2016 s’annonce exceptionnelle pour les tournages étrangers en France

Posté par vincy, le 1 avril 2016

dunkirk posterLe renforcement du Crédit d’impôt international (C2I) a clairement eu un effet profitable pour les tournages de films étrangers en France, avec une progression de 30% depuis le début de l'année. 19 projets étrangers – films, audiovisuel et animation confondus - ont ainsi obtenu un agrément provisoire en vue d’une réalisation en France au cours de cette année, c’est-à-dire autant de projets que sur l’ensemble de l’année 2015. Certes l'an dernier, de nombreux producteurs ont retardé leur tournage parce qu'ils attendaient de pouvoir bénéficier de ce C2I en 2016.

Cependant "Cette augmentation considérable confirme la puissance du dispositif mis en place afin de renforcer l’attractivité du territoire français, tant pour les tournages que pour le secteur de l’animation et de la post-production ", comme le souligne la présidente du CNC Frédérique Bredin.

"Le total des dépenses réalisées en France à venir, pour ces 19 projets, est estimé à 100 millions d’euros, soit 3,3 fois plus que le montant de 30 millions d’euros estimé à la même période en 2015" selon le communiqué de l'institution.

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni restent les deux principaux pays d’origine des productions concernées, avec 14 projets et 89 % des dépenses.

Parmi les projets qui réaliseront cette année la quasi-totalité de leurs tournages en France, il y aura Befikre (Inde, 66 jours), The Hunting (Chine, 45 jours), Penrose Affair (USA, 30 jours), Dunkirk de Christopher Nolan (USA, 30 jours) ainsi que plusieurs séries audiovisuelles. D'autres films comme IO de Clay Jeter ou Legend of King Arthur de Jung Sung Bok sont prévus.

Cinéma: la France aide aussi la Grèce

Posté par vincy, le 13 juillet 2015

Dans le cadre du fonds d’aide au développement de la coproduction franco-grecque mis en place en mai 2014 par le CNC, le comité d’experts franco-grecs a choisi cinq projets parmi quinze proposés (dont 12 d'initiative grecque) afin de poursuivre le développement de coproductions de films entre la France et la Grèce.

Frédérique Bredin, Présidente du CNC, rappelle que « Le soutien que nous apportons à la Grèce dans le cadre de l’aide au développement de coproductions est nécessaire compte tenu du contexte actuel. Notre coopération apporte une aide indispensable pour que des projets ambitieux puissent sortir en salle. »

Les projets retenus sont:

- A mon âge, je me cache encore pour fumer de Rayhana Obermeyer pour un montant de 40 000 euros (projet d’initiative française). Le film, déjà soutenu par Arte, est un premier long métrage, entièrement féminin, de l’auteure algérienne, d’après sa pièce de théâtre créée en 2009 à la Maison des métallos.

- Cosmic Candy de Rinio Dragasaki  pour un montant de 125 000 euros (projet d’initiative grecque). Développé au ScreenLab de Sundance à Istanbul l'an dernier, il s'agit d'un premier film.

- Demain je traverserai de Sepideh Farsi  pour un montant de 95 000 euros (projet d’initiative française). La cinéaste et documentariste est déjà reconnue par de multiples sélections de festivals internationaux

- La dernière plage de Thanos Anastopoulos pour un montant de 35 000 euros (documentaire d’initiative grecque). Ses précédents films ont reçus de nombreux prix dans des festivals. Anastopoulos a aussi réalisé des courts métrages et mis en scène des pièces de théâtre.

- Virus de Angelos Frantzis pour un montant de 105 000 euros (projet d’initiative française). Quatrième film du cinéaste, ce thriller de science-fiction a déjà son casting avec Katia Goulioni et Konstandinos Markoulakis dans les rôles principaux.

Manoel de Oliveira: hommages d’Arte, Gilles Jacob, Serge Toubiana…

Posté par redaction, le 3 avril 2015

Suite au décès du doyen du cinéma, Manoel de Oliveira, seul cinéaste de notre époque à avoir travaillé quand le 7e art était encore muet, les réactions n'ont par tardé.

