La nuit tombe sur Claude Lanzmann (1925-2018)

Posté par vincy, le 5 juillet 2018

Réalisateur de dix documentaires, Claude Lanzmann, cinéaste, journaliste et écrivain est mort à l'âge de 92 ans ce jeudi 5 juillet.

Né le 27 novembre 1925, cet ancien Résistant, communiste, anticolonialiste et ami du couple Jean-Paul Sartre-Simone de Beauvoir, a surgi dans le monde du cinéma avec son documentaire Shoah en 1985: deux Prix Bafta, trois prix à la Berlinale, un César d'honneur ont couronné cette œuvre phare et emblématique sur l'Holocauste. Ce sera le combat de sa vie, la cause qu'il défendra à chaque instant, quitte à devenir un arbitre subjectif face aux autres films sur le sujet représentant les Camps, attaquant Steven Spielberg (La liste de Schindler) ou louant Laszlo Nemes (Le fils de Saul).

Claude Lanzmann ne détestait pas la controverse ou la polémique, que ce soit avec les cinéastes, les écrivains, les historiens, ou même les politiques. La Mémoire de l'Holocauste était sa vie. Il avait mile vies. La rigueur de Shoah contraste même avec sa romanesque existence (amant de De Beauvoir, mari de la comédienne Judith Magre...).

De toutes ses aventures - de la Corée du nord (qui lui inspira le docu Napalm) à la revue des Temps modernes en passant par l'écriture (et notamment ses Mémoires, Le lièvre de Patagonie) - ce voyageur infatigable restera avant tout celui qui a déterré les morts du génocide des Juifs (ndlr: rappelons que les Nazis avaient aussi déportés des communistes, homosexuels, gitans, handicapés...). De cette extermination sans nom, Lanzmann signe un film de près de 10 heures, proprement sidérant. A base d'archives et d'interviews, une forme de vérité, parce que le regard est humain et l'objet filmé l'humain, fait "revivre" les camps de la Mort. Stupeur et tremblements.

12 ans, 350 heures de rush, le combat d'une vie

Il n'aura de cesse de décliner ce thème dans ses autres documentaires, y compris dans celui actuellement en salles, Les quatre sœurs, qui, à partir d'archives non retenues dans le montage final de Shoah, fait le portrait de quatre femmes déportées. Shoah s'est fait en douze ans. 350 heures de rushs, d'interviews dans les camps et avec les survivants. La parole pour comprendre l'horreur, pour transmettre l'Histoire. C'est éprouvant, à la hauteur du massacre. Un cauchemar, sans voix off, que l'on vit sans l'avoir vécu et que l'on montre encore parce que certains doutent toujours.

On comprend l'importance de ce film, de ce morceau de lui. Il attaque les écrivains, Yannick Haenel et Jonathan Littell en tête, qui osent s'attaquer au sujet. Il refuse toute fictionnalisation, enrage quand son film n'est pas cité lors d'un livre, d'un film, d'un article sur l'Holocauste. Il cogne, il aime ça, sans doute parce que ça le maintient en vie aussi. Il bouffe cette vie à pleine dents, des sports extrêmes à un existentialisme niant la mort. Il se voyait toujours comme une jeune homme, comme ce lièvre bondissant dans le sud de la Patagonie.

Avant Shoah il a signé Pourquoi Israel en 1972, son premier documentaire. Après Shoah, il a attendu 9 ans pour réaliser Tsahal, une vision "embedded" et subjective de l'armée israélienne. Puis il est revenu à cette seconde guerre-mondiale avec Un vivant qui passe (1999) sur un rapport de la Croix-Rouge autour des Camps, Sobibór, 14 octobre 1943, 16 heures, en 2001, soit l'histoire réelle d'une révolte de prisonniers contre les Nazis, ou Le dernier des injustes en 2013, une rencontre avec Benjamin Murmelstein, doyen des Juifs qui a bataillé avec Adolf Eichmann, organisateur de la Solution finale.

