Quentin Tarantino, Prix Lumière 2013 : « le Cinéma est ma religion, la France mon Vatican! »

Posté par Morgane, le 19 octobre 2013
Quentin Tarantino entouré de Tavernier, Keitel, Thurman et Laurent

Quentin Tarantino entouré de Tavernier, Keitel, Thurman et Laurent

Festival Lumière, 18 octobre, 19h30, la salle de l'Amphithéâtre du Centre des Congrès de Lyon est comble. Les nombreuses personnalités du 7e Art arrivent peu à peu, de Jerry Schatzberg à Fatih Akin en passant par Michael Cimino, Alain Cavalier, Elia Suleiman, Françoise Fabian, Claude Brasseur, Tahar Rahim, Emmanuelle Devos, Clovis Cornillac et bien d'autres encore. Sont aussi présents dans la salle Gérard Collomb (maire de Lyon), Jean-Jack Queyranne (président du Grand Lyon) et Aurélie Filippetti (ministre de la Culture). Juste après la cérémonie, le réalisateur sera fait commandeur des Arts et Lettres par la ministre.

Les lumières s'éteignent et l'on revient en images sur l'édition 2013, qui n'est pourtant pas encore finie… L'hommage à Quentin Tarantino peut désormais commencer et c'est à Tim Roth que revient le privilège de prendre la parole en premier. Il commence par un "Fucking Lyon!" qui vient du coeur. "Si je devais partager ma vie en deux parties, il y aurait une partie anglaise imprégnée par Alan Clarke et une partie américaine imprégnée par Quentin. Quand je suis allé en Amérique, je voulais trouver du boulot et j'ai eu un appart avec une table, une chaise, une télé et très peu de scripts. Parmi ceux-ci il y avait celui de Reservoir Dogs. Je l'ai lu et j'ai dit, je dois faire ce film!" Tim Roth et Quentin Tarantino se sont donc rencontrés, ont bu ensemble, ont parlé du film et voilà comment la grande aventure à commencer, comment il a rencontré sa femme et comment il a décidé de rester en Amérique. "Quentin, I love you".

C'est ensuite au tour de Mélanie Laurent, sa résistante française d'Inglorious Basterds, de venir saluer Tarantino dans cette capitale historique de la Résistance qu'est Lyon. À la place d'un discours elle a choisi la musique. Elle chante, accompagnée d'une guitare et d'un piano, le fameux Bang, Bang de Kill Bill sur un tempo lent et langoureux.

Lawrence Bender et Harvey Weinstein, producteurs légendaires de "QT", entrent en scène. Lawrence Bender déclare : "Comme pour Tim (Roth), Quentin Tarantino a changé ma vie! Sans lui je n'aurais jamais eu cette aventure dans le cinéma." Avec d'autres mots, Harvey Weinstein affirme que "travailler avec Quentin Tarantino, c'est partir à l'aventure, pour un long voyage. (…) Et ce qu'il y a de formidable dans le cinéma de Tarantino c'est qu'on a le sentiment que le meilleur est toujours à venir."

Avant qu'Harvey Keitel prenne le micro, est projeté un petit film We love movies d'un poème écrit et lu par Michael Madsen. Puis Mr. White monte sur scène et entame, les larmes aux yeux, par : "Deux personnes sont chères à mon coeur, Bertrand Tavernier et bien sûr Quentin Tarantino… J'étais allé voir L'horloger de Saint Paul et j'ai dit que c'était exactement le genre de réalisateur (en l'occurrence Bertrand Tavernier) avec qui j'avais envie de travailler. Puis un jour, je lis une interview de Bertrand Tavernier dans laquelle il disait qu'il voulait travailler avec un acteur américain, comme Harvey Keitel par exemple. Et du coup on a fait La mort en direct avec la transcendante Romy Schneider." Concours de larmes, Bertrand Tavernier, président de l'Institut Lumière au passage, s'y met aussi… Celui qui dit qu'une remise de prix telle que celle-ci ne peut être émouvante se trompe fortement. Harvey Keitel revient ensuite sur sa rencontre avec Quentin Tarantino, la lecture du script de Reservoir Dogs qui l'a complètement bouleversé. "Quand on lit un scénario de Quentin c'est comme lire un grand roman, regarder un tableau extraordinaire, c'est quelque chose qui nous change, nous transforme de l'intérieur. And I love you Quentin."

