Irvin Kershner ne contre-attaquera plus (1923-2010)

Posté par geoffroy, le 30 novembre 2010

Pour des millions de fans, Irvin Kershner est et restera comme l’homme providentiel ayant accepté de signer le meilleur épisode de la saga des Star Wars (l’Empire contre-attaque, 1980, soit l'Episode V)). Artisan habile et techniquement très doué sachant raconter une histoire sans ambages, il débuta sa carrière de cinéaste vers la fin des années 50, précisément en 1958, avec le polar Stakeout on Dope Street. S’il traversa tranquillement les années 60, il fit jouer des acteurs de la trempe des Robert Shaw, Sean Connery, George Segal ou encore Barbara Streisand.

Sa notoriété connue un coup d’accélérateur au milieu des années 70 quand, peu après Les S pions avec Elliot Gould et Donald Sutherland (le joyeux duo du M.A.S.H. de Robert Altman), il réalise un triller fantastique scénarisé par John Carpenter et réunissant la belle Faye Dunaway et le prometteur Tommy Lee Jones, Les Yeux de Laura Mars (1978). Le film triple presque son budget et permet à son auteur d’être choisi par un certain George Lucas qui fut, quelques années auparavant, son élève à la Southern University. Ami et mentor de ce dernier, Lucas n’a pas tardé à réagir dans un communiqué : "Le monde a perdu un grand réalisateur et une des personnes les plus authentiques qu'il m'ait été donné de connaître. Irvin Kershner était un vrai gentleman dans tous les sens du mot".

Ce choix, brillant avec le recul, permet à Irvin Kershner de prouver son immense talent et de réaliser sans doute la meilleure suite du cinéma au côté de The Dark Knight. En un film il devient un cinéaste culte, vénéré comme un dieu, adulé, respecté. Le Space Opéra tient enfin ses lettres de noblesse. Par la suite il tourna peu mais réalisa en 1983 un James Bond dissident (Jamais plus Jamais avec un Sean Connery sur le retour, et sur le départ) et une suite au Robocop de Paul Verhoeven de bonne facture (Robocop 2, 1990).

Irvin Kershner abandonna par la suite l’univers des plateaux de cinéma pour s’adonner à ses nombreuses passions (composition, peinture, photographie…). Un hommage en forme de reconnaissance lui a été rendu quand on lui proposa d’être en 2007 le président du festival Fantastic’Arts de Gérardmer. Ce qu’il accepta pour le plus grand plaisir de ses nombreux fans.

2000-2009 : Les 10 films les plus populaires en Amérique du nord

Posté par vincy, le 27 décembre 2009

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L'emprise des franchises, des super-héros, de l'heroic-fantasy, et finalement du spectacle, qu'il soit péplum ou animé. C'est dans les vieux pots... Mais où sont les grands auteurs, les drames universels, les comédies (romantiques ou pas)? Car ce qui frappe, hormis l'émergence des Christopher Nolan, Peter Jackson et Sam Raimi au rayon des blockbusters mondiaux, c'est bien l'absence des grands cinéastes venus des années 60/70. Mais aussi l'absence des stars. Les dix plus gros succès de la décennie ont, certes, été porté par des comédiens brillants (Maguire, Bale, Ledger, Mortensen, Neeson ...) mais, hormis Johnny Depp et les voix de Shrek (leader incontesté de l'animation), aucune vedette de catégorie  A n'est présente dans le classement.

Il faut dire que les coûts inflationnistes (notamment en marketing) et la demande abondante d'effets spéciaux ont fait exploser les budgets et ont contraint les studios à choisir des acteurs réputés mais pas trop chers. Bien sûr, une fois la franchise installée, leur cachet explose avec les recettes potentielles de ces mastodontes industriels.

Les Américains ont donc plébiscité des "héros malgré eux", des personnages qui se sacrifient pour le bien commun (ou l'intérêt général). Et ce, même pour le très individualiste Jack Sparrow. C'est d'ailleurs le plus sombre d'entre eux, le plus riche aussi (la redistribution des richesses comme ultime utopie des américains?), qui a triomphé cette décennie et se place, avec Shrek 2, parmi les trente films les plus populaires depuis 1939.

