Disney met la main sur Indiana Jones

Posté par vincy, le 9 décembre 2013

Pixar, Marvel, Lucasfilm... The Walt Disney Studios continue son marché en venant de racheter les droits de la franchise Indiana Jones à Paramount Pictures.

Le contrat entre les deux studios, tel que précisé par Variety, stipule que Disney récupère les droits marketing et de distribution des futurs films de la série, en plus des droits d'auteurs acquis lors du rachat de Lucasfilm. C'était une condition essentielle pour reprendre le pouvoir sur les aventures de l'archéologue au stetson. Paramount reste le distributeur des quatre premiers films et recevra une participation financière de chacun des nouveaux films qui seront produits et diffusés en salles.

Paramount avait déjà cédé lucrativement ses droits à Disney sur les Avengers et Iron Man 3.

The Walt Disney Studios n'a pas officiellement annoncé de cinquième film, mais on se doute qu'ils n'ont pas acheté les droits pour ne pas s'en servir. L'acquisition de Lucasfilm a coûté 4 milliards de $, et la franchise Star Wars n'est pas la seule poule aux oeufs d'or de la société de George Lucas. Pour l'instant, aucune histoire n'est en développement. Mais Harrison Ford comme Steven Spielberg ont régulièrement déclaré qu'ils étaient prêts à s'y remettre dès qu'un scénario serait validé.

Reste à savoir si ce sera une suite ou un reboot.

Disney a d'autres idées pour rentabiliser Indiana Jones : une série pour l'une de ses chaînes de TV (sur le modèle développé avec les superhéros de Marvel) ; des produits dérivés (notamment des jouets comme Légo, des livres, des vêtements...) ; des jeux vidéos évidemment (comme pour Star Wars) ; des attractions pour les parcs de loisirs (Indiana Jones est déjà présent dans les parcs Disney de Los Angeles, Orlando et Tokyo, mais pas à Paris, Hong Kong ou Shanghai).

Indiana Jones et le crâne de cristal, sorti en 2008, avait rapporté 786 millions de $ dans le monde. Les aventuriers de l'arche perdue, sortie en 1981, reste le plus gros succès de la franchise.

Le scénario original de Star Wars devient une BD

Posté par vincy, le 9 août 2013

bd the star warsDark Horse Comics va publiera à partir de septembre des BD adaptées des premières versions du scénario original de Star Wars, écrites en 1974.

The Star Wars sera une série de huit albums, à raison d'un volume par mois. Un coffret les rassemblant tous sera édité en juin 2014. L'éditeur de LucasBooks, J.W. Rinzler, a adapté les scripts, tandis que les graphiques seront assurés par Mike Mayhew.

Quelques différences sont notables : Dark Vador est un général de l'Armée impériale, Han Solo un lézard géant et Luke Skywalker un vieux Jedi. Il y a également un certain Annikin Starkiller, diabolique chevalier Sith.

Une bande annonce est déjà en ligne.

Star Wars: Episode VII, qui devrait être réalisé par J.J. Abrams, sortira en salles en 2015.

Ray Harryhausen (1920-2013) : Jason, les Titans, Sinbad et Joe sont orphelins

Posté par vincy, le 8 mai 2013

Ray Harryhausen

Né le 29 juin 1920 à Los Angeles, Ray Harryhausen est mort mardi 7 mai à Londres, où il résidait depuis 53 ans. A 92 ans, ce magicien du cinéma, de cette époque où les ordinateurs ne faisaient pas revivre les dinosaures et autres créatures mythologiques, laisse une trace indélébile dans l'histoire du 7e art. A 29 ans, son travail vaut à son employeur un Oscar des meilleurs effets spéciaux (Monsieur Joe, d'Ernest B. Schoedsack). On lui doit des créations visuelles époustouflantes comme la bataille des squelettes de Jason et les Argonautes.

