Adieu Bacri (1951-2021)

Posté par vincy, le 18 janvier 2021

bacri

Il avait le goût des autres. Un certain sens de la fête. Un air de famille. Il faisait partie dans l'inconscient collectif de nos meilleurs copains, ceux avec qui on aurait aimé passer l'été en pente douce. Jean-Pierre Bacri est mort des suites d'un cancer à l'âge de 69 ans. Et ça nous rend triste.

Pour beaucoup, il restera un peu ce grincheux permanent, ce loser à l'humour grinçant, ce charmeur aux répliques acides, celui qui jouait le drôle comme un drame. Durant près de 40 ans, il a été l'incarnation d'un Français "moyen" mais humaniste, humble mais flamboyant, sentimental et attachant. Il est révélé par Alexandre Arcady (Le grand pardon et Le Grand carnaval). Il éclate dans Coup de foudre de Diane Kurys. Il empoche sa première nomination aux Césars avec Subway de Luc Besson. Il peut être sombre dans la comédie et lumineux dans le noir. Il attirait le personnage à son tempérament, quitte à faire oublier toutes les subtilités de son jeu, beaucoup plus riche qu'en apparence.

Jaoui

Avant de devenir l'un des premiers rôles (et râleurs) les plus aimés du cinéma français, il avait débuté au théâtre avec Lorenzaccio, Ruy Blas, Don Juan (en Sganarelle) puis Ribes / Topor , Pinter et Brecht. C'est d'ailleurs la scène qui va le rendre incontournable. Observateur des mœurs, conscient des luttes sociales, engagé, il écrit ses premières pièces des ses débuts à la fin des années 1970. Mais c'est sa rencontre avec Agnès Jaoui, en 1987 sur le plateau de L'anniversaire, qui deviendra sa compagne durant un quart de siècle, et qui va sceller un destin d'écriture à quatre mains hors du commun. Elle-même l'a confié au Monde ce week-end: "Je ne serais pas arrivée là, bien sûr, si je n’avais pas rencontré Jean-Pierre Bacri. Voilà quelqu’un qui exprimait ce que je ressentais sans même me l’être formulé ; qui avait des réflexions qui me percutaient, me soulageaient, témoignaient de valeurs communes, d’un rapport au bien et au mal que je partageais, avec une conviction qui m’émerveillait car elle était si singulière !"

Les "Jabac" - surnom donné par Resnais - se lancent dans Cuisine et dépendances en 1991 puis Un air de famille en 1996, devenus des classiques sans cesse repris, en plus d'avoir été des succès populaires et cultes au cinéma. Il fera un dernier tour sur les planches avec Les Femmes savantes, mis en scène par Catherine Hiegel.  Il est couronné par un Molière du comédien, 25 ans après avec partagé celui de l'auteur avec sa compagne d'alors pour Cuisine et Dépendances.

Sur le grand écran, il passe par la sensibilité de L'été en pente douce, le délire des Saisons du plaisirs, la mélancolie de La Baule-Les-Pins, l'authenticité de Mes meilleurs copains... Il est un second-rôle idéal, celui qui met du relief aux dialogues et qui renvoi si bien la lumière sur l'ensemble du groupe. Populaire, il n'avait jamais transigé. Employé de banque, venu par hasard au théâtre, le méditerranéen était beau gosse (avec des cheveux) avant de se métamorphoser parisien plein d'esprit et dont les prises de paroles faisaient du bien. Il menait une vie peinarde. Discret, avec ses habitudes, sans trop de contraintes.

Chabat

Comme pour Jaoui, c'est l'adaptation de leur propre pièce, Cuisine et dépendances, qui révèle sa nature comme son don pour les personnages un brin cynique ou désillusionné. Un air de famille le rend alors populaire, sans qu'il ne fasse de compromis. Il enchaîne avec trois films très différents qui le positionne parmi les comédiens les plus bankables: Didier d'Alain Chabat, poussant vers l'humour absurde, On connaît la chanson d'Alain Resnais, déclinant son personnage d'angoissé, et Place Vendôme de Nicole Garcia, protecteur de Catherine Deneuve. Cette fois-ci, il est au premier plan, incisif, hilarant ou séducteur.  Avec Alain Chabat, c'est l'histoire d'une fidélité: projectionniste tué dans La Cité de la peur, invité de "Les Nuls l'émission" ou de "Burger Quiz", scénariste invité dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (en plus d'en être le narrateur), participation dans Santa & Cie...