Avant d'appeler Uma Thurman à son tour, chaque spectateur reçoit un bout d'une pellicule du film Jackie Brown en hommage à l'amour que porte Tarantino au 35mm. Puis la muse de Tarantino descend et entame en français par un "Bonsoir mesdames et messieurs." Émue d'être là, elle remercie tout d'abord ses amis qui ont rendu les superbes hommages précédents et continue : "En arrivant ici j'ai parlé avec Thierry Frémaux. Je voulais savoir ce que représentait exactement le Prix Lumière. Il m'a dit que c'était le Prix Nobel du cinéma (sic). Tout d'un coup j'ai alors compris pourquoi j'avais fait 10 000 km pour rendre hommage à Quentin Tarantino qui est un ami très cher. Ton cinéma est une explosion, ton travail de la dynamite. J'aime l'extravagance de ton expression, de tes rêves, des tes cauchemars et nous avons les mêmes aspirations pour la liberté, pour le courage, contre l'oppression et plus encore pour l'amour et la passion. I love you."

Enfin Bertrand Tavernier est là, fidèle au poste pour l'éloge final d'un cinéaste cinéphile à un autre cinéaste cinéphile. Il parle de l'amour amoureux du cinéma qu'a Tarantino et le remercie d'avoir électrisé cette semaine festivalière (Tarantino était en effet présent à de nombreuses séances, dialoguant avec le public, toujours heureux de partager, d'échanger). Un grand merci à ce "cinéphile qui fait exploser les clans et les chapelles." Il le remercie également pour l'amour du cinéma qu'il retrouve dans ses films et s'attarde tout particulièrement sur Django Unchained, ce film "incroyablement courageux dans un pays où l'esclavage reste le péché mortel de l'Amérique." Petit retour sur la scène du Ku Klux Klan. Il y a eu de nombreux films dans lequel le KKK apparaît mais il aura fallu attendre Quentin Tarantino pour avoir "cette scène aussi jubilatoire et métaphorique où ces types à capuche ne voient plus rien!". "Pour tout cela, je voulais te dire merci Quentin" conclut-il.

Prix Lumière pour Quentin TarantinoLes lumières s'éteignent à nouveau pour un retour en images sur l'oeuvre de Quentin Tarantino, de Reservoir Dogs à Django en passant par Pulp Fiction, Jackie Brown, Kill Bill, Boulevard de la mort et Inglorious Basterds.

Une veritable standing ovation s'en suit. Quentin Tarantino, presque sans voix : "Je n'ai pas beaucoup de mots pour dire ce que je ressens et c'est sans doute la première fois que ça m'arrive." Voir le grand Tarantino pleurer cela produit son petit effet… Il remercie ceux qui sont sur scène qu'il considère comme sa propre famille. Remercie également la salle, Lyon, la France puis lance "le Cinéma est ma religion, la France mon Vatican" avant d'ajouter en riant que ça peut être pris comme une insulte mais que c'est le premier exemple qui lui est venu à l'esprit! Remercie le Festival Lumière, Bertrand Tavernier, "son frère d'une autre mère", la ville où le cinéma a été inventé. "Je ne sais pas ce que serait ma vie si le père et la mère des frères Lumière ne s'étaient pas rencontrés. Heureusement, ils se sont rencontrés, le cinéma a été inventé et ils m'ont donné quelque chose à faire!" Il accepte ce prix pour tous les cinéphiles pour qui le cinéma représente plus qu'eux-mêmes et le prend comme un encouragement à faire encore mieux… Puis l'ancien Président du jury du Festival de Cannes revient, "j'ai oublié un truc, VIVE LE CINÉMA !!!!" (en français dans te texte, ndla). Son cri de guerre désormais légendaire.

Ce fut donc une très belle soirée pour ce cinquième prix Lumière. Le festival continue encore ce week-end pour se finir en beauté à la Halle Tony Garnier avec la projection du cultisssime Pulp Fiction. Et ensuite? on n'aura plus qu'à attendre avec impatience la 6e édition et l'annonce de son nouveau Prix Lumière tout en découvrant et redécouvrant tout l'art du Cinéma... Le pari de Thierry Frémaux est réussi : Hollywood s'intéresse désormais à cette manifestation si particulière et Lyon s'est inscrit dans le calendrier des événements où il faut être.