1. Batman The Dark Night (2008) - 533 millions de $
2. Shrek 2 (2004) - 510 millions de $
3. Spider-Man -(2002) - 499 millions de $
4. Pirates des Caraibes 2 (2006) - 464 millions de $
5. Le Seigneur des Anneaux : Le retour du Roi (2003) - 442 millions de $
6. Spider-Man 2 (2004) - 432 millions de $
7. La Passion du Christ (2004) - 429 millions de $
8. Star Wars Episode III (2005) - 426 millions de $
9. Le Seigneur des Anneaux : Les deux tours (2002) - 414 millions de $
10. Le monde de Némo (2003) - 405 millions de $

* recettes en dollars ajustés au niveau du prix du billet de cinéma en 2009.

Lucas continue de vouloir cloner Indiana Jones

Posté par vincy, le 4 août 2008

Il faut se méfier des annonces, même les plus tentantes. George Lucas, dans le journal anglais Sunday Times, a confirmé qu'un cinquième épisode des aventures de Indiana Jones était mis en chantier.

A demi-mot, entre les lignes, rien n'est pourtant gagné. Certes Steven Spielberg, à Cannes, attendait de voir les résultats du box office avant de se décider à reprendre du service. 750 millions de $ plus tard, le champion mondial du premier semestre du box office (Batman The Dark Knight va évidemment ne lui laisser que la seconde marche du podium), l'attrait pour le héros est toujours vivace. Ce n'était pas gagné tant les suites ont eu des fortunes diverses cette année : Si Batman et Indiana Jones s'en sortent, Narnia 2, le remake de Hulk, Hellboy II, X-Files 2, et même La Momie 3 ont largement déçu les attentes.

Lucas met une première condition : "Si Steven et moi trouvons une bonne idée qu'on aime, nous en ferons un autre." C'est aussi cette condition qui a retardé d'une quinzaine d'années le quatrième épisode...

La seconde est beaucoup plus "inquiétante" de la part du producteur et idéateur. Habitué à tout cloner, transformer, adapter au goût du jour, on sent une division entre Lucas et le cinéaste Spielberg. "Nous devons encore nous mettre d'accord sur la direction à suivre. Je suis résolument axé vers l'avenir, tandis que Steven se tourne plutôt vers le passé. Il tente de conserver l'esprit "serial" d'Indiana alors que j'essaie de le pousser vers d'autres territoires. Le quatrième film porte d'ailleurs les traces de cette tension."

Pas sûr que le point de vue de Lucas soit le meilleur (il suffit de comparer son parcours de réalisateur et de scénariste pour comprendre qu'il n'a pas forcément une vision d'auteur mais plutôt d'entrepreneur et de producteur). Et dans ces conditions, nous ne sommes pas certains de vouloir revoir Indiana Jones ou son fils. Ce qui fait le charme des films qui ont fonctionné cet été, c'est bien le point de vue du cinéaste, qui d'ailleurs n'est pas forcément très optimiste...

D’aventures en aventures…

Posté par geoffroy, le 20 mai 2008

Venu à Cannes pour présenter en avant première mondiale le quatrième volet des aventures d' Indiana Jones, Steven Spielberg vient de dévoiler le programme plus que probable d'une trilogie qui s'annonce vraiment excitante. "Nous allons faire trois Tintin à la suite. Je dirigerais le premier, Peter Jackson s'occupera du second et nous co-réaliserons probablement le troisième". Ce qui est sûr, c'est que le plus célèbre des reporters est entre de bonnes mains.

Outre Tintin, le papa d'E.T. a laissé entendre qu'il se réserve la possibilité d'un cinquième volet pour son aventurier au fouet. "Nous collerons nos oreilles sur le sol pour écouter ce qui va se passer". En clair, si le film est un succès, que dis-je un carton intersidéral, il est fort probable de voir Harrison Ford rempiler une cinquième (et dernière fois?) dans le rôle du docteur Jones. Lucas, quant à lui, évoque un spin off avec Shia LaBeouf en vedette.