Truffaut, Dolan, Resnais, Lynch, Demy bientôt sur Netflix

Posté par redaction, le 21 avril 2020

Des films du catalogue MK2 vont être visibles sur Netflix. Ce partenariat permettra à la plateforme américaine de diffuser 50 titres (sur 800) réalisés par François Truffaut, Xavier Dolan, Charlie Chaplin, Alain Resnais, David Lynch, Emir Kusturica, Jacques Demy, Michael Haneke, Steve McQueen ou Krzysztof Kieslowski.

Les premiers films mis en ligne sont 12 longs métrages de François Truffaut dès le 24 avril: Domicile conjugal, Fahrenheit 451, Vivement dimanche !, Jules et Jim, L'amour en fuite, Tirez sur le pianiste, Baisers volés, Les 400 coups, Le dernier métro, La Peau douce, La Femme d'à côté et Les deux Anglaises et le continent.

Cette annonce intervient trois mois après un autre partenariat événementiel de la plateforme: la diffusion du catalogue des studios Ghibli, désormais intégralement disponibles.

Et si on regardait… Bullitt

Posté par vincy, le 20 avril 2020

C'est ce soir, à 20h55, sur France 5 et on vous recommande vivement de regarder Bullitt, cette pépite du film noir datant de 1968. L'histoire en elle-même a peu d'importance (d'ailleurs Robert Vaughn avoue n'avoir jamais vraiment bien compris le scénario): Le lieutenant de police de San Francisco, Frank Bullitt, est chargé par un politicien ambitieux, Walter Chalmers, de protéger Johnny Ross, gangster dont le témoignage est capital dans un procès où est impliqué l'homme politique. Malgré les précautions prises par Bullitt et ses hommes, Ross est grièvement blessé et décède des suites de ses blessures sur son lit d'hôpital. Bullitt mène alors l'enquête pour retrouver les meurtriers.

Mais voilà, une histoire banale, adaptée du roman Un silence de mort (Mute Witness) de Robert L. Fish, devient là un film dont une seule séquence l'a fait entrer dans le mythe hollywoodien.

Une course-poursuite d'anthologie, qui est toujours étudiée en école de cinéma. Il faut dire que les stars s'effacent au profit des voitures. Seules les belles mécaniques sont les héroïnes de cette longue scène haletante à travers les rues de San Francisco. On comprend en voyant le montage de cette montée en puissance pourquoi Frank P. Keller a reçu l'Oscar du meilleur montage. En utilisant les lignes droites et les pentes des collines de la ville, pour mieux s'échapper dans les faubourgs, on visite la ville, pieds au plancher, avec une Ford mustang et une Dodge qui se toisent des phares. Cela file entre 120 et 180 km/h, avec un seul point de vue: celui du pilote, comme dans un jeu vidéo. Trois semaines de tournage pour 10 minutes et 50 secondes de vroum-vroum (le son n'a pas été négligé). Pas de truquage, mais des faux raccords et quelques répétitions de plans pour remplir et faire la transition.

Au volant (pas tout le temps, pour des questions d'assurances), on retrouve la star, pilote accompli et producteur du film, Steve McQueen. C'est l'autre bonne raison de revoir le film. Au sommet de son glam, l'acteur joue à la perfection sa nonchalance, cette cool-attitude un brin décalée qui le rend singulier dans ce monde de pourris. Ce flic rebelle a été inspiré par l'inspecteur Dave Toschi, chargé de l'affaire du Zodiac, tueur en série des années 1960 (à San Francisco) qui deviendra un sujet récurrent pour le cinéma et la télévision. De Brad Pitt (Ocean's 11) à Ryan Gosling (Drive évidemment), nombreux sont les stars contemporaines qui ont été influencées par son jeu basé sur le mouvement et le minimalisme.

Aujourd'hui, il reste de tout cela, le look de Steve McQueen: imper, bottes, veste avec coudières, lunettes noires, col roulé bleu... le comble du chic. Ce policier anti-conformiste colle bien à l'époque. Le réalisateur britannique (ça a son importance) Peter Yates en fait un ingrédient innovant dans le polar, entre Nouvel Hollywood et Série noire venue du polar pulp américain. C'est le début du héros individualiste, à la fois justicier, vengeur et citadin (loin des westerns) qui vont nous donner quelques années plus tard des films avec Delon, Belmondo, Eastwood ou encore Bronson.

A ses côtés, on croise Robert Vaughn, magnifique d'ambivalence dans le personnage du sénateur Walter Chalmers, Jacqueline Bisset, sublime maîtresse qui ne sert pas que de faire-valoir, et dans un petit rôle de chauffeur de taxi, l'immense Robert Duvall.

