Makoto Shinkai (Your Name) dévoile son nouveau film

Posté par vincy, le 12 janvier 2019

On cherche toujours l'héritier d'Hayao Miyazaki. Avec son récent Miraï, ma petite sœur, Mamoru Hosoda fait partie des cinéastes devenus incontournables dans l'anime japonais. Mais il faut aussi compter sur Makoto Shinkai, dont Your Name (2016) avait explosé le box office japonais (235M$ de recettes) en plus de convaincre la critique et les fans d'animation.

Mamoru Hosoda avait eu les honneurs de la Quinzaine des réalisateurs en mai dernier avec Mirai. le film a réussi à être le 19e plus gros succès de l'année au Japon en 2018. Il est actuellement en salles en France et il approche des 100000 entrées depuis sa sortie durant les fêtes.

Makoto Shinkai aura-t-il le même privilège, voire une sélection officielle à Cannes cette année? C'est possible puisqu'il termine actuellement son nouveau film, Weathering With You, qui sortira au Japon le 19 juillet.

Le film suit un jeune homme, Hodaka, qui se lie d'amitié avec une fille capable de manipuler le climat. Provincial dans une région déclassée, ce jeune marin va à Tokyo pour se faire par embaucher par un magazine douteux, spécialisé dans les sciences occultes. Il pleut continuellement sur la capitale japonaise, comme si son avenir était condamné à ce temps plombant. Ce qui l'intrigue. Quand il rencontre Hina, brillante et vivante, qui assure savoir arrêter cette pluie et fait redécouvrir la lumière à la ville.

C'est "une histoire dans laquelle garçons et filles, renversés par le destin, "choisissent" leur mode de vie à l'ère de l'harmonie climatique. L'histoire de deux amours est peinte comme un message adressé au monde entier, belle et indolore" mentionne le réalisateur dans sa note d'intention.

2017 dans le rétro: 7 leçons à retenir du box office

Posté par vincy, le 27 décembre 2017

La fréquentation est plutôt stable un peu partout dans le monde. Même si ce n'est pas une année portée par un record ou un phénomène, le cinéma continue d'être populaire, une sortie incontournable (pour les jeunes et les seniors essentiellement), et ce malgré le prix du billet qui augmente année après année et la concurrence d'autres loisirs visuels (du smartphone aux jeux vidéos).

Le cinéma d'animation, vecteur fédérateur

Le film d'animation reste le secteur fédérateur par excellence, attirant les enfants et donc les parents. Aux Etats-Unis, le genre s'essouffle un peu cette année, même si 5 films dépassent les 100 millions de dollars. Des deux côtés de l'atlantique en tout cas, Moi, Moche et méchant 3 domine. Ce film franco-américain est le seul à être dans le Top 10 nord-américain et est en position de leader annuel en France en étant d'ailleurs le seul film à avoir séduit plus de 5 millions de spectateurs. Il est aussi le seul film animé à avoir récolté plus d'un milliard de dollars de recettes dans le monde, cap franchi par trois autres films cette année. Même si l'année fut décevante pour Pixar, et même si certains films n'ont pas trouvé leur public à hauteur des attentes, le genre a de beaux jours devant lui puisqu'au niveau mondial 6 films dépassent les 300M$ (dont le japonais Your Name). En France, le cinéma d'animation local a souffert, ne s'imposant qu'avec Sahara (1,1 million d'entrées) et Le grand méchant renard (650000 entrées). Mais les productions américaines continuent de plaire: Baby Boss, Cars 3 et Coco ont franchit la barre des 2 millions de spectateurs.

Les super-héros, un peu moins musclés

Ils sont toujours là, année après année. 2017 n'a pas fait exception. Wonder Woman, Les Gardiens le Galaxie, Spider-Man, Thor, Logan, Justice League squattent la moitié des places du Top 12 américain. Les trois premiers ont même empoché plus de 300M$. Ils étaient 4 l'an dernier. Au niveau mondial, Spider-Man reste le plus populaire (880M$), devant les Gardiens de la Galaxie, Thor et Wonder Woman, tous au dessus des 800M$, tous dans les 10 meilleures recettes de l'année. Mais en 2016 Captain America avait ramassé 1,15 milliard de dollars! Plus nombreux mais moins rentables et un peu moins forts... En France, le genre est populaire mais n'atteint pas le phénomène remarqué ailleurs. Cette année, Les gardiens de la galaxie ont été les seuls à fédérer plus de 3 millions de spectateurs (mais en réalisant un score moindre que le champion de l'an dernier Deadpool). Thor, Spider-Man, Logan et Wonder Woman ont été bimillionnaires. En revanche Justice League a été un échec.