Des singes aux dinosaures et autres créatures fantastiques

C'est en voyant King Kong en 1933, qu'Harryhausen comprend sa destinée. Le singe animé comme une marionnette par Willis O'Brien le fascine. Le même O'Brien l'encouragera à faire de la sculpture. Et dès les années 40, il se lancera dans l'animation image par image, au côtés de George Pal. C'est évidemment grâce à un singe qu'il va connaître la gloire et son premier Oscar (partagé). Le producteur de Monsieur Joe, Merian C. Cooper fait appel à O'Brien qui confie le travail sur le gorille à Harryhausen. Il se lance alors dans d'autres genres : les dinosaures. Sans lui peu des films de séries B des années 50 auraient pu exister (Le Monstre vient de la mer, Les Soucoupes volantes attaquent, À des millions de kilomètres de la Terre,...). A l'époque, les Américains sont friands d'histoires sensationnelles, d'effets visuels jamais vus, d'expériences fantastiques. Avec leurs budgets modestes, les films sont vite rentables et Harryhausen se perfectionne, jusqu'à inventer sa propre technologie, la "Dynamation" : des éléments animés sont insérés dans des prises de vues réelles en filmant les figurines tout en masquant une partie du cadre ; on ajoute ensuite un premier plan.

Ray Harryhausen le choc des titansAprès le fiasco du Septième Voyage de Sindbad, il s'exile en Grande-Bretagne : il contribue au monde imaginaire des Voyages de Gulliver et surtout recréé l'Antiquité dans Jason et les Argonautes (qu'il considère comme son meilleur film) et la préhistoire (revisitée) dans Un million d'années avant J.-C.. Deux films cultes qui traverseront les décennies. Après quelques autres aventures de Sinbad, alors que les spectateurs préfèrent désormais les films catastrophes, il développe un vieux rêve : il devra attendre cependant 1981 pour produire l'oeuvre de sa vie, Le Choc des Titans (de Desmond Davis), avec Laurence Olivier, Maggie Smith, Ursula Andress... De la méduse au monstre Kraken, le film imprime des séquences uniques dans la rétine des (nombreux) spectateurs (qui en ont toujours la nostalgie). Le remake, avec ses effets numériques ne parviendra pas à sa cheville, artistiquement. Pourtant Harryhausen regrettera de ne pas pouvoir travailler seul sur ce titanesque projet, devant partager les efforts avec d'autres "animateurs". Il a 61 ans et ce sera son dernier film, ne réussissant jamais à monter le financement de la suite du film.

Les ordinateurs vont accélérer sa mise à la retraite. Consultant honorifique sur Jurassic Park, il comprend que le monde informatique va mettre fin à ses merveilleuses inventions.

Aardman, Burton, Cameron, Pixar, Lucas, Jackson...

Cependant, des studios Aardman à Tim Burton, en passant par la pub et les clips vidéos, nombreux sont ceux qui utilisent encore son concept d'animation image par image. Burton, immense admirateur d'Harryhausen, produira L'Étrange Noël de Monsieur Jack avec cette technique. Dans Les Noces funèbres, le cinéaste invente une marque de piano : Harryhausen. De Pixar (le nom du restaurant dans Monstres & Cie où Bob invite Celia s'appelle aussi Harryhausen) à James Cameron, tous ont un jour ou l'autre rendu hommage à cet artisan génial. Une référence. Harryhausen ne cachait pourtant pas sa méfiance à l'égard d'un numérique qu'il trouvait sans âme. George Lucas n'a pas manqué de réagir à ce décès : "Ray nous a tous grandement inspirés dans l'industrie. L'art de ses premiers films, avec lesquels la plupart d'entre nous ont grandi, nous a tellement inspirés. Sans Ray Harryhausen, il n'y aurait probablement pas eu de Star Wars". Peter Jackson a confessé que sa saga du Seigneur des anneaux était son "film Ray Harryhausen", car "il n'aurait jamais été fait, pas par moi en tout cas" sans son apport.

Il a reçu un Oscar d'honneur amplement mérité en 1992. "Je suis si heureux que tous ces jeunes fans me disent que mes films ont changé leurs vies" avouait-il, toujours amer d'avoir été snobé de son "vivant" par Hollywood malgré la reconnaissance des plus grands cinéastes. "C'est un grand compliment. Cela signifie que j'ai fais davantage que des films divertissants. J'ai toucher la vie des gens, et j'espère qu'elle a changé positivement."

