3 raisons d’aller voir « Comme des garçons »

Posté par vincy, le 25 avril 2018

Le pitch. Reims, 1969. Paul Coutard, séducteur invétéré et journaliste sportif au quotidien Le Champenois, décide d’organiser un match de football féminin pour défier son directeur lors de la kermesse annuelle du journal. Sa meilleure ennemie, Emmanuelle Bruno, secrétaire de direction et fille d'un joueur italien légendaire, se retrouve obligée de l’assister. Sans le savoir, ils vont se lancer ensemble dans la création de la première équipe féminine de football de France.

#MeToo. Evidemment, la principale raison de s'intéresser au film de Julien Hallard, c'est son sujet. Dans cette époque sexiste, machiste, misogyne, où l'on fume dans les bureaux et où l'on baise sans capotes, l'affirmation de la femme dans un milieu masculin (sportif qui plus est) montre que la société a progressé sur certains points (les femmes n'ont plus besoin de demander la permission à leur mari, entre autres) mais pas encore sur d'autres. Comme des garçons est un plaidoyer pour l'égalité et le portrait d'une masculinité qui tremble déjà de la dépossession de son rôle de dominant. Sous la forme d'une aimable comédie, on voit bien tous les préjugés, les stéréotypes et les mépris qui sont balancées à ces femmes qui veulent jouer au ballon, comme les garçons. Du tee-shirt moulant (c'est plus vendeur) aux conséquences sur les familles (une femme, ça doit être à la cuisine), on voit bien que tout n'est pas réglé encore aujourd'hui.

Une équipe de choc. Derrière Max Boublil, et son impeccable brushing, son dandysme à la Roger Moore, en séducteur un peu ringard, il y a surtout une "team" de filles physiquement différentes, dotées de tempéraments et de comportements variés. Vanessa Guide en capitaine (forcément sexy mais surtout très compétente), Solène Rigoyt, Carole Franck, Delphine Baril, Zoé Héran, Julie Moulier, Mona Walravens et la trop rare Sarah Suco composent une équipe éclectique et soudée. "Crampons et nichons" est une affaire de féministes, de fans de foot, de graines de championnes, et peut-être aussi de collectif, soudé par leur cause et galvanisé par leur audace. Si le récit est classique, à la manière de toute histoire vraie qui se finit bien malgré Goliath qu'il faut abattre (ici les patrons du foot mâle français), le charme de Comme des garçons doit beaucoup à ce casting de "gueules" et de "caractères". Bref, elles en ont.

Une histoire à peu près vraie. Le réalisateur Julien Hallard a eu l'idée de son film en écoutant la radio. Voyant là un sujet de société tout autant qu'une histoire romanesque et, en puisant dans les faits réels, une série de moments rocambolesques (un peu comme si des jamaïcains voulaient participer aux J.O. d'hiver dans l'épreuve du bobsleigh), il a compris que cela pouvait en faire un feel-good movie. On reste toujours stupéfait à l'idée de voir qu'il y a cinquante ans, les filles ne jouaient pas au foot, "par convenance".  Mai 68 était aussi un combat d'émancipation. Nous voici en pleine célébration d'un des épisodes les plus méconnus de cette révolution sociale. Or le film est bien social puisque ces femmes étaient au foyer, dans les champs ou employées. Mais surtout historiquement, les joueuses de foot ont été considérées comme des paris, y compris au Royaume Uni où elles étaient bannies jusqu'en 1971. Plus étrangement, il faut savoir que le foot féminin a existé en France entre 1919 et 1932 avant de diparaître jusqu'au début des années 1970. Le Stade de Reims, ici raconté et créé en 1968, a été champion de France 5 fois, dont trois fois consécutive entre 1974, date de création de la branche féminine de la FFF, et 1977. Mais surtout, le premier championnat féminin n'a été créé qu'en 1992! Depuis 2007, c'est l'Olympique Lyonnais qui domine le championnat.