Lumière 2013, Jour 2 : Quentin Tarantino fait son show avec High School Confidential!

Posté par Morgane, le 17 octobre 2013

Quentin Tarantino et Thierry Frémaux © Morgane Postaire

Institut Lumière, mercredi 19h30, la salle est comble pour cette troisième soirée du Festival Lumière. La projection de High School Confidential! (Jeunesse droguée en français) dans le cadre de "a personal journey through cinema by Quentin Tarantino" ne va pas tarder. Mais avant, petite surprise... Quentin Tarantino est là en personne pour venir présenter ce film. C'est d'ailleurs sa bobine personnelle qui va être utilisée pour la projection! Véritable showman, il arrive en très grande forme et nous explique d'emblée que ce film est un de ceux qui l'a beaucoup marqué et influencé. Il a vu High School Confidential! un samedi soir à Los Angeles alors qu'il avait 12 ans et c'est avec ce film qu'il a réalisé qu'il fallait porter une grande attention aux dialogues (un grand merci du coup car on est rarement déçu par les dialogues des films de Tarantino).

high school confidentialLe film de Jack Arnold est sorti en 1958. "Aussi fou et bizarre que ce film peut être il s'inspire d'une histoire vraie!" nous raconte-t-il. Il confie aussi que c'est ce film qui lui a inspiré les longs monologues dans ses films...

On y voit John Barrymore soliloquer longuement sur la conquête de l'Amérique par Christophe Colomb, présentée comme s'il s'agissait d'une véritable histoire de drogue. On y retrouve aussi Russ Tamblyn (Tony Baker, le héros) qui est un des personnages les plus désagréables et les plus antisociaux du cinéma.

On peut aussi y voir Mamie Van Doren qui, nous dit-il hilare, être "une version bon marché de Jayne Mansfield qui elle-même est une version bon marché de Marylin Monroe". Il y a aussi Jackie Coogan dans le rôle de M.A. qui, 37 ans plus tôt tenait celui du gamin dans Le Kid de Chaplin. Charles Chaplin Jr (le fils de) est également dans le film. And last but not least, le film s'ouvre avec une superbe scène avec le pianiste qui jouait debout, Jerry Lee Lewis "himself".

Sur ce, presqu'en hurlant, Tarantino s'écrie "and now, it's time to get Lyon rocking with High School Confidential!". Paroles suivies immédiatement par les notes de musique endiablées de Jerry Lee Lewis. Quel plaisir d'entendre le rire de Quentin Tarantino lors des dialogues assez percutants de ce film osé pour l'époque!

Le film vaut vraiment le détour. Dialogues hauts en couleur pour cette oeuvre  noir et blanc sur la jeunesse droguée d'un lycée de Los Angeles. Mary Jane, courses de voitures, caïds du lycée, tout y est. La fin elle-même surprend mais je n'en dirai pas plus... Un film certainement quelque peu oublié aujourd'hui mais qui vaut la peine d'être découvert.

Lumière 2013, Jour 1 : Jacques Demy, Jean Seberg et Jean-Paul Belmondo « again »

Posté par Morgane, le 16 octobre 2013

dominique sanda une chambre en ville

En cette première journée de festival, je passe de Jacques Demy et son film chanté à Jean-Paul Belmondo et son Itinéraire d'un enfant gâté en faisant une pause par la case Jean Seberg avec le documentaire que lui a consacré Anne Andreu, spécialiste ès grandes dames du cinéma.

La journée commence donc sous le ciel gris de Nantes aux côtés des métallos grévistes, en 1955. Dans Une chambre en ville , film de 1982, Jacques Demy dépeint admirablement la rencontre entre ces ouvriers en grève et la petite bourgeoisie nantaise qui se croisent tout d'abord par la petite fenêtre sociale (François loge chez la "baronne" Madame de Langlois incarnée par la sublime Danielle Darrieux) puis par la grande porte de l'amour sous les traits d'un véritable coup de foudre entre François (Richard Berry) et Edith (Dominique Sanda). Jacques Demy rend hommage à l'amour, à la lutte, à la classe prolétarienne à travers ce film unique par sa forme, entièrement chanté, à mi-chemin entre le cinéma et l'opéra populaire. Le film est actuellement en salles dans toute la France.