Jean-Pierre Bacri tourne peu, mais sûrement. Il réfute les clichés et préfère chercher l'humanité, l'empathie, la profondeur d'un personnage, peu importe qu'il soit chef d'entreprise proche du burn-out, barman sifflotant un générique de jeu TV, proxénète, éditeur égocentrique, ou vendeur de brosses à dents. "Je ne joue pas toujours des personnages râleurs !" rappelait-il en 2015 l’AFP. Certes, il n'aimait pas l'irréel des héros, la triche du surjeu, le mensonge du bonheur total. Il préférait "traquer le vécu, la sobriété, la pudeur", même si le rôle est abject. C'était une gueule. On lui reprochait de toujours faire la gueule. A tort. Lançons un (Ba)cri du coeur, il souriait, riait même, et savait montrer sa générosité et sa chaleur. Car, on l'oublie, il aimait aimer. Ses personnages courait après l'amour, ceux fanés, inaccessibles ou maladroits. L'amour au centre de tout: se fichant d'être aimé, il faisait quand même tout pour que son personnage le plus antipathique ne soit pas détestable. "Je joue des gens qui ont des problèmes, placés face à des contradictions, c'est ce qui m'amuse le plus" précisait-il, préférant jouer "vraiment le contraire" de ce qu'il pensait être.

Lauriers

Il est évidemment formidable dans Le Goût des autres d'Agnès Jaoui, leur meilleure satire, mais il sait aussi transcender les scènes chez Noémie Lvovsky (Les sentiments) ou Pascal Bonitzer (Tout de suite maintenant) ou dans Une femme de ménage de Claude Berri. Pourtant, ce sont dans des films plus décalés qu'il brille et qui démontre son goût très sûr pour les bons scénarios, les grands personnages, souvent seuls dans des univers singuliers, et les cinéastes au ton si personnel (Adieu Gary de Nassim Amaouche, Kennedy et moi de l'ami Sam Kermann, La vie très privée de Monsieur Sim de Michel Leclerc...).

Choisir Bacri dans un film c'est lui donner une tonalité particulière, où l'on ne voit plus que ce faux misanthrope, ce bougon faussement détaché ou ce solitaire malgré lui. Et à chaque fois, aucune fausse note. Un naturel confondant au point de le confondre avec ses rôles. "Je fais en sorte qu'on ne voie pas les coutures, qu'on ait l'impression que je suis en train de vivre la situation. Je crois qu'un acteur doit avoir une certaine empathie pour les gens, pour les comprendre et donc pour les jouer, ressentir leurs émotions" disait-il dans Le Figaro il y a trois ans. Le sens de la fête en 2017, d'Olivier Nakache et Eric Toledano, représente à ce titre l'acmé de son jeu dans une troupe où il sait être à sa place: centrale mais collective. Ce sera la dernière de ses sept nominations aux César (celui-là, il le méritait pourtant), César qu'il aura eu en tant qu'acteur pour un second-rôle (1998) mais quatre fois comme scénariste avec Jaoui (en plus d'un prix du scénario à Cannes et deux European Awards).

On ne le dira jamais: auteur génial, il était aussi un grand acteur. Sans aucune nostalgie pour l'enfance, il s'était épanoui avec la maturité, comme un grand vin. Il avait conquis sa liberté, son indépendance. "Je ne veux plus des dimanches soir mortels d’ennui de mon enfance, des levers à l’aube pour aller travailler à l’école, au lycée, à la banque. J’ai trop vécu alors de petit spleen en petit spleen" clamait-il dans Télérama. Il lui restait de sa jeunesse "Une certaine futilité, un goût stupide de l’amusement, des plaisirs gamins... Une paresse de cancre aussi".