ARTE bouleverse sa programmation afin de rendre hommage au cinéaste Claude Lanzmann, disparu aujourd’hui. Son oeuvre Shoah sera diffusée en intégralité samedi 7 juillet en prime time.
Ses quatre derniers films, Les Quatre Soeurs et un documentaire qui lui est consacré sont déjà disponibles sur ARTE.TV.

Ce qui fait sens en retraçant son œuvre journalistique, littéraire et cinématographique, c'est son appétence pour la psychologie des êtres, de la résilience à l'élégance. C'était un portraitiste, qui aura fait le grand écart entre Bardot, Gainsbourg, Belmondo, Aznavour quand il était journaliste à des êtres détruits par le nazisme, un peu partout dans le monde. Certes, il aimait séduire et il aimait le rire. Sans aucun doute parce qu'il avait subit tragédies et souffrances: le suicide de sa sœur après la guerre, la mort soudaine de son jeune fils à l'âge de 23 ans l'an dernier.

La mort était le seul scandale à ses yeux, avait-il dit à Mitterand: il savait bien qu'elle gagnerait un jour.

Les reprises de l’été: Bresson, Bergman, Pollack et Varda

Posté par vincy, le 4 juillet 2018

Journal d'un curé de campagne de Robert Bresson (1951)

L'histoire: Un jeune prêtre que brûle la passion de son apostolat et que ronge, à son insu, la maladie, s'installe dans sa première cure, à Ambricourt, un petit village du Nord. D'emblée, ses paroissiens ne lui manifestent qu'indifférence. Pensant trouver un meilleur accueil au château, il doit bientôt déchanter. Le comte a une liaison avec l'institutrice, et la comtesse vit recluse, révoltée contre Dieu depuis la mort en bas âge d'un de ses enfants. Par jalousie, Chantal, leur fille, pousse le prêtre à intervenir auprès de sa mère. En suivant ce conseil dont il ignore la perversité, le saint homme provoque maints désordres qui aggravent encore son isolement et accroissent ses tourments.

Pourquoi il faut le voir? Ce roman éponyme de Georges Bernanos (l'auteur de Sous le soleil de Satan que Maurice Pialat transposa sur grand écran, ce qui lui valu une Palme d'or) reçu le Grand prix du roman de l'Académie française. Mais la raison de (re)voir ce chef d'œuvre de Bresson est ailleurs. Prix Louis-Delluc et Grand prix à la Mostra de Venise, c'est la quintessence de la filmographie du cinéaste: pas de psychologie, une épure radicale, aucun jugement de valeur, des tourments contradictoires et tout autant de mystères. C'est à la fois austère et envoûtant.

L'œuf du serpent d'Ingmar Bergman (1977)

L'histoire: A Berlin, en novembre 1923, Abel, Juif  étranger dans son pays, apprend un jour que son frère Max  vient de se suicider. Il emménage avec la femme de ce dernier, Manuela, dans un étrange appartement. Derrière le suicide de Max et les multiples bizarreries de l'appartement se cache en fait le terrible Hans Vergerus, un médecin fou, pratiquant des expériences sur l'être humain et assassin méthodique...

Pourquoi il faut le voir? Outre son casting (David Carradine, Liv Ullmann, Heinz Bennent, Gert Fröbe...), il s'agit de l'unique production hollywoodienne du maître Bergman. Une curiosité en soi. Pour la petite histoire, Bergman voulait échapper aux impôts et s'était exilé en Allemagne où il tourna le film, un hommage à Fritz Lang. C'est aussi l'un des films les plus noirs du cinéaste. Sans doute lié à sa dépression de l'époque. Entre un monstre immonde, qui symbolise ce que sera le nazisme, et la métaphore sur le mal, qui pousse l'humain à détruire, cet œuf est avant tout un superbe film sur la paranoïa.