Pour le présenter, Dominique Sanda, Mathieu Demy, Richard Berry et Jean-François Stévenin étaient présents. Mathieu Demy, fils du réalisateur, nous parle de la restauration des films de son père à laquelle il a activement participé. La restauration d'Une chambre en ville a été rendue possible grâce aux soins de Ciné-Tamaris. Pour Mathieu Demy, il s'agit de l'un des plus beaux de son père.
Dominique Sanda, quant à elle, remercie l'action du Festival Lumière et termine par cette phrase : "J'étais la muse de Jacques Demy sur ce film et j'en suis très fière". Elle présentera quelques heures plus tard le film qui l'a révélée, Une femme douce de Robert Bresson. C'est au tour de Richard Berry et de Jean-François Stévenin de prendre le micro et, tour à tour, de nous raconter diverses anecdotes du tournage. Richard Berry commence par nous parler de ses polos. En effet, pour ce film, Jacques Demy voulait absolument qu'il porte des polos de couleurs très vives mais Rosalie Varda, la costumière, n'en trouvait aucun dans le commerce. Elle a donc dû les tricoter elle-même. Il est ravi par ailleurs de la restauration qui fait ressortir toutes ces belles couleurs. Jean-François Stévenin revient sur la scène de l'affrontement entre les CRS et les grévistes. Les figurants qui jouaient les CRS prenaient leur rôle tellement à coeur qu'il en est ressorti avec six points de suture. Et en effet, dans le film, dans les scènes qui ont été tournées après celle-ci, on aperçoit ces quelques points de suture sur son front! Richard Berry revient également sur la difficulté d'être complètement synchrone car, toutes les chansons étant enregistrées en amont, les acteurs intervenaient en playback.

Dernière  anecdote, très bien reçu par la critique, le film, sortant en même temps que l'As des as avec Belmondo, fut un échec commercial. Les critiques se sont alors cotisés pour offrir une page dans Le Monde regroupant toutes les bonnes critiques du film. Toujours est-il qu'aujourd'hui la salle était comble et le succès au rendez-vous.

anne andreuÀ l'Institut Lumière, là où le cinéma a vu le jour, partons découvrir Éternelle Jean Seberg, documentaire consacré à l'actrice d'À bout de souffle et réalisé par Anne Andreu (photo). En 50 minutes, la réalisatrice retrace la vie mouvementée de cette actrice engagée sans tomber dans le voyeurisme. Tout en justesse et en retenue, le film évoque les débuts de la très jeune Jean (tout juste 18 ans) aux côtés d'Otto Preminger, qui ne sera pas très tendre avec elle. Révélée ensuite aux côtés de Jean-Paul Belmondo face à la caméra de Jean-Luc Godard dans À bout de souffle, sa vie tourne de plateaux en plateaux, de mariages (celui avec Romain Gary dont naîtra Diego Gary) en amants (dont Clint Eastwood entre autres), d'engagement politique très fort auprès du mouvement des Blacks Panthers pour finalement sombrer dans la tourmente, pousser dans ses retranchements par le FBI qui souhaitait la "neutraliser". Elle se donne la mort le 30 août 1979 alors que sa vie croise le chemin de la folie de son personnage Lilith qu'elle avait incarnée en 1964.

Plus personne pour crier sur les Champs-Elysées "International Herald Tribune", qui d'ailleurs vient de changer de nom cette semaine. Double peine.

Enfin, mes pas me guident à la projection d'Itinéraire d'un enfant gâté. Sans doute l'un des meilleurs films de Claude Lelouch, hanté par cette ritournelle "qui me dira les mots d'amour qui font si bien du mal". Elle me trotte encore dans la tête. Lelouch suit Sam, Bébel magnifique (et césarisé pour ce rôle), durant près de 50 ans. Ses blessures, ses fêlures, sa force, ses amours, ses enfants puis tout à coup cette lassitude qui l'assomme, cette envie forte et profonde de tout plaquer pour un ailleurs. Lequel? Il ne sait pas et s'en fout, juste ce désir fou de repartir à zéro, de se reconstruire seul avec soi, puis avec d'autres qui deviennent peu à peu sa nouvelle famille. Claude Lelouch, présent pour l'occasion, revient sur cette idée de choix et de famille. "On a tous deux familles. Celle que nous donne la biologie et celle que l'on choisit". Sam Lion décide donc de quitter sa famille et va en quelque sorte en choisir une autre en la personne de Richard Anconina, superbe dans son rôle de jeune homme peu sûr de lui, un peu maladroit mais des rêves plein la tête. Claude Lelouch qui fait ses films selon ses humeurs dit-il, ajoute qu'il y a un vécu derrière l'histoire de ce film, lui qui à cette époque se considérait comme un véritable enfant gâté. Richard Anconina prend alors la parole et avoue que "c'est toujours très impressionnant de venir présenter un film 25 ans après sa sortie". Il ajoute que ce film est un de ceux qui vous suit toute votre vie...

