Cannes 2012 : le match Pop/Rock – Kylie Minogue vs. Pete Doherty

Posté par vincy, le 21 mai 2012

D'un côté, Kylie Minogue, chanteuse pop (tendance dance) australienne de 44 ans. De l'autre côté, Pete Doherty, auteur-compositeur-interprète rock (tendance post-punk ou garage selon les époques) britannique de 33 ans. Elle est une star mondiale depuis ses premiers tubes à la fin des années 80. Lui est moins connu mais pas moins respecté par la presse musicale depuis ses débuts avec son groupe The Libertines.
Kylie a connu des très hauts et des très bas, une renaissance spectaculaire en 2001 avec l'album Fever. Elle a aussi été l'égérie d'H&M durant une saison. La presse people s'est emballée pour sa liaison avec Olivier Martinez. La presse féminine a préféré compatir pour sa bataille intime contre un cancer du sein.
Pete est plus sulfureux. Les scandales ne manquent pas dans son parcours. Il fut même condamné à 14 semaines de prison pour conduite en état d'ivresse et non-respect de sa liberté conditionnelle. Alcool, drogue (addict à l'héro) et rock n'roll. Cela ne l'empêche pas de jouer aussi les mannequins de mode (Roberto Cavalli, The Kooples).
Kylie et Pete seront à Cannes. Elle en compétition, lui à Un certain regard. La minuscule et sexy australienne a commencé sa carrière en jouant dans des séries locales à gros succès (The Sullivans, Neighbours, ...). Dans les années 90, elle s'invite aux génériques de films de séries Z. En 2011, elle joue la fée verte, couleur de l'absinthe, dans Moulin Rouge!, qui ouvre le festival de Cannes. On l'entend dans le dessin animé Pollux, le manège enchanté, et elle fait une apparition dans un film bollywoodien. Mais cette année, elle surprendra assurément en incarnant une actrice dans Holy Motors, de Léos Carax. Un film d'auteur européen, il n'y a pas meilleur contre-emploi pour elle.
Le dandy grunge anglais va faire ses premiers pas au cinéma avec une réalisatrice elle aussi française, Sylvie Vehreyde. Adapté du roman autobiographique d'Alfred de Musset, Confession d'un enfant du siècle, il sera Octave, le narrateur trompé par sa maîtresse, et tombant amoureux d'une jeune veuve pieuse, interprétée par Charlotte Gainsbourg, qui incarne l'alliance de la pop et du rock.

Si musicalement, les deux chanteurs n'ont rien en commun, à Cannes, ils seront présents tous deux avec des films d'auteurs français. Ça devrait swinguer dans les soirées d'après projection...

Cannes 2012 : Qui est Lily Cole ?

Posté par cynthia, le 21 mai 2012

De tous temps les roux et rousses ont été persécutés. Ils dégageraient une odeur nauséabonde, serait plus méchant que les autres à cause de leur couleur de cheveux, pratiqueraient la sorcellerie, bref des mythes, encore des mythes qui ternissent l'image du rouquin. Ce n'est pas la jeune et torride mannequin de 24 ans, Lily Cole qui illustrerait ces sottises.

Égéries des plus grandes marques, elle débute sa carrière de mannequin à 14 ans, après s'être fait remarquer par un recruteur alors qu'elle dégustait un hamburger (oui, oui c'est très ironique pour un mannequin). Elle signe avec l'agence de Kate Moss et enchaîne les contrats. Son nom apparaît de plus en plus dans le show business via les magazines de mode. Elle pose pour les plus grands titres, défile pour les plus grands noms. Même si elle vend de la beauté, elle préfère exploiter sa matière grise et continue simultanément ses études d'histoire de l'art à la prestigieuse université de Cambridge. Très vite son doux petit minois, qui donne à penser à la beauté victorienne des femmes d'antan, séduit le septième art.

