La Rochelle: Hitchcock, Tarkovski, Cantet, Laurel & Hardy, et quelques pépites cannoises au programme

Posté par vincy, le 11 juin 2017

Du 30 juin au 9 juillet, le Festival International du film de La Rochelle célèbrera sa 45e édition. L'événement s'ouvrira avec Barbara de Mathieu Amalric, primé à Un certain regard, et se clôturera avec Jeune femme de Léonor Seraille, Caméra d'or. Le Festival de Cannes sera aussi représenté d'autres films comme 120 battements par minute, Grand prix du jury, Carré 35, En attendant les hirondelles, Gabriel et la montagne, Happy End, Kiss and Cry, Makala, Un beau soleil intérieur, Une femme douce, Vers la lumière et The Square, la palme d'or de cette année.

Trois rétrospectives feront le délice des festivaliers: l’intégrale des courts et longs métrages du cinéaste russe Andreï Tarkovski, 33 film d'Alfred Hitchcock, soit tous ses films muets, tous ses films anglais et dix de ses chefs-d’œuvre américains et un éclairage sur l'œuvre du réalisateur grec Michael Cacoyannis, sept fois en compétition à Cannes et mondialement connu pour son Zorba le grec.

Cinq hommages offriront un panorama du cinéma mondial contemporain: une intégrale des courts et longs métrages de Laurent Cantet, Palme d'or avec Entre les murs, dont le nouveau film, L'atelier, sera le point d'orgue, les longs métrages du colombien Rubén Mendoza, 11 films de Volker Schlöndorff, dont une version "director's cut" de sa Palme d'or, Le tambour, les quatre films du japonais Katsuya Tomita, dont l'avant-première de Bangkok Nites, et trois longs du roumain Andrei Ujica.

La Rochelle fera aussi un focus sur le cinéma israélien, en 16 films parmi lesquels deux docus de Silvina Landsmann, Le Journal d’un photographe de mariage, Le Policier et L’Institutrice de Nadav Lapid, Room 514 de Sharon Bar-Ziv, Mr Gaga, sur les pas d’Ohad Naharin de Tomer Heymann et Mountain de Yaelle Kayam.

Comme chaque année, le festival présentera aussi des classiques (La Ciociara, Le Journal d'une femme de chambre, L’Empire des sens, Le Festin de Babette ...), un grand programme "Retour de flamme" (10 films muets de Laurel et Hardy accompagnés au piano par Serge Bromberg), ainsi qu'une journée dédiée à Jean Gabin et une nuit consacrée à Arnold Schwarzenegger, ou encore un hommage à Bruno Coulais, le compositeur de musique de films, qui fera sa Leçon de musique.

Finissons par les deux expos: Les Moomins qui débarquent à la Médiathèque Michel Crépeau de La Rochelle, du 3 juillet au 30 septembre (entrée libre) et des affiches originales de films d’Alfred Hitchcock à la tour de la Lanterne, du 1er juillet au 12 juillet.

Berlin 2017: Danny Boyle, James Mangold, Alex de la Iglesia, Hong Sangsoo, Volker Schlöndorff s’ajoutent à la sélection officielle

Posté par vincy, le 10 janvier 2017

En plus des 10 films déjà révélés il y a près d'un mois (lire notre actualité du 15 décembre 2016) qui comprenait entre autres les nouveaux films de Alain Gomis, Sally Potter, Agnieszka Holland, Aki Kaurismäki et Raoul Peck, et du film d'ouverture en compétition (Django d'Etienne Comar), la 67e Berlinale (9-19 février), dont le jury sera présidé par Paul Verhoeven, a ajouté 12 films, dont la moitié en compétition, à sa Sélection officielle.