Enfin, troisième bonne raison, et pas des moindres: la musique jazzy et chaude de Lalo Schifrin, aux accents un peu plus pop. Entre cordes, flûtes et cuivres, le thème groovy, avec guitare basse traduit parfaitement le pont entre deux époques et deux genres, à la fois rétro et hype (pour l'époque).

7 films pour survivre au confinement (partie 3)

Posté par wyzman, le 20 avril 2020

Pour ne pas sombrer dans l’ennui pendant ce confinement, la rédaction d’Ecran Noir vous propose toutes les semaines une sélection de 7 films disponibles en VOD. L’occasion de redécouvrir des pépites oubliées ou de prendre de belles claques !

Cellule 211 de Daniel Monzón (Universciné)

Une prison est sans doute l'un des pire lieux pour être confiné, surtout dans celle où il y a ce dingue de Luis Tosar. Derrière les barreaux il y a des règles officielles et d'autres officieuses, et il y a de grandes chances d'y mourir si il y a des prisonniers de la pire espèce qui provoquent une émeute, la seule chance serait de se faire passer pour un vrai dur mais comme ce n'est pas le cas…

Des serpents dans l'avion de David R. Ellis

Le titre du film est tellement évocateur c'est le confinement le plus dangereux. Avec la peur de l'avion + la peur des serpents on pourrait craindre que le scénario ne compte pas beaucoup de pages, et pourtant il y a beaucoup de personnages et surtout beaucoup de gros serpents venimeux. Presque tout le monde va mourir, Samuel L. Jackson est assez énervé et demande "Y a-t-il un pilote dans l'avion?", c'est le film de catastrophe aérienne le plus mortel (et le plus fun).

Le Cheval de Turin de Bela Tarr (Universciné)

Au moment de sa sortie en 2011, nous écrivions : "s’il ne devait rester qu’un seul film, à regarder encore et encore jusqu’à la fin des temps, ce serait Le Cheval de Turin, œuvre-somme à la beauté bouleversante et vertigineuse". Pas loin de dix ans plus tard, on n'a pas changé d'avis, et le quotidien austère de ce vieil homme et de sa fille nous fait plus que jamais l'impression d'une anti-Genèse, conduisant l'Humanité vers sa fin.

Madame porte la culotte de George Cukor (Orange TV)

C’est d’abord un chef d’œuvre de la comédie américaine avec un duo magistral dans le genre, Katharine Hepburn et Spencer Tracy. Côté cour, une histoire de violence conjugale qui tourne au crime passionnel et enflamme les féministes. Côté chambre, un couple d’avocats qui plaide l’égalité et le droit, entre coups bas et mauvaise foi. Le divorce n’est pas loin…

Moonlight de Barry Jenkins (Netflix)

Qui a dit que l’on ne pouvait pas rattraper des films oscarisés pendant ce confinement ? En se basant sur la pièce semi-autobiographique de Tarell Alvin McCraney, Barry Jenkins a signé le meilleur film de 2017. Ou l’histoire d’un enfant noir issu d’un quartier chaud de Miami et dont l’éveil sexuel se fait dans la douleur. Grand film sur l’acceptation de soi et la différence, Moonlight ne laisse personne indifférent et mérite toute votre attention.

Nid de guêpes de Florent Emilo Siri (Canal VOD)

C'est la seule fois où des français n'ont pas été en retard sur le confinement. Le hold-up d'un entrepôt dégénère, il y a une bande de mecs cagoulés et armés tout autour : non seulement ils empêchent de s'échapper mais en plus ils veulent rentrer dedans, seule chose à faire est de savoir avec qui faire alliance... Réunir dans un huis-clos Benoît Magimel, Nadia Farès, Sami Bouajila, Pascal Greggory, Samy Naceri à cette époque-là ça avait de la gueule, et c'est toujours le cas car dans le genre on n'a pas fait mieux depuis.

Sans soleil de Chris Marker (La Cinetek)

Parce que le film débute, et s'achève, sur une image du bonheur. Parce qu'entre les deux, il nous emmène aux confins du monde, et nous raconte d'autres peuples, d'autres lieux, d'autres vies. Parce que s'y mêlent des réflexions sur la mémoire et le temps, et toujours et encore sur le regard et sur le cinéma. Un film à regarder en toutes circonstances, et même à emmener sur une île déserte.

BONUS : The Raid de Gareth Evans (Netflix)

Rester confiné dans un appartement sur un canapé est un confort inestimable, car se retrouver confiné dans une tour d'immeuble sans pouvoir en sortir et avec à chaque étage des fous furieux qui sont là que pour vous découper à la machette c'est plutôt violent, très.

Philippe Nahon (1938-2020), un « ogre » seul contre tous…

Posté par kristofy, le 20 avril 2020

Son visage était rarement sur les affiches mais son nom est pourtant au générique de pas loin d’une centaine de films : l’acteur Philippe Nahon est décédé le 19 avril à 81 ans, suite à l’aggravation de son état de santé compliqué par le coronavirus.

