[2019 dans le rétro] Des minorités moins visibles mais toujours très rentables

Posté par wyzman, le 4 janvier 2020

Année après année, le constat semble sans appel : inclure des personnages joués par des acteurs de couleur permet d’attirer plus de monde en salle ou du moins de diversifier le public. Cette année, malgré l’absence d’énormes blockbusters faussement destinés à des communautés précises comme Black Panther ou Crazy Rich Asians, la diversité à néanmoins payé.

L’Amérique de Disney frappe fort

Si l’on se penche sur le box-office américain, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Produire des films représentatifs, c’est-à-dire respectueux de la diversité de couleurs qui composent les Etats-Unis est porteur. Et ce n’est certainement pas Disney qui dira le contraire. Véritable carton, Avengers : Endgame et son casting multiculturel ont rapporté plus de 858 millions de dollars sur le seul sol nord-américain. Grâce aux acteurs de Black Panther — oui, encore — (Chadwick Boseman, Danai Gurira, Angela Bassett, Letitia Wright, Winston Duke) et aux "cautions diversité" des autres franchises Marvel (Don Cheadle, Zoe Saldana, Anthony Mackie et Tessa Thompson pour ne citer qu’eux), le mega-crossover des frères Russo a atteint son objectif : être le film le plus commenté de l’année.

A mieux y regarder, tous les films Marvel proposent désormais un rôle important à un personnage joué par un acteur de couleur (noir le plus souvent). Dans Captain Marvel sorti quelques semaines avant Avengers : Endgame, c’est Lashana Lynch qui captivait le public. A ses côtés, Samuel L. Jackson continuait d’oeuvrer bien plus sobrement que dans Spider-Man : Far From Home (sorti cet été) où son Nick Fury semblait prendre beaucoup (trop) de place. D’ailleurs, pour continuer à parler de Samuel L. Jackson, c’est bien évidemment son rôle dans Glass de M. Night Shyamalan qui demeurera le moment fort de son année ciné !

Toujours du côté de Disney, impossible de ne pas parler du Roi Lion de John Favreau. En plus d’effets spéciaux ultra-réalistes, le film disposait d’un casting de rêve bien qu'invisible une fois dans la salle : Donald Glover, Beyoncé, James Earl Jones, Chiwetel Ejiofor, Alfre Woodard et Keegan-Michael Key. Autant d’acteurs qui sont devenus un véritable atout marketing, bien au-delà de l’envie de voir la version live de ce film d’animation culte. En parallèle, pour surfer sur la vague africanisante qui a soudainement frappé la pop culture à la fin de cette décennie, la production a eu la bonne idée de laisser à Beyoncé le soin de produire toute une bande originale qui fait la part belle au continent africain. Encore et toujours du marketing de génie !

Mais Le Roi Lion n’est pas le seul remake en live-action à avoir fait du bruit en 2019. Malgré des critiques loin d’être élogieuses, l’Aladdin de Guy Ritchie a su tirer son épingle du jeu, amassant plus d’un milliard de dollars à travers le monde. Comme quoi, le mélange d’inspirations arabes, persanes et indiennes continue d’être porteur. Et ce mois-ci, Disney espérait compter sur Star Wars, épisode IX : L’Ascension de Skywalker pour continuer à prétendre être une multinationale inclusive. Mais le peu de temps à l’écran accordé à l'actrice Kelly Marie Tran n’a pas échappé à la toile !

Dans le reste du box-office américain, on note bien évidemment les très bons scores de Fast and Furious : Hobbs and Shaw (173 millions de dollars de recettes) et Jumanji : Next Level (151 millions). Tous deux portés par Dwayne Johnson, le premier joue à fond la carte des racines polynésiennes de l’acteur tandis que le second était une nouvelle excuse pour mettre ses muscles (saillants) à rude épreuve.

Des films indépendants branchés stars

Mais pour comprendre tout l’intérêt d’une meilleure représentativité dans l’espace cinématographique américain, c’est sans surprise du côté du cinéma indépendant qu’il convient de se tourner. En effet, l’adaptation US d’Intouchables (The Upside) a créé la surprise outre-Atlantique grâce au duo formé par Bryan Cranston et Kevin Hart. The Last Black Man in San Francisco de Joe Talbot et qui raconte l’histoire d’un homme qui veut à tout prix récupérer la maison construite par son grand-père a fait pleurer dans les chaumières tandis qu’Eddie Murphy est réussi à revenir sur le devant de la scène avec le film distribué par Netflix Dolemite is My Name.

Les deux événements « diversité » de cette année s’appelaient sans l’ombre d’un doute Us et Hustlers (Queens en VF). Après Get Out, Jordan Peele a décidé de mettre en scène les traumas d’une famille Noire-américaine avec Lupita Nyong’o et Winston Duke (encore lui !) dans les rôles des parents. La performance de l’actrice l'a rapidement placée sur la it-list des prochaines nominations aux Oscars. Un peu comme Jennifer Lopez, fausse révélation de l’année. La chanteuse d’origine portoricaine en a ébloui plus d'un(e) dans ce film de braqueuses extrêmement sexy. Grâce aux participations de Constance Wu, Keke Palmer, Cardi B et Lizzo, le film est rapidement devenu un must-see pour la génération E!

Le cinéma français peut remercier Cannes

Dans l’Hexagone, le constat est sensiblement différent. Hormis les films déjà mentionnés plus haut, on ne peut qu’être attristé par le faible (et mauvaise) représentation de la diversité dans nos productions "locales". Alors que Green Book de Peter Farrelly et Creed 2 de Steven Caple Jr. ont tous deux passé la barre symbolique du million d’entrées, il faut chercher un moment avant de trouver un film français qui ait réussi cet exploit.

Par chance, l’édition 2019 du Festival de Cannes a relevé la barre. Présidé par  le réalisateur mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu, ce nouveau cru a été l’occasion de voir de belles surprises. Bien évidemment, la Palme d’or revenue au sud-coréen Parasite était une évidence. Et l’on ne peut que féliciter le 1,6 million de Français qui a laissé sa chance à cette oeuvre complexe et unique en son genre. A côté, le grand prix Atlantique de Mati Diop a permis de faire évoluer les consciences sur les immigrés venus du Sénégal. A l’heure où les extrêmes se font de plus en plus incontournables, une telle oeuvre méritait reconnaissance et visibilité.