La chaîne Arte rendra hommage au réalisateur le jeudi 9 avril en diffusant son dernier court métrage, Le Vieillard du Restelo, projeté en décembre dernier à Lisbonne et l'un de ses derniers films, Singularités d'une jeune fille blonde, adaptation de la nouvelle Une singulière jeune fille blonde du grand auteur portugais Eça de Queiroz.

Gilles Jacob (Festival de Cannes)
Premier à réagir sur Twitter, l'ancien Président du Festival de Cannes, Gilles Jacob qui a lancé une salve de tweets:
"Tristesse.Mon cher Manoel est mort. Manoel de Oliveira avait 106 ans et moi je suis orphelin comme tt le cinéma mondial.C'était un seigneur."
"Passés cent ans, on s'était habitué à l'idée que Manoel ne disparaîtrait jamais. Bien sûr, il y avait l'œuvre mais lui aussi c'était établi."
"Quand un artiste de renommée mondiale incarne à lui seul dans sa discipline l'âme d'un pays, cela donne Pessoa ou Oliveira, et l'on est fier."
"Comme Dreyer ou Bunuel, l'art d'Oliveira tient de l'ascète baroque ce qui chez eux n'était pas contradictoire. En plus, il était malicieux."
"Non ou la vaine gloire de commander" est l'un des films majeurs de Manoel et quel beau titre! Quelle leçon!"

Serge Toubiana (Cinémathèque française)
"Il ne faudrait vraiment pas que l’on se contente de garder en mémoire, à propos de Manoel de Oliveira, qu’il fut le cinéaste en activité le plus âgé de toute l’histoire du cinéma mondial. Ce serait faire un sort injuste à sa mémoire. Car il fut bien plus que cela, un très grand cinéaste, né en 1908 à Porto, sa ville, qu’il a filmée et qu’il aimait, auteur d’une soixantaine de films, courts ou longs, voire très longs – son adaptation du Soulier de satin, d’après Claudel, œuvre magnifique, autant lyrique que plastique, durait 6 heures cinquante.

Manoel de Oliveira, qui vient de nous quitter à l’âge de 106 ans, était, de tous les cinéastes en activité, le seul qui avait connu le temps du muet. Douro, faina fluvial, son premier film, un documentaire lyrique sur Porto, date de 1929. Cette trace du muet, ce souvenir intime de l’époque où le cinéma n’était qu’images, est demeuré vivace et traverse son œuvre, aiguisant son regard, accentuant son acuité formelle et narrative. Manoel de Oliveira était un infatigable conteur d’histoires, qui croyait ferme au cinéma des temps primitifs, à ce temps où la croyance du spectateur se fondait sur un regard candide, seul à même de pouvoir entrer dans l’écran, comprendre les personnages, vivre leurs sentiments, pénétrer dans la profondeur de leur âme. Lorsqu’il parlait de ses films, ou de ceux des cinéastes qu’il admirait, il y avait chez Manoel de Oliveira, cette même candeur, ce goût dans la croyance des sentiments profonds et exacerbés, quelque chose de l’enfance qu’il exprimait, tel un homme sage et malicieux.

Il était un grand ami de la Cinémathèque française, ayant connu Henri Langlois, qui fut le premier à reconnaître son talent et à montrer ses films. L’an dernier, à l’occasion du centenaire du fondateur de la Cinémathèque, Manoel de Oliveira nous avait adressé un message émouvant et clairvoyant, rendant hommage à ce montreur d’ombres qu’était Langlois.
Nous avions accueilli Manoel de Oliveira à plusieurs reprises à la Cinémathèque, en 2008 pour un formidable dialogue avec Antonio Tabucchi, puis en février 2011 pour l’avant-première de L’Etrange affaire Angelica, et organisé la rétrospective de son œuvre en 2012.