Ses débuts se sont faits devant les caméras de Jean-Pierre Melville (Le doulos), Jacques Doillon, René Féret (avec qui il fera plusieurs films tout au long de sa carrière) et Romain Goupil. Mais les propositions de cinéma se font rares et espacées de plusieurs années, alors, pendant ce temps-là, il joue  sur les planches et pour la télévision. Il n’aura presque jamais cessé de tourner des téléfilms, et ce n’est qu’après ses 55 ans que le cinéma s'est souvenu de lui.

Devenu alors très sollicité, il un des rares acteurs avec une certaine notoriété qui acceptait de tourner sans mépris dans des courts-métrages : on le voit trimballer sa gueule et son corps imposant dans 45 courts-métrages de réalisateurs alors débutants (Erick Zonca, Pierre Vinour, Julien Leclercq). C’est justement en tournant un court-métrage, Carne, en 1991, qu'il rencontre Gaspar Noé. Leur collaboration allait s'étendre dans le long-métrage avec le cultissime Seul contre tous en 1998. Ce rôle de boucher incestueux, à la voix râpeuse, va lui coller à la peau longtemps, et Philippe Nahon devient une sorte d’icône contre-culturelle pour une nouvelle génération de cinéastes.

D'Audiard à Spielberg

Curieusement, il n’a pas beaucoup joué pour les réalisateurs de son âge, ni avec les abonnés aux nominations aux César. Philippe Nahon c’est un regard perçant, une présence et un charisme. A la suite des films avec Gaspar Noé (dont Irréversible), il se retrouve alors dans ceux de Mathieu Kassovitz (Les rivières pourpres), Jacques Audiard (Un héros très discret), Guillaume Nicloux (Le poulpe, Une affaire privée), Christophe Gan (Le pacte des loups), Rémi Bezançon (Ma vie en l'air) ou encore Bouli Lanners (Eldorado). Il s'amuse aussi chez Benoît Mariage, Sam Karman, Hélène Fillières ou encore chez Alexandre Astier dans la série Kaamelott, incarnant savoureusement Goustan le cruel…, et mêmes dans les gros films de Jean-Marie Poiré (Les angles gardiens, Les visiteurs 2), Alain Corneau (Le deuxième souffle), Olivier Marchal (MR 73), Luc Besson (Adèle Blanc-sec), ou Steven Spielberg (Cheval de guerre) !

Presque tout ce qui va se tourner en cinéma de genre et d’horreur francophone voudra l’avoir à l’image : Haute Tension d'Alexandre Aja, Calvaire de Fabrice Du Welz, Lady Blood de Jean-Marc Vincent, Humains de Jacques-Olivier Molon, La Meute de Franck Richard, Kill me please d'Olias Barco, Cannibal de Benjamin Viré, Au nom du fils de Vincent Lannoo, Nos héros sont morts ce soir de David Perrault, Ablations d'Arnold de Parscau, Horsehead de Romain Basset…

"Un Gaulois, direct et sentimental"

Et pourtant, si il a été en quelque sorte un ogre inquiétant dans le cinéma, Philippe Nahon était  un bonhomme qui préférait rigoler. Une de ses dernières apparitions publiques aura été en septembre dernier sur la scène de l'Etrange Festival pour une première de Irreversible-inversion integrale de Gaspar Noé où la salle l'a vivement applaudi au point de le faire un peu pleurer...

C’est évidement la lettre de Gaspar Noé (parue dans Libération) qui représente l’hommage le plus émouvant à Philippe Nahon : « Nous, on s’est connus il y trente ans, je rêvais de m’amuser à faire du cinéma, comme Buñuel ou comme Franju. Toi, de vingt-cinq ans mon aîné, tu en faisais déjà depuis longtemps. Au retour de cette sale guerre coloniale que tu n’avais pas réussi à déserter et qui t’a valu trois ans de camp disciplinaire, tu avais commencé à faire du cinéma avec Reggiani et Melville. Moi, je voulais faire un premier film avec un personnage masculin qui soit la quintessence de ce que je croyais être un homme normal, donc complexe et le plus souvent perdu. Ce «héros» devait être bien plus âgé que moi. C’était un vrai homme qu’il fallait, d’une cinquantaine d’années, avec un visage universel et intemporel comme celui de Jean Gabin. Je voulais un Gaulois, direct et sentimental. J’ai vu une photo de toi et le coup de foudre a été immédiat. Tu es venu chez moi, un peu imbibé, et rigolard face à ce jeune étranger à la diction inaudible. Tu rêvais de vrais rôles. Jouer, te transformer, pour t’amuser, pour te faire de nouveaux amis. »