A l’instar des Misérables de Lady Ly et Bacurau de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles, Prix du jury ex-aequo cette année. Centré sur l’impact que peuvent avoir les violences policières, le premier est rapidement devenu un sujet de conversation incontournable dans « les banlieues » mais pas que tandis que le second a brillé par son casting arc-en-ciel, véritable révélateur d’une société brésilienne plus hétérogène qu’on ne le pense. Enfin, notons le Prix SACD de la Quinzaine des Réalisateurs remis à Une Fille facile de Rebecca Zlotowski. Porté un duo improbable d’actrices d’origine maghrébine (Mina Farid et Zahia Dehar), cette comédie dramatique était immanquable à la fin de l’été !

[2019 dans le rétro] Des films LGBT : une belle quantité et surtout une bonne qualité

Posté par wyzman, le 3 janvier 2020

Après une année 2018 marquée par des avancées majeures dans la représentation de la communauté LGBT au cinéma, l’année 2019 aura été celle des explorations (plus ou moins) réussies.

Une compétition cannoise très queer

Une fois n’est pas coutume, c’est sur la Croisette que l’on a vu d'excellents films autour de personnages LGBT. A commencer par Douleur et Gloire, le dernier film de Pedro Almodóvar. Pendant près de deux heures, le cinéaste espagnol propose une analyse poussée de ses propres traumas grâce à  l'histoire d’un réalisateur, à la sexualité jamais cachée, qui a connu le succès avant d’être dans l’incapacité physique de tourner des films. L’occasion pour Pedro Almodóvar d’offrir un rôle de premier plan à Antonio Banderas qui a décroché un prix d’interprétation. On se souviendra longtemps de cette scène où le personnage de Banderas enfant tombe dans les pommes en voyant le bel artisan se laver devant lui. Egalement en compétition à Cannes, Roubaix, une lumière était la plus atypique des déclarations d’amour d’Arnaud Desplechin. Cela étant, à l'aide de Léa Seydoux et Sara Forestier, il y dépeint une relation amoureuse lesbienne toxique particulièrement intrigante.

Les véritables moments marquants de la compétition nous ont été offerts par Xavier Dolan et Céline Sciamma. Avec Matthias et Maxime, celui que l’on a très tôt considéré comme un prodige prouve qu’il n’a rien perdu de sa superbe. Après deux films internationaux qui n’ont pas autant convaincus que prévu, Xavier Dolan signe un film personnel sur deux amis d’enfance bouleversés par un baiser effectué pour les besoins d’un film. Véritable drame sur l’éclosion des sentiments, Matthias et Maxime fait partie des films les plus touchants de la filmographie du Québécois.

De son côté, Céline Sciamma n’a pas démérité. Avec Portrait de la jeune fille en feu, elle a complètement retourné la Croisette, offrant aux spectateurs et aux critiques le drame lesbien dans la Bretagne de 1770 qu’ils méritaient. Aussi sentimental et cérébral que Carol de Todd Haynes, Portrait de la jeune fille en feu fait la part belle aux jeux de regards et captive par les performances très authentiques de Noémie Merlant et Adèle Haenel.

La Queer Palm, un gage de qualité ?

Toujours à Cannes, mais hors compétition, il ne fallait pas manquer Rocketman de Dexter Fletcher. Ce biopic consacré au génie créatif d’Elton John donne lieu à de jolies séquences musicales tout en ayant l’allure d’un couteux album souvenir validé par l’artiste lui-même. Loin d’être aussi queer et flamboyant que prévu, malgré quelques allusions sexuelles, Rocketman a bénéficié d’une tournée promotionnelle parfaitement assurée par ses (très beaux) acteurs principaux : Taron Egerton, Jamie Bell et Richard Madden. Du côté d’Un Certain Regard, le drame Port Authority aura fait parler de lui grâce à Leyna Bloom, la première actrice transcengenre et de couleur à être la tête d’affiche d’un film cannois. Centré sur la rencontre entre un jeune homme blanc (Paul joué par Fionn Whitehead) et une danseuse trans noire (Wye), Port Authority vaut le détour pour ce qu’il dit de la masculinité et de la notion de « famille ».

Mais c’est sans l’ombre d’un doute Et puis nous danserons (présenté à la Quinzaine des réalisateurs) que l’on ne cessera jamais de vous recommander. Premier long-métrage LGBT en Géorgie, le film de Levan Akin raconte comment Merab, un danseur de l’Ensemble national géorgien est troublé par l’arrivée dans sa classe d’Irakli, un rival plein de surprises. En s’éloignant du très basique film d’apprentissage sur le coming out, Et puis nous danserons montre avec beaucoup de sérieux la prise d’indépendance un jeune homme rejeté de toutes parts et pourtant loin d’être aussi fragile qu’on ne le pense. Grâce à des séquences dansées hypnotiques et terrifiantes et un acteur principal charismatique, le superbe Levan Gelbakhiani, Levan Akin signe ici le meilleur drame gay de l’année. Rien que ça !


Des pépites trop vite oubliées ?

Disponible sur Netflix depuis le 1 février, Velvet Buzzsaw de Dan Gilroy n’a pas fait couler autant d’encre que prévu. Thriller horrifique de bonne facture, le film s’est révélé un peu trop prévisible pour que la presse l’applaudisse. Et malgré un teasing généreux autour des scènes de sexe de Jake Gyllenhaal, son rôle de critique d’art bisexuel n’était finalement accompagné que de coïts hétérosexuels. Une déception qui a vite fait tomber le projet dans les abîmes d’Internet...

A l’inverse, Boy Erased de Joel Edgerton a su davantage convaincre. Malheureusement, son sujet (la thérapie de conversion forcée d’un jeune homme gay par son père pasteur) pourrait en avoir rebuter plus d’un. Nécessaire et rigoureusement réalisé, Boy Erased jouit d’un casting quatre étoiles (Lucas Hedges, Russell Crowe, Nicole Kidman, Joe Alwyn, Xavier Dolan, Flea, Troye Sivan)  qui vaut tous les visionnages du monde !

En parallèle, Entre les roseaux est la jolie surprise de l’année. En dépeignant l’histoire d’amour d’un étudiant finlandais et d’un réfugié syrien, Mikko Mäkelä a pris tout le monde de court. Ode à peine déguisée à la libération des corps et de l’esprit, Entre les roseaux peut se vanter de disposer d’une photographie et d’une lumière extraordinaires. Ses acteurs principaux Janne Puustinen et Boodi Kabbani sont des raisons supplémentaires de découvrir cette belle découverte.