La comédie toujours rentable

C'est le genre qui cartonne partout dans chaque pays, à défaut de savoir s'exporter. Aux Etats-Unis, la seule comédie qui est parvenue à s'offrir un succès est Girls trip (115M$). Année après année, la comédie américaine ne trouve plus son public. Un ou deux films percent miraculeusement depuis 2014. Maintenant l'humour est partout (animation, super-héros, action et même dans Star Wars). Aucune comédie n'a su s'imposer mondialement. A l'inverse, en Europe, cela reste le genre dominant. En France, sur les 16 films millionnaires nationaux, 10 sont des comédies. A commencer par le premier film français de l'année, Raid Dingue (4,6 millions de spectateurs). Dany Boon confirme son statut de star du rire. Mais il est serré de près par le duo Philippe Lacheau/Tarek Boudali, tous deux derrière Alibi.com (3e film français) et Epouse-moi mon pote (5e film français). Les deux films sont surtout les plus rentables de l'année. Parmi les films rentables on retrouve d'autres comédies millionnaires: Il a déjà tes yeux, Le sens de la fête, L'ascension et C'est tout pour moi!. Le grand perdant de l'année, finalement, c'est Kev Adams, qui aligné les bides.

Le chauvinisme, valeur sûre

Le cinéma national reste prépondérant dans des pays comme la Chine, le Japon, la Corée du sud, la France ou les Etats-Unis. Aux USA, hormis les films bollywoodiens ou chinois pour les publics concernés, le seul film en langue étrangère à avoir récolté plus de un million de dollars est le dessin animé Your Name. Les Américains ne vont plus voir de films sous-titrés, et le cinéma étranger devient réservé à quelques villes. En France, temple de la cinéphilie, seulement 6% des entrées concernent un film qui n'est ni américain ni français. Là aussi on constate un désintérêt pour les cinémas d'ailleurs, même quand ils sont récompensés à Cannes ou aux Oscars. Mettons à part Paddington 2 et Big Foot Junior, deux films familiaux européens, le succès étranger le plus populaire de l'année, est un thriller égyptien: Le Caire Condientiel (380000 entrées).
Le spectateur français est chauvin. Quand il n'est pas attiré par les productions hollywoodiennes, il aime les films français: 5 dépassent les 2 millions de spectateurs. 16 sont millionnaires avec l'arrivée en dernière minute du Brio et de Santa & Cie. Les 36 autres sont américains.

Le drame du drame

C'est l'autre enseignement des tendances annuelles. le drame, qu'il soit mélo, spectaculaire ou de genre, fait moins recette. On peut toujours ajouter Logan, avec son aspect western crépusculaire, il n'en reste pas moins qu'hormis Dunkerque, d'un certaine manière Get Out et Split, et bien entendu Wonder, l'année ne fut pas drôle pour les drames. Ce sont aussi les quatre seuls films dramatiques, qui ont réussi à s'exporter. En France, le drame subit aussi un désintérêt. La La Land, Dunkerque et Lion ont trouvé leur public. Au revoir là-haut a limité la casse avec près de 2 millions de spectateurs. Les films familiaux (Un sac de billes, L'école buissonnière) ou Patients (qui ne manque pas d'humour) ont su se frayer un chemin vers le succès. Mais pour beaucoup d'autres, ce fut la déconvenue. Comme la comédie, ça se joue de plus en plus à pile ou face et la rentabilité est aléatoire.