Et si on binge-watchait… Homecoming sur Amazon

Posté par kristofy, le 19 avril 2020

En attendant la fin du confinement, Ecran Noir vous propose de (re)découvrir certaines séries passées mais encore sur vos écrans. Et parce que cette période de confinement dont la durée s'allonge (et qui pour beaucoup continuera justement encore après le 11 mai...) est propice à diverses théories de complots (l'animal en Chine ayant transmis le virus à l'homme est-il passé par le laboratoire de recherche de Wuhan ? les membres du conseil scientifique qui entoure le président payés par des laboratoires pharmaceutiques retardent-ils l'accès à la chloroquine pour se soigner dès les premiers symptômes ?) et de révélations embarrassantes sur le retard par le gouvernement de certaines mesures de protection (pas de stock de masques pour la population, pas assez de tests...), alors on vous recommande mini-série (10 épisodes de 30 minutes), Homecoming.

Julia Roberts + Sam Esnail = une équation parfaite
Julia Roberts n'est pas que la méga-star des comédies romantiques (Pretty Woman et Coup de foudre à Notting Hill), oscarisée pour Erin Brockovich, seule contre tous, ou s'amusant en bande dans Ocean's 11 et sa suite. Elle a souvent joué dans des thrillers "où la vérité est ailleurs" comme L’Affaire Pélican de Alan J. Pakula impliquant le FBI et Complots de Richard Donner dénonçant la CIA. Elle devient rare au cinéma et elle est encore plus rare à la télévision, alors que Julia Roberts soit l'héroïne de Homecoming est déjà un évènement. Il s'agit de la nouvelle série de Sam Esnail le créateur de la série à succès Mr Robot avec déjà une multitude de complots impliquant une entreprise E.Corp et un groupe Dark Army qui entoure le héros Rami Maleck à la santé mentale défaillante... Si Mr Robot vous manque, bienvenue dans Homecoming, lancée l'automne dernier, qui en reprend certains éléments de paranoïa dont une entreprise aux diverses ramifications. Cette fois, on y parle d'un centre qui accueille des soldats revenus de guerre au Moyen-Orient pour les aider à vivre un transition vers l'existence civile, après leur mission militaire, il s'agit du programme Homecoming qui est développé avec des méthodes et des objectifs qu'il vous faudra découvrir. Après une plainte, un enquêteur vient trouver une femme (Julia Roberts) qui y avait travaillé, mais elle prétend ne pas se souvenir de tout... Cette série Homecoming a fait sensation, avec une nomination pour Julia Roberts pour un Golden Globe de la meilleure actrice.

C’est une série originale et intrigante
Contrairement à Mr Robot dont le public était plutôt une cible jeune et très connectée au numérique, Homecoming, avec Julia Roberts comme héroïne s'adresse à tout le monde (jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, rebelles complotistes ou bigot religieux...). Aucune image avec du sang ou de la nudité ne fera polémique. L'ancrage de l'histoire est le développement d'une aide pour que des soldats ayant vécu des expériences traumatisantes en terrain de guerre puisse être re-intégrés au mieux comme citoyens, comme par exemple comment gérer un entretien d'embauche... Autour de Julia Roberts on y voit Bobby Cannavale, Stephan James, et Sissy Spacek.

Dès le premier épisode, on sait que quelque chose ne s'est pas passé comme prévu. On découvre que Heidi travaille désormais dans un restaurant au moment où un enquêteur du ministère de la Défense la trouve pour lui poser quelques questions. La narration alterne entre le passé et le présent (avec même une variation d'image au format rectangle/carré), et joue aussi avec le split-screen (l'écran se partage pour  une conversation au téléphone dans des lieux différents). Homecoming est en fait une double enquête : on découvre à la fois les secrets d'un programme particulier pour des soldats et aussi la quête de certains souvenirs oubliés qui font douter de son identité...

Homecoming c'est addictif avec des épisodes courts.
C'est le format idéal pour binge-watcher en toute sérénité. Il est d'ailleurs fortement recommandé de regarder tous les épisodes à la suite. Il faut donc prévoir 5 heures de visionnage sur 1 ou 2 jour/soir/nuit, c'est assez facile. Les apparences peuvent être trompeuses, et tel détail d'un épisode peut avoir une certaine importance dans un autre. Ces 10 épisodes de Homecoming forment un one-shot, soit une histoire complète avec à la fin une conclusion : les différentes questions soulevées au fur et à mesure trouvent bien des réponses au fil des épisodes. Au final le spectateur ne se retrouve pas frustré par l'attente d'une éventuelle saison 2 pour une complète résolution d'un mystère.

Cependant, comme il s'agit d'une série avec une identité visuelle particulière et forte, de par la mise en scène singulière de Sam Esnail, on voit, après le déroulement du générique de fin du dernier épisode, une courte scène supplémentaire qui laisse une porte ouverte à un éventuel développement. Evidement une série pilotée par Sam Esnail se devait de permettre d'envisager une suite... Bonne nouvelle, des nouveaux épisodes ont déjà été tournés avec certains personnages de la première saison, ces responsables de la manipulation qui nous ont tenu en haleine durant 10 épisodes.