Des surprises très engagées

Longtemps critiqués pour leur manque d’intérêt pour le cinéma LGBT, producteurs, scénaristes et cinéastes francophones semblent de plus en plus inspirés par une communauté aux mille facettes. Si la télévision commence tout juste à s'en emparer, le cinéma, cette année, a montré qu'on pouvait être populaire et queer. Il ne fallait donc pas louper Les Crevettes pailletées, la comédie déjantée de Maxime Govare et Cédric Le Gallo. Dans celle-ci, Nicolas Gob joue un vice-champion de natation homophobe qui est contraint d’entraîner une équipe gay de water-polo. L’occasion pour les acteurs Alban Lenoir, Michaël Abiteboul, David Baiot, Roman Lancry, Roland Menou, Geoffrey Couët, Romain Beau, Félix Martinez ou encore Pierre Samuel de nous faire rêver et rire au cours de séquences d’anthologie (l’enterrement, really!)

Du côté de la Belgique, impossible de ne pas évoquer Lola vers la mer ou l’un des meilleurs drames jamais réalisés sur la jeunesse trans. Porté par le duo père fille Mia Bollaers/Benoît Magimel, le film de Laurent Micheli montre comment l’incompréhension est souvent à l’origine des pires situations transphobes dans le cercle familial. Plus sensé et sensible mais sans doute moins maîtrisé que Girl de Lukas Dont, Lola vers la mer est un sacré road-movie sur la différence !

C'est autre chose qu'un simple clin d'oeil aux gays et lesbiennes dans Avengers ou Star Wars. Car du côté d'Hollywood, si les gays, lesbiennes, trans, bi sont de mieux en mieux représentés, notamment dans les séries, ils restent absent des gros blockbusters de l'année. A deux exceptions notables, datant de 2018 mais sorties en 2019: le personnage homosexuel de Mahershala Ali dans Green Book, Oscar du meilleur film et Oscar du meilleur second-rôle masculin. Et la reine aux amours invertis dans La favorite, qui a valu l'Oscar de la meilleure actrice à Olivia Colman.

Evidemment, on reste loin du cas de la série "Elite" où le gender fluid domine et où chacun baise qui il veut, sans se soucier des jugements.

Oscars 2019: Green Book, Oscar du meilleur film!

Posté par wyzman, le 24 février 2019

La 91e cérémonie des Oscars ont soufflé un vent de fraîcheur avec plusieurs adaptations de comics récompensés. La diversité, qu'elle soit LGBT (les deux Oscars d'interprétation masculine pour deux personnages gays, l'Oscar de la meilleure actrice pour une reine lesbienne), afro-américaine ou latino-américaine, a été le mot d'ordre avec Bohemian Rhapsody et Rami Malek, Alfonso Cuaron (deux Oscars ce soir et quatre au total), Regina King, Mahershala Ali et Green Book, Black Panther, Blackkklansman.

Les histoires vraies (Green Book, La favorite, Roma, Bohemian Rhapsody...) ont quasiment tout raflé. Green Book - 3 Oscars - a été le choix consensuel de la soirée mais Bohemian Rhapsody repart vainqueur avec 4 statuettes. Le palmarès a été très éclaté entre plusieurs films, récompensant ainsi un peu tout le monde, sans offrir le sacre à Netflix pour Roma (qui repart quand même avec l'Oscar film en langue étrangère et l'Oscar du meilleur réalisateur).

MEILLEUR FILM: Green Book
Meilleur réalisateur: Alfonso Cuaron, Roma
Meilleure actrice: Olivia Colman, La favorite
Meilleur acteur: Rami Malek, Bohemian Rhapsody
Meilleur second-rôle féminin: Regina King, Si Beale Street pouvait parler
Meilleur second-rôle masculin:Mahershala Ali, Green Book
Meilleur scénario: Green Book
Meilleur scénario (adaptation): Blackkklansman
Meilleur film en langue étrangère: Roma
Meilleur court métrage: Skin
Meilleur documentaire: Free Solo
Meilleur court métrage documentaire: Period. End of Sentence
Meilleur film d'animation: Spider-Man: New Generation
Meilleur court métrage d'animation: Bao
Meilleure musique: Black Panther
Meilleure chanson originale: "Shallow" (A Star is born)
Meilleure photo: Roma
Meilleur montage: Bohemian Rhapsody
Meilleurs décors: Black Panther
Meilleurs costumes: Black Panther
Meilleurs maquillages & coiffures: Vice
Meilleurs effets visuels: First Man
Meilleur montage son: Bohemian Rhapsody
Meilleur mixage son: Bohemian Rhapsody

Oscars 2019: Green Book sera-t-il victime de ses polémiques?

Posté par vincy, le 23 février 2019

Green Book est l'un des favoris pour l'Oscar du meilleur film cette année. Il a toutes ses chances: un sujet politique et consensuel, une comédie dramatique, le prix du public au festival de Toronto, le Golden Globe dans la catégorie musical ou comédie, le film de l'année pour l'American Film Institue et pour le National Board of Review, le meilleur film selon la Producers Guild of America, et un joli succès public aux Etats-Unis (67M$ soit déjà plus que La forme de l'eau, Oscar l'an dernier).

Il peut perdre aussi. Roma est qualitativement supérieur, mais une partie des votants pourraient ne pas vouloir donner l'Oscar pour un film Netflix. A Star is Born, Black Panther et Bohemian Rhapsody sont largement plus populaires. Blackkklansman et Vice sont plus politiques. La Favorite pourrait être aussi un concurrent surprenant, correspondant aux choix habituels de l'Académie.

Green Book a cependant du affronter plusieurs polémiques au fil des mois. Ce qui risque de le desservir. Une partie des critiques et des professionnels lui reprochent, pour raccourcir, son point de vue "blanc", à travers le regard du personnage joué par Viggo Mortensen, Tony Vallelonga. Le film est produit par le fils de Tony, Nick, personnalité controversée (pro-Trump et islamophobe, même s'il s'est excusé pour certains tweets). Ce qui entraîne une deuxième polémique: le consentement de la famille de Don Shirley, incarné par Mahershala Ali, qui n'a pas été impliquée dans le développement du film. Les deux personnages réels sont morts à quelques mois d'écart en 2013.