Out of Africa de Sydney Pollack (1985)

L'histoire: Karen Christence Dinesen est une jeune aristocrate danoise qui rejoint le Kenya britannique pour épouser le frère de l'amant qui n'a pas voulu d'elle. Par son mariage, elle devient la baronne Karen Blixen. Elle en vient vite à éprouver un amour profond pour l'Afrique, alors que l'Europe entre dans la Première Guerre mondiale. Elle s'acharne à faire pousser des caféiers sur les terres nues et désolées de sa ferme, dans l'espoir de protéger la tribu africaine qui y vit. Délaissée par son mari volage, Karen s'éprend violemment d'un chasseur farouche, épris d'aventures, Denys Finch Hatton.

Pourquoi il faut le voir? 7 Oscars, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur, c'est déjà un bon argument en soi. Le duo Meryl Streep - Robert Redford rivalisent en beauté avec les somptueux paysages africains. Mais ce mélodrame, inspiré du roman autobiographique La Ferme africaine de Karen Blixen publié en 1937, fut aussi un énorme succès international. Son ampleur n'est jamais pesante tant le film s'avère délicat, retenu, "moderne" dans son propos. Les émotions sont là mais le film n'est pas un drame classique tant il ne parle que d'humanité. Mais peut-être que la seule belle raison est de revoir cette scène d'avion survolant la savane avec le thème musical sublime et atemporel de John Barry.

L'une chante, l'autre pas d'Agnès Varda (1977)

L'histoire: Deux jeunes femmes vivent à Paris en 1962. Pauline, étudiante, rêve de quitter sa famille pour devenir chanteuse. Suzanne s’occupe de ses deux enfants et fait face au drame du suicide de leur père. La vie les sépare ; chacune vit son combat de femme. Pauline devient chanteuse dans un groupe militant et itinérant après avoir vécu une union difficile en Iran. Suzanne sort peu à peu de sa misère et travaille au Planning familial…

Pourquoi il faut le voir? Le cinéma alerte d'Agnès Varda se met au service d'un film politique et féministe. Politique car il scrute l'évolution de la société française. Féministe, parce qu'il s'agit bien de deux personnages féminins qui doivent exister dans une monde toujours masculin. On est plongé dans une France gaulliste puis giscardienne, celle de la révolution sexuelle, de Mai 68, de la Loi Veil, de la crise pétrolière. C'est une chronique sur la durée dans une période effervescente. Varda n'impose aucun discours. Elle filme comme elle regarde ces femmes qui grandissent et qui luttent.

500 œufs de flamants roses sacrifiés sur le tournage du film de Nicolas Vanier

Posté par vincy, le 3 juillet 2018

Nicolas Vanier se retrouve au cœur d'une polémique dont il se serait sûrement passé... Lors du tournage de son prochain film Donne-moi des ailes, le réalisateur a utilisé début juin un ULM pour survoler la colonie de flamants roses en Camargue. C'est notamment là que les volatiles se reproduisent. Or le survol de l'ULM, à très basse altitude a causé une panique générale: 500 couples (sur 4500) ont abandonné ainsi définitivement leurs œufs.

Un nid sur dix a donc été abandonné a rapporté l'association France Nature Environnement, à l'origine d'un dépôt d'une plainte contre X.

Au cœur d'une polémique après la perte de 500 œufs de flamants roses lors de repérages effectués par un prestataire, le cinéaste Nicolas Vanier a annoncé lundi à l'AFP avoir renoncé à poursuivre en Petite Camargue (Gard) le tournage de son prochain film.

Le flamant rose bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire. Il est inscrit à l'annexe I de la directive Oiseaux de l'Union européenne. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l'enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids et de détruire, altérer ou dégrader leur milieu. Qu'il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l'utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l'acheter. (wikipedia)

Une mauvaise publicité pour un film qui devait évoquer la protection des oiseaux à travers l'histoire d'un scientifique passionné par les oies sauvages et de son fils. Le scientifique dispose d'un ULM pour sauver une espèce en voie de disparition...

Dans un premier temps, le réalisateur a reporté la faute sur un prestataire extérieur et leur collaboration avait été immédiatement arrêtée après l'incident. Le tournage a également été interrompu.