Une saison 2 sera à découvrir à partir du 22 mai. Voici une autre raison de découvrir dès maintenant la série. Il n'y aura plus Julia Roberts puisque la nouvelle héroïne sera interprétée par Janelle Monáe.

Homecoming disponible sur Amazon Prime Video ici.

Et si on binge-watchait… Stranger Things sur Netflix

Posté par wyzman, le 18 avril 2020

Pendant le confinement, Ecran Noir s’occupe de votre listes de séries à rattraper. Aujourd’hui, coup de projecteur sur la série phénomène de Netflix, j’ai nommé Stranger Things.

C’est une série pour les nostalgiques — et tous les autres ! En novembre 1983, le jeune Will disparaît à Hawkins (Indiana) sans laisser de traces. Très vite, sa mère Joyce, sa bande d’amis et le chef de la police Jim Hopper partent à sa recherche. Leur rencontre avec Onze, une jeune fille dotée de facultés psychiques, va les mener jusqu’au Laboratoire national de Hawkins, contrôlé par le Département de l’Energie… Voilà pour le pitch !

Intrigue majeure de la première saison de la série, la disparition de Will est ici l’occasion pour les créateurs Matt et Ross Duffer de mettre en scène des personnages qui n’auraient eu de cesse de simplement se croiser sans cela. Désormais adulée par des millions d’internautes à travers le monde, Stranger Things est le résultat d’une recette sans faille. Lancez une intrigue digne d’un thriller, ajoutez-y une énorme dose de science-fiction, doublez celle d’humour habituelle, saupoudrez de grands moments de bravoure et laissez reposer le tout dans un univers 80s. Et le tour est joué ! Stranger Things se savoure comme un drame familial à la touche Spielberg et sans modération.

C’est de la comfort TV comme on l'aime. On le sait, de nombreux projets de Netflix sont le fruit de l’étude pointue d’algorithmes. Et pour le casting de Stranger Things, la production a eu la bonne idée de mêler jeunes inconnus (Millie Bobby Brown, Finn Wolfhard) et anciennes gloires sur le retour (Winona Ryder, David Harbour). Grâce à des dialogues parfaitement écrits, la complicité de tout ce beau monde devient rapidement crédible et ile ne faut généralement pas plus de trois épisodes pour devenir complètement accro aux préadolescents de Hawkins.

Avec leurs histoires d’amitié et d’amour naissant qui parlent à tous, la petite bande n’a pas tardé à devenir de véritables mascottes pour le géant du streaming. Et pour s’assurer que la série fasse du bruit dans la conversation numérique, Netflix met en ligne chaque nouvelle saison à des moments stratégiques de l’année (le lendemain de la fête nationale française, juste avant Halloween et le jour de la fête nationale américaine). De quoi nous laisser le temps de binge-watcher ce programme aussi passionnant qu’hilarant.

C’est le Game Of Thrones de Netflix que personne n’avait vu venir. En seulement trois saisons, Stranger Things est passée de série de niche dispo en streaming à phénomène planétaire. 64 millions de foyers devant la troisième saison le mois de sa sortie, près de 8 millions de fans sur Facebook, des dizaines de millions d’abonnés aux comptes Instagram des acteurs… Stranger Things est le meilleur filon de Netflix, la série incontournable de son calendrier et la plus appréciée par le public et la critique.

Emmy Awards, Golden Globes, Grammy Awards, Critics Choice, Saturn Awards, PGA Awards, SAG Awards… La série produite par Shawn Levy et Dan Cohen est de toutes les cérémonies qui comptent ! Il faut dire qu’avec ses effets spéciaux plus que réussis et sa bande originale d’époque (The Police, Duran, Duran, Joy Division, Bon Jovi, Peter Gabriel, The Who, Madonna, Wham!), ce programme a tout pour vous donner envie de voir la suite.

Stranger Things, l’intégrale disponible sur Netflix ici.

Christophe (1945-2020) rejoint les paradis perdus

Posté par vincy, le 17 avril 2020

Le musicien et chanteur Christophe est mort jeudi, à 74 ans, des suites du coronavirus. Dandy et perfectionniste, ses compositions élégantes et ses mélodies qui hantent nos esprits, en ont fait l'un des géants de la chanson françaises, mélangeant la variété et le blues, l'électro et l'expérimental, le rock anglo-saxon et pop épurée.

Le cinéma était son autre passion: il collectionne des grands films et était proche du fondateur de la Cinémathèque française, Henri Langlois. Pourtant il fut rare au cinéma. Il a signé la bande originale du film La Route de Salina, de Georges Lautner. Le film d'Alain Corneau, Les mots bleus, en 2004, est construit autour de son tube mythique. On le voit en acteur dans le film de Xavier Giannoli, Quand j'étais chanteur, où sa chanson Les Paradis perdus ressuscite avec grâce, et dans Le Fils de de HPG, dont il compose et interprète la bande originale.

