucas Belvaux
- Swann d’Or du meilleur acteur: Loïc Corbery dans Pas son genre, de Lucas Belvaux
- Swann d’Or de la Révélation féminine : Alice Isaaz dans Les yeux jaunes des crocodiles
- Swann d’Or de la Révélation masculine : Pierre Rochefort dans Un beau dimanche

-Meilleur court-métrage : Bruine, de Dénes Nagy
-Meilleure actrice court-métrage : Liv Henneguier, dans Loups solitaires en mode passif de Joanna Grudzinka
-Meilleur acteur court-métrage : Wim Willaert, dans Solo Rex de François Bierry
-Meilleur directeur de la photographie : Fiona Braillon pour Solo Rex de François Bierry

Par ailleurs les Prix Premiers Rendez-Vous qui récompensent les débuts à l’écran d’une actrice et d’un acteur dans un  premier grand rôle ont été donné à Flore Bonaventura dans Casse-tête chinois de Cédric Klapish et à Paul Hamy dans Suzanne de Katell Quilléveré.