Le film d'auteur en danger

Trop de films? Certes, mais pour être sur de limiter le risque, les distributeurs sont obligés de multiplier les sorties. Près de 20 distributeurs ont ainsi placé leurs espoirs sur plus de dix films chacun cette année. Aujourd'hui le film d'auteur est un succès entre 150000 et 50000 entrées, quand avant on s'enthousiasmait dès que l'un d'eux passait le million et que la norme était entre 500000 et 1 million. Cette année, mis à part La La Land, Dunkerque et Au revoir là-haut bénéficiant de gros budgets (y compris marketing), le film d'auteur est rare au box office. Le film d'art et essai est quasiment inexistant. Pas étonnant alors que le champion annuel soit 120 battements par minute (815000 entrées), loin devant Ôtez-moi d'un doute (680000) et Moonlight (565000). Petit paysan suit avec 515000 entrées. Et ça s'arrête là. Il y a urgence à revoir la manière dont ces films sont promus, y compris à la télévision.

La concentration des pouvoirs

Enfin, c'est une année où tout se fusionne, se concentre, se grossit. Pathé et Gaumont vont devenir un seul réseau. CGR avale Cap' Ciné. La Disney absorbe la Fox. Sans compter les studios qui se piquent leurs décideurs et leurs talents. Les nouveaux ennemis sont pour les circuits comme pour les studios Facebook, Google, Apple, Netflix, Amazon... On réalise bien que cette concentration en amont se déverse aussi en aval. 2017, encore plus que les années précédentes, c'est une histoire de parts de marché. Les films événements (Star Wars, La belle et la bête, Ça, The Fate of the Furious...) focalisent l'attention jusque dans les médias les plus réputés pour leur diversité et leur indépendance. Le public se rue en masse dès les premiers jours pour voir ses films, tuant de facto tous les autres. Aux Etats-Unis, 23 films ont récolté plus de 40 millions de $ (20 en 2016) durant leurs trois premiers jours, parfois en s'octroyant jusqu'à 85% des recettes totales du week end. En France 23 films ont attiré plus de 700000 spectateurs dans les salles en cinq jours, s'accaparant en moyenne 30 à 40% des tickets vendus durant cette période. Cela tue la diversité, et par conséquent la carrière des films fragiles. Il est là aussi urgent que l'on régule l'offre pour ne pas finir avec une distorsion de concurrence fatale.

J.J. Abrams veut adapter le film d’animation japonais Your name

Posté par vincy, le 29 septembre 2017

Paramount Pictures et la société de prod de J.J. Abrams Bad Robot ont acquis les droits pour adapter le film animé japonais Your Name. Dans la veine de Ghost in the Shell, et dans l'attente d'un Akira qui se laisse désirer, le film serait une version en prises de vues réelles du film-phénomène de Makoto Shinkai.

Your Name a rapporté 355M$ dans le monde, dont 5M$ sur le territoire nord-américain. Il est le 4e film le plus vu au Japon, après Le voyage de Chihiro, Titanic et La Reine des neiges. C'est aussi le film japonais le plus vu en Chine. En France, le film a attiré 250000 spectateurs.

Le scénario de cette version américaine sera écrite par Eric Heisserer, nommé à l'Oscar en février pour Premier contact. Aucune date de production n'a encore été mentionné.Enregistrer

2016: Un cinéma d’animation riche et varié en 14 films

Posté par cynthia, le 3 janvier 2017

L'année 2016 se termine et à l'aube de 2017, il est l'heure du bilan. Mais alors que vous vous faites la liste des personnes avec qui vous n'auriez pas dû coucher, des soirées où vous n'auriez pas dû aller, les séances de sport que vous n'auriez pas dû manquer etc...nous vous proposons avec douceur et pertinence une sélection (sans ordre particulier) de films d'animation qu'il ne fallait pas manquer en 2016 mais que vous pourrez toujours rattraper en 2017 (en dvd, vàd, etc). Hommes seuls, femmes aventureuses, alliances de la carpe et du lapin: les grandes tendances sont montrent que le cinéma d'animation n'est plus une affaire de princesses patientes et de princes charmants.

Ma vie de Courgette de Claude Barras

En tête, le film le plus top. Un film d'animation qui débute par un meurtre non prémédité et qui se poursuit dans un orphelinat pourrait faire peur. Nous préparons les mouchoirs tout en s'attendant à être choqué et pourtant...