Dans l'hebdomadaire, il affirmait: "Je ne regrette aucun des films où j’ai joué, je n’en mythifie aucun non plus. Une vie d’acteur est nourrie de l’accumulation d’expériences, quelles qu’elles soient. Je ne sacralise pas ce métier." Nous, on aurait quand même bien envie de le sacriliser tant il a offert des barres de rire, de grands moments d'émotion et une vision de l'humain à contre-courant des comédies populaires et du diktat artificiel du bonheur imposé par la télévision. Il y avait quelque chose en nous de Bacri.

Cannes 2017 – Télex du marché: Catherine Deneuve, Mamoru Hosoda, Mia Hansen-Love, Michael Moore et Jaoui-Bacri

Posté par vincy, le 19 mai 2017

- Auteure des récents documentaires La cour de Babel et Dernières nouvelles du cosmos, Julie Bertuccelli vient de commencer le tournage de son troisième film de fiction, produit par Les Films du Poisson et qui sera distribué par Pyramide. Le dernier vide-grenier de Claire Darling réunit une nouvelle fois Catherine Deneuve et sa fille Chiara Mastroianni, auxquelles s'ajoutent Alice Taglioni, Samir Guesmi, Laure Calamy, Olivier Rabourdin et Johan Leysen. Le scénario coécrit avec Sophie Fillières est l'adaptation du roman Le dernier vide-grenier de Faith Bass Darling (éditions J. Chambon) de Lynda Rutledge. L'histoire est celle d'une femme persuadée que c'est son dernier jour à vivre. Elle décide de vendre toutes ses antiquités dans son jardin, lui rappelant un à un toute sa vie passée.

- Mamoru Hosoda (Le garçon et la bête, Les Enfants loups Ame et Yuki, Summer Wars) a annoncé son nouveau projet au sein du Studio Chizu. Mirai (titre de travail) a été officialisé au marché du film de Cannes. Le film d'animation suivra un garçon âgé de quatre ans dont la vie va changer avec l'arrivée d'une petite sœur. Ce sera le début d'une aventure magique. Le jardin de sa maison se révèle en effet une passerelle permettant à Mirai de voyager vers le passé, où il rencontre ainsi sa mère, à l’époque où elle était petite fille, et son grand-père qui était alors un jeune adulte. Mais aussi sa sœurs quand elle aura grandit. Mirai, qui a peur que ses parents ne l'aiment plus, va alors comprendre son rôle de grand frère. Le réalisateur a écrit le scénario.

- Mia Hansen-Løve se lance dans un film entièrement en langue anglaise. Bergman Island rassemblera Greta Gerwig, John Turturro et Mia Wasikowska. La réalisatrice de L'avenir filmera ainsi un couple de cinéastes américains débarquant sur l’île de Farö, en Suède, où résidait le réalisateur Ingmar Bergman. Ils cherchent l'inspiration pour écrire, chacun de leur côté, leur nouveau film. Le film est produit par Charles Gillibert (CG Cinéma). Avant de le tourner dans un an, la réalisatrice filmera Maya, avec Roman Kolinka, Aarshi Banerjee et Cédric Kahn.

- Michael Moore revient au documentaire politique américain. Lui qui avait prévu la victoire de Donald Trump, a décidé de s'attaquer au nouveau Président des Etats-Unis, ou plutôt à sa nouvelle bête noire. Après Farhenheit 9/11 autour du 11 septembre, il a décidé de tourner Fahrenheit 11/9 (le 9 novembre étant la date où ont été proclamés les résultats de l'élection présidentielle). "Peu importe les révélations, il reste droit dans ses bottes. Les faits, la réalité, les méninges, rien ne l'atteint. Même quand il se fait mal lui-même, il se lève le lendemain et continue à tweeter. Tout ça termine dans ce film", a affirmé dans la presse américaine Michael Moore, au sujet de Trump. Les Weinstein reviennent dans la production, treize ans après la Palme d'or pour Farhenheit 9/11.