"Un plan de vol avait pourtant été remis à ce pilote indiquant précisément les zones à éviter", a-t-il regretté auprès de l'AFP. "Ils ont joué à faire s'envoler des oiseaux, j'ai été scandalisé", a poursuivi le cinéaste, qui ne veut pas être responsable de ce carnage.

Pour tenter de "réparer ce qui peut l'être", il a proposé aux acteurs locaux de parrainer une population de flamants roses, de permettre d'utiliser le film dans un cadre pédagogique et d'intégrer les associations à la présentation du film dans la région.

Le tournage se poursuivra quand même dans les semaines qui viennent en Norvège. Le film doit sortir en octobre 2019 chez SND, avecJean-Paul Rouve, Mélanie Doutey et Louis Vasquez au générique.

L'AFP rappelle que Nicolas Vanier avait déjà été visé par une polémique en 2014, lorsque l’État avait ordonné l'évacuation de tous les chiens de son domaine dédié aux activités nature dans la Drôme, après une mise en demeure sur les conditions d'hygiène et de sécurité. L'explorateur vedette avait alors qualifié de "grotesques" les accusations faisant état d'un très mauvais état sanitaire de ses chiens.

Pas de film français dans la première sélection du Prix LUX 2018

Posté par vincy, le 2 juillet 2018

10 films ont été sélectionnés pour le Prix LUX (Parlement européen). Les trois finalistes seront connus fin juillet et le lauréat sera connu le 14 novembre, à Strasbourg.

On note l'absence de films français (même si trois coproductions françaises se glissent dans la liste). La moitié des sélectionnés étaie au Festival de Cannes. Globalement les films d'Europe du nord et d'Europe de l'Est dominent la sélection. En 2017, Sámi Blood, (coprod scandinave), premier film d'Amanda Kernell avait reçu ce prix désigné par les membres du Parlement européen.

  • Border d'Ali Abbasi (Suède)
  • Donbass de Sergei Loznitsa  (Ukraine)
  • Girl de Lukas Dhont (Belgique, Pays-Bas)
  • Heureux comme Lazzaro d'Alice Rohrwacher (Italie, France, Suisse, Allemagne)
  • Mug de Ma?gorzata Szumowska (Pologne)
  • Styx de Wolfgang Fischer (Allemagne)
  • The Other Side of Everything de Mila Turajli? (Serbie, France, Qatar)
  • The Silence of Others d’Almudena Carracedo et Robert Bahar (États-Unis, Espagne)
  • Utoya, 22 juillet d’Erik Poppe (Norvège)
  • Woman at War de Benedikt Erlingsson (Islande, France, Ukraine)

Le 11e Festival du Film Francophone d’Angoulême dévoile son jury et ses films

Posté par vincy, le 2 juillet 2018

Karin Viard présidera le 11e Festival du film francophone d'Angoulême qui se déroulera du 21 au 26 août, lançant ainsi le second semestre du cinéma français. Elle sera entourée de l'acteur québécois Michel Côté, des actrices françaises Eye Haïdara, Ludivine Sagnier et Camélia Jordana (César du meilleur espoir), du cinéaste Thomas Lilti, de l'acteur Raphaël Personnaz (Molière du meilleur comédien) et du directeur des acquisitions du cinéma français et étranger de Canal+, Laurent Hassid.

Une section Ciné & concerts sera parmi les nouveautés, avec trois films de musique qui seront suivis d'un concert: Guy d'Alex Lutz, La Bolduc de François Bouvier et Au bout des doigts de Ludovic Bernard. Le cinéma haïtien sera mis à l'honneur avec un hommage et sept films: Haitian Corner et L'homme sur les quais de Raoul Peck, Royal Bonbon de Charles Najman, Les amours d'un zombi et Chronique d'une catastrophe annoncée de Arnold Antonin, Port-au-Prince-Dimanche 4 janvier de François Marthouret, et Ayiti mon amour de Guetty Felin.

Le Focus à un réalisateur est dédié à Jacques Doillon, avec cinq de ses films liés à l’enfance : Un sac de billesLa drôlesseLe petit criminelPonette, et Raja. Et le cinéaste Jacques Deray aura droit à un hommage accompagné du documentaire Jacques Deray : j'ai connu une belle époque d’Agnès Vincent, en plus des projections de Symphonie pour un massacre (1963), Borsalino (1970) et On ne meurt que deux fois (1985).

