Makoto Shinkai (Your Name) dévoile son nouveau film

Posté par vincy, le 12 janvier 2019

On cherche toujours l'héritier d'Hayao Miyazaki. Avec son récent Miraï, ma petite sœur, Mamoru Hosoda fait partie des cinéastes devenus incontournables dans l'anime japonais. Mais il faut aussi compter sur Makoto Shinkai, dont Your Name (2016) avait explosé le box office japonais (235M$ de recettes) en plus de convaincre la critique et les fans d'animation.

Mamoru Hosoda avait eu les honneurs de la Quinzaine des réalisateurs en mai dernier avec Mirai. le film a réussi à être le 19e plus gros succès de l'année au Japon en 2018. Il est actuellement en salles en France et il approche des 100000 entrées depuis sa sortie durant les fêtes.

Makoto Shinkai aura-t-il le même privilège, voire une sélection officielle à Cannes cette année? C'est possible puisqu'il termine actuellement son nouveau film, Weathering With You, qui sortira au Japon le 19 juillet.

Le film suit un jeune homme, Hodaka, qui se lie d'amitié avec une fille capable de manipuler le climat. Provincial dans une région déclassée, ce jeune marin va à Tokyo pour se faire par embaucher par un magazine douteux, spécialisé dans les sciences occultes. Il pleut continuellement sur la capitale japonaise, comme si son avenir était condamné à ce temps plombant. Ce qui l'intrigue. Quand il rencontre Hina, brillante et vivante, qui assure savoir arrêter cette pluie et fait redécouvrir la lumière à la ville.

C'est "une histoire dans laquelle garçons et filles, renversés par le destin, "choisissent" leur mode de vie à l'ère de l'harmonie climatique. L'histoire de deux amours est peinte comme un message adressé au monde entier, belle et indolore" mentionne le réalisateur dans sa note d'intention.

Notre guide pour le 16e carrefour du cinéma d’animation

Posté par MpM, le 10 décembre 2018

Dans son éditorial en ouverture du programme du 16e Carrefour du cinéma d'animation qui commence ce mercredi 12 décembre, le directeur des programmes du forum des images Fabien Gaffez souligne à quel point ce festival fut précurseur pour sortir le cinéma d'animation "des ornières du "dessin animé" (comprendre : cette chose divertissante pour les enfants)".

Si quinze ans plus tard la situation reste contrastée (on entend encore, régulièrement, et de la part de gens par ailleurs tout à fait sensés, les pires clichés sur le cinéma d'animation), le Carrefour poursuit son sillon en offrant le bel écrin du Forum à toutes les formes de cinéma animé, longs et courts métrages, documentaires et fictions,  cinéma d'auteur et films pour jeune public. Pour vous aider à ne rien rater, Ecran Noir vous a concocté un guide des principaux événements de cette édition 2018.

* Seder masochism de Nina Paley :  le film incontournable

S'il ne devait y en avoir qu'un, ce serait évidemment ce film déjanté et hilarant, extrêmement brillant dans son propos, qui véhicule un discours politique fort à travers le rite du Seder (propre à la fête de Pessah dans la religion juive) qui consiste à "revivre" l'exode du peuple juif guidé hors d'Egypte par Moïse. La réalisatrice, qui se représente sous la forme d'une chèvre, converse avec son père (sous la forme de Dieu le père, avec barbe et moustache, et œil de la providence sur le front). Leur dialogue est extrait d'une conversation qu'ils ont eue en 2011, peu de temps avant sa mort, et qu'elle avait opportunément enregistrée. Interviennent également Moïse, Aaron et l'ange de la mort, ainsi que des prophètes réunis autour d'un banquet, et quantité d'autres symboles religieux et patriarcaux toujours utilisés à bon escient, c'est-à-dire de manière à produire le rire et la réflexion.