Grand ami de Ray Bradbury, marié depuis 50 ans à la petite-fille du Docteur Livingston, il a fait donation de ses maquettes et travaux au Bradford Museum of Media.

Star Wars : le retour de la princesse Leia, Luke Skywalker et Han Solo, et de nouveaux films

Posté par vincy, le 24 mars 2013

Mark Hamill Luke Skywalker Carrie Fisher Princess Leia Harrison Ford Han Solo Star WarsDisney a bien l'intention de rentabiliser son investissement de 4 milliards de $ : en rachetant Lucasfilm, le studio est décidé à transformer Star Wars en poule aux oeufs d'or.

Le 7e épisode de la saga est toujours prévu pour l'été 2015, malgré des retards avoués dans le développement du film. Le studio compte bien est le leader annuel avec, en plus, la sortie de The Avengers 2, Ant-Man et du 5e Pirates des Caraïbes.

Le retour de la princesse Leia, Luke Skywalker et Han Solo

Le 7e épisode sera réalisé par J.J. Abrams (lire notre actualité), qui a déjà relancé la franchise Star Trek. Les deux épisodes suivants sortiront en 2018 et 2021 a priori. George Lucas a annoncé récemment à Bloomberg Businessweek qu'il avait négocié (avant le rachat par Disney) avec Harrison Ford, Mark Hamill et Carrie Fisher pour qu'ils reviennent dans l'aventure. 30 ans plus tard, est-ce bien raisonnable? Mais Lucas a été trop précis : "nous étions à peu près en phase finale de négociation avant le rachat par Disney". Se rendant compte qu'il en avait trop dit, il a cependant ajouté : "Je ne vous dirai pas si les négociations ont abouti." Pourtant, Carrie Fisher, alias princesse Leia, avait un peu anticipé la déclaration de Lucas en clamant qu'elle reprendrait son rôle dans l'épisode 7. Ces couacs de communication ne font pas l'affaire de Disney qui souhaitait réserver la surprise aux fans. Du coup tout s'est emballé. Hamill a confirmé et même le discret Ford a confessé cette semaine que les pourparlers étaient bien avancés : "Je pense que c’est presque vrai. Je suis impatient d’y être. Ce n’est pas encore signé mais je pense que ça va arriver. C'est en train de se faire." On ne sait pas si ce seront des caméos, des seconds-rôles ou des personnages centraux...

Des spin-off écrits par le scénariste historique de la saga

Disney ne s'arrêtera pas là. Une nouvelle trilogie ne lui suffit pas. Le studio a demandé à Lawrence Kasdan et Simon Kinberg de travailler sur des spin-off, des films qui n'interagiront pas directement avec la trilogie Star Wars à venir, mais utiliseront la bible de la saga et certains personnages. Kasdan a été le scénariste de L'Empire contre-attaque et du Retour du Jedi tandis que Kinberg a écrit Sherlock Holmes et le futur X-Men. Ils consulteront Abrams pour scénariser ces films "indépendants".

Ce qui se traduira évidemment par davantage de produits dérivés pour les Disneystores et de nouvelles attractions pour les parcs Disney...

Disney rachète Lucasfilms et annonce un nouveau Star Wars pour 2015

Posté par vincy, le 30 octobre 2012

C'est un mythe qui est repris par un autre mythe. The Walt Disney Co. rachète la société de George Lucas, Lucasfilms, pour un montant de 4,05 milliards de $. Aussitôt, un nouvel épisode de Star Wars a été annoncé. Star Wars VII sera programmé en 2015 et les suivants sortiront au rythme d'un film tous les deux ou trois ans.

C'est une lourde perte pour la 20th Century Fox, le studio qui distribuait la saga. Après Marvel et Pixar, Disney étend son empire ... et s'empare même d'Indiana Jones.

41 ans après sa création, Lucas possédait toujours l'intégralité des parts de sa société. Dans un communiqué, le réalisateur et producteur de Star Wars explique qu'il est maintenant temps de passer le relais à une autre génération de cinéastes. "J'ai toujours cru que Star Wars pouvait vivre sans moi et je pense qu'il est important que cette transition se fasse de mon vivant." George Lucas devient de facto actionnaire du groupe Disney, en empochant 40 millions d'actions, en plus d'un confortable matelas de cash.