La même année, nous avions découvert Gebo et l’ombre, un de ses derniers films, œuvre qui trouvait son inspiration dans les origines mêmes du cinéma et où l’éclairage des personnages et des décors semblait provenir de lanternes magiques, d’un théâtre optique ou de machines à rêves. Image vacillante et tremblante d’un art balbutiant, qui ne sait pas encore qu’il va devenir l’Art du XXe siècle. Manoel de Oliveira était un paradoxe vivant, à la fois cinéaste des origines, des émotions premières, et cinéaste cultivé, raffiné, inspiré par la grande littérature (Claudel, Flaubert, Dostoïevski, Madame de La Fayette, Agustina Bessa-Luis…), auteur de grands films romanesques, comme Le Passé et le Présent (1972) Amour de perdition (1979), Francisca (1981), Non, ou la vaine gloire de commander (1990), La Divine comédie (1991), Val Abraham (1993), La Lettre, son adaptation de La Princesse de Clèves en 1999. Sans oublier le génial Je rentre à la maison, avec Michel Piccoli, ou Belle toujours, avec Bulle Ogier et Michel Piccoli, suite imaginaire de Belle de Jour de Luis Buñuel.

En France, nous avions découvert ses films vers le milieu des années 70 par l’intermédiaire de Paolo Branco, alors exploitant d’une salle de cinéma à Paris, du côté de République. Ensuite, Paolo Branco devint le producteur attitré de Manoel de Oliveira, l’accompagnant durant deux décennies dans son parcours de cinéaste."

Frédérique Bredin (CNC)
"Frédérique Bredin, présidente du CNC, a appris la disparition de Manoel de Oliveira avec une immense tristesse. Elle rend hommage à la mémoire d’un cinéaste dont l’exigence artistique s’était toujours maintenue au plus haut niveau. Il avait souvent travaillé avec des acteurs et actrices français, et tourné en langue française. L’avance sur recettes l’avait accompagné à plusieurs reprises, saluant la beauté de ses scénarios, emprunts de poésie et de nostalgie. Le cinéma mondial perd l’un de ses grands explorateurs."

Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication
"Manoel de Oliveira nous a quittés le 2 avril, à Lisbonne.

Il avait joué dans La chanson de Lisbonne, le premier film parlant tourné au Portugal. Mais c’est bien sûr comme réalisateur que Manoel de Oliveira s’était fait reconnaître dans le monde entier comme l’un des très grands noms du septième art.

Si son œuvre est profondément marquée par la littérature et le théâtre de son pays, Manoel de Oliveira nous a offert aussi une magnifique adaptation, véritable tour de force, du chef-d’œuvre de Claudel, Le Soulier de satin.

C’est encore une adaptation d’un autre grand texte français, Madame Bovary, qui lui vaudra de s’imposer au-delà de son Portugal natal et avec La Lettre inspirée de La princesse de Clèves qu’il décroche le Prix du jury au Festival de Cannes en 1999.

Manoel de Oliveira avait fêté ses 106 ans ; il y a quelques mois. C’était le doyen des cinéastes en activité, un créateur d’une fascinante énergie que le temps semblait impuissant à lasser. Le grand âge fut pour lui celui de la moisson, continuant à récolter les fruits de toute une vie de méditation et de contemplation, une vie vécue en poète."

Festival de Cannes : Pierre Lescure, Président +, Gilles Jacob, Président d’Honneur

Posté par vincy, le 14 janvier 2014

pierre lescure à cannesCannes +? Pierre Lescure, 68 ans, a été élu président du Festival de Cannes. C'était plus ou moins prévisible depuis les révélations de la fin de semaine dernière. L'ancien patron de Canal +, partenaire officiel du Festival grâce à lui, décroche donc l'un des fauteuils les plus convoités dans le monde du cinéma. Un ami des médias, du 7e art et des actrices : ce fan de pin-ups et de juke box va sans doute vouloir y mettre sa patte. On attendra 2015 pour le savoir.

Le communiqué indique que "dans sa séance du 14 janvier, le Conseil d’Administration du Festival de Cannes a procédé à l’élection de son futur président. Monsieur Gilles Jacob a confirmé qu’il quitterait la présidence à compter du 1er juillet 2014, à la suite du 67e Festival de Cannes. L’élection s’est déroulée, conformément aux statuts, par vote à bulletin secret et a porté à la présidence du Festival de Cannes Monsieur Pierre Lescure à l’unanimité des votants. Il prendra ses fonctions le 1er juillet prochain."

