Rencontres internationales Paris/Berlin/Madrid : entre nouveau cinéma et art contemporain

Posté par MpM, le 28 novembre 2008

logo_rencontres.jpgDernière étape de ce circuit qui traverse l’Europe (après Madrid en mai et Berlin en juillet), Paris accueille du 28 novembre au 7 décembre une programmation cinéma, vidéo et multimédia à la frontière entre nouveau cinéma et art contemporain. Ces rencontres internationales s’articulent autour de trois axes :
- des séances en salles : notamment une carte blanche aux réalisateurs Pedro Costa, Chantal Akerman et Antonio Muntadas ainsi qu’une présentation des derniers films de Philippe Grandrieux, Liu Wei et Ken Jacobs ;
- une exposition : "Data Meanings", qui présente une dizaine d'œuvres traitant du détournement et de la circulation des données sur internet
- un cycle de débats et tables rondes réfléchissant sur la réalité et les enjeux de la création contemporaine internationale.

En tout, ce sont ainsi 200 œuvres venues de plus de 60 pays qui seront présentées dans différents lieux de Paris parmi lesquels le Centre Pompidou, le Jeu de Paume, le Théâtre Paris-Villette, le Centre Culturel Canadien, le Goethe Institut, l'Institut Cervantès, le Centre Culturel Suédois et l’Institut Finlandais. Afin de faire de ces Rencontres un véritable forum interculturel, des échanges entre les artistes présents et le public sont également favorisés tout au long des dix jours.

___________ 

Rencontres internationale Paris/Berlin/Madrid
Du 28 novembre au 7 décembre
Informations et programme : www.art-action.org

Cinéma français à Venise : entre incompréhension et sensibilité

Posté par MpM, le 5 septembre 2008

L’image que donnent les différentes sélections vénitiennes du cinéma français depuis le début du festival est plutôt contrasté et pas forcément reluisant. Par moments, les intrigues sont réduites à la portion congrue et certaines mises en scène, pour le moins déroutantes. A croire que les organisateurs ont eu du mal à trouver des films à la fois disponibles, ambitieux et réussis…

En plus d’Inju, la bête dans l’ombre de Barbet Schroeder (dont on a déjà dit tout le mal qu’on en pense), deux films concourent pour le Lion d’or : Nuit de chien de Werner Schroeter et L’autre de Patrick Mario Bernard et Pierre Tridivic. Le premier met en scène une flopée de célébrités (Pascal Gréggory, Amira Casar, Elsa Zylberstein, Eric Caravaca…) dans une mascarade théâtrale et outrée sur une ville en état de siège. Le temps d’une nuit, les alliances politiques vont se faire et se défaire, chaque leader potentiel choisissant la voie (soumission ou résistance) que lui dicte sa conscience (ou son sens de la real politique). Tout est si surjoué que l’on se croirait dans une parodie de pièce de boulevard où les personnages sont des caricatures dénués de psychologie et de profondeur. Agrémenté d’une once de philosophie de bazar (sur l’inévitabilité de la mort), d’une pincée de sadisme sexuel (pauvre Amira Casar) et d’une bonne dose de pédanterie, le film a beaucoup fait rire (involontairement, et presque injustement) les rares spectateurs qui n’avaient pas quitté la salle.


L’autre

Heureusement, dans un genre très différent mais bien mieux maîtrisé, L’autre aborde avec beaucoup de subtilité la jalousie amoureuse et le basculement dans la folie. Reposant presqu’entièrement sur les épaules de la toujours plus impeccable Dominique Blanc, cette adaptation d’un roman d’Annie Ernaux ("L’occupation") nous emporte avec sensibilité et retenue sur les voies mystérieuses où l’esprit se perd. Les jeux de miroirs (dans lesquels le personnage principal croit voir un double qui n’est pas elle) rendent palpables l’inextinguible angoisse qui habite le personnage. L’autre n’est plus sa rivale réelle et déclarée (la nouvelle compagne de son ex-amant) mais cette réplique d’elle-même susceptible de "sortir du miroir" et de prendre sa place. Car quoi de plus effrayant que de perdre le contrôle de nous-mêmes ? Avec ce film, le duo Tridivic et Bernard continue d’explorer le sillon débuté avec Dancing, où un homme isolé se découvrait un double. Un prétendant sérieux au palmarès.

Lire le reste de cet article »