Dans Ma vie de Courgette nous passons de rire aux larmes en quelques minutes tout en restant envahi par ce sentiment enfantin offert avec amour par l'animation. Lorsque le film se termine nous avons du mal à quitter le siège tant le film nous a fait traversé toutes les émotions possibles. Si nous rigolons en entendant la description d'un acte sexuel par les enfants ("et puis le zizi explose") Ma vie de Courgette fait autant rire que réfléchir en abhorrant des sujets épineux tels que le viol, la drogue et bien évidemment l'abandon. Le film de Claude Barras est une œuvre qui ne laisse pas de marbre. Tout le monde est séduit... petits et grands. Son palmarès est déjà impressionnant depuis sa présentation à la Quinzaine des réalisateurs.

Zootopie de Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush

Lorsqu'un Disney sort au cinéma c'est un événement, surtout depuis que l'industrie de Mickey a mis les clichés à la poubelle. Avec Zootopie il n'y a pas de princesses ou d'amour mais de l'amitié, un message d'acceptation et un personnage homosexuel, certes pas flagrant mais tout de même! Ce buddy-movie animalier procure un véritable plaisir avec ses prouesses techniques et son scénario original de polar style L'arme fatale. Nous saluons la scène du centre de naturistes mais aussi la morale de l'histoire qui rappelle la peur constante face à la différence dont notre société souffre un peu plus chaque jour. Le film a terminé leader de l'année (même si au final, il se fera dépasser par le Disney de Noël).

Sausage Party de Conrad Vernon et Greg Tiernan

Non ce n'est pas pour les enfants: inutile de faire un procès pour ça non plus. Mais Sausage Party est un délire entre adultes pour les adultes. Même si la fin laisse de marbre, le film se déroule de manière divertissante et drôle (le papier toilette est sans conteste le meilleur personnage du film). Nous rigolons, nous ouvrons les yeux comme des soucoupes puis nous rigolons encore, car Sausage Party ressemble aux soirées entre potes: nous nous éclatons mais plus nous buvons de l'alcool, plus la soirée part en cacahuètes. Du coup restez sobre puis bourrez-vous pour LA scène (plus que) fantasque de Sausage Party.

La tortue rouge de Michael Dudok de Wit

Rescapé d'un naufrage, un homme se retrouve seul sur une île tropicale et tente de survivre. Épié par les crabes, l'homme apprivoise l'endroit et se met à construire un radeau en vain à cause d'une force sous-marine qui s'en prend à son embarcation. L'homme découvre bientôt que l'animal qui a détruit son moyen de fuite est une tortue rouge. Entre Robinson Crusoé et Le vieil homme et la mer d'Ernest Hemingway, La tortue Rouge (fable sans dialogue) plonge le spectateur dans un songe marin qui s'enivre de la beauté des éléments avec un scénario qui ne manque pas de poésie et de la magie des studios Ghibli. Après avoir séduit les spectateurs cannois (Un certain regard), l'oeuvre de Michael Dudok de Witt n'attend plus que d'être découverte.

La jeune fille sans mains de Sébastien Laudenbach

Conte angoissant des Frères Grimm, La jeune fille sans mains est illustré à la perfection par son dessinateur/réalisateur. Telle une estampe japonaise qui prend vie sous nos yeux, ce film pénètre chaque parcelle de votre corps avec fougue et frappera les esprits les plus innocents. Ajoutons à cela une profondeur psychanalytique et une noirceur propre aux contes tel Peau d'âne qui donnent à ce film une dimension particulière et qui en fait une œuvre singulière. Sans morale gnangnan La jeune fille sans les mains est un cadeau à faire aux petits et aux grands.

Louise en hiver de Jean-François Laguionie

Tout comme avec La tortue rouge, nous suivons l'aventure d'une rescapée mais sur une plage moins exotique cette fois. Autre grosse différence, Louise est une petite vieille attachante qui représente la métaphore de la vieillesse et de l'abandon par les jeunes. "Ah, maintenant je comprends pourquoi tout le monde me fuit...les gens pensent que je suis contagieuse?!" dit-elle devant un miroir abandonné sur la plage. Durant toute cette fresque, Louise va survivre à la vie mais surtout à elle-même, offrant ainsi un hymne existentiel et un hommage au temps qui passe: un portrait de la solitude et une douce claque visuelle qui donne des palpitations au cœur et à l'âme.