Compétition:
Bamui haebyun-eoseo honja (On the Beach at Night Alone) de Hong Sangsoo (Corée du sud), avec Kim Minhee, Seo Younghwa
El Bar (The Bar) d'Alex de la Iglesia (Espagne), avec Blanca Suárez, Mario Casas
Helle Nächte (Bright Nights) de Thomas Arslan (Allemagne) avec Georg Friedrich, Tristan Göbel
Joaquim de Marcelo Gomes (Brésil), avec Julio Machado, Isabél Zuaa
Mr Long de Sabu (Japon), avec Chen Chang, Sho Aoyagi
Retour à Montauk de Volker Schlöndorff (Allemagne), avec Stellan Skarsgård, Nina Hoss, Susanne Wolff, Niels Arestrup

Hors compétition:
Logan de James Mangold (USA), avec Hugh Jackman, Patrick Stewart
T2 Trainspotting de Danny Boyle (Royaume Uni), avec Ewan McGregor, Robert Carlyle, Jonny Lee Miller
Viceroy’s House de Gurinder Chadha (Royaume Uni/Inde), avec Hugh Bonneville, Gillian Anderson

Séances spéciales:
Es war einmal in Deutschland... (Bye Bye Germany) de Sam Garbarski (Allemagne), avec Moritz Bleibtreu, Antje Traue, Mark Ivanir
In Zeiten des abnehmenden Lichts (In Times of Fading Light) de Matti Geschonneck (Allemagne), avec Bruno Ganz, Hildegard Schmahl
Masaryk (A Prominent Patient) de Julius Sevcík (Rép. Tchèque), avec Karel Roden, Hanns Zischler

Retour à New York pour Volker Schlöndorff

Posté par vincy, le 18 septembre 2016

Le cinéaste Volker Schlöndorff s'est offert un trio d'acteurs européen singulier pour son drame sentimental, Retour à Montauk. Stellan Skarsgard, habitué des films de Lars von Trier et le Dr. Erik Selvig dans les films Marvel, Nina Hoss, prix d'interprétation à Berlin en 2007 et connue pour ses rôles dans Barbara et le récent Phoenix, et Diplomatie, se partagent l'affiche.

Ils ont tourné entre Berlin et New York au printemps dernier.

Le réalisateur a signé le scénario avec le romancier Colm Toibin (son dernier livre, Nora Webster, vient d'être sélectionné pour le Prix Femina). Retour à Montauk est l'histoire de deux anciens amants qui se retrouvent dans un village de Long Island, Montauk. Skarsgard incarne Max Zorn, un écrivain berlinois, tandis que Hoss est Rebecca, une avocate d'origine est-allemande qui vit à New York depuis deux décennies.

Le film est prévu sur les écrans au premier semestre de 2017, après, sans doute, une avant-première au Festival de Berlin.

Berlin 2014 : American Bluff, Dans la cour et Diplomatie dans les séances spéciales

Posté par vincy, le 6 février 2014

The Turning

Les séances spéciales de la Berlinale alternent, comme tous les ans, avant-premières prestigieuses dans le but de faire venir des stars sur le tapis rouge, et documentaires. La moitié des films retenus sont des avant-premières mondiales.

Etrangement, peu de grands films hollywoodiens : Berlin se détourne de plus en plus des films américains. Auparavant, le festival bénéficiait du calendrier des Oscars, qui sont décernés deux semaines après le Festival. Dorénavant, la plupart des films oscarisables sont déjà sortis en Europe. Et les blockbusters du printemps ne sont pas montrables avant mars. Dans ce contexte, la Berlinale ne peut compter que sur quelques noms ou titres attendus, souvent réservés à la compétition.

Chaumeil, Salvadori, Schlöndorff... le cinéma français viendra en force. Mais pas seulement. Un ex-James Bond, des Oscarisables de l'année, une icône européenne primée à Berlin, un Seigneur de Tolkien, et un best-seller mondial seront conviés ... L'événement risque cependant d'être australien : un film à sketches réalisé par 18 réalisateurs qui ont adapté d'un recueil de nouvelles de Tim Winton, The Tunring (photo), avec, entre autres, Cate Blanchett.