L'univers Star Wars sera ainsi décliné en films, séries télévisées, contenus multimédias, attractions pour les parcs Disney (ce qui est déjà le cas à Anaheim, Orlando, Paris et Tokyo), spectacle vivants et produits dérivés.

Mais Disney met aussi la main sur des brevets en reprenant Industrial Light Magic, LucasArts et Skywalker Sound.

La filiale sera dirigée par la productrice Kathleen Kennedy

Après Coppola, c’est au tour de George Lucas de vouloir quitter Hollywood

Posté par vincy, le 19 janvier 2012

Coup de blues ou décision mûrie? George Lucas a annoncé au New York Times qu'il abandonnait Hollywood. Le déclic? La sortie du film Red Tails

Pour Lucas, l'amertume est d'autant plus épaisse qu'il s'agit de son premier scénario écrit depuis Radioland Murders en 1994, si l'on excepte la nouvelle trilogie de Star Wars et le 4e Indiana Jones.

Red Tails sort ainsi sans l'appui d'Hollywood : Lucas en tire les conséquences : "Je prend ma retraite, je m'éloigne du business, de ma compagnie [Lucas films], de tous ces trucs-là."

Grosse fatigue. Déjà aux temps de Star Wars, il avait du se battre pour imposer son épopée spatiale contre Hollywood. Cette prise de risque lui avait permit de bien négocier ses droits et de devenir milliardaire assez rapidement.

Tout comme Coppola qui rêvait de créer son studio et réalise désormais des films indépendants en Roumanie ou en Argentine, Lucas confie qu'il veut revenir au film d'auteur, genre qui fit sa gloire à ses débuts (American Graffiti, THX 1138, et ses nombreux courts-métrages). Le réalisateur-producteur-scénariste-entrepreneur est aussi lassé de Star Wars, ou plus exactement de ses fans, qui s'estiment tout autant propriétaire de la saga que son propre auteur. Le fait que Lucas ait signé une deuxième trilogie décevante, qu'il ait osé retoucher la première, a cassé le lien entre le créateur et son public. Finis les blockbusters? "Pourquoi en ferais-je encore, alors que tout le monde vous réprimande en permanence et peste contre le terrible personnage que vous êtes?" Ça ne l'empêche pas d'avoir planifié la sortie 3D de chacun des épisodes à compter de cette année...

En voulant revenir à un cinéma plus modeste, lui qui a tant vanté le "branding" et le "spectacle-opéra", Lucas laisse la place à Cameron, Jackson, Spielberg et consorts, qui parviennent à rester indépendants tout en étant intégrer à Hollywood, même si chacun d'entre eux connait de grosses difficultés parfois à convaincre les décideurs de financer leurs fresques coûteuses.

Red Tails est réalisé par Anthony Hemingway ("The Wire", "True Blood", "Fringe"). C'est l'histoire (vraie) d'outsiders, des pilotes de chasse afro-américains, premier escadron aérien noir, qui luttent contre l'Allemagne nazie, alias l'Empire du mal, pendant la seconde guerre mondiale. Le titre du film provient des "queues rouges" qui distinguaient leurs avions de chasse. Le marketing vante des effets spéciaux incroyables. Le savoir-faire d'ILM n'est plus à prouver mais la bande annonce ne montre pas grand chose de neuf en la matière. Un prequel et une suite sont tout de même prévu en cas de succès;. De quoi retarder les adieux de Lucas.

Son associé et ami le producteur Rick McCallum a commenté a nouvelle en lui dressant des lauriers : « Il aura rempli sa tâche comme homme et comme cinéaste ».

