Annie Awards 2017: Zootopie bien parti pour l’Oscar

Posté par vincy, le 5 février 2017

Après son Golden Globe, Zootopie a été le grand vainqueur des Annie Awards (voir la liste des nommés), les prix du cinéma d'animation aux Etats-Unis, avec six récompenses dont celles du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario. Cela en fait désormais le grand favori pour l'Oscar du meilleur film d'animation cette année. Disney récolte au total 10 prix. Vaiana repart avec celui des meilleurs effets dans un film animé et de la meilleure interprétation vocale pour Auli’i Cravalho, tandis que Doctor Strange a reçu celui des meilleurs effets animés dans un film en prises de vues réelles. Même Le livre de la jungle a été distingué avec le prix de la meilleure animation de personnages dans un film en prises de vues réelles. Il n'y a bien que Le Monde de Dory qui a été oublié dans cette histoire, alors qu'il s'agit du plus gros succès de l'année dans l'animation en Amérique du nord.

Kubo et l'armure magique offre trois prix au studio indépendant Laika (animation de personnages dans un film animé, décors, montage).

Deux coproductions françaises ont été mises à l'honneur: La Tortue rouge (co-production Studio Ghibli, Wild Bunch, Why Not Productions), prix du meilleur film animé indépendant, et Le Petit Prince (Onyx Films, Orange Studios, On Entertainment), qui permet à la chanteuse Camille, ainsi qu'aux compositeurs Hans Zimmer et Richard Harvey de recevoir le prix de la meilleure musique. Deux films qui ont été présentés en Sélection officielle à Cannes.

Le Pakistan autorise de nouveau les films en provenance de Bollywood

Posté par vincy, le 5 février 2017

Le Pakistan a finalement levé l'interdiction de projeter des films indiens dans le pays. Le Premier ministre Nawaz Sharif a donné son accord jeudi dernier à la proposition du ministère de l'information et du patrimoine.

Kaabil, avec Hrithik Roshan et Raees avec Shah Rukh Khan et l'actrice pakistanaise Mahira Khan (photo) seront les premiers films indiens autorisés dans les cinémas pakistanais, dès cette semaine.

Depuis le mois de septembre, les salles du pays avaient arrêté de projeter des films indiens après de nouvelles tensions entre les deux voisins autour du territoire qu'ils se disputent, le Cachemire. Cela avait d'abord conduit l'Association des producteurs de cinéma Indiens à interdire le travail pour tous les artistes pakistanais dans les productions bollywoodiennes. La réplique du Pakistan a suivi, en bannissant les films indiens des écrans de cinéma dans le pays.

Interdépendance

70% du box office pakistanais provient de films produits par l'Inde. Autant dire que la levée de l'interdiction de films indiens a été vécue comme un soulagement par les exploitants pakistanais qui commençaient à suffoquer économiquement, dans un pays où la vidéo et le piratage restent la principale manière de voir des films.

Cependant, les distributeurs pakistanais doivent désormais soumettre les titres des films qu'ils souhaitent diffuser au Ministère.

Du côté Indien, les artistes pakistanais ont quand même pu travailler à Bollywood, même si à l'automne, un mouvement nationaliste avait tenté de bloquer la sortie d'un film - Ae Dil Hai Mushkil de Karan Johar - parce que l'acteur et chanteur pakistanais Fawad Khan était au générique de celui-ci (lire aussi notre édito du 1er décembre).

Prix Magritte 2017: Bouli Lanners premier de la classe belge francophone

Posté par kristofy, le 5 février 2017


La cérémonie des Magritte, la récompense équivalente aux César mais pour les films belges francophones, vient de se dérouler samedi 4 février à Bruxelles en célébrant Bouli Lanners. Il a remporté 5 récompenses pour son film Les Premiers, les Derniers dont les plus importantes, meilleur film et meilleur réalisateur. Les trois autres prix sont ceux du meilleur acteur dans un second rôle pour David Murgia, des meilleurs décors et des meilleurs costumes. Le film, avec Albert Dupontel et Suzanne Clément, sorti il y a un an dans les salles françaises, était nommé aux Prix Lumières 2017 dans la catégorie meilleur film francophone. C'est le quatrième long métrage de Lanners, qui avait déjà réalisé une razzia de 5 Prix Magritte en 2012 avec son précédent film, Les Géants, dont meilleur film et meilleure réalisation.