- A Long Way Down de Pascal Chaumeil, avec Pierce Brosnan, Toni Collette, Aaron Paul, Imogen Poots
- American Bluff de David O. Russell, avec Christian Bale, Bradley Cooper, Jeremy Renner, Amy Adams, Jennifer Lawrence
- Cesar Chavez, de Diego Luna, avec Michael Peña, America Ferrera, Rosario Dawson, John Malkovich
- Dans la cour (In the Courtyard), de Pierre Salvadori, avec Catherine Deneuve, Gustave Kervern
- Hundraåringen som klev ut genom fönstret och försvann (Le vieil homme qui ne voulait pas fêter son anniversaire), de Felix Herngren, avec Robert Gustafsson, Iwar Wiklander, Mia Skäringer, Alan Ford, David Wiberg
- The Turning , de Marieka Walsh, Warwick Thornton,  Jub Clerc, Robert Connolly, Anthony Lucas, Rhys Graham, Ashlee Page, Tony Ayres, Claire McCarthy, Stephen Page, Shaun Gladwell, Mia Wasikowska, Simon Stone, David Wenham, Jonathan auf der Heide, Justin Kurzel, Yaron Lifschitz, Ian Meadows, avec Cate Blanchett, Rose Byrne, Miranda Otto, Richard Roxburgh, Hugo Weaving
- Das finstere Tal (The Dark Valley) d'Andreas Prochaska , avec Sam Riley, Tobias Moretti, Paula Beer, Thomas Schubert, Carmen Gratl
- Diplomatie (Diplomacy), de Volker Schlöndorff , avec André Dussollier, Niels Arestrup, Robert Stadlober, Burghart Klaussner
- The Two Faces of January, d'Hossein Amini, avec Viggo Mortensen, Kirsten Dunst, Oscar Isaac
-En du elsker (Someone You Love), de Pernille Fischer Christensen, avec Mikael Persbrandt, Trine Dyrholm, Birgitte Hjort Sørensen, Sofus Rønnov, Eve Best
- Afternoon of a Faun: Tanaquil Le Clercq , de Nancy Buirski
- Baal (1969), de Volker Schlöndorff, avec Rainer Werner Fassbinder, Sigi Graue, Margarethe von Trotta
- Kathedralen der Kultur 3D, de Wim Wenders, Michael Glawogger, Michael Madsen, Robert Redford, Margreth Olin, Karim Aïnouz
- Night Will Fall, d'André Singer
- The Galapagos Affair: Satan Came to Eden de Dayna Goldfine et Dan Geller
- The Unknown Known, d'Errol Morris
- Watermark , de Jennifer Baichwal
- We Come As Friends , d'Hubert Sauper
- Untitled New York Review Of Books de Martin Scorsese et David Tedeschi

Arestrup et Dussollier vont donner une leçon de Diplomatie

Posté par vincy, le 17 août 2013

le tambourLundi, deux monstres sacrés du cinéma français vont se donner la réplique dans Diplomatie. André Dussollier et Niels Arestrup reprennent le rôle qu'ils avaient créé dans la pièce de Cyril Gély,  succès au Théâtre de la Madeleine en 2011.

Le tournage du film réalisé par le vétéran Volker Schlöndorff (Palme d'or avec Le Tambour), qui n'a rien tourné pour le grand écran depuis Ulzhan en 2008, durera cinq semaines. Schlöndorff et Gély ont cosigné le scénario.

L'histoire se déroule à l'Hôtel Meurice, dans la nuit du 24 au 25 août 1944, quand les Alliés arrivent aux portes de Paris; Dietrich von Choltitz (Arestrup), Gouverneur du Grand Paris, se prépare sur ordre d'Adolf Hitler à faire sauter la capitale. Les principaux monuments de Paris et quelques ponts sont prêts à exploser. Evidemment, chacun d'entre nous sait que Paris ne sera pas détruit. Alors pourquoi un général nazi dont la loyauté à l'égard du IIIème Reich était sans borne, n'a-t-il pas exécuté les ordres du Führer ? Tout aurait été négocié avec le consul suédois Nordling (Dussollier), qui a passé une nuit à convaincre le Général.

Gaumont distribuera le film l'année prochaine.

Berlin 2013 : Bruno Dumont, Volker Schlöndorff, Pia Marais et Emily Atef plaident pour que le cinéma redevienne un art

Posté par kristofy, le 19 février 2013

L’Office Franco-Allemand a accueilli à la Cinémathèque de Berlin une table ronde sur le thème "Tradition et contre-courants", plus précisément les traditions, les ruptures avec les conventions et les contre-courants politiques et sociaux dans le 7ème art.