Steve Jobs (1955-2011) : iDeath

Posté par vincy, le 6 octobre 2011

Steve Jobs, cofondateur d'Apple, est mort à l'âge de 56 ans mercredi soir. Il avait simplifié l'ordinateur individuel pour le rendre accessible à tous. Jusqu'en 1985, 9 ans après la création de la marque à la pomme, il quittait Apple (démis de ses fonctions) pour y revenir en 1997 quand la firme était au sixième sous-sol des ventes. Là il a imposé un nouveau modèle (des produits attrayants avec un design novateur, se différenciant ainsi de l'esthétique froide de l'informatique) puis réorienté la société pour en faire non seulement un producteur d'outils de communication nomades mais aussi un diffuseur de produits culturels, et notamment de films téléchargeables.

Après son premier départ d'Apple, Steve Jobs, sollicité par deux ingénieurs de Lucasfilm, rachète pour 10 millions de $ The Graphics Group, filiale cédée par George Lucas. Jobs créé les Studios Pixar, et détient la majorité des parts. A l'époque, Jobs ne rêve pas d'Hollywood. Il espère juste que les ingénieurs développent des logiciels défiant l'infographie.

John Lasseter, malin, en profite pour l'obliger à produire des courts métrages animés qui servent de vitrine aux technologies développées. Les films d'animation ébahissent les festivals. Mais la structure de développement informatique est un gouffre financier. Le prestige ne suffit pas. Même si, en 1988, Tin Toy remporte l'Oscar... Steve Jobs comprend qu'il se trompe de "business". L'informatique n'est pas l'avenir, mais les contenus en sont un. Il accepte d'investir dans un long métrage, Toy Story, négocie un contrat de distribution et de coproduction avec Walt Disney. Sorti en 1995, le film est un carton mondial.

Pixar se vendra à Disney en 2006 pour 7,4 milliards de $. Entre temps, les longs métrages ont triomphé au box office, récolté des Oscars, volé la vedette aux films d'animation classiques de Disney, en déclin. Walt Disney acquiert un savoir-faire. Steve Jobs devient ainsi le premier actionnaire individuel du groupe Disney (environ 7% du capital). On imagine le pactole. Il entre aussi au conseil d'administration d'un des plus grands studios du monde.

Pendant ce temps Apple, qu'il redirige depuis 1997, se mue en vedette montante de Wall Street : iPods, iPhones, nouveaux MacBooks, iPads, et surtout iTunes et autres boutiques en ligne. La convergence supports-contenus est désormais intégrée dans la stratégie de la société. Quand l'iPad sort, il se publicise avec une image de Là-haut. La boucle est bouclée. Tout son parcours devient cohérent.

Ses vieux complices John Lasseter, directeur artistique de Disney, et Ed Catmull, président de Disney Feature Animation, lui ont rendu hommage : "Il a vu le potentiel de Pixar bien avant le reste d'entre nous et au-delà de ce que quiconque aurait pu imaginer. Steve a parié sur nous et a profondément cru en notre rêve un peu fou de créer des dessins animés par ordinateur. La seule chose qu'il nous disait toujours était simplement : "Faites ça bien.""

L’instant Court : La guerre des étoiles, réalisé par George Lucas

Posté par kristofy, le 23 septembre 2011

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Signatune de DJ Mehdi réalisé par Romain Gavras, voici l’instant Court n° 46.

En ce moment l’ombre du chevalier noir s’étend sur les rayonnages vidéo : le coffret Blu-Ray de l’intégrale Star Wars est sorti avec 9 disques qui regroupent les 6 films de la saga et environ 30 heures de contenu avec divers documentaires. Ce succès (inter)planétaire que représentent la plus célèbre trilogie et sa prélogie est à redécouvrir avec une meilleure définition pour les images et les sons. Le producteur George Lucas en a profité pour (encore une fois) modifier certains plans de ses films avec l’ajout de détails, ce qui pour certains fans contribue à dénaturer l’œuvre originelle…

Quoi qu'il en soit, c’est l’occasion d’un voyage dans le passé, lorsque le film que l’on désigne maintenant par le titre Star Wars, épisode 4 : Un nouvel espoir s’apprêtait à sortir en France avec l’appellation La guerre des étoiles. On était en 1977. A l’époque, le film venait de connaître un succès surprise phénoménal aux Etats-Unis, alors que le studio qui craignait un échec avait d’abord sorti le film sur une combinaison réduite de 37 salles…

Voila donc une bande-annonce qui date de 1976 pour promouvoir le film Star Wars réalisé par George Lucas. C’est un document d’époque qui a maintenant valeur d’archive. Une nostalgie pour des images qui n’ont plus le même charme avec le numérique du Blu-ray. Et bientôt l’ensemble des épisodes Star Wars vont encore être transformés avec des versions en 3D…



Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Star Wars.