Trop blanc pour beaucoup, le film est aussi accusé d'un racisme anti-blancs, selon comment on le perçoit (et ses opinions). Certains critiques, y compris dans la presse branchée, ont vu dans cette histoire une glorification d'un personnage noir et un grand mépris pour le personnage blanc. A cela s'ajoute que, selon la famille, Donald Shirley ne voulait pas d'un film sur cette histoire (comme on va vous l'expliquer).

N word et autres mensonges

Cela aurait pu rester une politique de réseaux sociaux si, en pleine tournée promotionnelle, Viggo Mortensen n'avait pas utilisé l'infamant mot en N, plutôt que le correct afro-américain ou noir. Paradoxalement, le mot est utilisé dans des films comme Si Beale Street pouvait parler ou dans la pièce actuellement à Broadway, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, sans que cela créé de polémiques. Mortensen a du s'excuser et Ali a fait savoir officiellement qu'il acceptait ces excuses.

Mais les vannes étaient ouvertes. En décembre, alors que le film commençait à récolter plusieurs citations ou prix, la famille de Donald Shirley s'émeut publiquement d'avoir été mise à l'écart et reproche le manque d'authenticité de certains faits décrits dans la fiction. Le frère de Donald Shirley évoque même "une symphonie de mensonges". Selon la famille, Shirley n'était pas aussi seul, ni coupé de la communauté afro-américaine. Pire, ils accusent Vallelonga de révisionnisme, puisque selon eux les deux hommes n'avaient pas d'autres relations que professionnelles. Nulle amitié réelle donc.

Pourtant, dans le documentaire Lost Bohemia de Josef Astor, Donald Shirley dit le contraire, confiant sa pleine confiance envers son chauffeur. "Tony n'était pas seulement mon chauffeur. Nous n'avons jamais eu de relation employeur-employé. Nous étions liés par une amitié mutuelle." S'il a refusé de donner son accord au projet, c'était, apparemment, davantage par peur qu'on révèle son homosexualité, alors qu'il n'a jamais fait son outing.

Peter Farrelly, le réalisateur, explique également qu'il a tenté de joindre la famille avant le tournage. Mahershala Ali a préféré continuer de s'excuser en se disant désolé si sa participation au film dans le rôle de Shirley les a offensés. Le neveu du pianiste reconnaît que l'interprétation de l'acteur est remarquable mais ne reconnaît pas son oncle tel qu'il est dépeint dans le film. "Ils ont fait un succès commercial, un film populaire, mais dans ce process, ils ont distordu et réduit la vit d'un des deux personnages principaux."

A l'inverse, son producteur, ami et légataire testamentaire Michael Kappeyne, par ailleurs consultant pour le film, explique que le comédien, favori pour l'Oscar du meilleur second-rôle masculin, a su capter la complexité du musicien, "sa colère intérieure, son sens de la solitude, sa dignité intègre et son intérêt à aider les gens."

On le voit bien: selon les souvenirs des entourages, le regard change sur le film. Après tout, il est vendu comme une fiction inspirée de faits réels et non comme une biographie. Ce n'est pas un documentaire. Ce qui compte c'est la narration et l'émotion qui s'en dégage, en plus du message généreux qu'il comporte. Ce que l'on reproche au film, finalement, c'est d'avoir écrit un récit autour du chauffeur blanc alors que c'est l'employeur noir qui est dominant (ce qui donnerait envie d'un documentaire ou d'une fiction centrée sur la vie de Shirley).

Au moins, le film est véridique sur d'autres aspects du film (l'appartement de Shirley, sa tournée dans le sud, ses concerts devant les blancs, la correspondance du couple Vallelonga, l'arrestation du chauffeur et de son employeur, etc...).

Oscars 2019 : Roma et La Favorite en tête des nominations

Posté par wyzman, le 22 janvier 2019

Deux semaines et demi après les Golden Globes où il a été sacré meilleure film (comédie ou musical), Green Book de Peter Farrelly continue de faire parler. Après être devenu le grand favori de la catégorie meilleur film de la 91e cérémonie des Oscars, Green Book part dans la course aux Oscars aux côtés de A Star is Born, BlacKkKlansman, Bohemian Rhapsody, La Favorite et Roma. Ces deux derniers dominent la liste avec 10 nominations chacun: Hollywood a plébiscité un cinéaste mexicain et un réalisateur grec. Roma est le premier film "Netflix" nommé dans la catégorie suprême, ce qui est un tournant dans l'industrie hollywoodienne à coup sûr. C'est le premier film en langue étrangère depuis Amour en 2012 à être nommé en meilleur film. Pour Alfonso Cuaron, c'est carrément un carton plein puisqu'en son seul nom, il glane 4 nominations (producteur, réalisateur, scénariste, directeur de la photo), le faisant entrer dans un club très select où règnent Warren Beatty, Alan Menken, et les frères Coen.

Grâce à La Favorite et Bohemian Rhapsody mais aussi L'île aux chiens et Can You Ever Forgive Me? la Fox domine la course cette année avec 25 nominations pour le studio (Fox Searchlight et 20th Century Fox), devant Universal et Focus Features (17), Walt Disney (16), Netflix (13), Annapurna Pictures (9), Warner Bros (8). Amazon Studios repart avec 3 nominations

Signalons, même si ce n'est pas une surprise, la nomination d'un Marvel, Black Panther, pour la première fois dans la catégorie meilleur film, en plus de six autres citations (là aussi un record dans le genre). Trois des cinq réalisateurs nommés sont étrangers (ce qui évince Bradley Cooper comme Ryan Coogler). Mais pour Spike Lee, c'est aussi sa première nomination dans les deux catégories reines (film, réalisateur)! Avec BlacKkKlansman, au total six fois nommé, il devient le 6e cinéaste afro-américain à être distingué dans la catégorie réalisateur, qui ne compte cette année aucune réalisatrice. Cannes (avec 3 films, dont la Palme d'or) et Venise (avec 2 films, dont le Lion d'or) se disputent l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.

A Star is Born et Vice remportent 8 nominations chacun. Glenn Close capte sa 7e nomination, et enfin une victoire?