3 raisons d’aller voir « Une femme heureuse »

Posté par kristofy, le 25 avril 2018

Le pitch: Lui, le mari : « On a de la chance, c’est rare, tout le monde n’a pas ça »
Dans la tranquille banlieue de Londres et une maison confortable c'est un matin comme tant d'autres. Mark veut étreindre sa femme Tara avant de se préparer à aller au travail, il leur faut préparer le petit-déjeuner de leurs deux jeunes enfants qu'elle doit amener à l'école, puis il faut qu'elle fasse des courses... Pourtant Tara songeuse regarde souvent par la fenêtre. On voit dans ses yeux que ce n'est pas le bonheur, que cette vie calme et rangée lui pèse, qu'elle voudrait voir d'autres gens ou d'autres endroits...
Elle, l'épouse : « Je ne suis pas heureuse, j’ai besoin de changement »

Gemma Arterton, une actrice qu'on aime : Elle revient sur grand écran avec cette Femme heureuse. Elle est presque constamment à l'image tout le long du film. Impossible de la rater tant le cinéaste abuse d'elle avec de multiples gros plans. L'année passée illustrait déjà combien Gemma aimait les univers très variés : Orpheline de Arnaud des Pallières, The last girl - celle qui a tous les dons avec des infectés zombies, et l'irrésistible Their Finest de Lone Scherfig (malheureusement inédit en salles). Gemma Arterton est l'une des actrices britanniques de ces dernières années pas assez reconnue (qui n'a pas encore vu La Disparition d'Alice Creed ?), et on l'a adoptée bien volontiers en France (elle a d'ailleurs tourné pour Marjane Satrapi, Anne Fontaine, Radu Mihaileanu). Malgré des rôles importants dans ces différents films il lui manquait (et à nous aussi), un film qui repose entièrement sur ses épaules. C'est le cas ici avec ses regards parfois au bord des larmes. Dans Une femme heureuse Gemma est de tous les plans et s'impose comme une actrice de premier plan.

Gemma Arterton, son personnage de Tara : Dans cette histoire, elle s'appelle Tara une nouvelle fois. Elle s'appelait déjà Tara dans Orpheline, où il y avait déjà Jalil Lespert, qu'elle retrouve encore ici. Elle s'appelait aussi (presque pareil) Tamara dans le Tamara Drewe de Stephen Frears, une adaptation d'un roman graphique de l'auteure de Gemma Bovery, adapté au cinéma, avec toujours Arterton dans le rôle d'une certaine... Gemma (vous suivez?). Dans Tamara Drewe, elle rencontrait Dominic Cooper, musicien amoureux (éconduit) qui, dans Une femme heureuse interprète son mari. Ce curieux cercle de correspondances est aussi un cheminement personnel pour l'actrice. Une femme heureuse, dont elle est aussi co-productrice, a été tourné près de Gravesend, là où Gemma a grandi. Durant le film elle va fuir (The escape est le titre original) vers Paris : la France est devenue une seconde maison dans sa vraie vie. Dans ce nouveau film, où donc elle est une Tara qui s'interroge sur sa vie de famille, la comédienne a dû chercher et improviser certaines séquences. D'où cette sensation de voir Gemma naturelle.

Gemma Arterton, la Femme : Le titre Une femme heureuse apparait d'emblée comme une contradiction avec l'expression de son visage sur l'affiche. Pourtant dès le début on la découvre femme d'un beau mari au travail rémunérateur et aussi la mère de deux beaux enfants dans une belle maison : un couple et une famille, à priori la belle vie. Ces deux rôles de épouse et maman qui sont idéalisés par la société comme un but ne semble donc pas la rendre heureuse... Cette situation est celle d'une cellule familiale, et donc en quelque sorte d'une cellule. Elle se sent plutôt prisonnière de cette vie et aspire à redécouvrir sa vie à elle, en tant que femme. Quitter mari et enfants, est-ce envisageable ? Ce genre de questionnement est récurrent ces derniers temps sur nos écrans; par exemple avec Emmanuelle Devos dans La vie domestique, avec Catherine Deneuve dans Elle s'en va, avec Karin Viard dans Lulu femme nue, et bientôt à Cannes avec Marion Cotillard dans Gueule d'ange : des succès en salles qui saluent aussi des performances d'actrices.

C'est le moment de (re)découvrir Gemma Arterton (et de revoir ses anciens films).

Annecy 2018 : le Brésil, la musique, Brad Bird et les shadoks à l’honneur

Posté par MpM, le 24 avril 2018

C'est à une superbe édition que le Festival International du Film d'Animation d'Annecy nous convie du 11 au 16 juin prochain, avec 218 films (issus de 93 pays) en sélection officielle, des avant-premières attendues comme celles de Have a nice day de Jian Liu (censuré lors de l'édition 2017 et qui sortira le 20 juin prochain), Insect de Jan Svankmajer (réalisateur culte à qui l'on doit entre autres Alice et Survivre à sa vie (théorie et pratique)), Les indestructibles 2 de Brad Bird (qui recevra un cristal d'honneur), Hôtel Transylvanie 3 de Genndy Tartakovsky ou encore Dilili à Paris de Michel Ocelot présenté en ouverture.