Pas encore convaincus ? Ajoutons à cela qu'il s'agit aussi d'une comédie musicale mêlant le chant folklorique américain "This land is your land" (sur des scènes joyeuses de gens qui s’entretuent en boucle), "The things we do for love" de 10CC qui accompagne, notamment, des scènes d'explosions et des vues des attentats contre le World Trade Center en 2001 et le fameux duo "Paroles, Paroles" d'Alain Delon et Dalida pour illustrer les rapports entre les religions et les femmes (avec Alain Delon en Dieu, et Dalida en Déesse).

* Les courts d'école : la jeune création prometteuse

Quoi de mieux que les courts métrages réalisés par les étudiants en animation pour se faire une idée de la richesse de la production contemporaine, et du véritable vivier de talents que recèlent les écoles françaises ? A travers quatre programmes, le festival propose ainsi un panorama de la jeune création, dont le poétique Baransu d'Alice Lahourcade qui raconte la rencontre entre deux yokais (esprits japonais) en utilisant les codes du théâtre kabuki, le touchant Hedgehog (de Vaibhav Keswani, Jeanne Laureau, Colombine Majou, Morgane Mattard, Kaisa Pirttinen, Jong-ha Yoon), qui met en scène un petit garçon se réfugiant dans son savoir encyclopédique sur les hérissons, ou encore l'amusant Thermostat 6 (de Maya Av-Ron, Mylène Cominotti, Marion Coudert, Sixtine Dano), dans lequel une petite fuite d'eau révèle la propension d'une famille à vivre en-dehors de toute réalité.

* Mirai ma petite soeur de Mamoru Hosada : la séance à voir en famille

Ce n'est pas si souvent qu'on peut aller au cinéma avec ses enfants sans s'endormir discrètement devant des programmes pas vraiment conçus pour des adultes. Avec Mirai ma petite sœur de Mamoru Hosada, grands et petits passent un beau moment de cinéma, portés par les minuscules mais attachants enjeux familiaux du récit et l'animation libre et pleine d'ampleur du réalisateur japonais.

* Les courts métrages français professionnels : les fondamentaux


On ne peut pas se proclamer amateur de cinéma d'animation si l'on ne s'intéresse pas un minimum au court métrage, qui est comme toujours le plus formidable des terrains d'expérimentation et d'audace. C'est dans le format court que l'on voit émerger des auteurs singuliers, exigeants, inspirés, qui bousculent nos certitudes et nos attentes pour tracer leur propre chemin. Outre les incontournables de l'année, comme Le tigre de Tasmanie de Vergine Keaton, La nuit des sacs plastiques de Gabriel Harel ou Je sors acheter des cigarettes d'Osman Cerfon, on découvrira au Carrefour Moutons, Loup et Tasse de thé… de Marion Lacourt et Riviera de Jonas Schloesing en work in progress !

* Focus sur le studio d'animation Miyu productions : les scoops potentiels

Pour tout connaître du beau travail réalisé par le studio Miyu depuis sa création en 2009, avec notamment des courts métrages comme Nothing happens de Michelle et Uri Kranot et Egg de Martina Scarpelli, mais aussi découvrir des images inédites de leurs projets en cours, parmi lesquels Saules aveugles, femme endormie de Pierre Földes dont nous vous parlions il y a quelques jours.

* L'extraordinaire voyage de Marona d'Anca Damian : le Work in progress pour les impatients


On vous a déjà parlé du nouveau film d'Anca Damian (Le voyage de M. CrulicLa montagne magique) qui s'annonce comme une fresque virtuose et intense racontant à la première personne l'histoire tragique de son héroïne, une petite chienne qui a connu plusieurs foyers. Cette fois, le Carrefour propose l'occasion exceptionnelle de découvrir en avant-première des images du film commentées par la réalisatrice elle-même. Histoire de patienter jusqu'à sa sortie courant 2019 (après une première mondiale dans un grand festival international ?).

* Masterclass Richard Williams : la rencontre culte

Cet animateur, réalisateur et producteur d’animation est célèbre pour avoir animé la panthère rose dans Quand la panthère rose s’emmêle (1976) et dirigé l’animation de Qui veut la peau de Roger Rabbit (1988), qui lui a valu deux Oscars. Pour les plus connaisseurs, son long métrage inachevé The Thief and the Cobbler: A moment in Time (présenté lors du Carrefour) est une oeuvre culte. Lors de sa masterclass, il évoquera en compagnie du spécialiste de l'animation Alexis Hunot les temps forts de sa carrière, extraits et exemples à l'appui.