Un acteur à découvrir sur TF1 lundi soir

Bouli Lanners était aussi nommé comme meilleur acteur mais la statuette lui a été soufflée pour l’époustouflant Jean-Jacques Rausin pour son extraordinaire performance dans Je me tue à le dire. A noter d’ailleurs que les français vont enfin découvrir Jean-Jacques Rausin par le biais de la télévision : c’est un personnage principal de la série Ennemi public (qui a été un gros succès en Belgique) dont la diffusion débute justement ce lundi 6 février sur TF1. Pour ce film, Je me tue à le dire, son compère le réalisateur Xavier Séron a gagné le Magritte du meilleur scénario, tout en gagnant aussi le Magritte du meilleur court-métrage avec Le Plombier co-réalisé avec Méryl Fortunat-Rossi (le duo avait aussi déjà aussi gagné ce même prix l’année dernière pour leur court L'Ours Noir).

Deux actrices ex-aequo

Pour la première fois dans la catégorie meilleure actrice, il n’y a pas eu une gagnante mais deux comédiennes ex-aequo: Astrid Whettnall dans La Route d’Istanbul et Virginie Efira dans Victoria, qui présidait également la soirée. Peut-être une initiative à suivre pour les prochains César en France puisque celui de meilleure actrice semble déjà promis à Isabelle Huppert au détriment des performances de SoKo et de Virginie Efira… La catégorie Meilleure Photographie réunissait les meilleurs directeur photo du moment et c’est Olivier Boonjing qui a reçu le prix pour Parasol. A noter qu'il a aussi officié sur l’image de Je me tue à le dire. Face à lui, il y avait Manu Decosse pour Évolution et à Benoît Debie pour La Danseuse,tous deux injustement oubliés dans leur catégorie aux César.

6 films s’étaient partagé le plus de nominations : 8 pour Les Premiers, les Derniers de Bouli Lanners et pour Keeper de Guillaume Senez, repart avec le Magritte du meilleur premier film et celui du meilleur second-rôle féminin, 7 pour Je me tue à le dire de Xavier Seron ainsi que pour Parasol de Valéry Rosier, 5 pour Black de Adil El Arbi et Bilall Fallah (sans récompense au final malheureusement), 4 pour L'Économie du couple de Joachim Lafosse.

Les Dardenne complètement oubliés

Signalons, avec un certain humour belge, que le film La fille inconnue de Luc et Jean-Pierre Dardenne n’avait obtenu absolument aucune nomination, sans doute une manière de reconnaître que celui-ci était beaucoup plus faible que leurs autres films précédents (ce qui n’a pas empêché les français de le glisser tout de même en catégorie César du meilleur film étranger au dépend d'un chef d’œuvre asiatique par exemple ou même d'un autre film belge plus méritant).

Justement, dans la catégorie étranger, les Magritte ont décerné leur prix au film d'animation franco-néerlando-japonais, La tortue rouge. Un choix audacieux pour cette catégorie. Tandis que le meilleur film belge non francophone a distingué Belgica.

Durant la soirée un Magritte d’honneur a été remis au comédien André Dussollier, qui vient d’être dirigé par le belge Lucas Delvaux dans Chez nous : bien avant sa sortie en salles à venir au cinéma le 22 février le film a déjà été critiqué pour évoquer un parti d’extrême-droite durant une période électorale...

Voici le palmarès pour les principales catégories :

Meilleur film : Les Premiers, les Derniers de Bouli Lanners
Magritte du meilleur réalisateur :  Bouli Lanners pour Les Premiers, les Derniers
Meilleur scénario original : Xavier Séron pour Je me tue à le dire
Meilleur acteur : Jean-Jacques Rausin pour Je me tue à le dire
Meilleure actrice : Astrid Whettnall pour La Route d’Istanbul ex-aequo avec Virginie Efira pour Victoria
Magritte de la meilleure actrice dans un second rôle : Catherine Salée dans Keeper
Magritte du meilleur acteur dans un second rôle : David Murgia pour Les Premiers, les Derniers
Magritte du meilleur espoir féminin : Salomé Richard dans Baden Baden
Magritte du meilleur espoir masculin : Yoann Blanc dans Un homme à la mer
Meilleur premier film : Keeper de Guillaume Senez
Meilleure Photographie : Olivier Boonjing pour Parasol
Magritte du meilleur film flamand : Belgica de Felix Van Groeningen
Magritte du meilleur film étranger : La Tortue Rouge de Michael Dudok de Wit
Meilleur court métrage de fiction : Le Plombier de Méryl Fortunat-Rossi et Xavier Seron

