2010 – Acteurs : Leonardo DiCaprio et Romain Duris

Posté par vincy, le 1 janvier 2011

Chacun a leur façon, ils ont atteint un cap. D'abord au box office, où ils ont brillé avec leurs films. Mais surtout, l'un en sélectionnant minutieusement des cinéastes ambitieux et l'autre en s'autorisant à sortir de sa famille d'auteurs, ils nous ont procuré un immense plaisir de spectateur.

Leonardo DiCaprio a cumulé 1,1 milliard de $ de recettes dans le monde (record annuel) avec un thriller poisseux de Martin Scorsese (pour qui il est devenu un nouveau De Niro) et un film métaphysique haletant de Christopher Nolan. Que ce soit dans Shutter Island ou Inception, il excelle dans l'intensité psychologique comme dans une action plus banale, dans la folie de ses personnages comme dans l'univers baroque des deux réalisateurs. Il nous fait croire à une intégrité trompeuse, et enlève le masque pour mieux faire rejaillir ce qui le motive : montrer que la vérité est ailleurs. À lui seul, il porte le flambeau de son métier. Un acte de simulation qui nous renvoie à nos cauchemars, ou à nos rêves.

Romain Duris est aussi le champion du nombre d'entrées, en France. Une comédie romantique, un film à suspens et un dessin animé en ont fait la tête d'affiche incontournable (et grand public) de l'année. Loin de ses fidélités passées, il a surtout amorcé son virage vers des rôles plus adultes. En se frottant à des genres et des histoires inhabituelles, il a pris sa part de risque, tout en voulant partager sa volonté de séduire. La profession ne l'estimait pas "bankable" pour être le Dom Juan de L'Arnacoeur? Pourtant, il nous y enchante, entre deux pas de Dirty Dancing et une porte qui claque à la Feydeau. Dans L'Homme qui voulait vivre sa vie, il prolonge son motto "klapischien" où la liberté prime sur tout. Le regard perdu, mais précis, il a foi en l'avenir. Prince (Disneyien dans Raiponce) hexagonal du 7e Art, Duris confirme qu'il est là pour durer.

Loin d'être des sexe-symboles épilés et musclés, les deux hommes, virils et vulnérables, sont les allégories parfaites de la masculinité contemporaine : à la fois objets de fantasme et mecs ayant les pieds sur terre.

Annie Awards 2010 : DreamWorks profite du boycott de Disney

Posté par vincy, le 7 décembre 2010

Puisque Disney a décidé de ne plus sponsorisé la cérémonie des Annie Awards (les Oscars de l'animation) et même de ne proposer aucun de ses films (voir actualité du 26 août dernier), la sélection 2010 semble complètement distordue. DreamWorks Animation en récolte les fruits. Dragons domine le classement avec 15 nominations, tandis que Megamind et Shrek 4 en cumulent 11 (dans des catégories moindres).

Cependant Disney n'est pas complètement à la rue. Volontairement, alors que les films n'étaient pas mentionnés, deux longs métrages Disney se retrouvent dans les catégories reine : Toy Story 3 et Raiponce, chacun nommé pour le titre de meilleur film et de meilleur scénario ; Toy Story 3 se paye le luxe de voir son réalisateur cité.

L'intrus c'est d'abord Moi, Moche et Méchant, fort de son triomphe en salles. 7 possibilités de prix, dont celui du meilleur réalisateur, le français Pierre Coffin. Mais le "frenchy" le plus nommé est Sylvain Chomet. Son Illusionniste surprend avec 5 nominations, dont celle du meilleur film. Chomet, à titre personnel, est cité trois fois : scénariste, compositeur de musique de film, et réalisateur. Si l'on ajoute Mamoru Hosoda (Summer Wars), cela fait trois nominations pour des réalisateurs étrangers!