En tout, 23 longs métrages ont été sélectionnés, dont 10 en compétition. Celle-ci réunit notamment Miraï, ma petite soeur de Mamoru Hosada (que l'on verra d'abord à la Quinzaine des réalisateurs), Parvana de Nora Twomey (qui sort le 27 juin), Virus tropical de Santiago Caicedo (découvert à Berlin), Seder-masochism de Nina Paley (qui avait réalisé Sita chante le blues) et Funan de Denis Do, seul film français en course pour le Cristal d'or. Hors compétition, on retrouve Chris the Swiss d'Anja Kofmel (qui fera sa première mondiale à la Semaine de la Critique), La tour de Mats Grorud (que l'on espérait à Cannes !), ou encore Un homme est mort d'Olivier Cossu (d'après le roman graphique de Kris et Etienne Davodeau).

Les courts métrages seront quant à eux à l'honneur à travers 5 sélections : compétition internationale (46 films), Off-Limits (8), Perspectives (18), Jeune public (10) et Fin d’études (48). Les amateurs devraient se régaler avec, en vrac, les nouveaux films de Nikita Diakur (Fest), Nara Normande (Guaxuma), Marta Pajek (III), Boris Labbé (La chute), Patrick Bouchard (Le sujet), Sarah van den Boom (Raymonde ou l'évasion verticale), Anca damian (Telefonul), Sébastien Laudenbach (Vibrato), Stéphanie Lansaq et François Leroy (Cadavre exquis)...

On retrouvera également l'un de nos courts métrages préférés de l'année 2017, (Fool) Time job de Gilles Cuvelier, l'une des découvertes de Clermont-ferrand (Everything de David O'Reilly) et l'un des films les plus attendus de 2018 : Etreintes de Justine Vuylsteker, réalisé avec le dernier écran d'épingles construit par le couple Alexandre Alexeieff et Claire Parker en 1977, et tout récemment restauré par le CNC. A noter aussi qu'une séance spéciale permettra aux festivaliers de découvrir l'étonnant moyen-métrage Ce magnifique gâteau ! de Marc James Roels et Emma De Swaef (présenté à la Quinzaine des Réalisateurs),  accompagné du film Kings of souls de Jean-Charles Mbotti Malolo.

Cette année, le pays à l'honneur sera le Brésil. L'occasion de découvrir trois programmes de courts métrages, un programme de séries télé et de films de commande, plusieurs longs métrages (dont Tito et les oiseaux de Gabriel Matioli, Yazbek Bitar, André Catoto Dias et Gustavo Steinberg en compétition) et une exposition.

La musique de films sera elle-aussi célébrée à travers des projections, des ateliers, des ciné-concerts, une conférence, une leçon de cinéma (de Rosto, Vladimir Leschiov et Patrick Bouchard) et un concert de Dominique A accompagné d'une performance inédite et en live de Sébastien Laudenbach).

Comme l'an passé, une dizaine de projets de réalité virtuelle ont par ailleurs été sélectionnés, dont Isle of Dogs Behind the Scenes in Virtual Reality, qui permet de pénétrer dans l’univers de la nouvelle animation en volume de Wes Anderson.

Enfin, le festival sera agrémenté de nombreux autres événements, comme une exposition qui reviendra sur l'histoire des Shadoks, et plusieurs rendez-vous professionnels dans le cadre du MIFA (le marché d'Annecy), dont les work in progress qui mettront par exemple en lumière des projets comme Les Hirondelles de Kaboul de Éléa Gobbé-Mévellec et Zabou Breitman, La Fameuse Invasion des Ours en Sicile de Lorenzo Mattotti, Buñuel et le labyrinthe des tortues de Salvador Simó ou encore La Traversée de Florence Miailhe.

En résumé, les chanceux qui seront présents à Annecy n'ont aucune chance de s'y ennuyer. Ecran Noir sera d'ailleurs de l'aventure, pour vous faire vivre en direct cet événement incontournable du cinéma d'animation contemporain qui promet, cette année encore, de proposer un panorama époustouflant de toutes les formes du cinéma (d'animation) mondial !