Des snobés

Parmi les surprises, notons les absences de Thimothee Chalamet (Beautiful Boy) et Ethan Hawke (First Reformed, pourtant nommés partout depuis 3 mois,, des actrices de films de genre (Emily Blunt et Toni Collette), mais aussi de Michael B. Jordan, Margot Robbie, Saoirse Ronan, John David Washington, Claire Foy et Nicole Kidman, de cinéastes comme Barry Jenkins et Peter Farrelly, de films attendus (mais surestimés) comme Crazy Rich Asians ou La mule (Eastwood est complètement snobé). Leave no trace ne marque pas plus de points malgré les faveurs des critiques, tout comme le documentaire à succès Won't you be my Neighbor?. First man fait aussi partie des perdants tout comme Burning évincé des films en langue étrangère comme des catégories d'interprétation.

Au moins la diversité et reine, du film en costumes au blockbuster de super-héros, du remake musical au biopic musical, de fresques sociales en noir et blanc ou en couleurs pops, du drame politique à la comédie dramatique humaniste. La liste révèle une variété de styles mais aussi de cultures (il suffit de voir les multiples nominations de Cold War, Roma, La favorite, Never Look Away ou celles dans les catégories courts métrages). C'est d'ailleurs la leçon à retenir: les films qui ont triomphé à Cannes et Venise jouent à égalité avec les productions américaines, prenant même des nominations dans des catégories reines, rendant ces Oscars plus cosmopolites que jamais.

On connaîtra les gagnants le 24 février.

Voici la liste complète des nominations:

Meilleur film
Black Panther
BlacKkKlansman
Bohemian Rhapsody
La favorite
Green Book
Roma
A Star Is Born
Vice

Meilleur réalisateur
Spike Lee, BlacKkKlansman
Pawel Pawlikowski, Cold War
Yorgos Lanthimos, La favorite
Alfonso Cuarón, Roma
Adam McKay, Vice

Meilleur acteur
Christian Bale, Vice
Bradley Cooper, A Star Is Born
Willem Dafoe, At Eternity’s Gate
Rami Malek, Bohemian Rhapsody
Viggo Mortensen, Green Book

Meilleure actrice
Yalitza Aparicio, Roma
Glenn Close, The Wife
Olivia Colman, La Favorite
Lady Gaga, A Star Is Born
Melissa McCarthy, Can You Ever Forgive Me?

Meilleur acteur dans un second rôle
Mahershala Ali, Green Book
Adam Driver, BlacKkKlansman
Sam Elliott, A Star Is Born
Richard E. Grant, Can You Ever Forgive Me?
Sam Rockwell, Vice

Meilleure actrice dans un second rôle
Amy Adams, Vice
Marina de Tavira, Roma
Regina King, Si Beale Street pouvait parler
Emma Stone, La favorite
Rachel Weisz, La favorite

Meilleur scénario original
La Favorite ; First Reformed ; Green Book ; Roma ; Vice

Meilleur scénario adapté
The Ballad of Buster Scruggs ; BlacKkKlansman ; Can You Ever Forgive Me? ; If Beale Street Could Talk ; A Star Is Born

Meilleurs décors (et direction artistique)
Black Panther ; First Man ; La favorite ; Le retour de Mary Poppins ; Roma

Meilleurs costumes
Ballad of Buster Scruggs ; Black Panther : La Favorite : Le retour de Mary Poppins ; Mary, reine d'Ecosse

Meilleurs maquillages et coiffures
Border ; Mary, reine d'Ecosse ; Vice

Meilleure photographie
Cold War ; La favorite ; Never Look Away ; Roma ; A Star is born

Meilleur montage
BlacKkKlansman ; Bohemian Rhapsody ; Green Book ; La Favorite ; Vice

Meilleur montage son
Black änther ; Bohemian Rhapsody ; First Man ; Sans un bruit ; Roma

Meilleur mixage de son
Black Panther ; Bohemian Rhapsody ; First Man ; Roma ; A Star is Born

Meilleurs effets visuels
Avengers: Infinity War ; Christopher Robin ; First Man ; Ready Player One ; Solo: A Star Wars Story

Meilleure chanson originale
“All The Stars”(Black Panther), Kendrick Lamar, SZA
“I’ll Fight” (RBG), Diane Warren, Jennifer Hudson
“The Place Where Lost Things Go” (Le retour de Mary Poppins), Marc Shaiman, Scott Wittman
“Shallow” (A Star Is Born), Lady Gaga, Mark Ronson, Anthony Rossomando, Andrew Wyatt et Benjamin Rice
“When A Cowboy Trades His Spurs For Wings” (The Ballad of Buster Scruggs), Willie Watson, Tim Blake Nelson

Meilleure musique de film
Black Panther ; BlacKkKlansman ;L'île aux chiens ; Si Beale Street pouvait parler ; Le retour de Mary Poppins

Meilleur film en langue étrangère
Capharnaüm (Liban)
Cold War (Pologne)
Never Look Away (Allemagne)
Roma (Mexique)
Une affaire de famille (Japon)

Meilleur film d’animation
Les indéstructibles 2 ; L'île aux chiens ; Mirai ; Ralph 2.0 ; Spider-Man: Into the Spider-Verse

Meilleur film documentaire
Free Solo ; Hale County This Morning, This Evening ; Minding the Gap ; Of Fathers and Sons ; RBG

Meilleur court-métrage de fiction
Detainment ; Fauve ; Marguerite ; Mother ; Skin

Meilleur court-métrage d’animation
Animal Behaviour ; Bao ; Late Afternoon ; One Small Step ; Weekends

Meilleur court-métrage documentaire
Black Sheep ; End Game ; Lifeboat ; A Night at the Garden ; Period. End of Sentence

Oscars d’honneur

PGA Awards 2019 : Green Book de Peter Farrelly devient favori pour l’Oscar du meilleur film

Posté par wyzman, le 20 janvier 2019

Trois jours avant les nominations pour les Oscars, la Producers Guild of America a dévoilé sa liste de gagnant aux PGA Awards.

Le favori officiel

Depuis 1990, les PGA Awards récompensent les meilleurs producteurs (de cinéma et de télévision). En raison des divergences de vainqueurs lors des précédentes cérémonies de la saison, le résultat des PGA Awards était très attendu. En effet, depuis plusieurs semaines, il a été impossible pour la presse et les votants de faire émerger un favori dans la course à l'Oscar du meilleur film. Depuis son passage très remarqué à la Mostra de Venis, Roma d'Alfonso Cuarón est sur toutes les lèvres. "Va-t-il mener les nominations avec 10 mentions ?" se demander même Variety récemment.