Il compose aussi la BOF d'Arrête ou je continue de Sophie Fillières et de Par accident de Camille Fontaine. L'an dernier, on le voit dans Jeanne de Bruno Dumont, pour lequel il compose et interprète la bande originale. "Certaines séquences sont pourtant des moments de grâce pure, à l’image de l’apparition du chanteur Christophe, qui signe et interprète une BO en apesanteur" écrivait-on lors de sa sortie l'an dernier.

Christophe savait mélanger les genres mais aussi passer de Jean-Michel Jarre à un tube pop comme "Boule de flipper", rendre hommage à Michel Berger comme reprendre une chanson de Brigitte Fontaine, chanter avec Alain Bashung, Julien Doré, Loane ou Alain Vega.

On lui doit des chansons atemporelles dans des albums mythiques (Les Paradis perdus, Les Mots bleus, Samouraï, Le Beau Bizarre, Bevilacqua, Paradis retrouvé, Les Vestiges du chaos...). On va longtemps fredonner "Les paradis perdus", "Aline", "Les mots bleus", "Succès fou", "Enzo", "Le dernier des Bevilacqua"... C'était son vrai nom, Daniel Bevilacqua, hanté par les icônes de son panthéon personnel: Elvis Presley, David Bowie, Otis Redding, Michael Jackson, Lou Reed, Jimmy Hendrix, Björk, James Brown...

"Dans ma veste de soie rose, Je déambule morose, Le crépuscule est grandiose
Peut-être un beau jour voudras-tu, Retrouver avec moi, Les paradis perdus
Dandy un peu maudit, un peu vieilli, Dans ce luxe qui s'effondre
Te souviens-tu quand je chantais, Dans les caves de Londres...
"

Et si on binge-watchait… Unorthodox sur Netflix

Posté par vincy, le 16 avril 2020

En attendant le 11 mai, Ecran Noir vous propose de (re)découvrir certaines séries passées ou encore sur vos écrans. Et parce que cette période de confinement, on a le sentiment d’être enfermés et la volonté de profiter de sa liberté, on vous recommande vivement la mini-série (4 épisodes et un making-of) Unorthodox.

Un portrait de femme passionnant et une actrice épatante. Adapté de l’autobiographie de Deborah Feldman, Unorthodox : The Scandalous Rejection of My Hasidic Roots, l’histoire prend quelques libertés avec la vie de cette jeune femme prisonnière de sa communauté à Williamsburg (Brooklyn, New York). Dans la réalité, Deborah enfreint les règles strictes des Juifs orthodoxes en fréquentant la bibliothèque et en étudiant la littérature, avec l’accord de son mari. Elle devient écrivain par la suite, à Berlin. Dans la fiction réalisée par l’actrice et cinéaste allemande Maria Schrader, Deborah devient Esther, surnommée Esty, et apprend clandestinement la musique. Elle s’enfuit aussi à Berlin et, par un concours de circonstance, va tenter un concours d’entrée dans une école prestigieuse de la capitale.

Entre son passé étouffant à New York et un présent rempli de découvertes à Berlin, on suit l’évolution de Esther, de son enfance à son émancipation, en passant par un mariage arrangé avec Yanky, sa relation fusionnelle avec sa grand-mère rescapée des camps, son apprentissage du corps et de la sexualité, son évasion clandestine, ses rencontres et la traque de son mari et d’un cousin.  L’actrice Shira Haas est en soi un motif incontournable pour voir cette série. La comédienne israélienne, âgée de 24 ans, est bouleversante, toujours juste, capable de basculer du yiddish à l’allemand et l’anglais, de chanter mezzo soprano ou de pleurer à chaudes larmes sur commande. Avec un personnage oscillant entre émotions intériorisées et frustrations douloureuses, désir de vivre librement et conscience de ses différences, à la fois fragile et déterminée, elle déploie soutes les palettes d’un jeu riche en variations en moins de 4 heures.

Révélée par la série israélienne Shtisel, on l’avait aperçue dans Foxtrot de Samuel Moaz, Grand prix du jury à Venise, La femme du gardien de Zoo de Niki Caro, Marie-Madeleine de Garth Davis. Elle a remporté un « Oscar » israélien pour son second-rôle dans Noble Savage de Marco Carmel. On pourra la voir dans Esau de Pavel Lounguine, avec Harvey Keitel, et Asia de de Ruthy Pribar, qui était prévu à Tribeca avant que le festival ne soit annulé.