Longs métrages en compétition

Funan de Denis DO
Gatta Cenerentola de Ivan CAPPIELLO, Alessandro RAK, Marino GUARNIERI, Dario SANSONE
Miraï, ma petite sœur de Mamoru HOSODA
Okko's Inn de Kitaro KOSAKA
Seder-Masochism de Nina PALEY
Parvana de Nora TWOMEY
Tito e os Pássaros de Gustavo STEINBERG, Gabriel MATIOLI YAZBEK BITAR, André CATOTO DIAS
Wall de Cam CHRISTIANSEN
Virus Tropical de Santiago CAICEDO
La casa lobo de Cristóbal LEON, Joaquín COCIÑA

Longs métrages hors compétition

CAPTAIN MORTEN AND THE SPIDER QUEEN de Kaspar JANCIS
CATS AND PEACHTOPIA de Gary WANG
CHRIS THE SWISS de Anja KOFMEL
KIKORIKI: DEJA VU de Denis CHERNOV
LA TOUR de Mats GRORUD
LIZ AND THE BLUE BIRD de Naoko YAMADA
L’ULTIME FICTION de Ashkan RAHGOZAR
MAQUIA – WHEN THE PROMISED FLOWER BLOOMS de Mari OKADA
MARNIE'S WORLD de Christoph LAUENSTEIN, Wolfgang LAUENSTEIN,
NORTH OF BLUE de Joanna PRIESTLEY
ON HAPPINESS ROAD de Hsin-Yin SUNG
THE ANGEL IN THE CLOCK de Miguel Ángel URIEGAS
UN HOMME EST MORT de Olivier COSSU

Cannes 2018: le jury des courts métrages et de la Cinéfondation

Posté par vincy, le 24 avril 2018

bertrand bonello"Composé de 3 femmes et 2 hommes venus d’horizons professionnels et géographiques variés, le Jury des courts métrages et de la Cinéfondation" a été révélé par le Festival de Cannes ce mardi 20 avril. On savait que le jury était présidé par Bertrand Bonello, qui désignera la Palme d’or du court métrage parmi les 8 films sélectionnés en Compétition le samedi 19 mai.

Les 5 membres du Jury décerneront également trois prix parmi les 17 films d’étudiants d’écoles de cinéma présentés dans la Sélection Cinéfondation. Les Prix de la Cinéfondation seront annoncés le jeudi 17 mai, lors d’une cérémonie qui sera suivie de la projection des films primés.

Bertrand Bonello sera entouré de la réalisatrice, scénariste et productrice allemande Valeska Grisebach (Western), le cinéaste et artiste libanais Khalil Joreige, Prix Marcel Duchamp 2017, la réalisatrice et scénariste franco-lituanienne Alanté Kavaïté (Summer) et l'actrice française Ariane Labed (Attenberg, La chambre interdite, Assassin's creed).

Les courts métrages en compétition et la sélection Cinéfondation

Cannes 2018 : les 15 films en lice pour la Queer Palm

Posté par wyzman, le 24 avril 2018

Depuis 2010, la Queer Palm récompense un long métrage et un court-métrage présenté au Festival de Cannes (toutes sélections confondues) qui traiterait avec brio d'une thématique altersexuelle. Créée par le journaliste Franck Finance-Madureira, la Queer Palm est aujourd'hui encore parrainée par les réalisateurs de Théo et Hugo dans le même bateau, Olivier Ducastel et Jacques Martineau. Les éditions précédentes, la Queer Palm est revenue à 120 battements par minute, Les Vies de Thérèse, Carol et Pride.

Cette semaine, les organisateurs ont dévoilé la liste des 15 longs métrages en lice pour le Graal. Et une fois n'est pas coutume, on retrouve (avec plaisir) beaucoup de Français sur cette short list. Pour rappel, le jury sera présidé par la productrice Sylvie Pialat (L'Inconnu du lac, Timbuktu). Elle sera accompagnée du programmateur et coordinateur du prix Premio Maguey du Festival de Guadalajara, Pepe Ruiloba, de l'actrice, monteuse et productrice Dounia Sichov, du réalisateur Morgan Simon et du journaliste néerlandais officiant au Hollywood Reporter Boyd van Hoeij.