Car face à Roma, A Star Is Born de Bradley Cooper est un adversaire de taille mais n'a que peu de chances côtés effets spéciaux. Et n'oublions pas de mentionner The Favourite qui, pour beaucoup, est le meilleur film de Yorgos Lanthimos à ce jour. Ajoutons à ce trio, le brièvement applaudi First Man de Damien Chazelle, le blockbuster Black Panther et le discret If Beale Street Could Talk et l'on obtient une catégorie meilleur film aux Oscars sans oeuvre véritablement capable de se démarquer. Mais cela était vrai jusqu'à hier, lorsque Green Book a été sacré meilleur film aux PGA Awards. Présent dans toutes les grandes cérémonies de la saison, le film de Peter Farrelly vient de recevoir un soutien de taille qui en fait désormais le favori de cette année.

Meilleur producteur de film

Black Panther

BlacKkKlansman

Bohemian Rhapsody

Crazy Rich Asians

The Favourite

Green Book

A Quiet Place

Roma

A Star Is Born

Vice

Meilleur producteur de film documentaire

The Dawn Wall

Free Solo

Hal

Into the Okavango

RBG

Three Identical Strangers

Won’t You Be My Neighbor? (GAGNANT)

Meilleur producteur de film d'animation

Dr. Seuss’ The Grinch

Incredibles 2

Isle of Dogs

Ralph Breaks the Internet

Spider-Man: Into the Spider-Verse (GAGNANT)

Meilleur producteur pour une série télévisée

“The Americans” (Saison 6)  (GAGNANT)

“Better Call Saul” (Saison 4)

“The Handmaid’s Tale” (Saison 2)

“Ozark” (Saison 2)

“This Is Us” (Saison 3)

Meilleur producteur pour une série télévisée comique

“Atlanta” (Saison 2)

“Barry” (Saison 1)

“GLOW” (Saison 2)

“The Good Place” (Saison 3)

“The Marvelous Mrs. Maisel” (Saison 2)  (GAGNANT)

Meilleur producteur pour une mini-série

“The Assassination of Gianni Versace: American Crime Story” (Saison 2)  (GAGNANT)

“Escape at Dannemora”

“Maniac”

“The Romanoffs”

“Sharp Objects”

Meilleur producteur pour un téléfilm

Fahrenheit 451 (GAGNANT)

King Lear

My Dinner with Hervé

Paterno

Sense8: Together Until the End

Meilleur producteur pour un programme de non-fiction

30 for 30” (Saison 9)

Anthony Bourdain: Parts Unknown” (Saison 11, Saison 12)  (GAGNANT)

Leah Remini: Scientology and the Aftermath” (Saison 3)

Queer Eye” (Saison 1, Saison 2)

Wild Wild Country” (Saison 1)

Meilleur producteur d'émission en direct ou talk-show

The Daily Show with Trevor Noah” (Saison 24)

Last Week Tonight with John Oliver” (Saison 5)  (GAGNANT)

The Late Show with Stephen Colbert” (Saison 4)

Real Time with Bill Maher” (Saison 16)

Saturday Night Live” (Saison 44)

Meilleur producteur pour un programme de télé-réalité

The Amazing Race” (Saison 30)

America’s Got Talent” (Saison 13)

RuPaul’s Drag Race” (Saison 10)  (GAGNANT)

Top Chef” (Saison 15)

The Voice” (Saison 14, Saison 15)

BAFTA 2019: La favorite évidemment favorite

Posté par vincy, le 9 janvier 2019

La Favorite, film de Yorgos Lanthimos deux fois primé à Venise (Grand prix du jury et prix d'interprétation féminine) a récolté 12 nominations aux British Academy of Film and Television Art's Awards (BAFTA), qui avaient révélé il y a quelques jours la liste de ses espoirs nommés.

Derrière, First Man, Roma, A Star is born récoltent 7 nominations chacun, devançant les 6 citations de Vice, les 5 de BlacKkKlansman, et les 4 de Green Book et Cold War.

On aurait pu croire que Bohemian Rhapsody et You Were Never Really here soient plus présents dans la liste. Mais, hormis La Favorite, on constate bien qu'aucun des films n'est britannique, affaiblissant chaque année cette cérémonie colonisée par les studios américains.

Notons quand même que les films sélectionnés à Cannes et Venise surclassent les autres: preuve que les deux grands festivals continuent de dominer le monde du cinéma art et essai malgré les productions hollywoodiennes.

Les lauréats seront dévoilés le 10 février.

Principales nominations:

Film: BlacKkKlansman ; La favorite ; Green Book ; Roma ; A Star is born

Film britannique: Beast ; Bohemian Rhapsody ; La favorite ; McQueen ; Stan & Ollie ; You Were Never Really Here

Film étranger: Capharnaüm ; Cold War ; Dogman ; Roma ; Une affaire de famille

Documentaire: Free Solo ; McQueen ; RBG ; They Shall not grow old ; Three identical Strangers

Film d'animation: Les indestructibles 2 ; L'île aux chiens ; Spider-Man:New Generation

Réalisateur: Spike Lee (BlacKkKlansman) ; Pawel Pawlikowski (Cold War) ; Yorgos Lanthimos (La favorite) ; Alfonso Cuaron (Roma) ; Bradley Cooper (A Star is born)

Actrice: Glenn Close (The Wife) ; Lady Gaga (A Star is born) ; Melissa McCarthy (Can you ever forgive me?) ; Olivia Colman (La favorite) ; Viola Davis (Les veuves)

Acteur: Bradley Cooper (A Star is born) ; Christian Bale (Vice) ; Rami Malek (Bohemian Rhapsody) ; Steve Coogan (Stan & Ollie) ; Viggo Mortensen (Green Book)

Second-rôle féminin: Amy Adams (Vice) ; Claire Foy (First Man) ; Emma Stone (La favorite) ; Margot Robbie (Marie, reine d'Ecosse) ; Rachel Weisz (La favorite)

Second-rôle masculin: Adam Driver (BlacKkKlansman) : Mahershala Ali (Green Book) ; Richard E. Grant (Can You Ever forgive me?) : Sam Rockwell (Vice)  Timothy Chalamet (Beautiful Boy)

Writers Guild Awards 2019 : Roma, Black Panther et A Star Is Born parmi les nommés

Posté par wyzman, le 7 janvier 2019

Quelques heures après une 76e édition des Golden Globes marquée par les sacres de Bohemian Rhapsody et Roma ainsi que ceux de The Assassination of Gianni Versace et The Kominsky Method, c’est au tour de la Writers Guild of America de dévoiler ses nommés pour l’édition 2019.