- Agnès Jaoui, membre du jury cannois, a dévoilé son prochain film, qu'elle a coécrit avec son complice Jean-Pierre Bacri une fois de plus. Place Publique, produit par SBS (Elle) et distribué par Le Pacte, se tournera cet été. Bacri incarnera un présentateur télé célèbre, qui retrouve ses vieux amis, dont son ex-femme, dans une soirée parisienne. Au cours de cette soirée, chacun constatera que le succès l'a changé. Alors que son ex-femme a conservé ses opinions politiques idéalistes, lui est devenu plus réaliste, voire cynique. Le film renoue avec l'esprit des deux pièces de théâtre adaptées au cinéma, Cuisine et dépendances et Un air de famille.

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Big bang familial pour Paradis, Cottin, Deladonchamps, Bacri et Lauby

Posté par vincy, le 4 mars 2017

Cecilia Rouaud retrouve Vanessa Paradis, actrice qui avait participé à son premier film, Je me suis fait tout petit (2012). Elle tourne son deuxième long métrage, Big Bang, avec la chanteuse-compositrice-auteure-comédienne-ex de on sait qui, depuis le 20 février. Au générique, on retrouve également Jean-Pierre Bacri, Chantal Lauby, Camille Cottin et Pierre Deladonchamps (récemment nommé au César du meilleur acteur). Un casting inédit donc et assez iconoclaste.

Vanessa Paradis est une femme qui fait "statue" pour les touristes, ce qui déplaît fortement à son fils ado.
Camille Cottin interprète une jeune femme en colère contre la terre entière et désespère de tomber enceinte.
Pierre Deladonchamps incarne un game designer de génie régulièrement dépressif qui se noie dans l’alcool et se ruine dans la psychanalyse.
Les trois sont frère et sœurs mais ne se voient plus.

Leurs parents - Jean-Pierre Bacri et Chantal Lauby - sont un peu responsables. Séparés depuis longtemps, la famille n'était pas leur priorité. Il faut un enterrement pour qu'ils se réunissent de nouveau. Las, le grand père étant mort, il va falloir trouver une solution pour la mamie...

Produit par Firelight et Jerico, Big Bang sera distribué par SND. Le tournage se finira fin mars.

Le tournage en Ile-de-France, est calé sur 37 jours de prise de vues.

Nakache et Toledano enrôlent Bacri, Lellouche et Rouve

Posté par vincy, le 5 mai 2016

Le marché du film de Cannes s'approche. Les producteurs s'activent pour annoncer leurs projets les plus importants. La Gaumont a lancé les festivités (hostilités?) avec le prochain film d'Olivier Nakache et Eric Toledano.

Selon Le Film Français, après Intouchables et Samba, le duo va tourner son sixième film, Les Temps difficiles, avec Jean-Pierre Bacri, Jean-Paul Rouve, Gilles Lellouche, Hélène Vincent (La vie est un long fleuve tranquille), Suzanne Clément (Mommy), Benjamin Lavernhe (de la Comédie française, vu dans Elle l'adore, L'Affaire SK1 et Le Goût des merveilles), Judith Chemla (à l'affiche de Ce sentiment de l'été), William Lebghil (Soda, Les Souvenirs, Les nouvelles aventures d'Aladin), Eye Haidara (Les gorilles), Kevin Azais (Les combattants) et Alban Ivanov (sur scène avec son spectacle "Élément Perturbateur").

La comédie se passe le temps d'une journée de mariage, dans les coulisses de la soirée, en suivant divers protagonistes - du traiteur au photographe - dont les observations composeront un portrait de la France d'aujourd’hui.

Le tournage débute fin mai.

Jean-Pierre Bacri et Olivier Gourmet dans le premier film de Gérard Pautonnier

Posté par vincy, le 19 décembre 2015

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Il est habituellement assez rare sur les écrans, avec une moyenne d'un film par an et parfois des absences de deux ans entre deux longs métrages. Jean-Pierre Bacri a semble-t-il retrouvé le goût de tourner. Alors que La vie très privée de Monsieur Sim est sur les écrans depuis mercredi, et parvient, relativement, à résister à la déferlante Star Wars, l'acteur a déjà fini un autre tournage, et va en enchaîner un autre dès janvier.