Sélection Officielle – Compétition

Plaire, Aimer et courir vite de Christophe Honoré
Un couteau dans le coeur de Yann Gonzalez

Sélection Officielle – Séance de minuit

Whitney de Kevin Macdonald

Sélection Officielle – Un Certain Regard

- Girl de Lukas Dhont
- Euphoria de Valeria Golino
- Rafiki de Wanuri Kahiu
- El Angel de Luis Ortega
- Grans (Border) de Ali Abassi

La Quinzaine des Réalisateurs

Carmen y Lola d’Arantxa Echevarria

La Semaine de la critique

Diamantino de Gabriel Abrantes & Daniel Schmidt
- Sauvage de Camille Vidal-Naquet
Shéhérazade de Jean-Bernard Marlin

Acid

- L’Amour debout de Michaël Dacheux
- Cassandro the exotico de Marie Losier

Cannes 2018: Bergman, Besson, Chahine, Hitchcock, Kubrick, Ozu, Rappeneau, Varda et Wilder à Cannes Classics

Posté par vincy, le 23 avril 2018

Des femmes, des cinéastes de légendes, des films qui célèbrent leurs anniversaires: Cannes Classics mettra en lumière toutes les facettes du 7e art.

Alice Guy et Jane Fonda

Be Natural: The Untold Story of Alice Guy-Blaché (Soyez naturel : L’histoire inédite d’Alice Guy-Blaché) de Pamela B. Green (2018, 2h, États-Unis)
Alice Guy est la première femme réalisatrice, productrice et directrice de studio de l’histoire du cinéma. En présence de la réalisatrice Pamela B. Green.

Jane Fonda in Five Acts de Susan Lacy (2018, 2h13, États-Unis)
En présence de Susan Lacy et de Jane Fonda.

Les 50 ans de 2001 : l’odyssée de l’espace

2001: A Space Odyssey (2001 : l’odyssée de l’espace) de Stanley Kubrick (1968, 2h44, Royaume-Uni, États-Unis)
Une Copie 70mm tirée à partir d’éléments du négatif original. Présenté par le réalisateur Christopher Nolan, le film sera projeté en salle Debussy, avec entracte de 15mn, dans l’exacte reproduction de l’expérience vécue par les spectateurs lors de la sortie du film au printemps 1968. En présence également de la fille de Stanley Kubrick, Katharina Kubrick, et de son coproducteur Jan Harlan.

Orson Welles

The Eyes of Orson Welles (Les Yeux d’Orson Welles) de Mark Cousins (2018, 1h55, Royaume-Uni)
En présence du réalisateur Mark Cousins.

Centenaire Ingmar Bergman

Searching for Ingmar Bergman (À la recherche d’Ingmar Bergman) de Margarethe von Trotta (2018, 1h39, Allemagne, France)
En présence de Margarethe von Trotta.

Bergman — ett ar, ett liv (Bergman – A Year in a Life) de Jane Magnusson (2018, 1h56, Suède)
En présence de Jane Magnusson.

Det sjunde inseglet (Le Septième Sceau / The Seventh Seal) d’Ingmar Bergman (1957, 1h36, Suède)
Numérisation et restauration 4K à partir du négatif original et du mixage final sur bande magnétique.

Cannes Classics

Battement de cœur (Beating Heart) d’Henri Decoin (1939, 1h37, France)
Restauration 2K

Enamorada d’Emilio Fernández (1946, 1h39, Mexique)
Présenté par Martin Scorsese.

Ladri di biciclette (Le Voleur de bicyclette / Bicycle Thieves) de Vittorio De Sica (1948, 1h29, Italie)
Version restaurée pour les 70 ans du film.

Tôkyô monogatari (Voyage à Tokyo / Tokyo Story) de Yasujiro Ozu (1953, 2h15, Japon)
Restauration numérique 4K.

Vertigo (Sueurs froides) d’Alfred Hitchcock (1958, 2h08, États-Unis)
Restauration numérique 4K à partir du négatif VistaVision pour les 60 ans du film. Projeté au Cinéma de la Plage.

The Apartment (La Garçonnière) de Billy Wilder (1960, 2h05, États-Unis)
Restauration numérique 4K à partir du négatif original caméra.

Démanty noci (Les Diamants de la nuit / Diamonds of the Night) de Jan N?mec (1964, 1h08, République tchèque)

Voyna i mir. Film I. Andrei Bolkonsky (Guerre et paix. Film I. Andrei Bolkonsky / War and Peace. Film I. Andrei Bolkonsky) de Sergey Bondarchuk (1965, 2h27, Russie)
Restauration numérique image par image de l’image et du son à partir d’un scan 2K.

La Religieuse (The Nun) de Jacques Rivette (1965, 2h15, France)
Une Restauration 4K d’après le négatif image original. Restauration son à partir du négatif son (seul élément conforme).

