Aujourd'hui, l'Etat a rejeté le projet d'installation de vastes studios sur une ancienne base aérienne militaire près de Toulouse. Le dossier était présenté par un entrepreneur local Bruno Granja, avec le soutien (et le lobbying) des studios américains Raleigh (lire nos articles sur le sujet : Un studio hollywoodien veut s’installer près de Toulouse et Les Studios Raleigh mettent la pression sur l’Etat français pour leur projet toulousain).
La raison invoquée est que le dossier ne répondait pas aux critères du cahier des charges de l'appel d'offres lancé par l'Etat. Cet appel d'offre visait à reconvertir les 25 hectares de la base de Francazal.
L'appel d'offres était divisé en deux lots. Quatre réponses ont été examinées, toutes ont été refusées.
Concernant le lot Sud, qui concernait la proposition "cinématographique", la préfecture de Haute-Garonne a précisé son refus :
"- L’offre de prix est notablement inférieure à l’estimation domaniale,
- Les modalités de paiement proposées ne correspondent pas au cahier des charges,
- Le candidat subordonne son offre à la réalisation de certaines conditions suspensives qui n’étaient pas prévues au cahier des charges.
Par ailleurs, la structure qui se porte acquéreur n’a pas la taille financière compatible avec l’ampleur du projet, et aucun engagement ferme de partenariat n’est apporté."
Les studios, selon le dossier, pouvaient créer 5 000 emplois directs, avec le soutien du premier exploitant américain, Raleigh (dont les structures accueillent les tournages des deux suites d'Avatar).
La préfecture a donc écouté l'avis des sceptiques et les contestataires : il est vrai qu'avec l'ouverture de la Cité du cinéma près de Paris, le développement de studios à Lyon, Marseille, en plus de ceux existants dans le Grand Paris ou près de Nice, le marché semblait déjà un peu saturé. Au niveau européen, la concurrence est encore plus rude, notamment avec les installations britanniques ou celles en Europe centrale. Ceux de Valence en Espagne sont en faillite, et les célèbres studios de Cinecitta à Rome sont en péril.
Un nouvel appel d'offre sera lancé pour déterminer ce que deviendra cette base aéronautique.