Kubo et l'armure magique de Travis Knight

Véritable pépite de l'animation, Kubo et l'armure magique est poétique, fantastique, émouvant. Dans cette histoire aux sonorités japonaises.,Kubo, jeune garçon vif et généreux voit son quotidien doux et tranquille bouleversé lorsqu'il invoque malencontreusement un esprit de son passé. Produisant un chaos extraordinaire, Kubo va devoir survivre face à des forces qui le dépassent. Produit en stop-motion, Kubo et l'armure magique ne laisse guère de doutes: c'est un des meilleurs films américains dans le genre, entre subtilité et pur ludisme.

Comme des bêtes de Chris Renaud et Yarrow Cheney

Comme des bêtes, notre plaisir coupable de l'animation 2016, est un véritable produit du divertissement qui fait agiter autant votre âme d'enfant que votre cœur de cinéphile. Plongeant littéralement dans le quotidien de nos petits poilus, nous suivons avec amour les aventures de ces bêtes drôles et intelligentes. Avec les fêtes entre poilus, les délires de la gamelle et des "va chercher baballe"Comme des bêtes n'est pas seulement un film d'animation pour enfants (d'ailleurs est-il vraiment pour les enfants?), il est aussi une dédicace à nos amis à quatre pattes, à écailles et à carapace. Grand plaisir à voir ce film pour le personnage Pompom incarné avec brio par Kevin Hart (à mourir de rire). Et avant l'arrivée de Tous en scène, la preuve qu'Illumination n'est pas qu'une success-story de "minions".

Vaiana, la légende du bout du monde de John Musker et Ron Clements et Le Monde de Dory d'Andrew Stanton et Angus MacLane

Vaiana, le dernier Disney est un véritable cadeau de Noël pour les enfants et les grands. Fable écologiste et ode à l'audace, il n'y a pas de prince ici (à l'instar de Rebelle) ni d'histoire d'amour mais son récit ne manque pas de piquant ou de chansons ("How Far I'll Go" – "Le bleu lumière" ou le nouveau "Libéré, Délivré"). Vaiana emporte avec douceur les spectateurs tel un raz-de-marée. Ce sera le film le plus vu sorti en 2016 en France. Aux Etats-Unis, la médaille d'or est revenue à un autre Disney (côté Pixar), un autre film "océanique" sans prince charmant (quoique ce poulpe à sept tentacules, on en parle?). La suite du Monde de Nemo, Le Monde de Dory remplit son contrat: drôle, enlevé, coloré. Vaiana et Dory, deux héroïnes pas comme les autres, audacieuses et assumant leurs failles, sont des aventurières des temps modernes prêtes à traverser le Pacifique pour préserver leur culture/liberté et pour sauver leur foyer. Mention à Dory qui assume toutes les formes de familles, recomposées comme adoptées.

Les Trolls de Mike Mitchell et Walt Dohrn

Bien que l'histoire n'ait rien de captivant ou d'innovant (les héros quittent leur monde d'arcs-en-ciel et de cupcakes pour une opération sauvetage) les personnages sont terriblement attachants. Visant clairement les plus jeunes spectateurs, Trolls s’offre une bande-son (nommée aux Golden Globes) explosive et une vision plus simple (et plus droguée) du déroulement du cerveau que le Vice-Versa de Pixar. Le succès du film sauve DreamWorks de son déclin, notamment face à Illumination qui, avec Tous en scène, réussit bien mieux l'animation-musical.