Cetri balti krekli (Quatre Chemises blanches / Four White Shirts) de Rolands Kalnins (1967, 1h20, Lettonie)
Scan 4K et restauration numérique 3K à partir de l’internégatif original 35mm et d’un marron afin d’obtenir un master 2K. En présence du réalisateur Rolands Kalnins.

La Hora de los hornos (L’Heure des brasiers / The Hour of the Furnaces) de Fernando Solanas (1968, 1h25, Argentine)
Restauration 4K à partir des négatifs originaux pour les 50 ans du film. En présence de Fernando Solanas.

Le Spécialiste (Gli specialisti / Specialists) de Sergio Corbucci (1969, 1h45, France, Italie, Allemagne)
Version intégrale inédite restaurée en 4K à partir du négatif image original Technicolor - Techniscope et des magnétiques français et italien. Projeté au Cinéma de la Plage.

João a faca e o rio (João et le couteau / João and the Knife) de George Sluizer (1971, 1h30, Pays-Bas)
Restauration 4K à partir du négatif caméra Techniscope 35mm filmé par Jan de Bont.

Coup pour coup (Blow for Blow) de Marin Karmitz (1972, 1h30, France)
Restauration à partir du négatif original en 2K. En présence de Marin Karmitz.

L'une chante, l'autre pas (One Sings the Other Doesn't) d'Agnès Varda (1977, 2h, France)
Numérisation en 2k à partir du négatif original et restauration. Projeté au Cinéma de la Plage. En présence d’Agnès Varda.

Grease de Randal Kleiser (1978, 1h50, États-Unis)
Restauration numérique 4K à partir du négatif caméra original pour les 40 ans du film. Projeté au Cinéma de la Plage. En présence de John Travolta.

Fad,jal (Grand-père, raconte-nous) de Safi Faye (1979, 1h52, Sénégal, France)
Restauration numérique effectuée à partir de la numérisation en 2K des négatifs 16mm. En présence de Safi Faye.

Cinq et la peau (Five and the Skin) de Pierre Rissient (1981, 1h35, France, Philippines)
Restauration 4K à partir du négatif image original et du magnétique français. En présence de Pierre Rissient.

A Ilha dos Amores (L’Île des amours / The Island of Love) de Paulo Rocha (1982, 2h49, Portugal, Japon)
Scan wet gate 4K de deux interpositifs 35mm image et son.

Out of Rosenheim (Bagdad Café) de Percy Adlon (1987, 1h44, Allemagne)
Numérisation et restauration 4K. Projeté au Cinéma de la Plage. En présence de Percy Adlon.

Le Grand Bleu (The Big Blue) de Luc Besson (1988, 2h18, France, États-Unis, Italie)
Restauration 2K. Séance organisée à l’occasion des trente ans de la projection du film en ouverture du Festival de Cannes 1988. Projeté au Cinéma de la Plage.

Driving Miss Daisy (Miss Daisy et son chauffeur) de Bruce Beresford (1989, 1h40, États-Unis)
Restauration 4K à partir des négatifs 35mm originaux image et son.

Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau (1990, 2h15, France)
Numérisation supervisée par Jean-Paul Rappeneau à partir du négatif original et restauration 4K. En présence de Jean-Paul Rappeneau.

Hyènes (Hyenas) de Djibril Diop Mambéty (1992, 1h50, Sénégal, France, Suisse)
Restauration numérique effectuée à partir de la numérisation en 2K des négatifs 35mm.

El Massir (Le Destin / Destiny) de Youssef Chahine (1997, 2h15, Égypte, France)
En avant-première de la rétrospective intégrale à la Cinémathèque française en octobre 2018. Restauration en 4K . Projeté au Cinéma de la Plage.

Choi Eun-hee, légende du cinéma coréenne, s’éteint (1926-2018)

Posté par vincy, le 23 avril 2018

Née le 20 novembre 1926 en Corée (à l'époque japonaise), la star et légende du 7e art coréen Choi Eun-hee est morte le 16 avril dernier en Corée du sud à l'âge de 91 ans.

L'existence de Choi Eu-hee est divisée en deux parties. Elle fut d'abord la star des films de son mari, le réalisateur Shin Sang-ok, dans les années 1950 et 1960. Mais en 1978, lors d'une visite à Hong Kong où on lui propose de créer une école d'art dramatique. A l'époque, son étoile palissait dans son pays et ses affaires allaient mal. Dans la colonie britannique de Hong Kong, on lui propose de rencontrer un directeur de studio dont la villa est située à Repulse Bay. En fait, elle sera kidnappée, transférée sur un cargo et se retrouve en Corée du nord une semaine plus tard.