* Focus sur l'oeuvre de Jonathan Hodgson : la rétrospective indispensable

Lors d'une séance en présence du réalisateur, le public pourra découvrir le travail de Jonathan Hodgson, fer de lance de l'animation britannique, dont l'oeuvre se nourrit de "graphisme et de collages au service d'une narration choc". Qu'il mélange animation et prise de vues réelles comme dans son film Camouflage (2001) ou adapte un texte de Charles Bukowski (The Man with the beautiful eyes, 1999), c'est un auteur en perpétuelle recherche qui tente de se renouveler en permanence. On pourra en avoir un aperçu au travers de la douzaine de films présentés (dont certaines commandes) ainsi que de son dernier court métrage Roughouse, également présenté en compétition.

* Funan de Denis Do : l'avant-première inratable


Couronné à Annecy, Funan est le récit sensible et pudique du quotidien sous le régime des khmers rouges. Un jeune couple de déportés, contraints aux durs travaux agricoles, se retrouve séparé de son fils, envoyé dans un camp pour enfants. N'étant jamais à charge, si ce n'est contre le système lui-même, le film montre à la fois les gestes cachés de solidarité (deux cadres aident fugacement le couple de protagonistes, les membres de la famille essayent de rester soudés) et l'impossibilité de cette solidarité dans un contexte où se joue, à chaque instant, la survie de chacun. Son écriture sobre et sa mise en scène ample et subtile évitent le misérabilisme comme le spectaculaire, pour un résultat visuellement et émotionnellement impressionnants.

A noter que plein d'autres avant-premières valent le déplacement, comme Another day of life de Raul de la Fuente et Damian Nenow (sortie le 23 janvier 2019), Tito et les oiseaux de Gabriel Bitar, Gustavo Steinberg et André Catoto Dias (24 avril 2019), Wardi de Mats Grorud (27 février 2019), Virus tropical de Santiago Caicedo de Roux (pas encore de date de sortie) ou encore Le Château de Cagliostro, le premier long métrage d'Hayao Miyazaki, pour la première fois sur les écrans français le 23 janvier 2019.

-----

16e Carrefour du cinéma d'animation
Du 12 au 16 décembre
Infos et programme sur le site du Forum des Images

Cannes 2018 : quelle place pour l’animation sur la Croisette ?

Posté par MpM, le 8 mai 2018

C’est souvent le parent pauvre du festival, et cette année n’y fait pas complètement exception. Certes il y a de l’animation sur la Croisette. Mais trop souvent, on a l’impression que la sélection des films d'animation répond à une concession faite au genre et à ses défenseurs plus qu'à un véritable choix de programmation.

N’incriminons pas la Semaine de la Critique, qui pour la 2e fois consécutive propose un long métrage d’animation en compétition : Chris the swiss d'Anja Kofmel (1 sur 7, c’est un bon ratio s’il faut penser en termes purement numériques). On se réjouit de cette nouvelle "tradition" instaurée par la Semaine, et qui est un exemple à suivre pour l'ensemble du festival. Incriminons encore moins la Quinzaine des réalisateurs qui a elle sélectionné deux longs métrages en compétition : Mirai de Mamoru Hosoda et Samouni Road, un documentaire de Stefano Savona en partie animé par Simone Massi.

En revanche, on a le droit d’être un poil déçu par la place réservée par l’officielle à Another day of life de Raúl de la Fuente et Damian Nenow, son seul long métrage d’animation : une simple séance spéciale. Difficile de ne pas y voir une manière de reléguer l’animation à un créneau pas trop voyant, sans grand enjeu, tout en neutralisant les éventuelles critiques sur l’absence d’animation. Ceci dit, on se réjouit sincèrement de la présence de ces quatre longs métrages sur la Croisette.