Le film En liberté! de Pierre Salvadori qui a enthousiasmé le public de la Quinzaine des réalisateurs sera présenté dans la section Les Flamboyants tandis que les deux patrons du Festival - Dominique Besnéhard et Marie-France Brière - ont choisi chacun un coup de cœur: De chaque instant de Nicolas Philibert et Les beaux esprits de Vianney Lebasque.

Enfin, la section Bijoux de famille rend hommage cette année à UGC comme distributeur avec Le fabuleux destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet, Embrassez-qui vous voudrez de Michel Blanc, De battre mon cœur s’est arrêté de Jacques Audiard, Un secret de Claude Miller et Adieu Berthe, l’enterrement de mémé de Bruno Podalydès.

Compétition
L'amour flou de Romane Bohringer et Philippe Rebbot (France)
Tout ce qui me reste de la révolution de Judith Davis (France)
Charlotte a du fun de Sophie Lorin (Québec)
Photo de famille de Cécilia Rouaud (France)
Sauvage de Camille Vidal-Naquet (France
Shéhérazade de Jean-Bernard Merlin (France)
Sofia de Meryl Benm'Barek (Maroc)
Troisième noce de David Lambert (Belgique)
Le vent tourne de Bettina Oberli (Suisse)
Les rois Mongols de Luc Picard (Québec)

Avant-premières
Bonhomme de Marion Vernoux
Les chatouilles D'Andrea Bescond et Eric Métayer
Dilili à Paris de Michel Ocelot
Edmond d'Alexis Michalik
I feel good de Gustave Kervern et Benoît Délepine
Le grand bain de Gilles Lellouche
Les invisibles de Louis-Julien Petit
Lola et ses frères de Jean-Paul Rouve (Ouverture)
Première année de Thomas Lilti
Le poulain de Mathieu Sapin
Voyez comme on danse de Michel Blanc
Pupille de Jeanne Herry (clôture)
Les bonnes intentions de Gilles Legrand

Hirokazu Kore-eda sera honoré à San Sebastien

Posté par vincy, le 2 juillet 2018

Le Prix Donostia du 66e Festival international du Film de San Sebastian sera décerné au réalisateur japonais Hirokazu Kore-eda, récemment sacré par une Palme d'or à Cannes pour Une affaire de famille (Shoplifters). La plus haute distinction du festival, honorifique, lui sera remise lors de la projection de ce film. Le film sortira le 12 décembre en France.

San Sebastian a accueilli 9 autres fois les films du cinéaste japonais: Wandafuru raifuAfter Life (1998), Hana yori mo nahoHana (2006), Aruitemo auritemoStill Walking (2008) et KisekiI Wish (2011), prix du meilleur scénario, en sélection officielle, ainsi que Nochi-no-hiThe Days After (2011), Soshite chichi ni naru / Like Father, Like Son (2013), Umimachi DiaryOur Little Sister (2015), Umi yori mo mada fukatuAfter the Storm (2016) er Sandome no satsujinThe Third Murder (2017) en séances spéciales.

Like Father, Like Son et Our Little Sister ont tous deux reçu le prix du public au Festival.

Hirokazu Kore-eda succède à Agnès Varda pour ce prix.

Fatih Akin adapte Stephen King

Posté par vincy, le 1 juillet 2018

fatih akinPour son premier film américain, Fatih Akin (In the Fade) va adapter Stephen King. Universal (et Blumhouse) ont recruté le réalisateur allemand pour filmer Firestarter, roman parue en France sous le titre de Charlie en 1992.

L'histoire est celle de la petite Charlie, née d'un couple ayant fait l'objet d'une expérience scientifique secrète du gouvernement américain sur les pouvoirs psychiques. Depuis son enfance elle a découvert son terrible pouvoir. Tout objet, animal ou humain qui provoque en elle la moindre crainte ou tension prend aussitôt feu. Elle est alors traquée par une agence gouvernementale secrète qui veut faire de son don une arme.