Ce débat en public, où les festivaliers de la 63e Berlinale ont aussi posé leurs questions, a réuni un panel de quatre cinéastes :

Volker Schlöndorff : arrivé en France en 1956 il a été assistant-réalisateur (de Jean-Pierre Melville, Alain Resnais, Louis Malle…) avant de réaliser son premier film à 26 ans, Les désarrois de l'élève Törless (prix de la Critique internationale à Cannes en 1966) et devenir ensuite une des figures du Nouveau Cinéma Allemand ; son film le plus célèbre Le Tambour a reçu la Palme d’or à Cannes en 1979 et l'Oscar du meilleur film étranger en 1980 ; l’année dernière son film sur la résistance française La Mer à l’aube était au Festival de Berlin.

Bruno Dumont : ses films L’Humanité et Flandres ont été récompensés à Cannes par le Grand prix du jury (un doublé rare) ; il était en compétition officielle cette année à Berlin avec son nouveau film Camille Claudel 1915, avec Juliette Binoche.

Emily Atef : après son premier film Molly’s way, son second film L’Etranger en moi est passé à La Semaine de la Critique à Cannes, et son troisième film Tue-moi est sorti l’année dernière. Elle est la présidente du jury jeune du Prix OFAJ.

Pia Marais : déjà réalisatrice de deux film Trop libre et A l’age d’Ellen, son troisième film Layla Fourie, en compétition officielle à Berlin, a reçu une mention spéciale du jury de Wong Kar-wai.

La discussion qui abordait les liens entre leur travail et celui d’autres cinéastes de différentes générations a pris la tournure de la complexité de faire et de voir des films de cinéma aujourd’hui. Bruno Dumont très en verve a lancé la question très intéressante de l’éducation à l’image…

En voici la synthèse :

-Volker Schlöndorff : La notion de ‘cinéma d’auteur’ de La Nouvelle Vague était d’imprimer sa personnalité dans son film ; avec un cinéaste qui écrit, réalise, produit. Voir même qui parle de lui, ce qui fait du cinéma dit nombriliste. C’était une époque de révolution culturelle, avec la mort du ‘cinéma de papa’. Se posait la question pour des réalisateurs comme Howard Hawks ou Raoul Walsh qui n’était pas à l’origine de la création de leurs films, ni à l’origine de la production ni à l’origine du scénario, qui pouvaient être considérés comme des auteurs.

-Bruno Dumont : Je suis devenu cinéaste en voyant des films, la notion d’auteur n’était pas très claire, elle désigne un peu du cinéma pas commercial. Pour moi un auteur est à l’origine de son film, en écrire le scénario et le réaliser. C’est ce que je fais. Robert Bresson et Maurice Pialat n’ont souvent pas écrit les scénarios, ils sont considérés comme ‘film d’auteur’. ‘Auteur’ signifie surtout que le réalisateur doit être le chef à bord, la personne la plus importante, celui qui s’oppose aussi à l’industrie. Le cinéma est un art avant un divertissement. Beaucoup de films sont des projets industriels plus que de la culture…

-Pia Marais : J’ai réalisé trois films, tous différents les uns des autres, il y a une certaine antipathie de ‘l’école berlinoise’, mes films n’en font pas partie.

-Emily Atef : Les trois films que j’ai réalisés étaient avant tout des souhaits profonds que j’avais. Je n’ai pas l’impression aujourd’hui que les gens veulent voir beaucoup de cinéma d’auteur en Allemagne. Mes films ont eu plus de succès d’estime et ont été mieux accueillis en France qu'en Allemagne. Mon prochain film sera beaucoup plus français que les autres.