Les nominations par film:

Dragons (15) : film, réalisateur, scénario, musique, direction artistique, effets animés (deux citations), storyboard (deux citations) animation de personnage (trois citations), dessin de personnage, voix (deux citations : Jay Baruchel, Gerard Butler)

Moi, moche et méchant (7) : film, réalisateur, musique, direction artistique (deux citations), dessin de personnage, voix (Steve Carrell)

Megamind (6) : scénario, storyboard, effets animés, animation de personnage (deux citations), dessin de personnage

L'illusionniste (5) : film, réalisateur, scénario, musique, dessin de personnage

Shrek 4, il était une fin (5) : musique, direction artistique, storyboard, effets animés, voix (Cameron Diaz)

Le Royaume de Ga'Hoole (4) : direction artistique, effets animés, musique, voix (Geoffrey Rush)

Toy Story 3 (3) : film, réalisateur, scénario

Raiponce (2) : film, scénario

Summer Wars (1) : réalisateur

et sinon :
Coyote falls : court métrage
Day & Night : court métrage
Enrique Wrecks the World : court métrage
The Cow Who Wanted To Be A Hamburger : court métrage
The Renter : court métrage
Le choc des titans : animation de personnage dans un film réel
Alice au pays des merveilles : animation de personnage dans un film réel

Prix des jurys:
prix Winsor McCay Award : Brad Bird, Eric Goldberg, Matt Groening
prix June Foray : Ross Iwamoto
prix Ub Iwerks : Autodesk
Prix spécial : Waking Sleeping Beauty

L’illusionniste en lice pour l’Oscars du meilleur film d’animation

Posté par vincy, le 14 novembre 2010

15 dessins animés vont s'affronter pour les trois nominations à l'Oscar du meilleur film d'animation (il y en aurait eu 16 comme prévu, cela aurait donné de l'air avec cinq nominations). Les campagnes de publicité avec la mention" For your consideration" ont déjà commencé. Passage en revue par studios et évaluation des chances.

Bill Plympton Studios peut tenter le coup avec Des idiots et des anges. Ce serait un bon signe pour l'animation indépendante américaine et surtout pour valoriser une autre forme d'animation, plus adulte. L'auteur mériterait aussi une reconnaissance pour l'ensemble de son oeuvre. C'est aussi sa faiblesse : manque de popularité, ton trop décalé, style un peu marginal. Et le studio peut placer plus facilement son court métrage The Cow Who Wanted to Be a Hamburger.

DreamWorks Animation espère bien placer un de ses trois films dans la liste. Pourtant, la déconvenue pourrait être au rendez-vous avec, au final, aucune nomination. Dragons a le plus de chance : c'est le meilleur de tous, et son histoire a séduit le jeune public.  Megamind, malgré son succès public, apparaît beaucoup plus faible en terme artistique. Shrek Forever After ne devrait pas se retrouver dans la liste finale : le box office décevant, la baisse de qualité de la franchise ne lui permettra sans doute pas de faire aussi bien que les deux premiers épisodes : l'Oscar en 2001 et une nomination en 2004. DreamWorks n'a rien gagné depuis 2005 (Wallace & Gromit) et n'a pas été sélectionné depuis 2008 (Kung Fu Panda).

Lionsgate présente Alpha et Omega, qui a peu de chance : critiques médiocres, public pas vraiment au rendez-vous.

Madhouse va essayer de placer un manga (de Science Fiction) dans la liste. Summer Wars, de Mamoru Hosada (le culte La traversée du temps), peut profiter de l'absence d'Hayao Miyazaki (un Oscar, une nomination). Mais les films d'animation visant les ados n'ont jamais été parmi les favoris des "électeurs" de l'Académie.

New Yorker Films parie sur My Dog Tulip, un autre film d'animation indépendant et très personnel, surtout quand ils sont réalisés par des vieux de la vieille. Mais l'aspect artistique, sans qualité réelle, en fait un outsider sans réel potentiel.

Sony Pictures Classics (et Django Films) mise sur L'illusionniste, du français Sylvain Chomet. Le cinéaste est très apprécié depuis Les Triplettes de Belleville (nommé en 2003). L'esthétique, le sujet et le scénario de Jacques Tati sont incontestablement un plus pour des professionnels souvent nostalgiques. A l'inverse, sa mélancolie, sa singularité peuvent le desservir pour séduire des votants sensibles au box office et souvent protectionnistes.

Universal propose Moi, moche et méchant. A priori, le dessin animé a toutes ses chances, malgré des critiques un peu mitigées (pour ne as dire désemparée par l'humour du film). Mais l'énorme succès international et le fait qu'il ait battu Shrek 4 au box office local en fait un compétiteur solide.