Le récit avait déjà été transposé au cinéma en 1984, par Mark L. Lester, avec Drew Barrymore, et en minisérie en 2002 avec Marguerite Moreau, Malcolm McDowell et Dennis Hopper.

20 ans après ses débuts, le réalisateur germano-turc Fatih Akin, Ours d'or au Festival de Berlin pour Head-On, Prix du scénario au Festival de Cannes 2007 pour De l'autre côté et Grand prix du jury à la 66e Mostra de Venise pour Soul Kitchen, fait ainsi ses premiers pas dans le cinéma hollywoodien. Il prépare aussi un autre film, The Golden Glove, une histoire de serial killer à Hambourg au début des années 1970, d'après un roman de Heinz Strunk.

Sacré casting en vue pour « Les quatre filles du docteur March » de Greta Gerwig

Posté par vincy, le 30 juin 2018

Sony accélère la production de Little Women (aka Les quatre filles du Docteur March). Le studio veut absolument que ce soit le prochain film de Greta Gerwig, nommée à l'Oscar de la meilleure réalisatrice cette année pour son premier film Lady Bird.

Le film semble attirer les talents: Meryl Streep, Emma Stone et Florence Pugh (The Young Lady) sont en négociations pour rejoindre ce projet, tout comme Saoirse Ronan et Timothee Chalamet, qui étaient tous deux déjà dans Lady Bird.

Le casting doit encore être complété par l'actrice qui incarnera Beth aux côtés d'Emma Stone, Saoirse Ronan et Florence Pugh, qui pourraient être respectivement Meg, Jo et Amy. Une série d'auditions est prévue cette semaine.

Columbia Pictures et Amy Pascal cherchent depuis plusieurs années à faire "revivre" au cinéma l'histoire des Quatre filles du Docteur March, grand classique adapté du roman de Louisa May Alcott plusieurs fois adapté au cinéma.

La dernière version hollywoodienne de 1994, réalisée par Gillian Armstrong, avait déjà un casting de luxe: Winona Ryder, Claire Danes, Kirsten Dunst , Christian Bale, Susan Saranadon, John Neville, Gabriel Byrne... Le film avait reçu trois nominations aux Oscars dont une pour Winona Ryder en tant que meilleure actrice. On peut aussi rappeler la version de 1933, réalisée par George Cukor, avec Katharine Hepburn et Joan Bennett. Sans oublier les multiples déclinaisons en série TV (dont celle de la BBC l'an dernier en minisérie).

Les étoiles semblent alignées

L'histoire se déroule pendant et après la Guerre de Sécession. En l’absence de leur père Robert, pasteur nordiste engagé comme aumônier dans cette guerre civile, quatre jeunes sœurs font face aux difficultés de la vie quotidienne. La raisonnable Margaret (surnommée Meg), l'intrépide Joséphine (surnommée Jo), la charitable Élisabeth (surnommée Beth) et l'orgueilleuse Amy vivent dans l'État du Massachusetts avec leur mère et leur fidèle domestique, Hannah. Autrefois riche, la famille March a été ruinée lorsque Mr March avait aidé un ami dans ses affaires, ce qui avait entraîné la faillite. Malgré cela, la famille est heureuse et généreuse.

Greta Gerwig adaptera elle-même le livre. Si le scénario ne semble pas encore complètement finalisé, la presse professionnelle souligne l'impatience du studio et des producteurs à vouloir commencer la production au plus vite. D'autant qu'à la fin de l'été tout le monde semble être disponible et sans engagement immédiat. Emma Stone a terminé le tournage de The Favourite. Saoirse Ronan vient d'achever celui de Mary Queen of Scots. Timothee Chalamet tourne cet été The King pour Netflix. Et Meryl Streep a encore quelques jours de tournage pour la série Big Little Lies.