La Corée du nord, à l'époque, le régime est dirigé par le dictateur Kim Il-sung, père de Kim Jong-il, cinéphile et cinéaste amateur, qui veut faire de la Corée du nord une puissance cinématographique mondiale. Elle est reçue comme une Reine. Mais son enlèvement n'était qu'un subterfuge pour attirer son ex-mari, Shin Sang-ok, qui la recherche activement. Ils sont divorcés depuis deux ans, mais ses studios sont en faillite et le régime sud-coréen fait la vie dure aux artistes. A son tour, il passe à Hong Kong en juillet de la même année. Il sera lui aussi enlevé. Plus désobéissant, il connaîtra les prisons du pays. Il ne sera libéré qu'en 1983, où il retrouvera enfin Choi Eun-hee. Ils se remarient.

De là commencera leur nouvelle carrière, une série de film nord-coréens dans les années 1980, entre divertissements populaires et histoires dramatiques, pas toujours à la gloire du pouvoir. Réellement respectés par Kim Jong-il, ils créent avec des moyens inédits et une certaine liberté dans le choix des sujets. En 1986, ils parviennent, lors d'un voyage à l'étranger, à s'échapper et demander l'asile aux Etats-Unis. Ce destin a été raconté dans un documentaire Les Amoureux et le Despote, présenté à Sundance en 2016.

Si le régime nord-coréen a tant voulu le couple au service de sa propagande, c'est bien parce que Choi Eun-hee était extrêmement populaire.

De 1947 à son kidnapping, elle ne cessera de tourner. Co-fondatrice avec son mari-réalisateur de Shin Film, elle a joué dans plus de 130 films dont A Flower in Hell en 1958 et The Houseguest and My Mother en 1961. Elle a été successivement la seule star à être coréenne, sud-coréenne et nord-coréenne. Les Oscars coréens lui ont décerné un prix pour l'ensemble de sa carrière en 2006, et l'association coréenne des critiques de films lui a fait le même honneur deux ans plus tard. Elle avait déjà reçu deux Oscars coréens pour Evergreen Tree en 1962 et The Sino-Japanese War and Queen Min the Heroine en 1965. Elle a aussi reçu le Prix de la meilleure actrice au Festival de Moscou en 1985 pour son rôle dans Salt, son dernier film en tant qu'actrice.

Le cinéma brésilien perd Nelson Pereira dos Santos (1928-2018)

Posté par vincy, le 22 avril 2018

Le cinéaste brésilien Nelson Pereira dos Santos est mort le 21 avril à l'âge de 89 ans. Né le 22 octobre 1928, il est considéré comme le père du mouvement Cinema Novo. Il a aussi été le premier réalisateur élu à l'Académie brésilienne des lettres, en 2006.

A ses débuts, il a été journaliste avant de découvrir la Cinémathèque française à Paris et de rencontrer Henri Langlois. Il tourne alors son premier court documentaire, Juventude en 1950, un portrait des jeunes communistes est-allemands. Dès 1954, avec Rio, 40 Graus, il dépeint la réalité sociale de son pays, inscrite dans une histoire mouvementée et une pauvreté omniprésente, que ce soit dans les métropoles ou les zones rurales du Nordeste. Il rompt ainsi avec un cinéma brésilien coloré, entre romances et comédies. Inspiré du néoréalisme italien, faisant la jonction avec la Nouvelle Vague française, le Cinema Novo, durant près de vingt ans, aura comme figure de proue des réalisateurs aussi prestigieux que Carlos Diegues, qui sera à Cannes le mois prochain, Ruy Guerra, et Joaquim Pedro de Andrade.

Les grands festivals européens n'ont jamais cessé de présenter son œuvre. A Cannes, il est en compétition avec Sécheresses (Vidas secas) en 1964, son film le plus emblématique d’après le roman éponyme de Graciliano Ramos. Il présentera sur la Croisette L'aliéniste en 1970, L'amulette d'Ogum (O Amuleto de Ogum) en 1974 et Mémoires de prison (Memórias do Cárcere), toujours adapté d'un roman de d’après Graciliano Ramos, et présenté en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs en 1984. Le film obtient le prix FIPRESCI. Sa dernière visite cannoise est hors compétition avec La musique selon Antonio Carlos Jobim en 2012.