-Bruno Dumont : Le public n’a pas l’habitude de voir des films d’auteur. On présente Intouchables aux Oscar, il y a quelque chose de grave, c’est aussi un problème politique. Il n’y a que dans les festivals de cinéma où on voit vraiment une diversité. Aujourd’hui personne ne veut regarder un film de Bergman. Aujourd’hui il est hors de question qu’un comédien se dise tragédien, il n’y a plus que de la comédie. On met des stades de foot en banlieue où le modèle c’est Zidane, donner à la jeunesse des modèles qui ne sont pas culturels c’est une faute politique. En France on a un système pas mal avec le CNC pour le financement où les recettes des gros films peuvent contribuer au budget des petits films. Je fais des films pour environ 2 millions d’euros parce que on ne me donnera pas plus. Pour un film à 15 millions d’euros il faut rendre des comptes aux différents financiers, il n’y a plus de liberté. Alors pour un petit film on se débrouille, on privilégie des décors naturels, on ne loue pas de grue pour des plans en hauteur, des techniciens sont payés 30% en dessous du tarif, tout le monde fait un effort. Moi c’est vrai que j’écris en fonction de mon budget, je n’ai pas de difficulté à écrire en me limitant.

-Volker Schlöndorff : C’est encore pire en Allemagne, il y a moins de cinéphilie, moins de films en version originale, moins d’aides financières. Est-ce qu’on parviendra à redonner sa place au cinéma ? L’âge d’or des années 60-80 quand le cinéma était pris au sérieux est révolu. Maintenant 90% des films sont du divertissement. Il faut éteindre la télé.

-Bruno Dumont : On a le cinéma qu’on mérite. Il faut changer notre culture et notre rapport aux autres, redistribuer les cartes, fermer ça et ouvrir ceci. C’est une décision politique.

-Volker Schlöndorff : C’est un choix de faire du cinéma avec du contenu qui soit aussi divertissant, et parfois ça peut être bien. Mais quand quelqu’un comme Martin Scorsese a fait Shutter Island j’ai été indigné. Faire des films et faire du cinéma ce n’est pas pareil.

-Emily Atef : Un film qui a de bonnes critiques dans un festival quand il est diffusé à la télévision c’est après minuit. Parce que on a peur de perdre l’audience des jeunes.

-Pia Marais : Le cinéma a perdu le contact avec les jeunes générations. Certains ne supportent pas les longs plans, il faut que ça bouge dans tous les sens le plus souvent.

-Bruno Dumont : Les films sont là. Ce sont les médias qui choisissent de ne pas cultiver et d’abrutir le public. Quand Flandres est passé à Cannes mes acteurs n’ont pas été invités à passer à la télévision. A Cannes, Canal+ ne parle pas de cinéma, ils invitent des people comme une femme de footballeur ou un chanteur, pour eux c’est de l’évènementiel. Il m’est arrivé qu’un responsable de France Télévisions me dise que mon film est formidable, mais ils ne l’ont pas produit et il ne le diffuse pas. Il faut diffuser plus de cinéma, il faut éduquer les masses. Il suffit de commencer par Charlie Chaplin, Robert Bresson. Il faut subventionner le cinéma, il ne faut pas viser la rentabilité. Si on veut que le cinéma redevienne un art, il faut le subventionner : gagner de l’argent avec des films c’est de l’industrie. Le poison vient de mélanger l’art et l’argent. Ce qui est grave c’est d’estimer un film en fonction de son nombre d’entrée. Aujourd’hui j’ai réalisé Camille Claudel 1915 avec Juliette Binoche, et là enfin des médias commencent à être excités, beaucoup plus par ce film que par mes films d’avant, mais c’est parce que il y a Juliette Binoche.

-Pia Marais : L’époque de Volker Schlöndorff était révolutionnaire, les gens s’intéressaient au cinéma. J’espère que ça va revenir, j’espère que la prochaine génération sera plus curieuse.

-Bruno Dumont : Il faut accepter la marginalité et accepter les contradictions du système qui fait que des premiers films et des films dits élitistes peuvent avoir une avance avec de l’argent qui vient des tickets vendus par les gros succès commerciaux. Le monde ancien est en mutation, MK2 arrête ses activités de production. Il y a des films qui se font avec 500 000 euros, pour 200 000 euros, pour moins. Il ne faut pas penser à un monde idéal, France Télévisions ne diffusera jamais un film de Jean-Marie Straub à 21 heures. Je pense que aujourd’hui avec le numérique on peut tourner un film pour rien ou pas grand-chose. La jeune génération doit prendre acte des nouvelles technologies, Internet peut diffuser des films sans distributeur de cinéma.