Animation: Illumination entre en guerre contre Disney

Posté par vincy, le 4 février 2017

Illumination Entertainment et Universal Pictures ont décidé de mettre les bouchées doubles. On les comprend. Tous en scène, leur dernier né, vient de passer le cap du million de spectateurs en 10 jours en France. Il s'approche des 500 millions de $ de recettes dans le monde. En 7 films, le duo a accumulé 4,6 milliards de recettes mondiales avec un champion, Les Minions (1,16 milliard de $). Suivent Moi Moche et Méchant 2 (971M$), Comme des bêtes, sorti l'an dernier (876M$), Moi Moche et Méchant (543M$), Tous en scène donc, Le Lorax (349M$) et Hop (184M$), seul flop en 2011.

Illumination a réussi à détrôner DreamWorks Animation pour devenir le seul rival sérieux de Disney, aux Etats-Unis comme ailleurs. Pour l'instant depuis le début des années 2000, Disney a classé 11 des 20 plus gros succès en Amérique du nord, Illumination 5, Dreamworks 3 et Warner Bros un seul.

Avec Universal, ils viennent de confirmer leurs projets. Et c'est une guerre déclarée à Disney qui se profile, en misant sur l'été et les fêtes de fin d'année durant les six prochaines années.

Le 30 juin 2017, Moi Moche et Méchant 3 sortira sur les écrans, deux semaines après Cars 3 de Disney/Pixar. Le 9 novembre 2018, c'est une nouvelle version du Grinch du Dr Seuss qui est prévue, deux semaines là encore avant le Disney de Noël, Gigantic. La suite de Comme des bêtes est prévue pour le 3 juillet 2019 (un an plus tard que la date initiale), soit dix jours après Toy Story 4. Celle des Minions est calée pour le 3 juillet 2020 (une semaine avant que la date déjà annoncée), alors que Pixar a "booké" une sortie inconnue pour le 19 juin de la même année. Enfin Tous en scène 2, qui vient d'être confirmé, est programmé pour le 25 décembre 2020, un mois après un Disney sans titre.

Mais au-delà de ces "marques" déjà connues, Illumination a également réservé des créneaux pour le 2 juillet 2021, le 1er juillet 2022, le 21 décembre 2022 et le 30 juin 2023 sans qu'on sache si ces dates de sorties soient bloquées pour d'autres suites ou des films originaux. De quoi rassurer les actionnaires de Universal.

Spirou, Gaston Lagaffe: le cinéma français accro à la BD

Posté par vincy, le 3 février 2017

Depuis quelques années, nos héros de bande dessinée se multiplient non pas en simple série animée ni même en dessin animé, mais bien en adaptations au cinéma, en prises de vues réelles, avec plus ou moins de succès.

Astérix aura lancé la tendance : triomphe au box office, et, hormis l'épisode d'Alain Chabat, des transpositions médiocres, en attendant le prochain film qui pourrait être Astérix en Corse. Il y a eu des morts en passant du 9e art au 7e art: Benoît Brisefer, Iznogoud, Lou, Lucky Luke, Michel Vaillant, Tamara... D'autres s'en sont beaucoup mieux sortis avec souvent des suites (à l'exception du Marsupilami) : L'élève Ducobu, Joséphine, Largo Winch, Les Profs, et Boule et Bill, dont le deuxième film sera en salles le 12 avril, avant le débarquement de Valérian et la Cité des mille planètes de Luc Besson. On n'oublie pas la sortie de Seuls mercredi prochain, ni le projet sur Bécassine de Bruno Podalydès.

Actuellement en tournage en France et au Maroc, Spirou et Fantasio, est prévu dans les cinémas le 20 juin 2018. Cette série de BD a été créée en 1938 et perdure encore aujourd'hui avec, aux manettes et au fil des ans Rob-Vel (1938-1943), Jijé (1943-1946), Franquin (1946-1969), Fournier (1969-1980), Nic & Cauvin (1980-1983), Tome & Janry (1982-1998), Morvan & Munuera (2004-2007) et Yoann & Vehlmann (depuis 2010). Le film d'Alexandre Coffre revient sur la rencontre de Spirou (Thomas Soliveres), prétendu groom dans un Palace, et de Fantasio (Alex Lutz), reporter en mal de scoop. Ces deux-là n’ont aucune chance de devenir amis. Pourtant, quand le Comte de Champignac (Christian Clavier), inventeur aussi génial qu’excentrique, est enlevé par les sbires de l’infâme Zorglub (Ramzy Bedia), nos deux héros se lancent ensemble à sa recherche. En compagnie de Seccotine (Géraldine Nakache), journaliste rivale de Fantasio, et de Spip, petit écureuil espiègle, ils sont entrainés dans une poursuite effrénée entre l’Europe et l’Afrique.