Toujours séparée en trois catégories (scénario original, scénario adapté, scénario de documentaire), la sélection cinéma de cette année est loin de créer la surprise. En effet, on y trouve des blockbusters (Black Panther, A Quiet Place, A Star Is Born) et des films amplement salués par la presse internationale (Roma, BlackKklansman, If Beale Street Could Talk). Les gagnants seront annoncés le dimanche 17 février prochain, lors de la cérémonie annuelle.

Scénario original

Eighth Grade de Bo Burnham (A24)

Green Book de Nick Vallelonga & Brian Currie & Peter Farrelly; (Universal Pictures)

A Quiet Place de Bryan Woods & Scott Beck and John Krasinski, d’après une histoire de Bryan Woods & Scott Beck (Paramount Picture

Roma d’Alfonso Cuarón (Netflix)

Vice d’Adam McKay (Annapurna Pictures)

Scénario adapté

BlackKklansman de Charlie Wachtel & David Rabinowitz et Kevin Willmott & Spike Lee, d’après l’oeuvre de Ron Stallworth (Focus Features)

Black Panther de Ryan Coogler & Joe Robert Cole, d’après les comics Marvel de Stan Lee et Jack Kirby (Walt Disney Studios Motion Pictures)

Can You Ever Forgive Me? de Nicole Holofcener et Jeff Whitty, d’après l’oeuvre de Lee Israel (Fox Searchlight)

If Beale Street Could Talk de Barry Jenkins, d’après l’oeuvre de James Baldwin (Annapurna Pictures)

A Star Is Born d’Eric Roth et Bradley Cooper & Will Fetters, d’après le scénario de 1954 de Moss Hart et le scénario de 1976 de John Gregory Dunne & Joan Didion et Frank Pierson, d’après une histoire de William Wellman and Robert Carson (Warner Bros.)

Scénario de documentaire

Bathtubs Over Broadway d’Ozzy Inguanzo & Dava Whisenant (Focus Features)

Fahrenheit 11/9 de Michael Moore (Briarcliff Entertainment)

Generation Wealth de Lauren Greenfield (Amazon Studios)

In Search of Greatness de Gabe Polsky (Art of Sport)

Green Book, Bohemian Rhapsody et Roma, vainqueurs des Golden Globes 2019

Posté par vincy, le 7 janvier 2019

Les Golden globes ont déjoué tous les pronostics. Ce ne sont pas forcément les favoris des critiques des grandes villes ou même les films les plus nommés qui ont été sacrés cette nuit à Los Angeles. Plutôt que le musical A Star is born, ils ont ainsi préféré le biopic musical tout aussi rock Bohemian Rhapsody, qu'on n'attendait absolument pas sacré cette nuit.

La course aux Oscars reste très ouverte. Mais on voit bien que Green Book, avec trois récompenses, a ses chances, tout comme Roma. Côté acteurs, Regina King continue son grand chelem. Si les comédiens sont deux transformations maquillées (un rocker et un vice-président), les comédiennes sont dans l'incarnation de la femme forte. On saluera le sacre de la grande Glenn Close, dont c'est le premier Golden Globe "cinéma" après 5 tentatives.

Une chose est certaine côté films: les Golden Globes sont de moins en moins prédictifs. les chances que le biopic sur Queen triomphe aux Oscars sont pour l'instant assez minces. Pourtant, en étant également dans le club fermé des cinq films nommés catégorie meilleure casting aux Screen Actors Guild Awards, le succès réalisé par Bryan Singer augmente sa cote dans une année sans aucun favori...

Le palmarès cinéma

Film - drame: Bohemian Rhapsody
Film - musical ou comédie: Green Book
Cecil B. DeMille Award: Jeff Bridges
Réalisateur: Alfonso Cuaron (Roma)
Actrice - drame: Glenn Close (The Wife)
Acteur - drame: Rami Malek (Bohemian Rhapsody)
Actrice - musical ou comédie: Olivia Colman (La favorite)
Acteur - musical ou comédie: Christian Bale (Vice)
Second-rôle féminin: Regina King (If Beale Street Could Talk)
Second-rôle masculin: Mahershala Ali (Green Book)
Film d'animation: Spider-Man: Into the Spider-Verse
Film étranger: Roma
Scénario: Peter Farrelly, Nick Vallelonga, Brian Currie (Green Book)
Musique: Justin Hurwitz (First Man)
Chanson: "Shallow” (A Star Is Born)

Critics’ Choice Movie Awards 2019 : La Favorite, Black Panther et First Man en tête des nominations

Posté par wyzman, le 10 décembre 2018

C'est aujourd'hui que la Broadcast Film Critics Association (BFCA) dévoilait la liste de ses nommés côté cinéma

Blockbusters et films d'auteur

Sans surprise, c'est La Favorite qui récolte le plus de nominations puisque le film de Yorgos Lanthimos est cité pas moins de 14 fois. Plus tôt cette saison, il attirait déjà l'attentions des votants des Golden Globes, de l'AFI ou encore des British Independent Film Awards. Juste après, c'est l'incontournable Black Panther qui fait une razzia de nominations. Le blockbuster de Ryan Coogler demeure le plus gros carton de cette année aux Etats-Unis avec plus de 700 millions de dollars de recette. Il dépasse notamment Avengers: Infinity War, Les Indestructibles 2 et Jurassic World : Fallen Kingdom et devrait continuer l'awards season jusqu'aux Oscars.

Les 12 mentions de Black Panther n'empêchent pas First Man de demeurer un candidat sérieux dans les autres cérémonies de remises de prix. Le film de Damien Chazelle est nommé 10 fois. Le Retour de Mary Poppins, A Star Is Born et Vice sont nommés 9 fois, Roma 8 fois, Green Book 7 fois. Dans la catégorie meilleur film, on retrouve par ailleurs BlackKklansman et If Beale Street Could Talk. A en croire le magazine américain Variety, la catégorie phare pourrait bien être identique à celle du dimanche 24 février, jour desdits Oscars. Les Critics' Choice Movie Awards auront lieu le dimanche 13 janvier 2019.