Berlin 2012 : la section Panorama avec Tony Gatlif, Hou Hsiao-Hsien, Volker Schlöndorff…

Posté par MpM, le 9 février 2012

Avec 53 longs métrages programmés, la section Panorama est l'une des plus riches de cette Berlinale 2012, faisant la part belle au documentaire. Cette année, on y retrouvera des témoignages du Printemps arabe (The Reluctant Revolutionary, Words of Witness...) et plus généralement des œuvres s'intéressant à l'actualité du monde arabe et du Moyen Orient (Sharqiya, La Vierge, les Coptes et Moi...), mais aussi deux films revenant sur les violences policières lors du G8 2001 (Diaz - Don’t Clean Up This Blood et The summit).

Section volontairement engagée, donc, puisque l'autre grand thème abordé par les cinéastes du Panorama est celui de la mémoire homosexuelle, avec notamment un documentaire revenant sur les combats politiques des années 80 (Vito), un film collectif sur ce qu'est être lesbienne dans l'Indonésie d'aujourd'hui (Children of Srikandi) et un hommage à l'activiste ougandais David Kato (Call Me Kuchu).

C'est par ailleurs l'occasion de retrouver des cinéastes majeurs comme Hou Hsiao-Hsien, à la tête d'une œuvre collective réalisée par 20 auteurs taïwanais, Tony Gatlif, qui adapte librement le livre de Stéphane Hessel, Indignez-vous, ou encore Pen-Ek Ratanaruang, sur un tueur à gages cherchant à se reconvertir...

A noter la forte représentation de l'Allemagne (surtout dans la partie documentaire) et de l'Asie. La France est elle aussi bien présente avec Tony Gatlif et Héléna Klotz ainsi qu'avec plusieurs coproductions (Death For Sale, Elles, La mer à l'aube...)

LES LONGS METRAGES DE FICTION

Bugis Street Redux de Yonfan (Hong Kong)
Cherry de Stephen Elliott (USA)
Chocó de Jhonny Hendrix Hinestroza (Colombie)
GLAUBE, LIEBE, TOD (BELIEF, LOVE, DEATH) de Peter Kern (Autriche)
HIGHWAY de Deepak Rauniyar (Népal/USA)
Iron Sky de Timo Vuorensola (Finlande)
Love de Doze, Niu Chen-zer (Chine/Taïwan)
Man On Ground de Akin Omotoso (Afrique du Sud)
My Brother The Devil de Sally El Hosaini (Grande Bretagne)
Rentaneko (Rent-a-Cat) de Naoko Ogigami (Japon)
The Convoy de Alexey Mizgirev (Russie)
10+10 de Hou Hsiao-hsien, Wang Toon, Wu Nien-Jen, Sylvia Chang... (Taïwan)
Death For Sale de Faouzi Bensaïdi (Belgique/France)
Diaz - Don’t Clean Up This Blood de Daniele Vicari (Italie)
Die Wand (The Wall) de Julian Roman Pölsler (Autriche)
Dollhouse de Kirsten Sheridan (Irlande)
Elles de Malgoska Szumowska (France)
Fon Tok Kuen Fah (Headshot) de Pen-Ek Ratanaruang (Thaïlande)
From Seoul To Varanasi de Kyuhwan Jeon (Corée du Sud)
Lost In Paradise de Vu Ngoc Dang (Vietnam)
Indignados de Tony Gatlif (France)
Keep The Lights On de Ira Sachs (USA)
Kuma de Umut Dag (Autriche) [film d'ouverture]
La mer à l'aube de Volker Schlöndorff (France/Allemagne)
L'âge atomique de Héléna Klotz (France)
Leave It On The Floor de Sheldon Larry (USA/Canada)
Mai-wei (My Way) de Kang Je-kyu (Corée du Sud)
Mommy Is Coming de Cheryl Dunye (Allemagne)
Parada (The Parade) de Srdjan Dragojevic (Serbie/République de Croatie)
Sharqiya (Central Station) de Ami Livne (Israël)
The Woman Who Brushed Off Her Tears de Teona Strugar Mitevska (Macédoine)
Wilaya de Pedro Pérez Rosado (Espagne)
Xingu de Cao Hamburger (Brésil)