Autre héros qui va connaître une nouvelle vie sur grand écran: Gaston Lagaffe. UGC a confirmé jeudi soir le tournage d'un nouveau film autour du fainéant imaginé par Franquin. Le tournage commencera en mars prochain et le film sera au cinéma le 4 avril 2018. Le projet, annoncé depuis quelques années, a été confié au réalisateur de l'adaptation de la BD Les Profs, Pierre-François Martin-Laval. Théo Fernandez (Trois souvenirs de ma jeunesse, Les Tuche) incarnera le gaffeur, entouré d'Arnaud Ducret (Longtarin), Jérôme Commandeur (M. De Mesmaeker), Alison Wheeler (Mademoiselle Jeanne) et du réalisateur (Léon Prunelle). En revanche, pour la mouette et le chat, on ignore s'ils ont été castés ou s'ils seront en images de synthèse.

Né il y a 60 ans, en février 1957, dans Le journal de Spirou, Gaston Lagaffe a déjà été adapté sur grand écran en 1981 avec un navet de Paul Boujenah, Fais gaffe à la gaffe!, où le pauvre Roger Mirmont essayait de se donner à fond pour être fidèle au personnage flemmard. Ce fut un échec commercial.

Gérardmer 2017: un palmarès surprenant

Posté par cynthia, le 2 février 2017

La 24ème édition du festival du film fantastique de Gérardmer s'est achevée dimanche dernier en révélant un palmarès plus que surprenant.

Grosse surprise qui nous a écarquillé les yeux, le sublime Split de Night Shamaylan a été snobbé. Nous ne comprenons toujours pas pourquoi. L'histoire de ce psychopathe aux 23 personnalités avait conquis les spectateurs mais pas au point de détrôner le cannibalisme de la réalisatrice Julia Ducourau avec Grave, déjà salué à la Semaine de la Critique 2016, et qui sort en salles le 15 mars prochain. La triste aventure d'une végétarienne devenue cannibale emporte le grand prix ainsi que le prix de la critique. Pourtant, nous ne nous inquiétons pas pour Split qui domine le box office US depuis une semaine.

Notre coup de cœur du festival, On l'appelle Jeeg Robot de Gabriele Mainetti emporte le prix du jury et quant au merveilleux The Girl with all the Gifts de Colm McCarthy, il emporte les prix de la meilleure musique originale et le prix du public. A noter enfin que c'est le sublime Limbo de Konstantina Kotzamani qui a séduit le jury courts-métrages. Cette parabole hypnotisante sur une bande d'enfants confrontés au grand choc de la différence et de phénomènes qui les dépassent avait elle-aussi été présentée à la Semaine de la Critique en 2016.

Grand Prix
soutenu par la Région Grand Est
Grave de Julia Ducournau
(France & Belgique)

Prix du jury (ex-aequo)
Under the shadow de Babak Anvari
(Royaume-Uni, Qatar, Jordanie & Iran)

Prix du jury (ex-aequo)
On l'appelle Jeeg Robot de Gabriele Mainetti (Italie)

Meilleure musique originale
soutenu par la SACEM
Cristobal Tapia de Veer
pour The Girl with all the Gifts de Colm McCarthy
(Royaume-Uni)

Prix de la critique
Grave de Julia Ducournau
(France & Belgique)

Le prix du public
soutenu par la Ville de Gérardmer
The Girl with all the Gifts de Colm McCarthy
(Royaume-Uni)

Le prix du jury Syfy
Under the shadow de Babak Anvari
(Royaume-Uni, Qatar, Jordanie & Iran)

Le prix du jury jeune de la Région Grand Est
The autopsy of Jane Doe de André Øvredal
(Royaume-Uni)

Grand prix du court-métrage
avec le soutien de Make Up For Ever
Limbo de Konstantina Kotzamani
(France & Grèce)

Edito: Clair de lune

Posté par redaction, le 2 février 2017

Il est clair que l'actualité n'est pas focalisée sur le cinéma ces temps-ci. Les feuilletons palpitants sont ailleurs, du côté de la Maison-Blanche où un milliardaire joue les Dr Folamour, de la course présidentielle française où on assiste à une sorte de télé-réalité éliminant presque tous les quinze jours tel ou tel candidat, ou encore sur les terrains de handball ou de tennis où des vétérans réalisent des exploits spectaculaires comme dans un bon feel-good movie qui fait triompher les outsiders.