Tout cela ensoleille une journée qui se termine sous la pluie, un temps qui donne envie de se réfugier dans les salles obscures... A demain.

La française Carlotta s’aventure aux Etats-Unis

Posté par vincy, le 15 octobre 2013

Mauvais sang Leos Carax Denis Lavant Juliette Binoche

La société de distribution française Carlotta, spécialisée dans les ressorties de films classiques, lancent une structure équivalente aux Etats-Unis, Carlotta Films Us.

Variety a révélé l'information cette nuit. La branche américaine effectuera sensiblement le même métier, se concentrant sur les ressorties en salles, et l'exploitation de films classiques dans les festivals, en DVD, Blu-Ray, VàD et télévision. L'annonce a été confirmée lors du Festival Lumière à Lyon, qui s'est ouvert hier.

Trois films des années 80 ouvriront le bal. Léos Carax avec les versions restaurées de Boy meets Girl et Mauvais Sang, ses deux premiers long métrages, sera à l'honneur, ainsi que le film de Charles Lane, Sidewalk Stories (qui est en salles en France depuis le 9 octobre). Sidewalk Stories sera projeté durant une semaine, celle du 8 novembre à New York tandis que Mauvais Sang sortira le 29 novembre et Boy Meets Girl début 2014. Pour le public américain, la présence au générique de Juliette Binoche, alors à ses débuts, devrait susciter de l'intérêt. Carlotta a acquis les droits de ces deux films au dernier festival de Cannes et a déjà vendu les ressorties pour plusieurs territoires.

Fondée il y a 15 ans, Carlotta a récemment distribué en salles des films de Yasujiro Ozu, Brian de Palma et Michelangelo Antonioni. Cette semaine, le distributeur ressort Médée de Pier Paolo Pasolini, avec Maria Callas, à l'occasion de l'exposition sur le cinéaste à la Cinémathèque française. Dans son programme, sont prévus prochainement Voyage au bout de l'enfer et Lettre d'une inconnue.

Festival Lumière 2013 : Quentin Tarantino rend hommage au « supercoolness » Jean-Paul Belmondo

Posté par Morgane, le 15 octobre 2013

Jean Paul Belmondo Festival Lumière 2013 © Morgane PostaireLe festival Lumière 2013 s'est ouvert lundi 14 octobre à Lyon et le coup d'envoi de cette cinquième édition s'est révélé riche en émotions et en surprises.

Le festival a décidé, pour cette première soirée, de rendre un bel hommage à Jean-Paul Belmondo, présent pour l'occasion. Cheveux blancs mais sourire toujours aussi grandiose, Belmondo reste Belmondo. Les années n'épargnent pas les plus grands bien sûr mais Bébel semble immuable et c'est sous un tonnerre d'applaudissements qu'il a fait son entrée à la Halle Tony Garnier. Beaucoup de personnalités du 7e Art étaient présentes pour lui rendre hommage : Jean-Pierre Marielle, Pierre Richard, Georges Lautner, Richard Anconina, Claudia Cardinale, Jean Rochefort, Daniel Auteuil, Clotilde Coureau, Claude Lelouch, Jerry Schatzberg, Jean-Michel Jarre etc. mais aussi Mister Tarantino himself qui a surpris tout le monde en venant dès l'ouverture du festival!