Après la comédie britannique déjantée St Trinians, gros triomphe dans son pays, et des petits films sans grand succès pour commencer, avant de s'illustrer au côté de feu Heath Ledger dans le très fantasmagorique L'imaginarium du docteur Parnassus, de Terry Gilliam, présenté à Cannes en 2009. Une entrée dans un cinéma dit "respectable" où elle est très convaincante.Les films suivants ne concrétisent pas son envol. Certes, Rage, de Sally Potter, avec Jude Law, est sélectionné à Berlin. Mais le dernier Roland Joffé, There Be Dragons, est passé inaperçu l'an dernier.

Cette année devrait être la bonne. Avec ses cheveux de feu et son regard de braise, elle est de l'aventure du très attendu Blanche-Neige et le chasseur, en attendant d'incarner le célèbre rôle d'Alice dans Phatasmagoria; the vision of Lewis Caroll de Marilyn Manson, projet retardé depuis deux ans, à cause de l'emploi du temps surchargé du chanteur.

Cette année, elle revient à Cannes, à Un certain regard : Musset version Rock, avec Charlotte Gainsbourg et Pete Doherty. Confessions d'un enfant du siècle est réalisé par la française Sylvie Verheyde.

Cinéma français à Venise : entre incompréhension et sensibilité

Posté par MpM, le 5 septembre 2008

L’image que donnent les différentes sélections vénitiennes du cinéma français depuis le début du festival est plutôt contrasté et pas forcément reluisant. Par moments, les intrigues sont réduites à la portion congrue et certaines mises en scène, pour le moins déroutantes. A croire que les organisateurs ont eu du mal à trouver des films à la fois disponibles, ambitieux et réussis…

En plus d’Inju, la bête dans l’ombre de Barbet Schroeder (dont on a déjà dit tout le mal qu’on en pense), deux films concourent pour le Lion d’or : Nuit de chien de Werner Schroeter et L’autre de Patrick Mario Bernard et Pierre Tridivic. Le premier met en scène une flopée de célébrités (Pascal Gréggory, Amira Casar, Elsa Zylberstein, Eric Caravaca…) dans une mascarade théâtrale et outrée sur une ville en état de siège. Le temps d’une nuit, les alliances politiques vont se faire et se défaire, chaque leader potentiel choisissant la voie (soumission ou résistance) que lui dicte sa conscience (ou son sens de la real politique). Tout est si surjoué que l’on se croirait dans une parodie de pièce de boulevard où les personnages sont des caricatures dénués de psychologie et de profondeur. Agrémenté d’une once de philosophie de bazar (sur l’inévitabilité de la mort), d’une pincée de sadisme sexuel (pauvre Amira Casar) et d’une bonne dose de pédanterie, le film a beaucoup fait rire (involontairement, et presque injustement) les rares spectateurs qui n’avaient pas quitté la salle.


L’autre

Heureusement, dans un genre très différent mais bien mieux maîtrisé, L’autre aborde avec beaucoup de subtilité la jalousie amoureuse et le basculement dans la folie. Reposant presqu’entièrement sur les épaules de la toujours plus impeccable Dominique Blanc, cette adaptation d’un roman d’Annie Ernaux ("L’occupation") nous emporte avec sensibilité et retenue sur les voies mystérieuses où l’esprit se perd. Les jeux de miroirs (dans lesquels le personnage principal croit voir un double qui n’est pas elle) rendent palpables l’inextinguible angoisse qui habite le personnage. L’autre n’est plus sa rivale réelle et déclarée (la nouvelle compagne de son ex-amant) mais cette réplique d’elle-même susceptible de "sortir du miroir" et de prendre sa place. Car quoi de plus effrayant que de perdre le contrôle de nous-mêmes ? Avec ce film, le duo Tridivic et Bernard continue d’explorer le sillon débuté avec Dancing, où un homme isolé se découvrait un double. Un prétendant sérieux au palmarès.

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