D'autant qu'il faut aussi souligner la belle place réservée à l’animation par les sections courts métrages, à savoir 8 films répartis entre la Semaine de la Critique, la Quinzaine des Réalisateurs, la compétition officielle de courts métrages et la Cinéfondation, la compétition des films d'école.

Enfin, plusieurs événements consacrés à l'animation se tiennent en parallèle du Festival. Au Marché du Film, les plus chanceux pourront par exemple découvrir certains des projets les plus attendus de l'année. Une "journée de l'animation" est également organisée, comme chaque année. Enfin, pour la troisième année consécutive,  l'opération "Annecy goes to Cannes" se tiendra le 11 mai, avec la présentation de cinq projets de longs métrages en work in progress.

Petit guide en 12 étapes pour voir la vie cannoise en version animée.

Another day of life de Raúl de la Fuente et Damian Nenow (Espagne / Pologne)

Long métrage d’animation parmi les plus attendus de l'année, A,other day of life est l’adaptation dans une forme hybride (animation, images d’archives, témoignages) du livre de Ryszard Kapuscinski, reporter de guerre pris dans la guerre civile en Angola. Lorsque commence le film, l’Angola vient de recouvrir son indépendance et deux factions se font face (MPLA et UNITA). Kapuscinski implore les autorités de le laisser rejoindre la ligne de front, et finira par être exaucé. On le suit dans ce périple périlleux et fou, tandis qu'en parallèle, des témoignages ou des images d'époque viennent compléter le récit, ou lui apporter un contrepoint. Une oeuvre historique et politique comme le festival en raffole, sur un conflit du XXe siècle souvent méconnu.

Chris the swiss d'Anja Kofmel (Suisse)

Tourné dans un somptueux noir et blanc ultra-contrasté, Chris the Swiss mêle film documentaire et images d'archives pour raconter l'histoire vraie de Chris, un reporter de guerre suisse retrouvé mort en Croatie en janvier 1992, après avoir rejoint une milice internationale d'extrême droite impliquée à la fois dans la guerre en Yougoslavie et dans des trafics de toutes sortes.

Anja Kofmel, qui est la cousine de Chris,  propose à travers le film une plongée brutale dans le contexte de cette guerre sanglante en même temps qu'une enquête intime et personnelle pour comprendre ce qui est, réellement, arrivé au jeune homme. Ainsi, elle se met en scène, ainsi que certains membres de sa famille, afin de dresser le portrait le plus juste de Chris. En parallèle, on suit le jeune homme en Yougoslavie, au contact de ceux qui l'entraîneront dans les rangs du "First International Platoon of Volunteers".

Mirai de Mamoru Hosoda (Japon)

Kun est un petit garçon à l’enfance heureuse jusqu'à l’arrivée de Miraï, sa petite sœur. Jaloux de ce bébé qui monopolise l’attention de ses parents, il se replie peu à peu sur lui-même, jusqu'au jour où il découvre un univers fantastique où se mêlent le passé et le présent. Le nouvel opus de Mamoru Hosoda, à qui l'on doit notamment Le garçon et la bête, Les enfants loups ou encore Summer wars, s'annonce comme une oeuvre familiale aux thèmes universels et aux graphismes chaleureux et doux. A retrouver également en compétition à Annecy.

Samouni Road de Stefano Savona (Italie)

Ce documentaire de Stefano Savona, en partie animé par Simone Massi, a été tourné dans la périphérie rurale de la ville de Gaza City. La route du titre tire son nom de la famille élargie Samouni, une communauté de paysans miraculeusement épargnée par soixante ans d’occupations et de guerres jusqu’en janvier 2009. Le film suit les survivants de la famille lors d'une fête qui est la première depuis la dernière guerre. Les séquences animées permettent de donner vie aux souvenirs des protagonistes qui tentent de se reconstruire.