25 nouveaux classiques entrent à la Bibliothèque du Congrès Américain

Posté par vincy, le 29 décembre 2010

À peine disparus, de nombreux talents cinématographiques ont le droit au Panthéon. Irvin Kershner, Leslie Nielsen, Blake Edwards voient leur talent récompensé de manière posthume. La Bibliothèque du Congrès a intégré 25 nouveaux films du patrimoines, tous formats confondus, dans son Registre National, sorte d'Archives prestigieuses permettant de conserver les oeuvres les plus précieuses. Il faut dire que la 90% productions d'avant les années 20 ont disparu, et 50% des productions des années 20 à 50 sont perdues.

Cette année, les années 70 sont particulièrement bien représentées, tout comme les grands succès populaires.

- Le Lys de Brooklyn (1945), premier film d'Elia Kazan, conte de fée sentimental adapté d'un roman de Betty Smith. Un Oscar.

- Y-a-t-il un pilote dans l'avion? (1980), de Jim Abrahams, Jerry et David Zucker, avec Leslie Nielsen, Peter Graves et Lloyd Bridges. Et une histoire de gladiateur.

- Les Hommes du Président (1976), d'Alan J. Pakula, adapté des Mémoires des reporters qui ont découvert le scandale du Watergate, avec Dustin Hoffman et Robert Redford. Quatre Oscars.

- Le serment de Rio Jim (1914), de Reginald Baker. Premier film du cowboy William S. Hart.

- Cry of Jazz (1959), d'Edward Bland. Moyen métrage documentaire en noir et blanc sur les faubourgs afro-américains de Chicago.

- Electronic Labyrinth: THX 1138 4EB (1967), soit le court métrage universitaire de George Lucas, qui en fit un long produit par Coppola, THX 1138.

- Star Wars V : L'Empire contre-attaque, d'Irvin Kershner. Un triomphe mondial, deux Oscars et les vrais débuts d'une saga (et de son culte).

- L'Exorciste (1973), de William Friedkin. La quintessence du film d'horreur. Outre l'énorme succès, il a reçu 10 nominations aux Oscars (deux statuettes, dont le scénario!). Un record pour le genre.

- The Front Page (1931, de Lewis Milestone. Trois nominations aux Oscars pour cette comédie qui fut l'une de celles à installer les fondements du scénario à l'américaine. Pas moins de sept remakes ont été tournées (petits et grands écrans).

- Grey Gardens (1976), documentaire façon cinéma vérité d'Albert et David Maysles. Projeté à Cannes, il fut transposé en comédie musicale à Broadway, en pièce de théâtre, et en téléfilm pour HBO.

- I Am Joaquin (1969). Court métrage de Luis Valdez adapté d'un poème de Rodolfo "Corky" Gonzales, appartenant à al culture populaire des Chicanos d'Amérique.

- Une riche affaire (1934). Troisième comédie avec W.C. Fields à entrer dans la patrimoine américain. celui-ci fuit une source d'inspiration pour les Blues Brothers.

- Let There Be Light (1946), documentaire sur 75 soldats et leurs traumas, de John Huston produit pour le gouvernement américain.

- Solitude (1928). L'un des rares films américains du savant et cinéaste hongrois Paul Fejos. Ce film est considéré comme son chef d'oeuvre et est resté l'un de ses plus grands succès.

- Au crépuscule de la vie (1937). Drame de Leo McCarey sur un vieux couple ruiné par la dépression économique.

- Malcolm X (1992), biopic de Spike Lee sur l'activiste le plus controversé des années 50 et 60, avec Denzel Washington dans le rôle titre.

John McCabe (1971), soit un western de Robert Altman avec Warren Beatty et Julie Christie et trois chansons de Leonard Cohen.