Mobilisation pour le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, emprisonné en Russie

Posté par vincy, le 29 juin 2018

Pour l'instant la Russie réussit son coup médiatique. Entre la rencontre Poutine-Trump et le Mondial de Foot, plus personne ne s'intéresse ni aux droits LGBT bafoués dans le pays ni aux cinéastes persécutés ou emprisonnés.

C'est le cas du réalisateur ukrainien Oleg Sentsov (Gamer, 2011), en grève de la faim depuis plus d'un mois et qui purge une peine de 20 ans dans un camp de la région de Yamal-Nenets, dans le Grand Nord russe. Oleg Sentsov, 42 ans dans deux semaines, s'est dit prêt à mourir en prison des suites de la grève de la faim qu'il a entamée pour exiger la libération de "tous les prisonniers politiques" ukrainiens détenus en Russie. Opposé à l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, il a été condamné pour "terrorisme" et "trafic d'armes" à l'issue d'un procès qualifié de "stalinien" par Amnesty International et dénoncé par Kiev, l'Union européenne et les États-Unis.

Demain, samedi 30 juin, le festival de la Rochelle présentera un documentaire à 17h, The Trial: The State of Russia vs Oleg Sentsov, accompagné de Sandrine Treiner, directrice de France Culture.

La mobilisation prend désormais une ampleur diplomatique internationale. Le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjorn Jagland, en visite à Moscou, a appelé il y a dix jours les autorités russes à gracier le cinéaste, notamment pour des raisons humanitaires.

Interrogé mardi sur une possible grâce d’Oleg Sentsov par le président Vladimir Poutine, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a rappelé que, selon la loi russe, "la procédure doit être déclenchée par le condamné lui-même".

L'écrivain américain Stephen King, l'ex-ministre française de la Justice Christiane Taubira, les cinéastes Andreï Zviaguintsev, Pavel Lounguine et Alexandre Sokourov, ont demandé sa libération. Les pays du G7, par l'intermédiaire de leurs ambassadeurs à Kiev (Ukraine), se sont exprimés sur twitter dans un communiqué commun en se disant "très préoccupés" par le sort du réalisateur.

L'écrivaine Marie Darrieussecq a publié hier une tribune dans L'Obs intitulée "Pendant que le monde regarde le foot, Oleg Sentsov meurt de faim". Elle écrit: "Pendant que les nations heureuses d’être sélectionnées jouent en Russie, Oleg Sentsov, qui aime peut-être le foot, je n’en sais rien, tous les amateurs de foot ne sont pas des brutes épaisses, Oleg Sentsov en est au 45e jour de grève de la faim. Il proteste aussi contre l’emprisonnement de 65 autres prisonniers politiques en Russie. Pendant ce temps, le monde entier regarde avec enthousiasme deux fois onze types tapant dans un ballon dans un pays, la Russie, qui a annexé un grand bout d’un autre pays, la Crimée, et qui fait la guerre à tout ce que l’Ukraine compte de forces européennes." Plus loin, elle ironise avec un humour noir: "Pendant que l’Allemagne «perd» et que la Suède «gagne», Oleg Sentsov, détenu dans une colonie pénitentiaire à Iamal, au-delà du cercle polaire – dans un goulag, donc – Oleg Sentsov a entamé la phase terminale de sa grève de la faim: celle qui commence après le 40e jour."

"Cette fichue compétition de foot, opium du peuple et jeux du cirque, est en train de gagner un corps squelettique en guise de trophée mondial. Et il y aura une tache sanglante en guise de drapeau russe, si Poutine ne libère pas Sentsov" lance en conclusion l'auteure.

Le CNC fait sa Fête du cinéma dans toute la France

Posté par MpM, le 28 juin 2018

Avec le début de l'été, c'est aussi le retour de la Fête du cinéma, qui se déroule dans toutes les salles de cinéma françaises du 1er au 4 juillet, et propose chaque séance au tarif exceptionnel de 4 euros. Soit une occasion unique de faire le plein de films sur grand écran et de découvrir tous ceux que nous vous conseillions ces dernières semaines, d'Un couteau dans le coeur à Have a nice day, de JSA à Love, Simon, de Parvana à Sans un bruit.