Pour Les affaires reprennent, premier long métrage de Gérard Pautonnier (L'étourdissement), il sera entouré d'Olivier Gourmet et d'Arthur Dupont (nommé aux Césars pour Bus Palladium et déjà aux côtés de Bacri dans Au bout du conte). Selon Le Film Français, ce premier film est une tragi-comédie dans l'univers des pompes funèbres. Le patron d'une entreprise qui va mal peut sauver sa boite à condition d'avoir un client, autrement dit un mort. Quand le mort tant espérer arrive, il charge son bras droit et un novice serviable de mener le cadavre jusqu'à sa dernière demeure. Malheureusement, le convoi funéraire se perd et l'épopée tourne au désastre.

Le scénario, prix du public du meilleur scénario au Festival Premiers Plans d'Angers 2015, est adapté du roman de Joël Egloff, Edmond Ganglion et Fils (éditions du Rocher). Dans le roman, Le corbillard perd le cortège sur les routes sinueuses qui mènent au village du mort puis le cercueil tombe du fourgon et le défunt revient à la vie....

Le tournage se déroulera en Belgique et en Pologne. Et le film sera distribué au final par Diaphana.

D'ici cette sortie fin 2015, début 2016, on reverra le bougon joyeux du cinéma français dans Tout de suite maintenant de Pascal Bonitzer, prévu dans les salles le 27 avril prochain. Bacri donne la réplique à Isabelle Huppert, Julia Faure, Agathe Bonitzer, Vincent Lacoste et Pascal Greggory.

2013 : 13 événements que l’on attend…

Posté par vincy, le 29 décembre 2012

Ils changent de registre. Ou reviennent, après une longue absence, à leurs origines. Ils excitent nos désirs cinéphiles. Ou prennent des risques. 12 films ou/et stars, et un Festival sont déjà inscrits à notre agenda parce qu'ils stimulent notre curiosité. De quoi voir venir 2013 avec le sourire. En espérant du plaisir.

Wong Kar-wai. Trois ans de retard et quelques semaines. Le perfectionnisme du Maître de Hong Kong a atteint des niveaux qu'on croyait indépassables. 6 ans après My Blueberry Nights, Il retrouve son acteur fétiche Tony Leung. Zhang Ziyi revient également dans un rôle qui rappellera celui de Tigre et Dragon qui la révéla.

WKW revient avec un film où les Arts martiaux prennent le pas sur le mélo. Changement de genre pour l'esthète. Le cinéaste présentera The Grandmasters en ouverture à Berlin, où il présidera le jury.

Le film sortira le 17 avril en France.

Ryan Gosling. Culte, vénéré, adulé, bandant. Il est incontestablement l'acteur dont on attend le plus les trois films dans lesquels il va jouer.

The Place Beyond the Pines, prévu en mars (sûrement à Berlin pour l'avant-première) de Derek Cianfrance (Blue Valentine) ; The Gangster Squad, au milieu d'un casting 4 étoiles, blockbuster hivernal ; et Only God Survives, où il retrouve le cinéaste de Drive, Nicolas Winding Refn.

On le verra donc tour à tour papa poule cascadeur et braqueur, flic intègre des années 30 et boxeur trafiquant de drogue à Bangkok. En moto, avec un flingue ou avec ses poings, Gosling a décidé de parvenir à ses fins par tous les moyens.

Pedro Almodovar. Il boudera Cannes cette année. En pleine crise économique et culturelle en Espagne, il a décidé de sortir une comédie légère et délurée, gay-friendly et "planante".

A bord d'un avion en folie, Les amants passagers sera une histoire de "famille" avec les retours de Cecilia Roth, Javier Camera, Penelope Cruz, Antonio Banderas, Paz Vega et Lola Duenas. Ce sera sa première comédie (hystérique) depuis Attache-moi en 1989. Un véritable retour aux sources, ou une envie de ne pas se répéter.

Comme s'il voulait hisser les couleurs arc-en-ciel dans un monde si grisâtre, voire un peu orageux...