LES DOCUMENTAIRES

Our Story –10-year ‘Guerrilla Warfare’ of Beijing Queer Film Festival de Yang Yang (Chine)
“Blut muss fließen” - Undercover unter Nazis de Peter Ohlendorf (Allemagne)
Children of Srikandi du collectif "the Children of Srikandi Collective" (Allemagne/Indonésie)
Democracy Under Attack - An Intervention de Romuald Karmakar (Allemagne)
Audre Lorde - The Berlin Years 1984 to 1992 de Dagmar Schultz (Allemagne)
Brötzmann – That’s When The World Is Mine de Uli M Schueppel (Allemagne)
Call Me Kuchu de Malika Zouhali-Worrall, Katherine Fairfax Wright (USA)
Detlef de Stefan Westerwelle, Jan Rothstein (Allemagne)
Henryk from the back row de Andreas Dresen (Allemagne)
In the Shadow of a Man de Hanan Abdalla (Egypte)
King of Comics de Rosa von Praunheim (Allemagne)
La Vierge, les Coptes et Moi de Namir Abdel Messeeh (France)
Marina Abramovi? The Artist is Present de Matthew Akers (USA)
Look at me again de Kiko Goifman, Claudia Priscilla (Brésil)
The Reluctant Revolutionary de Sean McAllister (Grande Bretagne)
The Summit de Franco Fracassi, Massimo Lauria (Italie)
Ulrike Ottinger - nomad from the lake de Brigitte Kramer (Allemagne)
Among Men – Gay in East Germany de Markus Stein, Ringo Rösener (Allemagne)
Vito de Jeffrey Schwarz (USA)
Words of Witness de Mai Iskander (USA)

LES COURTS METRAGES

7 Deadly Kisses de Sammaria Simanjuntak (Indonésie)
A Lazy Summer Afternoon de John Heys (Allemagne)
Green Laser de John Greyson (Canada)
LAW and ORDER de Jan Soldat (Allemagne)

Dernier métro pour le comédien allemand Heinz Bennent (1921-2011)

Posté par vincy, le 13 octobre 2011

Le public français le connaissait surtout pour son interprétation du mari de Catherine Deneuve dans Le dernier métro de François Truffaut. Il y était un auteur et metteur en scène de théâtre, jaloux de Gérard Depardieu, réfugié dans les sous-sols du théâtre d'où il écoute les répétitions et les représentations.

Décédé le 12 octobre à Lausanne en Suisse, Heinz Bennent avait 90 ans. L'annonce de son décès a été faite par le théâtre berlinois "Renaissance".

Il avait retrouvé Catherine Deneuve dans le téléfilm Princesse Marie, de Benoît Jacquot, où il jouait Sigmund Freud et elle, sa patiente et amie. Il a souvent tourné en France : Section Spéciale et Clair de femme de Costa Gavras, Possession d'Andrzej Zulawski, Une femme française de Régis Wargnier et aussi avec Alain Fleischer, Yves Boisset, Maurice Dugowson, Marion Hänsel, Nelly Kaplan, le suisse Alain Tanner. Il a surtout été remarqué dans L'Honneur perdu de Katharina Blum, de Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta et dans Le Tambour, du même Schlöndorff, Palme d'or à Cannes en 1979. On l'a aussi vu dans L'oeuf du serpent, d'Ingmar Bergman.

Bennent avait été nommé aux Césars du meilleur second rôle masculin pour Le dernier métro et avait reçu un prix honorifique au German Film Awards à l'occasion de Im Jahr der Schildkröte d'Ute Wieland.

Né à Aix-la-Chapelle en 1921, résidant en Suisse depuis les années 70, sa carrière fut cinématographique, télévisuelle (Tatort, Derrick, Maigret) et théâtrale.