En parallèle, le Centre national du cinéma et de l’image animée organise une série d’événements ouverts à tous les publics, afin de prolonger la fête. Dès ce soir, jeudi 28 juin à 19h, une grande vente aux enchères d’objets de cinéma au profit de l’association Rêve de Cinéma et en présence de Lambert Wilson, Président d’honneur de l’association, ouvrira les festivités.

Parmi les objets mis en vente, on retrouve un portrait de Maria Callas, tirage argentique original et inédit utilisé pour l’affiche du film, des planches originales d’une histoire inédite du Grand Méchant renard et autres contes de Benjamin Renner, le scénario de La Loi du Marché dédicacé par Stéphane Brizé et Vincent Lindon, le parapluie de Bécassine utilisé dans le film de Bruno Podalydès et des costumes des films Le Sens de la fête, 120 Battements par minute et Gaston Lagaffe. A noter que la vente se poursuivra sur le site de Drouot jusqu'au 5 juillet.

Demandez le programme !

On vous recommande également, au gré des lieux et des envies :

- Accès gratuit au Musée du Cinéma, ainsi qu’à l’exposition Chris Marker, les 7 vies d’un cinéaste, à La Cinémathèque française (Paris XIIe).

Du 1er au 4 juillet / gratuit

- Plongée en apnée à l’Aquarium de Paris (Paris XVIe) en présence de Guillaume Néry et de Julie Gautier, qui plongeront dans le bassin des requins. Cette plongée inédite sera suivie d’une projection du documentaire L’Homme Dauphin, sur les traces de Jacques Mayol de Lefteris Charitos et d’une mini-masterclass.

Samedi 30 juin, 19h / 37,90 € tarif unique

- Portes ouvertes au Studios VOA de Montreuil : l'occasion de rejouer des scènes mythiques du cinéma et incarner des acteurs célèbres dans des scènes mythiques du cinéma en conditions réelles d’enregistrement.

Samedi 30 juin, 14h30 / accès gratuit dans la limite des places disponibles (réservation obligatoire en ligne)

- Un dimanche au cinéma : la projection en plein air, sur l'Avenue des Champs-Elysées, du film Les Visiteurs.

Dimanche 1er juillet à 20 h / accès gratuit, sur inscription et tirage au sort

- Soirée ciné-concert consacrée à Alice Guy, première femme cinéaste au monde, avec la projection de courts métrages accompagnés au piano, suivie d’une rencontre avec Emmanuelle Gaume, auteur de Alice Guy, première femme cinéaste de l’histoire (éd. Plon). Au Musée national Jean-Jacques Henner (Paris XVIIe).

Mardi 3 juillet, 19h30 / 10€ tarif unique

- Soirée films de fin d'étude à La Fémis (Paris XVIIIe) avec Trucs de gosses d’Émilie Noblet (promotion 2013), Hotaru de William Laboury (promotion 2015) et Un homme mon fils de Florent Gouëlou (promotion 2017).

Mercredi 4 juillet, à partir de 16h30 / accès gratuit

- Des grandes chasses au trésor à Bordeaux, Marseille et Rennes, durant lesquels les participants devront identifier des lieux mythiques du cinéma grâce à des mini-jeux (quiz, énigmes, jeux de logique, etc.) et des indices cachés dans des quartiers emblématiques du centre-ville. Deux parcours pédestres : un niveau de jeu «famille» et un niveau de jeu «adultes».

- L’exposition L’Envers du décor, dédiée au tournage du film Dunkerque de Christopher Nolan proposée par la Ville de Dunkerque et l’Office du Tourisme de Dunkerque.

1er au 4 juillet

- Un cycle de projection dédié à Henri-Georges Clouzot au Lux Scène nationale (Valence).

2, 3 et 4 juillet / 4€ tarif unique

- Ciné-concert en plein-air à Porto-Vecchio, sur le parvis du Bastion, proposé Corsica Pôle Tournages.

Le 3 juillet à 21h / accès gratuit

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Programme complet sur le site du CNC