L'Ecume des jours. Boris Vian. Michel Gondry. Un roman culte et un cinéaste qui ne cesse de surprendre. C'est sans doute le pari le plus insensé de l'année.

Prévu pour sortir avant Cannes, fin avril, on imagine mal, s'il est réussit, ne pas voir sa sortie décalée. Romain Duris, Audrey Tautou (le couple sera aussi à l'affiche du nouveau Klapisch), Omar Sy et Gad Elmaleh auront la responsabilité d'incarner à la fois la poésie, la mélancolie et le romantisme dans un film où les objets et inventions ont autant d'importance que les êtres.

Ce drame fantaisiste sera aussi la première fiction française depuis 7 ans.

Promised Land. C'est avant tout la réunion de Gus Van Sant et de Matt Damon, après Good Will Hunting et Gerry. C'était il y a une éternité. Tout comme pour Will Hunting, Van Sant a accepté de tourner un scénario coécrit par Damon.L'acteur devait passer à la réalisation avec ce film et a préféré passer la caméra à l'éclectique Gus.

C'est aussi un film engagé, écolo et politique. Après le combat d'Harvey Milk, ce sera celui d'un enseignant contre un groupe énergétique. Damon en Erin Brokovitch?

Le film fera sa première à Berlin et sortira dans la foulée en France.

Jean Dujardin à Hollywood. En février, l'Oscarisé français sera à l'affiche de Möbius, qui signera le grand retour d'Eric Rochant dans un genre qu'il avait abandonné, le thriller. Face à Cécile de France et Tim Roth, il sera pour la première fois un espion.

Mais c'est surtout de l'autre côté de l'Atlantique que nos yeux seront tournés. Martin Scorsese l'a enrôlé pour Wolf of Wall Street, où il est confronté à Leonardo DiCaprio, Jonah Hill et Matthew McConaughey.

Vers la fin de l'année, il sera aussi du casting du prochain film de George Clooney, The Monuments Men, où se côtoieront Daniel Craig, Cate Blanchett et Bill Murray. Chouchou dans les étoiles...

Stoker. Ou l'arrivée du sud-coréen Park Chan-wook aux Etats-Unis. L'invasion asiatique continue à Hollywood. Le réalisateur d'Oldboy débarque avec un thriller hitchcockien, à sa sauce.

Le casting est à la hauteur puisqu'on y verra Mia Wasikoswka, Matthew Goode et Nicole Kidman. Respectivement la fille, son oncle (mystérieux) et sa mère (instable), ils seront immergés dans un drame familial teinté d'horreur et de suspens psychologique. La manipulation, grand thème du cinéaste, sera au coeur de l'intrigue.

Le film sort en mars. Il fera son avant-première mondiale à Sundance en janvier. A noter que Spike Lee sortira le remake d'Oldboy à l'automne.

Jaoui / Bacri. Il aura fallu cinq ans pour se remettre du semi-échec d'Après la pluie. Premier faux pas dans la carrière triomphale du duo à la plume comme à l'écran. Bacri en a profité pour jouer ailleurs, Jaoui pour chanter et materner. Ils se sont remis au travail, se donnant rendez-vous dans un restaurant italien à Odéon régulièrement.

Au bout du conte est un retour au film choral pour les "Jabac". Un film sur les croyances, la foi, le doute, les incertitudes, avec, encore une fois, un sens du casting détonnant : Agathe Bonitzer, Arthur Dupont, Benjamin Biolay, Dominique Valadié, Clément Roussier.

Pas de stars mais beaucoup de curiosité. Réponse début mars.

Julia/Meryl. C'est le choc féminin de l'année. La reine de la comédie romantique et la reine des Oscars. Deux championnes du box office qui ont déjà tout obtenu (récompenses, dollars, grands films) et sont assurées de rester dans le panthéon hollywoodien. C'est un peu comme réunir les deux Hepburn.

Dans August : Osage County, de John Wells (The Company Men), adaptation d'une pièce de théâtre à succès,les deux monstres sacrés sont de la même famille dans une histoire qu'on promet hilarante, noire et émouvante. Des femmes fortes, pleines d'esprit, un peu névrosées pour un match au sommet.