- Newark Athlete (1891). Film expérimental qui fut l'un des premiers réalisés dans les laboratoires d'Edison.

- Our Lady of the Sphere (1969). Court métrage animé (et expérimental) de Lawrence Jordan, utilisant des fonds colorés et des collages en mouvements.

- La Panthère rose (1964). Premier film de la franchise. Énorme succès pour cette comédie de gags loufoques mise en scène par Blake Edwards. Première collaboration avec le génial Peter Sellers en Inspecteur Clouseau. Et première apparition de la fameuse panthère en dessin animé dans les génériques de début et de fin. Doit-on mentionner la musique de Mancini?

- Preservation of the Sign Language (1913) est un film étonnant de deux minutes, en langage des signes, et défendant les droits des malentendants.

- La Fièvre du samedi soir (1977), disco-movie de John Badham.  Le pantalon patte d'éph et moule burnes de John Travolta (nommé à l'Oscar quand même), la musique qui fait bouger le popotin, les chansons hurlées par des castrats. Le public s'est rué. Une suite a été tournée. Et une soixante de films lui ont fait référence depuis.

- Study of a River (1996). Court métrage sur le fleuve Hudson à travers les saisons.

- Tarantella (1940), de Mary Ellen Bute. Cinq minutes colorées et avant-gardistes qui mélangent une animation abstraite avec de la musique contemporaine. Pionnier dans le genre.

THX 1138 de George Lucas (reprise) : Retour vers le futur

Posté par Claire Fayau, le 20 décembre 2010

Synopsis :  Au XXVe siècle, dans une cité souterraine qui ressemble à une termitière humaine où chacun s’identifie par un code de 3 lettres et 4 chiffres, THX 1138 est un technicien tout à fait ordinaire travaillant sur une chaîne d’assemblage de policiers-robots. Un jour, il commet pourtant un acte irréparable : lui et sa compagne LUH 3147 font l’amour dans une société qui l’interdit formellement. Pour THX 1138, c’est désormais la prison qui l’attend…

Notre avis : Premier long-métrage de George Lucas en 1971, reprise d'un court métrage de fin d'études à l'Université de Californie du Sud, produit par Francis Ford Coppola (il s'agit de la première création d'American Zoetrope), THX 1138 (son numéro de téléphone de l'époque à San Francisco) fut un échec relatif  à sa sortie (800 000 $ de budget, 2,5 millions de $ de recettes), et il fallut attendre plus de 30 ans avant que George Lucas ne puisse montrer sa vision définitive (2002). Une vision sans concession, avec  une musique  spectrale et monocorde  (de Lalo Schifrin, s'il vous plait). Un vrai thriller d'anticipation social  prend sa source ou a fait écho, dans le désordre chronologique et stylistique, à Brazil, 1984, Métropolis, Tron (la poursuite automobile), La Planète des singes ou 2001 l’odyssée de l’espace... Sans compter les influences littéraires comme Le Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley.

Dans le monde de Lucas, ex-étudiant en anthropologie, tout est aseptisé, les humains ont le crâne rasé, les drogues sont obligatoires, le sexe est interdit, et tout est codifié. A cette époque , aux Etats-Unis,  il y a le courant du Flower Power, avec les hippies aux cheveux longs qui prônent la liberté sexuelle... Le film de Lucas est un plaidoyer pour la liberté, une rébellion contre le totalitarisme. Un message qui ne peut laisser indifférent et qui s'avère aujourd'hui cruellement d'actualité.

Le film est cependant bien plus difficile d'accès que les autres oeuvres de Lucas. Ce n'est pas spécialement un film divertissant, mais intéressant. L'aspect déprimant, qui est souligné par le mouvement de la Passion de Saint Mathieu de Bach (musique réutilisée par Scorsese, déjà adorée par Godard), a tellement déplu à la Warner qu'elle a coupé une partie du film et réduit les dépenses marketing. Ceci explique cela.

La version définitive comporte des scènes modifiées, des dialogues changés et trois minutes supplémentaires.

Le succès critique a cependant facilité la vie du jeune Lucas, qui enchaînera avec le culte American Graffiti, de loin son meilleur film.