Le communiqué ajoute que "le Conseil d’Administration du Festival de Cannes a par ailleurs nommé Gilles Jacob Président d’Honneur du Festival." C'était bien le moins.

Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, a félicité Pierre Lescure pour son élection : "La Ministre se réjouit vivement de ce choix pour le plus prestigieux festival cinématographique au monde, qui participe du rayonnement de la France." Elle a adressé également "un message d'entière confiance à toute l'équipe du Festival de Cannes, sous l'impulsion de Gilles Jacob, acteur déterminant dans l'histoire et la grandeur du Festival, et du délégué général Thierry Fremaux, qui poursuit avec bonheur, année après année, l'écriture de cette manifestation cinématographique, si chère au cœur des Français et plus largement à tous les spectateurs et cinéphiles du monde."

Frédérique Bredin, Présidente du Centre National du Cinéma et de l'image animée, qui se réjouit de cette élection à l’unanimité, veut croire que "Pierre Lescure, saura mettre au service du Festival, sa force de vision, sa passion du cinéma, sa dimension internationale."

Pierre Lescure en dix dates

1945. Naissance le 2 juillet à Paris.
1965. Présentateur à RTL.
1972. Présentateur du journal de la nuit sur la 2e chaîne de l'ORTF.
1974. Rédacteur en chef-adjoint d'Europe 1.
1981. Créateur de Les Enfants du rock, directeur de la rédaction sur Antenne 2.
1983. Participe au lancement de Canal +. Directeur en 1984 à l'ouverture de la chaîne. Directeur général en 1986.
1995. P-DG du groupe Canal +. Codirecteur général de Vivendi Universal de 2000 à 2002.
2008. Producteur et directeur des opérations du théâtre Marigny à Paris.
2012. Participe au comité de soutien pour la candidature de François Hollande à l'élection présidentielle.
2013. Remise du rapport «Acte II de l'exception culturelle à l'ère du numérique» qu'il préside. Ce rapport a notamment enterré Hadopi.

Serge Toubiana, nouveau Président de l’Avance sur recettes

Posté par vincy, le 24 décembre 2013

Frédérique Bredin, présidente du CNC a nommé, en accord avec la ministre de la culture et de la communication, Aurélie Filippetti, Serge Toubiana à la présidence de la commission d’avance sur recettes, pour une durée d’un an (renouvelable une fois) à compter du 1er janvier 2014.

Il remplace l'éditeur Paul Otchakovski-Laurens dont le mandat commencé en 2011 arrivait à échéance. Dans son communiqué, Frédérique Bredin "se réjouit que Serge Toubiana ait accepté de lui succéder et d’assumer désormais cette responsabilité à un moment crucial pour l’avenir du cinéma français."

Serge Toubiana a été le rédacteur en chef de la revue Les Cahiers du cinéma avant de devenir le directeur de la Cinémathèque française en 2003.

Dans une tribune publiée dans Le Monde aujourd'hui, Paul Otchakovski-Laurens rappelle les vertus de l'Avance sur recettes alors qu'elle semble critiquée par des professionnels comme par des élus ou haut-fonctionnaires : "nous choisissons, et donc excluons par la force des choses, ce qui explique bien des amertumes, c'est dans la plus grande transparence et avec le souci jamais démenti de l'ouverture et de la diversité de nos choix. Curieusement, cette diversité et cette ouverture sont également critiquées. Un film à gros budget est-il soutenu, nous sommes accusés de voler au secours du succès. Un film d'auteur, comme on dit étrangement ? On nous reproche alors de ne pas tenir compte des goûts supposés du public. Mais il faut savoir que des films ne se feraient pas sans l'Avance sur recettes. Et s'il arrive qu'elle soutienne des films qui se feraient sans elle c'est avec cette conviction qu'ils se feront mieux avec elle."

La commission d’avance sur recettes est composée de trois collèges siégeant séparément, de trois vice-présidents et de 25 membres titulaires. Le président est commun aux trois collèges. Le premier collège examine les demandes d’avance avant réalisation présentées pour une première œuvre cinématographique de longue durée d’un réalisateur. Le deuxième collège étudie les demandes d’avance avant réalisation pour des œuvres de réalisateurs ayant réalisé déjà au moins un long métrage. Le troisième collège est compétent pour examiner les demandes d’avance après réalisation.