Avec Weinstein en producteur, on peut imaginer les Oscars en 2014.

Marjane Satrapi. Elle fut auteure de BD reconnue. Persépolis l'a fit percer dans le cinéma (prix à Cannes, nomination aux Oscars). Poulet aux prunes a déçu mais montrait une véritable envie de cinéma. Elle revient avec un film bricolé avec un très très petit budget (même pas le prix d'un appartement), La bande des Jotas, comédie trash et saignante.

Un délire improvisé qui montre qu'on peut encore faire du cinéma juste pour le plaisir, entre potes. Satrapi ne change pas seulement de style cinématographique, en se détachant de son oeuvre BD, elle fera aussi son grand saut dans le monde de la peinture, où elle exposera ses toiles du 30 janvier au 23 mars à la galerie Jérôme de Noirmont.

Avant de partir à Hollywood pour réaliser son premier film américain...

Saving Mr Banks. Ou la résurrection de Mary Poppins. Le grand classique de Disney sera sur les planches de Mogador à Paris, sous forme de "musical", si les producteurs parviennent à trouver la perle rare qui l'incarnera. Mais c'est surtout sur le grand écran qu'elle sera attendue. Ni en 3D, ni en remake. Juste avec l'histoire vraie des tractations qui ont permis à Walt Disney d'adapter le roman de Pamela Lyndon Travers. L'écrivain australienne, revêche, exigeante, en a fait baver au roi du dessin animé. Plus de 20 ans de négociations.

Un film sur les coulisses d'un des plus grands succès populaires de l'histoire du cinéma, avec Tom Hanks et Emma Thompson dans les rôles principaux. Réalisé par John Lee Hancock, le film s'annonce comme l'un des grands événements des fêtes de fin d'année.

Jacques Demy. La Cinémathèque française va rendre un hommage qui attirera des fans du monde entier : une exposition parmi les plus attendues, tous arts confondus, de la saison. Le prince de la comédie musicale français sera à l'honneur du 10 avril au 4 août. L'occasion de redécouvrir son univers : les villes portuaires, les chassés-croisés amoureux, les couleurs flamboyantes et pastels.

Ce sera pop, nostalgique, "en-chanté", féerique...

19 films qui seront reliés les uns aux autres, 23 après la mort du cinéaste, qui inspire les plus grands, de Kar-wai à Almodovar. On y découvrira aussi pour la première fois ses travaux photographiques et ses tableaux. L'occasion aussi de revoir ses films les plus cultes, avec Deneuve, Aimée, ... et de découvrir ses plus méconnus.

Et puis il y aura Cannes. On y attend Desplechin, Gray, Refn, Dahan, Von Trier, Luhrmann, Coppola (fille), Ferran, Sattouf, Kechiche, Jarmusch, Farhadi... Forcément c'est sur la Croisette que les événements se concentreront. Un treizième mois cinématographique à lui-seul, ce Festival.

« Au bout du conte », Jaoui et Bacri se retrouvent

Posté par vincy, le 8 janvier 2012

Trois ans après Parlez-moi la pluie, reçu de manière mitigée par le public comme par la critique, Agnès Jaoui va repasser derrière la caméra pour sa quatrième réalisation avec Au bout du conte. Par ailleurs, il s'agira de sa neuvième collaboration avec Jean-Pierre Bacri pour l'écriture.

Leur société Les Films A4 s'est associée à Memento Films (Une séparation) pour coproduire, vendre et distribuer Au bout du conte. Jean-Pierre Bacri, Agathe Bonitzer et Arthur Dupont commenceront le tournage le 5 mars.

Bonitzer cherche Hortense avec Bacri, Carré et Scott-Thomas

Posté par vincy, le 11 avril 2011

Cherchez Hortense sera le cinquième long métrage de Pascal Bonitzer, trois ans après Le grand alibi, quinze ans après Encore, son premier long métrage.  Le scénariste attitré de Jacques Rivette a choisi Jean-Pierre Bacri, Isabelle Carré et Kristin Scott-Thomas (qui a déjà tourné avec lui dans Petites coupures) pour les trois rôles principaux de cette comédie écrite avec Agnès de Sacy (partenaire d'écriture de Zabou Breitman et de Valéria Bruni-Tedeschi).