Your Name de Makoto Shinkai

Fresque romantique et surnaturelle, Your name est l'ovni animé de 2016 qui hypnotise et attrape les cœurs jusqu'à l'explosion. Un garçon qui rêve de nature et une fille qui souhaite vivre dans une ville, échange de corps sans crier gare (un souhait inavoué qui se réalise sans doute). Métaphore du genre, fantasmagorie romanesque, distorsion du temps et phénomène fantastique, l'oeuvre de Makoto Shinkai est une fresque contemporaine, romanesque et romantique, intime et spectaculaire, où la vie de chacun est à la croisée du hasard et du déterminisme, de ses rêves et de sa volonté. Un doux songe animé. Et un triomphe au Japon qui cherche son nouveau Myiazaki.

Cigognes et compagnie de Nicholas Stoller et Doug Sweetland

Cigognes et compagnie fut la bonne surprise de 2016, injustement boudée. Conter une histoire sur l'arrivée des bébés dans les familles aurait pu être un énième animé un peu niais et pourtant la Warner Bros. signe un conte des temps modernes où la famille, une fois de plus, s'offre un visage recomposé (il suffit de voir la meute de loups). Papa, maman sont ensemble pour avoir des bébés: non ils peuvent prendre leur temps et il peut même avoir deux papas (prends ça la manif pour tous). Véritable comédie animalière qui ne laisse pas de marbre (la séquence des pingouins est un must), ces cigognes savent séduire et faire rire.

Tout en haut du monde de Rémi Chayé

Voyage glacial et inquiétant, Tout en haut du monde, est un récit plus dur qu'on aurait pu imaginer allant parfois dans la noirceur, parfaitement illustrée par un dessin épuré à l'extrême et sans contours. De plus, tout comme La jeune fille sans mains, le film conte une histoire de femme courage, une héroïne épique et aventureuse (coucou Vaiana) qui séduit par sa prestance et sa liberté.

Il ne reste plus qu'à vous, cinéphiles, à rattraper votre retard et à attendre impatiemment l'arrivée du cru 2017.

Les Critiques de Los Angeles plébiscitent Moonlight, Mademoiselle, Isabelle Huppert, Adam Driver et Your Name

Posté par vincy, le 4 décembre 2016

Isabelle Huppert continue sa razzia de prix aux Etats-Unis. Après les Gotham Awards et les critiques de New York, l'actrice française a séduit l'Association des critiques de Los Angeles pour ses rôles dans Elle et L'avenir.

Sacré meilleur film, Moonlight repart une fois de plus avec plusieurs prix dont réalisateur, second-rôle masculin et image. La La Land a seulement gagné le prix de la meilleure musique mais, frôlant la razzia en étant finaliste dans cinq catégories, dont meilleur film. Moonlight a remporté ce dimanche le prix du meilleur film étranger aux British Independent Film Awards, après avoir récolté plusieurs prix dans quelques festivals et le prix du meilleur film aux Gotham Awards.

Plus singulier que les confrères de New York, le palmarès de la LAFC a réservé quelques surprises: le prix du scénario à The Lobster (primé à Cannes en 2015) et le prix du meilleur film d'animation a récompensé le savoir-faire japonais avec Your name (et une place de finaliste pour le franco-néerlando-japonais La tortue rouge. Autre prix inattendu, celui d'Adam Driver en chauffeur de bus poète dans le film de Jim Jarmusch, Paterson, qui reçoit le prix du meilleur acteur. Le somptueux Mademoiselle créé aussi la surprise avec deux prix: meilleur film en langue étrangère et meilleurs décors. Au total, les films présentés à Cannes ont reçu 7 citations en incluant les finalistes.

Le palmarès complet:
- Meilleur film: Moonlight ; finaliste : La La Land
- Meilleur réalisateur: Barry Jenkins (Moonlight) ; finaliste: Damien Chazelle (La La Land)
- Meilleure actrice: Isabelle Huppert (Elle, L'avenir) ; finaliste: Rebecca Hall (Christine)
- Meilleur acteur: Adam Driver (Paterson) ; finaliste: Casey Affleck (Manchester by the Sea)

- Meilleur film en langue étrangère: Mademoiselle ; finaliste : Toni Erdmann
- Meilleur film d'animation: Your name ; finaliste: La tortue rouge
- Meilleur documentaire: I am not your negro : finaliste: O.J. made in America