Cinéaste, scénariste, producteur, danseur, écrivain, éditeur, techniciens du cinéma plasticien, critique, vidéaste : les collèges fédèrent des passionnés de cinéma venus de tous les horizons. Dans cette commission 2014, on retrouve Marie Darrieussecq, Delphine Gleize, Alain Attal, Olivier Assayas, Jérémie Elkaïm, Hervé de Luze, Xavier Leherpeur ou encore Rebecca Zlotowski.

L’avance sur recettes sur scénario (avant réalisation) a soutenu en 2013, 55 projets de long métrage, sur 647 demandes.

Le CNC change de président

Posté par vincy, le 26 juin 2013

frederique bredinLe Centre national du cinéma et de l'image animée a subit un petit électrochoc ce matin. Dans un communiqué reçu ce mercredi midi, la Ministre de la culture et de la communication, annonce qu'elle met fin au mandat d'Eric Garandeau et propose la nomination de Frédérique Bredin.

Ainsi : "La ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, en accord avec le Premier ministre, a proposé au Président de la République, de mettre fin au mandat d’Eric Garandeau, président du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), au Conseil des ministres du 26 juin 2013. Cette décision prendra effet le 15 juillet 2013.

Depuis sa nomination le 15 décembre 2010, Eric Garandeau a mené à bien d’importantes réformes pour les secteurs cinématographique et de la production audiovisuelle. Il a su gérer avec engagement l’ensemble des dispositifs de soutien et de régulation correspondant à  ces domaines d’activités.

La ministre de la Culture et de la Communication a proposé de nommer Frédérique Bredin pour succéder à Eric Garandeau.

Frédérique Bredin est aujourd'hui inspectrice générale des finances."

Un homme de dossiers, de droite

Si le départ d'Eric Garandeau, ancien conseiller Culture de Nicolas Sarkozy, était l'objet de rumeurs de plus en plus crédibles depuis quelques semaines, il intervient plus tôt que prévu. D'autres imaginaient déjà qu'un Pierre Lescure, chargé du rapport sur "Acte 2 de l'exception culturelle", allait récupérer le fauteuil d'ici la fin de l'année. Mais depuis le Festival de Cannes, la nomination avant la trêve estivale devenait l'hypothèse la plus solide.

Cette précipitation est cependant surprenante car Garandeau n'a pas démérité et porte un bilan plutôt flatteur : Le jour le plus court, extension du fonds sud, défense des aides auprès de Bruxelles... sans compter les résultats flatteurs du cinéma Français en salles et sa soumission docile (et diplomatique) aux décisions et volontés gouvernementales. Mais Filippetti  lui reprochait notamment sa gestion de la réforme de la taxe que paient les distributeurs de télévision au CNC, bloquée depuis plusieurs mois à Bruxelles. A l'inverse, elle aurait pu le féliciter pour bons et loyaux services rendus suite à la polémique sur les cachets des stars survenue fin 2012.

Une femme politique, de gauche

En proposant la nomination de Frédérique Bredin, ancienne Ministre de la Jeunesse et des Sports sous les gouvernements Cresson et Bérégovoy, Filipetti prend le risque d'être accusée de faire la chasse aux sorcières à des hommes nommés par la droite. Plus politique que techno, Bredin a cependant quelques atouts pour elle : elle s'est occupée de la politique cinématographique au cabinet de Jack Lang dans les années 84-86 avant d'être en charge des dossiers culturels à l'Elysée pour Mitterrand. Elle fut également secrétaire nationale du PS  responsable de la culture et de la communication de 1995 à 2000, date à laquelle elle se retire de la vie politique pour rejoindre le groupe Lagardère.

Elle est devenue rapidement favorite pour le poste, notamment parce que le président de la république souhaite féminiser les directions des grandes institutions culturelles. A noter que Frédérique Bredin est issue de la promotion Voltaire à l'ENA, celle d'un certain... François Hollande.