III de Marta Pajek (Pologne)

D'abord, il faut savoir qu'il existe un II (Impossible figures and other stories II) mais pas (encore ?) de I. Le comité court de la sélection officielle a été bien avisée de sélectionner le nouveau film de cette réalisatrice surdouée qui propose des films métaphysiques épurés et minimalistes. Après avoir invité le spectateur à sonder les méandres de son propre labyrinthe intime, elle propose cette fois une drôle de plongée dans le tourbillon de la séduction et de l'amour véritablement charnel.

La chute de Boris Labbé (France)

Un seul court métrage d'animation à la Semaine, mais très attendu puisqu’il s’agit du nouveau film de Boris Labbé ! Après Orogenesis dont on vous a souvent parlé, le réalisateur revient avec une œuvre-somme qui lui a été inspirée par la lecture de Dante, et qui convoque à la fois l’histoire de l’art (de Jérôme Bosch à Henry Darger) et celle de l’Humanité. Hypnotique et hallucinatoire, porté par la musique envoûtante et complexe de Daniele Ghisi, le film s'annonce comme un prolongement du travail du réalisateur autour des motifs de la boucle, la prolifération, la multiplication, la contamination, la métamorphose...

Inanimate de Lucia Bulgheroni (Royaume-Uni)

Katrine a une vie normale, un travail normal, un petit-ami normal et un appartement normal dans une ville normale. C’est ce qu’elle pense en tout cas, jusqu’au jour où tout tombe en morceaux, au sens propre du terme. Un film de fin d'études en stop-motion, sur un sujet intime et sensible.

Inny de Marta Magnuska (Pologne)

En attendant l’arrivée d’un mystérieux nouveau venu, les gens essayent de deviner qui il est. L’image floue de l’étranger prend forme, de façon à rendre sa présence presque réelle. Mais l'excitation initiale de la foule tourne à l’angoisse. L'animation (minimaliste et glacée) est à la hauteur de la tension anxiogène que dégage peu à peu le récit, entre étude des foules galvanisées par le seul sentiment du collectif et dénonciation des préjugés les plus sombres.

Ce magnifique gâteau de Emma de Swaef et Marc Roels (Belgique)

Six ans après leur acclamé court métrage Oh Willy, Emma de Swaef et Marc Roels sont de retour avec un moyen métrage de 44 minutes qui fera nécessairement figure d'OVNI sur la Croisette. D'autant que ce film en stop-motion qui met en scène des figurines duveteuses et minimalistes parle avec cynisme et humour noir de la colonisation en Afrique. Vraisemblablement l'un des films-événements de l'année dans le monde de l'animation. Heureusement, pour ceux qui le rateraient à Cannes, il sera présenté en séance spéciale à Annecy.

La nuit des sacs plastiques de Gabriel Harel (France)

Agathe, bientôt 40 ans, va retrouver son ex, Marc-Antoine, avec la ferme intention de le séduire à nouveau, afin d'avoir un enfant avec lui. Mais dans l'ombre, les sacs plastiques attendent leur heure... Un film de genre, en animation 2D sur fond de prises de vues réelles, qui se moque à la fois de la notion de couple et du cinéma bis, tout en proposant une nouvelle genèse aussi loufoque qu'irrévérencieuse. Le tout par gabriel Harel, réalisateur de l'acclamé Yul et le serpent.

Sailor's delight de Louise Aubertin, Éloïse Girard, Marine Meneyrol, Jonas Ritter, Loucas Rongeart, Amandine Thomoux (France)

Une sirène essaye de séduire deux marins et se retrouve prise à son propre piège. Un film d'étudiants en 3D qui détourne les codes du genre pour une démonstration technique et visuelle classique mais prometteuse.

Le Sujet de Patrick Bouchard (Canada)

Un corps inanimé sur une table de dissection, une structure métallique, du sang. Patrick Bouchard découpe et sonde le moulage de son propre corps pour une introspection intime sidérante. Réalisé en volume et en pixilation, Le sujet est une expérience cinématographique intense et complexe qui emmènera chacun aux plus profond de lui-même.