A Berlin, il est quatre fois en compétition avec Fome de Amor en 1968, Qu'il était bon, mon petit Français!, film historique aux allures de documentaires, sur les débuts de la colonisation du Brésil (1971), La boutique aux miracles (Tenda dos Milagres) (1977) et La troisième rive du fleuve (A Terceira Margem do Rio) (1994).

Il adaptait souvent des romans pour trouver ses histoires. Depuis le débit des années 200, il était retourné au documentaire. Son regard critique sur la société, parfois cruel, avec des images à la lumière crue et une caméra tenue à l'épaule, illustrait la vivacité des personnages dans un monde souvent désolé. Intellectuel et engagé (très à gauche), sa dernière fiction, Brasilia 18% (2006) explorait la corruption politique, le meurtre de témoins et le blanchiment de monnaie dans une société brésilienne pourrie. Douze ans plus tard, son sujet est toujours d'actualité. Il dénonçait les injustices et accompagnaient les mouvements de la jeunesse, oscillait entre cinéma abstrait et humour séducteur. Mariant littérature et cinéma, Nelson Pereira dos Santos était sans doute un peu utopiste...

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Après un film SF, James Gray se lance dans le thriller d’espionnage

Posté par vincy, le 22 avril 2018

Deadline a révélé que la MGM havait engagé le réalisateur James Gray pour réaliser I Am Pilgrim. Je suis Pilgrim en français est l'adaptation du best-seller de Terry Hayes, romans d'espionnage dont le premier tome est paru en France il y a quatre ans. Terry Hayes est aussi connu pour avoir été le scénariste de Mad Max 2, Mad Max 3, Calme blanc, Payback et Vertical Limit. Son deuxième roman, The Year of the Locust, est prévu en octobre 2019 en librairie.

Je suis Pilgrim, une histoire à la James Bond, est l'histoire d'un homme qui prend sa retraite des renseignements américains et écrit un livre de criminologie dans l'anonymat le plus total. Or, dans le même temps, une jeune femme est assassinée à New York, un père est décapité en Arabie saoudite et un homme vit dans un laboratoire secret syrien. Cette succession d'événements forme en fait un terrible complot menaçant l'humanité. Pilgrim est un nom de code pour un homme qui n'existe pas. Le retraité va devoir enquêter pour conjurer l'apocalypse qui menace l'Amérique.

L'acteur Matthew Vaughn, qui était initialement attaché à Pilgrim, n'a pas été confirmé.

James Gray a décidé d'en faire son nouveau projet après Ad Astra, un film SF avec Brad Pitt développé pour la Fox. Ad Astra, en post-production, est calé pour une sortie fin 2018, début 2019. Le dernier film du cinéaste est The Lost City of Z, présenté à Berlin l'an dernier, et produit par Brad Pitt.

Changement de réalisateur pour l’adaptation de The Division

Posté par vincy, le 21 avril 2018

Alors que la suite de Deadpool s'apprête à envahir les écrans le 16 mai (en plein Festival de Cannes), son réalisateur David Leitch (Atomic Blonde) a déjà ses prochains films en ligne de mire: un spinoff de Fast and Furious, annoncé il y a quelques mois, mais aussi l'adaptation du jeu vidéo d'Ubisoft, The Division.

The Division, qui s'inscrit dans l'univers cyber-espionnage de Tom Clancy (Jack Ryan), devait initialement être filmé par Stephen Gaghan (Syriana, Gold, The Voyage of Doctor Dolittle) qui a finalement laissé tomber le projet.

Jake Gyllenhaal (qui a déjà été un héros de jeu vidéo au cinéma avec Prince of Persia) et Jessica Chastain en seront les deux stars, comme prévu.

David Leitch filmera le spinoff de F&F, avec Dwayne Johnson, l'acteur le plus bankable d'Hollywood, et Jason Statham, cet automne et The Division courant 2019.

Gaghan a écrit le scénario de cette histoire situé dans un futur proche et où une maladie, le Poison Vert, se propage lors du "Black Friday" via des billets contaminés, provoquant la chute des États-Unis en cinq jours. New York est décimée. Les morts se comptent par millions. A Noël, la société est en plein chaos. Un groupe de civils, les Émeurtiers, entraînés pour opérés lors de catastrophes, est appelé pour sauver ce qui peut l'être.

Le jeu compte 20 millions de fans en ligne, et une suite devrait bientôt être montrée.