Tous sont montés sur la scène clamer haut et fort l'ouverture de cette nouvelle édition du festival Lumière. Puis, après un beau discours de Bertrand Tavernier se remémorant différents souvenirs avec Jean-Paul Belmondo, Quentin Tarantino a pris le micro pour lui déclarer sa flamme... Un bel hommage d'un monstre sacré hollywoodien à une légende du cinéma européen. Tarantino a parlé de ce jeune homme qui, dans une scène d'À bout de souffle, se place devant une affiche d'Humphrey Bogart en rêvant d'être Humphrey Bogart. Et Tarantino de dire que de nombreux jeunes gens ont dû par la suite se placer devant une affiche de Jean-Paul Belmondo en rêvant d'être Jean-Paul Belmondo. Admiratif devant cet homme qui a tout joué, qui faisait ses propres cascades ("avant Jackie Chan il y avait Jean-Paul Belmondo"), dont le nom est bien plus qu'un nom, Quentin Tarantino a fini son éloge par ces quelques mots, "Belmondo is supercoolness!", que Thierry Frémaux a traduit par "Belmondo c'est la coolerie!" Un très beau moment.

Puis la soirée s'est clôturée par le superbe Un singe en hiver d'Henri Verneuil. La rencontre sublime entre Jean-Paul Belmondo et Jean Gabin, cette ivresse qui les emporte et nous fait voyager avec eux jusqu'aux confins de la Chine en passant par l'Espagne des torréadors. Quel moment quand plusieurs milliers de personnes rient en même temps aux dialogues de Michel Audiard!

Si la soirée d'ouverture donne le ton de la semaine à venir, celle-ci promet d'être une vraie belle réussite...

Festival Lumière 2013 : Belmondo, Belle et Sébastien et Hitchcock déjà au programme

Posté par Morgane, le 7 septembre 2013

Belmondo Gabin Un singe en hiver

Le compte à rebours est lancé, le festival Lumière ouvrira ses portes dans un peu moins d'un mois et demi. Les infos tombent petit à petit pour garder un peu de suspens jusqu'au 14 octobre. On savait déjà que Quentin Tarantino, Mexico, Ingmar Bergman et Pierre Richard étaient au menu. Voici les derniers ajouts en date:

Les dés sont jetés en ce qui concerne la soirée d'ouverture du festival qui aura donc lieu le 14 octobre, également à la Halle Tony Garnier. Ce sera Un singe en hiver d'Henri Verneuil qui ouvrira les festivités de cette cinquième édition. Autant dire un voyage au pays de l'ivresse, entre corridas espagnoles et rêves hantés par l'Orient, où Gabin et Bébel rivalisent de génie pour nous offrir un feu d'artifice. Réalisé  en 1962 et tiré du roman éponyme d'Antoine Blondin, Un singe en hiver est un scenario signé de François Boyer avec des dialogues qui portent la marque distinctive de Michel Audiard.

La nouvelle copie restaurée par Roissy Films sera  projetée en avant-première mondiale et Jean-Paul Belmondo sera présent pour l'occasion. Ce dernier sera l'invité spécial du festival 2013. Seront projetés en son honneur : Pierrot le fou de Jean-Luc Godard, Le Doulos, à la demande de Quentin Tarantino, de Jean-Pierre Melville, Itinéraire d'un enfant gâté de Claude Lelouch, présent également pour l'occasion, et Les tribulations d'un chinois en Chine de Philippe de Broca dans une nouvelle copie restaurée par TF1 D.A.

Grand écart cinématographique : le mercredi 16 octobre, la Halle Tony Garnier se transformera en salle de cinéma géante pour les enfants! Ce sera l'occasion pour eux de découvrir en avant-première Belle et Sébastien de Nicolas Vanier. Amateur du Grand Nord qu'il parcourt depuis longtemps, Nicolas Vanier est de ces réalisateurs engagés qui associent leur travail cinématographique avec leur engagement personnel. Après Loup, Le dernier trappeur ou bien encore L'enfant des neiges, Nicolas Vanier revisite une série culte, créée par Cécile Aubry en 1965, et l'adapte en long métrage. Les spectateurs, petits et grands, pourront donc partir à l'aventure aux côtés de Belle et Sébastien avant une sortie nationale prévue le 18 décembre prochain. Bon timing pour en faire le film de Noël...

Quant à l'Auditorium de Lyon qui est en travaux, il rouvrira ses portes avec un ciné-concert ( toujours le mercredi 16 octobre) dans le cadre du festival Lumière. L'Orchestre National de Lyon, dirigé par Leonard Slatkin, accompagnera en musique Blackmail d'Alfred Hitchcock (1929), film muet, restauré par le BFI, sur une musique de Neil Brand et orchestrée par Timothy Brock.