Walt Disney / Pixar a trois films dans la course. Le studio a gagné 5 des 9 Oscars du meilleur film d'animation, et n'a pas perdu depuis 2007. Il n'y a qu'en 2005 où aucun film issu de l'un des deux studios, à l'époque pas encore fusionnés, avait fait chou blanc. Cette année devrait confirmer l'hégémonie de John Lasseter sur l'animation américaine. Raiponce devrait plaire avec cette histoire de princesse, à la fois rafraîchie et traditionnelle. L'humour, la romance et l'action sont au rendez-vous. Un carton au box office pourrait faire le reste. Clochette et l'expédition féérique (la suite de La féé clochette) n'est, en revanche, pas à la hauteur de la catégorie. D'autant que le film, sorti directement en DVD, n'a pu bénéficier d'une nomination qu'avec une petite tricherie : le film a été diffusé dans une salle de cinéma durant une semaine. Mais tous les yeux seront rivés sur Toy Story 3, archi grand favori de l'année. Plus gros succès de l'année en Amérique du Nord, troisième épisode d'une trilogie adorée et qui n' jamais pu être récompensée (l'Oscar a été créé en 2001), Toy Story 3 a tous les ingrédients (émotion, action, humour) pour être nommé aussi dans la catégorie meilleur film. C'est dire qu'il domine la concurrence.

Warner Bros n'a que deux cartes à jouer, hélas assez faiblardes. Le Royaume de Ga'Hoole, malgré son sublime travail de l'image de synthèse, manque de consistance côté scénario et a subit un échec public. Les critiques ont pourtant été bonnes et Zack Snyder peut faire une légère différence. Yogi Bear a été disqualifié avant la confirmation de la liste. En revanche, le studio a réussi à placer Comme chiens et chats : la revanche de Kitty Galore, qui n'a pourtant convaincu ni public ni critique.

Et puis, pas encore distribué, notons la présence d'un film chinois en 3D, The Dreams of Jinsha. Avec Summer Wars, il est le deuxième film asiatique, et les deux peuvent être disqualifiés s'ils ne sortent pas dans une salle de Los Angeles ou de New York avant le 31 décembre.

B.O. US 2010 : la dernière ligne droite a commencé ce week-end

Posté par geoffroy, le 8 novembre 2010

Aux Etats-Unis l’année se divise habituellement en deux grandes périodes : la première a lieu en été et s’étale de mai à août, tandis que la deuxième s’inscrit en hiver pendant les mois de novembre et de décembre. On pourrait ajouter à cette période de 6 mois, le mois de mars qui, depuis quelques années maintenant, place un nombre important de films en haut de l’affiche. Beaucoup d’animation (l’Age de glace 2, Horton, Dragons, Monstres contre Aliens…) et quelques contre-programmation comme 300, Wild Hogs ou encore le très bankable Alice au pays des merveilles de Tim Burton.

Après le verdict d’un été plutôt bon en termes de box-office (3 films à plus de 300 millions de dollars et 6 au-delà des 250 millions) ayant vu la victoire par KO de Toy Story 3 (414 millions de dollars), place aux 8 prétendants hivernaux dans notre classement par ordre de succès décroissant.

1- Harry Potter et les reliques de la mort – partie 1 (USA 19 nov / France 24 nov) : 300-320 millions de $

A coup sûr le succès de cette fin d’année. L’échec est inenvisageable pour la Warner qui mise aussi sur le vieillissement des fans avec une histoire plus "adulte", c'est-à-dire plus sombre et plus violente. Il faudra scruter de près les résultats du premier week-end. La barre des 100 millions de $ est obligatoire. Et en plus il n'est pas en 3D... Chouette!

2- Tron l'héritage (USA 17 déc / France 9 février 2011) : 250-270 millions $

L'immense pari Disney à plus de 250 millions de $. A priori révolutionnaire, l’histoire arrivera-t-elle à séduire un large public. Là est toute la question. Mais le studio semble très confiant et les premiers échos sont rassurants.