- Meilleur second-rôle féminin: Lily Gladstone (Certain Women) ; finaliste : Michelle Williams (Manchester by the Sea)
- Meilleur second-rôle masculin: Mahershala Ali (Moonlight) ; finaliste: Issey Ogata (Silence)
- Prix de la nouvelle génération: Trey Edward Shults et Krisha Fairchild (Krisha°

- Meilleur scénario: Efthymis Filippou et Yorgos Lanthimos (The Lobster) ; finaliste : Kenneth Lonergan (Manchester by the Sea)
- Meilleur montage: Bret Granato, Maya Mumma, Ben Sozanski (O.J. made in America) ; finaliste : Tom Cross (La La Land)
- Meilleurs décors: Ryu Seong-hee (Mademoiselle) ; finaliste: David Wasco (La La land)
- Meilleure musique: Justin Hurwitz, Benj Pasek, Justin Paul (La La Land) ; finaliste : Mica Levi (Jackie)
- Meilleure photo: James Laxton (Moonlight) ; finaliste: Linus Sandgren (La La Land)

- Prix Douglas Edwards pour un film indépendant, expérimental ou vidéo: The Illinois Parables de Deborah Stratman
- Prix pour l'ensemble de sa carrière: Shirley MacLaine

Disney mais aussi La Tortue rouge et Ma vie de courgette cartonnent aux Annie Awards

Posté par vincy, le 28 novembre 2016

Zootopie part favori des 44e Annie Awards et donc des Oscars. Le film de Disney a récolté 11 nomination aux "Oscars de l'animation" reflétant une domination sans partage pour les studios Disney qui totalisent 38 citations toutes catégories confondues (DreamWorks offre encore un peu de résistance avec 18 nominations, cinéma et télévision confondus). Rien que dans la catégorie du meilleur film, Disney et Pixar placent Zootopie, Vaiana et Le monde de Dory. Les deux autres films en course sont Kung Fu Panda 3 de DreamWorks et, surprise, Kubo et l'Armure magique de Laika. Kubo est d'ailleurs le 2e film le plus nommé avec 10 nominations!

Autrement dit les très bon Sausage Party et Cigognes & Cie, le carton Comme des bêtes, ou même le divertissant Tous en scène ont été snobés dans la catégorie reine et, globalement de l'ensemble de la liste hormis, parois, quelques nominations "techniques".

12 nominations pour les productions françaises

La surprise provient sans doute des productions et coproductions françaises. Dans la catégorie du meilleur film indépendant, on retrouve ainsi deux films francophones - Tout en haut du monde, Ma vie de Courgette -, deux films japonais - Miss Hokusai et le carton Your Name - et un film franco-japonais - La Tortue rouge du néerlandais Michael Dudok de Wit.

La Tortue rouge a en plus récolté quatre autres nominations (effets animés, réalisation, musique, scénario). Ma Vie de Courgette se distingue aussi avec deux autres citations (réalisation, scénario). Et avec la nomination de Your Name dans la catégorie réalisation, ce sont trois films étrangers qui font face à Zootopie et Kubo. Un exploit en soi.

A cela on peut ajouter que Le Petit Prince est mentionné pour sa musique et sa direction artistique. Et un autre film français, Avril et le monde truqué, est nommé pour son montage.

7 films d’animation français parmi les 27 présélectionnés aux Oscars 2017

Posté par vincy, le 12 novembre 2016

Un record de 27 films a été pré-sélectionné pour l'Oscar du meilleur film d'animation, selon un communiqué l'Académie des arts et sciences du cinéma.

La surprise est la grande quantité de productions et coproductions françaises: Le Petit Prince, adaptation du roman d'Antoine de Saint-Exupéry, réalisé par l'Américain Mark Osborne, hors compétition à Cannes en 2015, et énorme succès international ; Ma vie de courgette, adaptation du roman de Gilles Paris, réalisé par le Suisse Claude Barras, présenté à la Quinzaine des réalisateurs cette année avant d'emporter le Grand prix et le Prix du public à Annecy, le Valois de diamant à Angoulême et le Prix du meilleur film européen à San Sebastian ;  Avril et le monde truqué, adapté de l'univers de Jacques Tardi, réalise par Christian Desmares et Franck Ekinci, sorti en novembre 2015, et Grand prix à Annecy en 2015 ; Phantom Boy réalisé par Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, sorti en octobre 2015 ; Tout en haut du monde réalisé par Rémi Chayé, sorti en janvier, Prix du public à Annecy en 2015 et Prix Jean Renoir en mai dernier ; La tortue rouge, réalisé par le néerlandais Michael Dudok de Wit, coproduit avec le Studio Ghibli, Prix spécial du jury à Un certain regard à Cannes cette année ; Mune, le gardien de la lune , réalisé par Alexandre Heboyan et Benoît Philippon, sorti en octobre 2015 et joli succès à l'étranger.