Meilleur film

Black Panther
BlacKkKlansman
The Favourite
First Man
Green Book
If Beale Street Could Talk
Mary Poppins Returns
Roma
A Star Is Born
Vice

Meilleur acteur

Christian Bale – Vice
Bradley Cooper – A Star Is Born
Willem Dafoe – At Eternity’s Gate
Ryan Gosling – First Man
Ethan Hawke – First Reformed
Rami Malek – Bohemian Rhapsody
Viggo Mortensen – Green Book

Meilleure actrice

Yalitza Aparicio – Roma
Emily Blunt – Mary Poppins Returns
Glenn Close – The Wife
Toni Collette – Hereditary
Olivia Colman – The Favourite
Lady Gaga – A Star Is Born
Melissa McCarthy – Can You Ever Forgive Me?

Meilleur acteur dans un second rôle

Mahershala Ali – Green Book
Timothée Chalamet – Beautiful Boy
Adam Driver – BlacKkKlansman
Sam Elliott – A Star Is Born
Richard E. Grant – Can You Ever Forgive Me?
Michael B. Jordan – Black Panther

Meilleure actrice dans un second rôle

Amy Adams – Vice
Claire Foy – First Man
Nicole Kidman – Boy Erased
Regina King – If Beale Street Could Talk
Emma Stone – The Favourite
Rachel Weisz – The Favourite


Acteur.trice révélation

Elsie Fisher – Eighth Grade
Thomasin McKenzie – Leave No Trace
Ed Oxenbould – Wildlife
Millicent Simmonds – A Quiet Place
Amandla Stenberg – The Hate U Give
Sunny Suljic – Mid90s

Meilleur casting

Black Panther
Crazy Rich Asians
The Favourite
Vice
Widows

Meilleur réalisateur

Damien Chazelle – First Man
Bradley Cooper – A Star Is Born
Alfonso Cuarón – Roma
Peter Farrelly – Green Book
Yorgos Lanthimos – The Favourite
Spike Lee – BlacKkKlansman
Adam McKay – Vice

Meilleur scénario original

Bo Burnham – Eighth Grade
Alfonso Cuarón – Roma
Deborah Davis and Tony McNamara – The Favourite
Adam McKay – Vice
Paul Schrader – First Reformed
Nick Vallelonga, Brian Hayes Currie, Peter Farrelly – Green Book
Bryan Woods, Scott Beck, John Krasinski – A Quiet Place

Meilleur scénario adapté

Ryan Coogler, Joe Robert Cole – Black Panther
Nicole Holofcener, Jeff Whitty – Can You Ever Forgive Me?
Barry Jenkins – If Beale Street Could Talk
Eric Roth and Bradley Cooper & Will Fetters – A Star Is Born
Josh Singer – First Man
Charlie Wachtel & David Rabinowitz and Kevin Willmott & Spike Lee – BlacKkKlansman


Meilleure photographie

Alfonso Cuarón – Roma
James Laxton – If Beale Street Could Talk
Matthew Libatique – A Star Is Born
Rachel Morrison – Black Panther
Robbie Ryan – The Favourite
Linus Sandgren – First Man

Meilleurs décors

Hannah Beachler, Jay Hart – Black Panther
Eugenio Caballero, Barbara Enriquez – Roma
Nelson Coates, Andrew Baseman – Crazy Rich Asians
Fiona Crombie, Alice Felton – The Favourite
Nathan Crowley, Kathy Lucas – First Man
John Myhre, Gordon Sim – Mary Poppins Returns

Meilleur montage

Jay Cassidy – A Star Is Born
Hank Corwin – Vice
Tom Cross – First Man
Alfonso Cuarón, Adam Gough – Roma
Yorgos Mavropsaridis – The Favourite
Joe Walker – Widows

Meilleurs costumes

Alexandra Byrne – Mary Queen of Scots
Ruth Carter – Black Panther
Julian Day – Bohemian Rhapsody
Sandy Powell – The Favourite
Sandy Powell – Mary Poppins Returns

Meilleurs maquillage et coiffure

Black Panther
Bohemian Rhapsody
The Favourite
Mary Queen of Scots
Suspiria
Vice


Meilleurs effets spéciaux

Avengers: Infinity War
Black Panther
First Man
Mary Poppins Returns
Mission: Impossible – Fallout
Ready Player One

Meilleur film d'animation

The Grinch
Incredibles 2
Isle of Dogs
Mirai
Ralph Breaks the Internet
Spider-Man: Into the Spider-Verse

Meilleur film d'action

Avengers: Infinity War
Black Panther
Deadpool 2
Mission: Impossible – Fallout
Ready Player One
Widows

Meilleure comédie

Crazy Rich Asians
Deadpool 2
The Death of Stalin
The Favourite
Game Night
Sorry to Bother You

Meilleur acteur dans une comédie

Christian Bale – Vice
Jason Bateman – Game Night
Viggo Mortensen – Green Book
John C. Reilly – Stan & Ollie
Ryan Reynolds – Deadpool 2
Lakeith Stanfield – Sorry to Bother You


Meilleure actrice dans une comédie

Emily Blunt – Mary Poppins Returns
Olivia Colman – The Favourite
Elsie Fisher – Eighth Grade
Rachel McAdams – Game Night
Charlize Theron – Tully
Constance Wu – Crazy Rich Asians

Meilleur film d'horreur/science-fiction

Annihilation
Halloween
Hereditary
A Quiet Place
Suspiria

Meilleur film en langue étrangère

Burning
Capernaum
Cold War
Roma
Shoplifters

Meilleure chanson

"All the Stars" – Black Panther
"Girl in the Movies" – Dumplin’
"I’ll Fight" – RBG
"The Place Where Lost Things Go" – Mary Poppins Returns
"Shallow" – A Star Is Born
"Trip a Little Light Fantastic" – Mary Poppins Returns

Meilleure musique de film

Kris Bowers – Green Book
Nicholas Britell – If Beale Street Could Talk
Alexandre Desplat – Isle of Dogs
Ludwig Göransson – Black Panther
Justin Hurwitz – First Man
Marc Shaiman – Mary Poppins Returns