Cannes 2017 – Télex du marché: Catherine Deneuve, Mamoru Hosoda, Mia Hansen-Love, Michael Moore et Jaoui-Bacri

Posté par vincy, le 19 mai 2017

- Auteure des récents documentaires La cour de Babel et Dernières nouvelles du cosmos, Julie Bertuccelli vient de commencer le tournage de son troisième film de fiction, produit par Les Films du Poisson et qui sera distribué par Pyramide. Le dernier vide-grenier de Claire Darling réunit une nouvelle fois Catherine Deneuve et sa fille Chiara Mastroianni, auxquelles s'ajoutent Alice Taglioni, Samir Guesmi, Laure Calamy, Olivier Rabourdin et Johan Leysen. Le scénario coécrit avec Sophie Fillières est l'adaptation du roman Le dernier vide-grenier de Faith Bass Darling (éditions J. Chambon) de Lynda Rutledge. L'histoire est celle d'une femme persuadée que c'est son dernier jour à vivre. Elle décide de vendre toutes ses antiquités dans son jardin, lui rappelant un à un toute sa vie passée.

- Mamoru Hosoda (Le garçon et la bête, Les Enfants loups Ame et Yuki, Summer Wars) a annoncé son nouveau projet au sein du Studio Chizu. Mirai (titre de travail) a été officialisé au marché du film de Cannes. Le film d'animation suivra un garçon âgé de quatre ans dont la vie va changer avec l'arrivée d'une petite sœur. Ce sera le début d'une aventure magique. Le jardin de sa maison se révèle en effet une passerelle permettant à Mirai de voyager vers le passé, où il rencontre ainsi sa mère, à l’époque où elle était petite fille, et son grand-père qui était alors un jeune adulte. Mais aussi sa sœurs quand elle aura grandit. Mirai, qui a peur que ses parents ne l'aiment plus, va alors comprendre son rôle de grand frère. Le réalisateur a écrit le scénario.

- Mia Hansen-Løve se lance dans un film entièrement en langue anglaise. Bergman Island rassemblera Greta Gerwig, John Turturro et Mia Wasikowska. La réalisatrice de L'avenir filmera ainsi un couple de cinéastes américains débarquant sur l’île de Farö, en Suède, où résidait le réalisateur Ingmar Bergman. Ils cherchent l'inspiration pour écrire, chacun de leur côté, leur nouveau film. Le film est produit par Charles Gillibert (CG Cinéma). Avant de le tourner dans un an, la réalisatrice filmera Maya, avec Roman Kolinka, Aarshi Banerjee et Cédric Kahn.

- Michael Moore revient au documentaire politique américain. Lui qui avait prévu la victoire de Donald Trump, a décidé de s'attaquer au nouveau Président des Etats-Unis, ou plutôt à sa nouvelle bête noire. Après Farhenheit 9/11 autour du 11 septembre, il a décidé de tourner Fahrenheit 11/9 (le 9 novembre étant la date où ont été proclamés les résultats de l'élection présidentielle). "Peu importe les révélations, il reste droit dans ses bottes. Les faits, la réalité, les méninges, rien ne l'atteint. Même quand il se fait mal lui-même, il se lève le lendemain et continue à tweeter. Tout ça termine dans ce film", a affirmé dans la presse américaine Michael Moore, au sujet de Trump. Les Weinstein reviennent dans la production, treize ans après la Palme d'or pour Farhenheit 9/11.

- Agnès Jaoui, membre du jury cannois, a dévoilé son prochain film, qu'elle a coécrit avec son complice Jean-Pierre Bacri une fois de plus. Place Publique, produit par SBS (Elle) et distribué par Le Pacte, se tournera cet été. Bacri incarnera un présentateur télé célèbre, qui retrouve ses vieux amis, dont son ex-femme, dans une soirée parisienne. Au cours de cette soirée, chacun constatera que le succès l'a changé. Alors que son ex-femme a conservé ses opinions politiques idéalistes, lui est devenu plus réaliste, voire cynique. Le film renoue avec l'esprit des deux pièces de théâtre adaptées au cinéma, Cuisine et dépendances et Un air de famille.

Enregistrer