Certains ont de sérieuses chances d'être parmi les finalistes, même si Disney (avec ses trois blockbusters - Le monde de Dory, Zootopie et Vaiana, la légende du bout du monde) et ses concurrents hollywoodiens ont de sérieux prétendants dans la liste des présélectionnés, tout comme les studios japonais (et notamment le carton populaire Your Name et le très beau Miss Hokusai): Angry Birds, Bilal, Le monde de Dory, L'âge de glace: les lois de l'Univers, Kingsglaive Final Fantasy XV, Kubo et l'armure magique, Kung Fu Panda 3, Miss Hokusai, Vaiana la légende du bout du monde, Monkey King: Hero Is Back, Mustafa & le Magicien, Sausage Party, Comme des bêtes, Tous en scène, La bataille géante de boules de neige, Cigognes & compagnie, Les Trolls, 25 April, Your Name et Zootopia.

Des Emirats à la Nouvelle-Zélande en passant par le Canada et la Chine, la bataille sera rude. Certains ne seront peut-être pas retenus car il faut une condition indispensable: être projeté à Los Angeles avant la fin de l'année.

Il n'y aura que cinq élus le 24 janvier. Et un seul vainqueur le 26 février. Au moins 16 de ces 27 films pourront concourir dans d'autres catégories.

Your Name, phénomène du box office japonais, en France le 28 décembre

Posté par vincy, le 12 octobre 2016

Le film d'animation de Makoto Shinkai, Your Name, domine insolemment le box office japonais depuis sa sortie le 27 août dernier. Sept semaines qu'il est au top. En 47 jours d'exploitation il a cumulé 140 millions de $ de recettes, soit le plus gros succès de l'année au Japon avec 10,5 millions de spectateurs. Cette semaine, il réalisera l'exploit de rentrer dans le Top 10 des plus grosses recettes dans l'histoire nippone, battant Ponyo sur la falaise mais aussi Avatar. Il deviendra aussi le 5e plus important succès japonais, derrière l'inamovible champion Le Voyage de Chihiro, Le Château ambulant, Princesse Mononoke et Bayside Shakedown 2. A ce rythme, il pourrait finir dans le Top 5 historique derrière Chihiro, Titanic, La Reine des neiges et le premier Harry Potter.

En France, Eurozoom sortira le film le 28 décembre, a priori dans une centaine de salles en VF comme en VOST. Un bon créneau puisque de Albator aux Myiazaki, la période fin décembre/fin janvier a toujours bien profité à l'animation japonaise.

Le film raconte l'histoire de Mitsuha, lycéenne qui réside dans une petite ville située dans les montagnes. Elle vit aux côtés de sa petite sœur, sa grand-mère ainsi que son père, bien que ce dernier ne soit jamais à la maison à cause de son travail de maire. En réalité, sa vie ne lui convient pas et souhaite pouvoir vivre à Tokyo. De son côté, Taki est un lycéen qui habite à Tokyo et qui adore l'architecture et l'art. Il vit une vie normale d'étudiant entouré d'amis et travaille même dans un petit restaurant italien. Mais un jour, il fait un rêve dans lequel il est dans la peau d'une jeune fille qui vit dans une ville en montagne. Mitsuha, quant à elle, fait également un rêve dans lequel elle est dans un corps d'un garçon tokyoïte.

Sélectionné par deux fois au Festival d'Annecy, Makoto Shinkai a déjà réalisé La tour au-delà des nuages, The Garden of Words et Voyage vers Agartha.