Selon les informations du Film Français, Jean-Pierre Bacri sera un professeur de civilisation chinoise qui est  mis sous pression par sa femme Iva, une metteur en scène de théâtre, de demander un service à son père, avec qui il a des rapports difficiles. Bonitzer évoquera comme toujours les mensonges et l'adultère, la tentation et l'incommunicabilité, pour parler d'un sujet plus grave, les sans-papiers et leur légalisation..

Les Toiles du Sud se préparent à voler Là-haut

Posté par vincy, le 24 juillet 2009

les-toiles-du-sud-2009-dp.jpgDisney ne lésine pas sur les avant-premières pour présenter Là-haut en France.  La plus belle des étapes de ce tour de France sera sans doute celle de Cotignac où le Festival du Rocher a tendu pour la troisième fois ses Toiles du sud depuis le 15 juillet dernier. Cela durera jusqu'au 14 août. Mardi 28 juillet, la soirée Pixar enchaînera un concert de musiques électroniques (Toyz Noyz) et le dessin animé montré en avant-première à Cannes en mai dernier.

Les Toiles du sud ne manqueront pas d'événements pour attirer les spectateurs. Après l'avant-première de Adieu Gary, avec en invité d'honneur Jean-Pierre Bacri, et la soirée Latine (concert de guitares et Volver), Cotignac accueillera Slumdog Millionaire, Casablanca, et l'avant-première du film Le coach en soirée de clôture en présence de Jean-Paul Rouve. Cette diversité cinématographique se retrouve au niveau musical avec des concerts pop, jazz, world ou rock. Cette première partie musiclae dure un peu plus longtemps cette année. Un ciné concert avec le film Pierre et le Loup sera aussi organisé avec l'Orchestre de l'Opéra de Toulon.

 L'an dernier 2 300 spectateurs avaient participé aux dix soirées cinémusicales.

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Renseignements : site internet

Yasmine Belmadi quitte sa route (1976-2009)

Posté par vincy, le 19 juillet 2009

belmadi.jpgCela devait être l'une des plus belles semaines de sa vie. Le film Adieu Gary sort en salles mercredi. Grand prix de la Semaine de la critique à Cannes cette année, il partage l'affiche avec Jean-Pierre Bacri, dans une relation père-fils complexe et maladroite. Un très beau personnage où le retour aux racines se conjugue avec l'aspiration d'une vie nouvelle.

Belmadi est mort sur son scooter samedi à l'aube, en plein Paris. Destin foudroyé. Il est décédé à l'hôpital où il avait été transporté après avoir percuté un réverbère. C'est dans le cinéma d'auteur que le jeune comédien s'est fait remarqué. Révélé par Sébastien Lifshitz dans Les corps ouverts, où il incarne un jeune gay en mal d'amour. C'est d'ailleurs le cinéma "gay friendly" qui est séduit par cettegueule venue d'Aubervilliers. François Ozon en fait l'une de stentations des Amants criminels. On le croise dans le charmant en maillot de bain ne sont pas (forcément) superficiels, le léger Filles uniques, le curieux Qui a tué Bambi?... Des petits rôles. Souvent le beur de service, comme dans Grande école. Sorte de fantasme d'un cinéma malgré tout bourgeois.

Il décolle vraiment à partir de 2004. Lifschitz en fait l'un des deux amant, un prostitué en l'occurrence, d'une transsexuelle dans la lyrique Wild Side. Puis Mahmoud Zemmouri en fait sa vedette de Beur Blanc Rouge, qui retrace l'affaire du match de football France Algérie en 2000. Il tournera ensuite avec Laetitia Masson avant Adieu Gary. On l'a aussi vu dans la série télévisée "Pigalle".

Dans son dernier film, il rêvait de réaliser ses rêves.