Il est clair aussi que le cinéma d'auteur retrouve de la vigueur en cet hiver tempêtueux et capricieux. Les fans de blockbusters devront un peu patienter. Entre comédies françaises et films d'animation tous publics, les cartons critiques sont aussi des succès publics. La valeur Oscar a encore la cote. La La Land, qui a fait sombrer certains dans l'ennui (on l'avait dit, le scénario est le talon d'Achille de ce gracieux drame musical) et enchanter les autres, est un triomphe en salles. Manchester by the Sea continue de drainer suffisamment de spectateurs sur la longueur pour espérer atteindre les 500000 entrées en France, malgré un sujet - le deuil - pas franchement joyeux. Cette semaine, le cinéma américain nous offre deux œuvres plus que marquantes. D'abord un film puissant et prégnant, Moonlight. Ce portrait de l'autre Amérique, celle des minorités, qui commence comme un Spike Lee pour s'achever, bouleversant sur un film à la Ang Lee (qui sort cette semaine Billy Lynn, nous y reviendrons ce week-end), est bouleversant par sa pudeur et sa justesse. Un film audacieux qui n'aura pas l'Oscar. On ne compte plus le nombre de films excellents, récompensés un peu partout, qui n'ont pas eu la statuette simplement parce qu'il s'agissait d'une histoire d'amour entre deux personnes du même sexe. Moonlight a davantage d'intensité dramatique que La La Land, mais Hollywood préfèrera la glorification de son miroir. Another Day in the Sun.

Entre ombres et lumières, l'autre film de la semaine est Jackie. Filmé par un cinéaste chilien, d'ores et déjà dans la cour des grands, ce portrait de femme-épouse-mère-veuve-first lady n'est pas vraiment américain même si son sujet l'est, même si son financement l'est aussi en partie. Outre le style singulier de ce non-biopic, il s'agit d'une véritable réflexion entre le réel et la représentation, ce que l'on vit et ce que l'on montre. Jackie est incarné par une israélo-américaine, réalisé par un sud-américain, coproduit par des sociétés françaises (Wild Bunch et Why Not), et tourné aux deux tiers en France, dans la Cité du cinéma de Luc Besson.

Car il est tout aussi clair que la réforme du crédit d'impôt international a multiplié les tournages en France, rapportant 152M€ l'an dernier (trois fois plus qu'en 2015) et bénéficiant à 36 projets (au lieu de 22 en 2015). Christopher Nolan, Bollywood, les studios illumination, Cinquante nuances..., et peut-être le sixième Mission:Impossible: la France devient sexy pour tourner. Il était moins cher de reconstituer la Maison-Blanche de l'époque JFK à Saint-Denis qu'à Londres, Prague, Los Angeles ou Montréal.

En cette période un peu chaotique et assombrie, ce genre de nouvelles apporte un rayon de lune salvateur.

Le festival Tout-Petits Cinéma souffle sa 10e bougie

Posté par MpM, le 2 février 2017

Depuis 2008, les enfants âgés de 18 mois à 4 ans ont eux-aussi leur festival de cinéma. Créé par le Forum des Images, il propose des programmes de courts métrages adaptés aux plus jeunes et accompagnés en direct par des artistes du spectacle vivant. Une occasion assez unique de faire découvrir la magie du grand écran aux nouvelles générations plus habituées (et pour cause) à la télévision et aux tablettes qu'à la salle obscure.

Pour son 10e anniversaire, le Festival s'étend sur trois week-ends et deux mercredis (du 4 au 19 février) et propose 9 ciné-concerts et ciné-chansons dont deux créations et un best of des productions de Tout-Petits Cinéma.

Les petits festivaliers pourront ainsi découvrir des pépites de l'animation française et indienne accompagnées par DJ Ganesh from Paris (En route pour Bollywood), des chiens espiègles dont les aventures seront rythmées par Joseph d'Anvers (Chiens de tous poils), des films polonais sur lesquels des musiciens bretons laissent libre court à leur créativité la plus folle sur leurs instruments constitués de jouets anciens (La petite fabrique des jouets),ou encore des films d’animation du studio Weston Woods, adaptés d’ouvrages pour enfants, et sur fond de musique pop-rock endiablée (Et les livres s'animent).