3- Mon beau-père et nous (USA 22 déc / France 22 déc) : 220-240 millions de $

Troisième épisode d’une saga très rentable aux Etats-Unis. Ben Stiller + comédie = succès. Elémentaire, non avec en ingrédients supplémentaires, Jessica Alba, Laura Dern, Harvey Keitel et toujours De Niro, Hoffman et Streisand. 

4- Megamind (USA 05 nov / France 15 déc) : 180-200 millions de $

Le Dreamworks de fin d’année. Après Dragons et Shrek 4 on peut s’attendre à un beau résultat. Les premiers chiffres du week-end affichent déjà 47 millions de $. Il se place entre Dragons (43 millions) et Moi, moche et méchant (56 millions). Troisième succès de l'année pour Dreamworks. Une sacrée performance.

5- Narnia: L'odyssée du passeur d'aurore (USA 10 déc / France 8 déc) : 160-180 millions $

La production est passée dans les mains de la Fox depuis la déconvenue du 2e épisode. De plus, le film sort juste avant les vacances de Noël. Dans ce cas les 200 millions restent possibles. Mais la concurrence sera rude.

6- Raiponce (USA 24 nov / France 1 déc) : 130-150 millions de $

Retour à la 3D pour Disney depuis Volt.  On reste dans le conte de fées après La princesse et la grenouille mais dans une version mixte entre la Belle et la Bête et Aladdin. Suffisant pour retrouver les cimes du Box-office? Pas sûr, d'où le pronostique à 150 millions.

7- Date Limite (USA 05 nov / France 10 nov) : 115-135 millions de $

Le nouveau Todd Phillips (Very Bad Trip) vient de totaliser 33 millions pour son premier week-end. Les 100 millions sont jouables, les 115 un peu plus difficiles. Tout dépendra de son bouche à oreille…

8- The Tourist (USA 10 déc / France 15 déc): 110-130 millions de $

Johnny Deep + Angelina Jolie + couple glamour + remake + Florian Henckel von Donnersmarck (réalisateur de La Vie des autres) = contre programmation parfaite pour Noël. Un succès à la Sherlock Holmes ?

Des outsiders sont toujours possibles, dépendant davantage de l'efficacité marketing ou des critiques positives. On pense à Gulliver's travel avec Jake Blake, The next three days, de Paul Haggis, avec Russell Crowe, ou Unstoppable de Tony Scott. Moins probable Morning Glory, malgré un casting chic et choc, ou Faster, avec The Rock. D'autres visent plutôt les Oscars comme Love and Other Drugs (Zwick, Gyllenhaal, Hathaway) ou How Do You Know, de James L. Brooks avec Nicholson et Witherspoon. Ce dernier a souvent surpris par ses excellents résultats durant les fêtes et au-delà.

Mais bon, Harry Potter reste bel et bien notre favori. A moins que Tron l'héritage hypnotise le public américain avec sa bande son (Daft Punk) et ses images 3D révolutionnaires.

Duris et Adjani réunis dans le prochain Disney, Raiponce

Posté par vincy, le 20 octobre 2010

Isabelle Adjani en méchante marâtre et Romain Duris en bandit charmeur : Disney a décidé de s'offrir deux stars pour faire les voix françaises de son prochain dessin animé, Raiponce. Le film sort en salles en France le 1er décembre mais sera projeté en exclusivité au Grand Rex à Paris dès le 17 novembre.

Isabelle Adjani interprétera une brune qui emprisonne Raiponce, réputée pour sa chevelure blonde interminable. Cela renvoie à l'opposition Brune / Blonde qu'expose actuellement la Cinémathèque. Mais surtout, on va encore croire que les brunes sont naturellement plus méchantes et les blondes des femmes idéales. Raiponce est doublée par Maeva Méline, qui a donc survécu vocalement à l'affreux Mozart, l'Opéra Rock.

Quant à Romain Duris, il sera Flynn Rider, le bandit le plus recherché du Royaume. Mazette. Raiponce, princesse qui s'ignore, le voit un jour débarquer en fuite pour échapper à la police ... On se doute comment ça va finir. Quoique.

Aux USA, le film sort sous le titre de Tangled. Raiponce est en fait Rapunzel. Et la marâtre est Mother Gothel. Les trois sont interprétés respectivement par Mandy Moore, Zachary Levi et Donna Murphy. Ça a évidemment moins de classe...

Bande annonce française du film