Une série qui peut déranger au-delà de l’enjeu dramatique. Netflix continue sa globalisation : une série allemande, parlée la moitié du temps en yiddish (une première pour la plateforme). Outre la communauté hassidique, les personnages secondaires remplissent toutes les cases du cahier de charge de Netflix : une mère lesbienne, un couple mixte homosexuel, dont un réfugié, une amie yéménite, une israélienne athée…

Car l’histoire que raconte Unorthodox est bien celle d’une jeune femme pieuse qui se sent de moins en moins bien au sein de son cocon communautaire. La force de la série n’est pas seulement de nous montrer sa réaction au monde réel extérieur (persuadée que le jambon allait la rendre malade, elle se précipite pour aller vomir, en vain). Non, le récit est aussi un tableau ethnologique sur ce mouvement religieux extrême. Refusant de se mélanger au reste de la population, obéissant aveuglément au Tamuld, critiquant le sionisme, se complaisant dans la souffrance du peuple élu, distinguant les deux sexes, rejetant tout dévoiement au monde moderne, se méfiant des technologies comme des idéologies, on regarde, stupéfaits, certains rites d’un autre temps perdurer, des costumes aux cérémonies. Ainsi, on reste évidemment choquer de la manière dont les mariages s’arrangent, dont on prépare la mariée à vivre une vie sexuelle allongée sur le dos, habillée, sans aucun baiser ni caresse, dont on contraint les femmes à se soumettre à la loi des Hommes. Jusqu’à enlever leur enfant si elles quittent la communauté.

C’est psychologiquement fascinant et dramatiquement plus brutal que ça n’en a l’air. La place de la femme interroge (il faut voir Esty découvrir qu’elle a un vagin ou souffrir lors d’une pénétration), tout comme la manière dont elle est poursuivie sur ordre du rabbin new yorkais. L’absence d’amour, d’affection, la tyrannie des mensonges et des hypocrisies sont peu flatteuses pour cette communauté, qui, malgré tout aime célébrer, danser, être solidaire. On comprend l’aspiration d’Esther à fuir ce monde en cage où on  est jugé au nombre d’enfants procréés et où on tond les femmes dès le mariage pour leur enlever toute identité et toute force. Son exil et sa rupture sont alors aussi violents pour elle que compréhensibles pour nous.

Une construction qui passe de l'étonnement à l’émotion. Avec une parfaite maîtrise de l’espace et du temps, des flash-backs à différentes périodes et du présent en cours, le scénario nous happe rapidement dans cette histoire a priori banale. On a parlé de la saisissante interprétation de l’actrice principale, du sujet coup-de-poing, mais le grand mérite de cette courte série est d’avoir condenser en quelques heures l’histoire d’une vie. Bien sûr, la traque par le cousin et le mari offre un vecteur aventureux et incertain à ce drame.

Evidemment, quelques plans sur-signifient leur symbolique (le rouge à lèvre de marque Epiphany, la mort d’un personnage au moment de la renaissance d’un autre, le deuxième baptême dans un lac). Mais on est tout autant hypnotisés par la longue séquence du mariage, quasi documentaire et par ce dénouement presque irréaliste tout en chant, en bienveillance et en sourire. Car si Unorthodox est une histoire de divorce (avec le mari et avec la communauté), c’est finalement la réconciliation (avec la mère, avec la vie) et la force de la rencontre (les musiciens) qui prennent le dessus, rendant l’œuvre lumineuse et positive.

Tout est fait pour nous faire aimer Esther, mais aussi tous les autres : du sale cousin qui cherche une rédemption malgré ses addictions, à la tante qui essaie de sauver la destinée malheureuse de sa nièce, de la mère qui dévoile la cruelle vérité sur son abandon indigne dans le dernier épisode au jeune mari, qui fait tout pour retrouver sa femme, jusqu’à enfreindre quelques règles ancestrales, prêt à accepter la différence de son épouse. Cette séquence de séparation résume parfaitement l’intention du film : pas de dispute trop dramatique, juste un fossé entre deux mondes impossible à combler. Même avec leur premier baiser, après un an de mariage.

C’est là que tout nous emporte : dans cette voix venue du fin fond des âges qui se lamente du passé tragique de sa communauté et dans ce sourire esquissé qui embrasse un nouvel avenir plein de promesses. C’est l’histoire d’une esclave qui s’affranchit, se libère de ses chaînes et s’ouvre au monde tel qu’il est.

Unorthodox disponible sur Netflix ici.

Annecy 2020 se réinvente en ligne

Posté par redaction, le 16 avril 2020

Ca devait être l'année du soixantième anniversaire, une édition exceptionnelle avec l'animation africaine en invitée d'honneur, et tous les acteurs du secteur réunis pour réaffirmer l'importance de l'animation sous toutes ses formes à travers le monde. Hélas, comme tant d'autres, Annecy avait dû se résoudre à annuler son festival 2020 le 7 avril dernier, pour le remplacer par une version numérique.