En parallèle, des ateliers et des animations sont proposées aux enfants (apprendre à réaliser une chorégraphie à la manière des films Bollywood, s’initier à l’importance du son au cinéma...) et deux demi-journées professionnelles sont organisées autour des ciné-concerts créés par le Forum des images. Et pour ceux qui trouveraient l'expérience trop courte, un CD regroupant les chansons et musiques spécialement composées par les artistes qui se sont illustrés à chaque édition de Tout-Petits Cinéma permettra de ramener le festival à la maison !

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10e Festival Tout-Petits Cinéma
Du 4 au 19 février
Informations et réservations sur le site du Forum

Leonardo DiCaprio prend la main sur « The Black Hand »

Posté par redaction, le 2 février 2017

Un an après son Oscar pour son rôle dans The Revenant, Leonardo DiCaprio semble de nouveau avoir l'envie de revenir devant la caméra. Il va produire et jouer le rôle principal de The Black Hand, adaptation du livre de Stephan Talty, projet piloté sous la bannière Paramount avec qui Appian Way, la société de prod de l'acteur, a un accord.

Cette histoire vraie sur les origines de la mafia américaine suit le Sherlock Holmes italien comme il était surnommé, Joe Petrosino, flic de la police de New York, traquant un gang sans foi ni loi au début du XXème siècle. Formé d'immigrants italiens, ce gang kidnappait des gens pour extorquer de l'argent à leurs familles, tout en étant protégé par le silence de leur communauté.

The Black Hand paraîtra en librairie en avril aux Etats-Unis. Son auteur, déjà à l'origine de six essais, a également été le "nègre" du livre A Captain's Duty, histoire qui fut adaptée au cinéma sous le titre Captain Phillips, avec Tom Hanks.

DiCaprio ne s'est engagé que sur un autre film Sam Phillips, un biopic sur le pionnier de l'industrie musicale dans les années 1950 qui a produit et lancé les carrières de Elvis Presley, Johnny Cash et Jerry Lee Lewis. La Paramount a acquis trois autres projets pour la star, qui, pour l'instant, n'en a confirmé aucun.

Le CNC va aider l’édition de livres de cinéma

Posté par vincy, le 1 février 2017

Le CNC veut s'impliquer davantage dans l'édition du livre de cinéma.
La présidente du Centre national du cinéma et de l’image animée, Frédérique Bredin, a déclaré dans un communiqué: "J’ai souhaité créer le prix CNC du livre de cinéma pour que la cinéphilie grandisse encore un peu plus en France."

Pour cela, l'institution créé un Prix du livre de cinéma. Jusqu'ici seuls le Syndicat français de la semaine de la critique distinguait cette catégorie de livres. Il sera décerné en avril et concerne aussi bien des essais sur le cinéma ou l’audiovisuel, des biographies, des monographies que des beaux-livres.

Les ouvrages candidats devront être édités au cours de l’année 2016-2017.

10000 euros de dotation pour le livre primé

Le prix sera doté d’une somme de 5000 euros pour l’auteur de l’ouvrage et de 5000 euros pour l’éditeur afin qu'il puisse assurer une meilleure promotion du livre récompensé. Le jury se réunira en en avril. Présidé par Yasmina Reza, il sera composé de la rédactrice en chef d'Ecran Total, Salma Belabes, du patron du groupe Fnac Darty, partenaire du prix, Alexandre Bompard, de l'animateur et journaliste François Busnel,du Président du Centre national du livre Vincent Monadé, du directeur du Figaro littéraire, Etienne de Montety, et du libraire toulousain Christian Thorel.

Mais le CNC ne s'arrête pas là, conscient que l'édition de livres de cinéma est fragile. Si les grands auteurs font l'objet de documents parfois pointus ou passionnants (louons le travail de Capricci), si les stars sont régulièrement traitées (plus ou moins bien, du pire avec les biographies non autorisées au meilleur avec les beaux livres de Taschen), des pans entiers du 7e art sont complètement oubliés.

80000 euros d'aides pour une dizaine de projets éditoriaux

Les membres du jury auront donc également en charge d'accompagner "de façon plus structurante, en amont de leur publication, l’édition de livres de cinéma, en ayant un effet incitatif sur les éditeurs."

Les jurés se réuniront deux fois par an (avril et novembre 2017). Ils devront choisir une dizaine de projets éditoriaux, qui recevront d'une aide de 3 à 10 mille euros, pour une enveloppe totale de 80000 euros. "Les candidats, éditeurs et auteurs, seront auditionnés par les membres du jury afin de mieux appréhender les projets présentés" précise le CNC.