Les spectateurs ne pourront en revanche pas profiter du festival pour aller visiter le musée Lumière. En effet, pour les 30 ans de l'Institut Lumière, celui-ci a fermé ses portes pour rénovation jusqu'à la fin du mois d'octobre. Mais que tout le monde se rassure, les séances, rencontres, hommages "and co" eux ne manqueront pas au rendez-vous.

Un marché du film classique au Festival Lumière 2013

Posté par vincy, le 24 juin 2013

Le 5e festival Lumière à Lyon (14-20 octobre), dont la programmation a été annoncée jeudi, inaugurera son 1er marché du film classique mondial (16-18 octobre). Il "regroupera des professionnels du monde entier dans le but de dynamiser et de faciliter les échanges autour du cinéma de répertoire." L'an dernier 650 professionnels étaient venus au Festival.

Ce marché dédié au cinéma de patrimoine s'accompagnera de colloques.

"Le cinéma classique constitue désormais une réalité économique et professionnelle dont les perspectives ont encore été accrues par le numérique", explique Thierry Frémaux. "Le festival Lumière n’a jamais été pensé comme un festival de cinémathèque, nous avons travaillé de concert avec les professionnels du répertoire depuis la première édition, il était donc logique de leur offrir un cadre adéquat aux échanges, aux discussions et aux rencontres. Il est important aussi qu’une telle initiative voie le jour en France où le cinéma classique trouve ses plus ardents défenseurs et diffuseurs" précise-t-il.

Festival Lumière 2013 : Tarantino, Mexico, Bergman et Pierre Richard au menu

Posté par Morgane, le 20 juin 2013

tarantino prix lumiere 2013

Aujourd'hui se tenait à Lyon, dans le Hangar du Premier Film de l'Institut Lumière, la présentation de la 5e édition du Festival Lumière (Grand Lyon Film Festival) qui aura lieu du 14 au 20 octobre. Thierry Frémaux a donc fait un grand nombre d'annonces pour aiguiser nos appétits en vue de la future orgie.

Il faut tout d'abord souligner que l'Institut Lumière fête cette année ses 30 ans! Pour célébrer cet anniversaire, le cinéma re-tournera la Sortie des usines Lumière, rue du Premier film. C'est aussi l'occasion pour l'Institut de restaurer les films Lumières en 4K.

Concernant le Festival en lui-même voici quelques annonces pêle-mêle qui mettent l'eau à la bouche.

Côté rétrospectives, l'une sera consacrée à Ingmar Bergman avec ses films en copies restaurées et l'autre, Noir & Blanc, à Henri Verneuil.

Le Festival est aussi un temps des hommages. L'édition 2013 ne coupera pas à la règle et rendra hommage à Christine Pascal, actrice, réalisatrice et scénariste lyonnaise, au producteur Daniel Toscan du Plantier, à Charles Vanel, réalisateur du dernier film français muet, Dans la nuit, et acteur dans plus de 170 films (!), à James B. Harris, en sa présence, réalisateur, acteur mais aussi producteur de trois films de Stanley Kubrick, L'ultime razzia, Les sentiers de la gloire et Lolita ainsi qu'à Pierre Richard qui sera également présent pour l'occasion. Un hommage lui sera également rendu à la Cinémathèque française.

Les Grandes Projections, qui avaient vues le jour en 2012, reviennent cette année avec Les Dix commandements (de Cecil B. DeMille), Fanny et Alexandre (d'Ingmar Bergman), Le dernier empereur (de Bernardo Bertolucci, en 3D) et Exodus (d'Otto Preminger).

Cette année, on pourra aussi découvrir un cycle "Mexico années 50", assister à un ciné-concert accompagné par l'Orchestre National de Lyon mais dont le film n'a pas encore dévoilé et voir ou revoir les hilarants films des Monty Python lors de la nuit qui leur sera consacrée à la Halle Tony Garnier. Dans son cadre consacré à l'histoire des femmes au cinéma, Germaine Dulac, réalisatrice française, sera mise en lumière. L'édition 2013 verra aussi la création du Premier Marché du film classique mondial.

Et, comme on dit, the las but ont least, la cerise sur le gâteau, Thierry Frémaux a révélé le nom de celui qui recevra cette année le Prix Lumière. Après Clint Eastwood, Milos Forman, Gérard Depardieu et Ken Loach, c'est au tour du culte Quentin Tarantino d'être à l'honneur de ce Festival! Ce qui ravira certainement un très grand nombre de festivaliers...