Si ce grand rendez-vous annuel manquera à chacun, professionnels comme grand public, on ne peut que se réjouir de penser que le cinéma d'animation, ses acteurs et ses amateurs n'en feront pas les frais. Du 15 au 30 juin prochain (soit une durée doublée par rapport aux dates initiales), Annecy se réinventera donc en ligne, et proposera sur une plate-forme dédiée la majorité de sa sélection ainsi que des contenus exclusifs. Le 60e anniversaire et l'hommage à l’animation du continent africain seront en revanche reportés à 2021.

Si l'on attend de connaître les modalités et détails de ce festival 2020 dématérialisé, et notamment tout ce qui concerne le Marché, la sélection de courts métrages a elle d'ores et déjà été annoncée. Elle se compose donc de 37 films en compétition officielle, 12 en Off-Limits, 20 en Perspectives, 10 dans la section Jeune public, 44 dans la compétition films de fin d’études, 21 films de TV et 35 films de commande.

Une offre foisonnante, dans laquelle on peut trouver à la fois des films déjà acclamés, comme Physique de la tristesse de Theodore Ushev, Genius Loci d'Adrien Mérigeau, How to disappear de Robin Klengel, Leonhard Müllner, Michael Stumpf, Aletsch Negative de Laurence Bonvin et des oeuvres attendues telles que Homeless Home d'Alberto Vasquez, Kosmonaut de Kaspar Jancis et Altötting d'Andreas Hykade. A noter dans la compétition étudiante la présence du très singulier Ce n'était pas la bonne montagne, Mohammad de Mili Pecherer (réalisé au Fresnoy et passé par Berlin) ainsi que de 1000 rêves : Zenti l'invincible, le nouveau film de Jonathan Phanhsay-Chamson dont on avait vu en 2019 le très puissant Big Boy et l'année précédente le déjà très réussi Les enfants du béton.

La sélection longs métrages ainsi que les films en réalité virtuelle seront quant à eux annoncés mi-mai, ainsi que les autres contenus proposés par le Festival. Si l'on est à peu près sûr que les festivaliers numériques devront cette année se passer de fondue et autre croziflette, à moins de les préparer eux-mêmes, on espère en revanche que cette version dématérialisée d'Annecy offrira malgré tout un espace de rencontres, échanges et partages ouvert à tous, professionnels comme spectateurs.

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Pour en savoir plus sur la sélection officielle

Et si on regardait… les courts de Manifest

Posté par kristofy, le 15 avril 2020

Manifest est née de la volonté de trois sociétés de production (Les Fées Productions, Offshore, Filmo), rejoint plus tard par 5A7 Films, Plus de Prod & Méroé Films, de mutualiser leurs compétences afin de valoriser la diffusion en festivals et l’exploitation en France et à l’international de leurs films de courts métrages.

Plus d'une trentaine de courts métrages sont à découvrir gratuitement en ligne.

Voici un programme spécial quarantaine pour les jours à venir (il en reste beaucoup). Pour une durée limitée, le meilleur de leur catalogue est à visionner en ligne gratuitement, sur leur chaîne Vimeo.

Des court-métrages réalisés par nos talentueux réalisateurs tels que Arthur Cahn, Sylvain Robineau, Stéphane Ly-Cuong, Maud Garnier, Axel Courtière, Terence Nance, Sarah Arnold, Manon Coubia, Fabien Ara, Valérie Leroy ou Thomas Petit…

En voici trois à découvrir.

Il était une fois mon prince viendra de Lola Naymark
avec Nina Meurisse, Bastien Bouillon, Jacques Boudet
Luna, 27 ans, rêve du prince charmant et de la vie de château depuis l’arrière boutique de la boulangerie où elle travaille. Dans la même journée, son chemin va croiser une poubelle plein de billets et un jeune homme qui bégaie. Que faire de nos rêves d’enfants quand on a bientôt trente ans ?

Laissez-moi danser de Valérie Leroy
Nomination au César du meilleur court métrage
Mylène, 45 ans, est femme de ménage sur un ferry. Ce soir ses collègues lui ont organisée une fête surprise pour son anniversaire. Mais sur l’enveloppe qu’on lui tend, il y a l’ancien prénom de Mylène, son prénom d’homme, son ancienne vie. Qui peut vouloir trahir sa transidentité? Dans la clameur de la fête où commence à gronder les revendications sociales de ces femmes exploitées, Mylène va devoir enquêter

Solo Rex de François Bierry
Festival International du Film d’Amour de Mons - Prix du Meilleur Court Métrage International
avec Wim Willaert, Lucas Moreau, Garance Marillier
Érik est un bûcheron solitaire. Kevin est un jeune conducteur de la fanfare cycliste du village. Érik ne sort jamais sans sa vieille jument. Kevin a le béguin pour la clarinettiste. Ils devront apprendre à deux.