Intégrale Jean-Marie Straub et Danièle Huillet au Centre Pompidou

Posté par MpM, le 16 juin 2016

Straub et HuilletJusqu'au 3 juillet, le Centre Pompidou propose une rétrospective intégrale de l'oeuvre foisonnante de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, figures majeures du cinéma contemporain à qui l'on doit plus d'une quarantaine de films (Chronique d’Anna Magdalena Bach, De la nuée à la résistanceLothringen !, Amerika - Rapports de classe...) depuis leurs débuts dans les années 50. Les films réalisés par Jean-Marie Straub depuis le décès de Danièle Huillet en 2006 (Corneille-Brecht, Kommunisten...) sont également présentés, dont certains sous forme d'installation.

Les adjectifs qui reviennent le plus souvent pour qualifier l'oeuvre de ce véritable couple de cinéma sont "engagée", "libre" ou encore "exigeante", soulignant les caractéristiques de leur "méthode" consistant en une "mise en espace sonore et visuelle d’œuvres littéraires (Brecht, Corneille, Barrès, Pavese) et musicales (Schönberg)". "La recherche essentielle de la forme s’opère sous nos yeux et se joue dans la découpe scrupuleuse des plans, le cisèlement de la langue, l’opacité des silences et des tunnels « au noir », à l’intérieur desquels la conscience politique semble toujours se régénérer. Faire vibrer la langue est l’essence même du projet. Le texte, déclamé par des « récitants », se connecte aux éléments, flotte dans l’air et imprègne les sens" écrit également la critique Sandrine Marques dans le catalogue.

De son côté, le philosophe Jacques Rancière donne quasiment une méthode pour regarder, appréhender et apprécier les films de Straub et Huillet : "Regarder un film, c'est quelque chose qui vient au bout d'un certain temps, il n'y a aucune évidence sensible ou visible là-dedans. La vision « normale » d'un film zappe 80% des éléments - l'histoire, le sens, tout est tellement médiatisé qu'on n'a pas besoin de regarder partout -, alors que les films des Straub supposent qu'on doive pratiquement intégrer tous les éléments de chaque plan. En un sens, on peut qualifier ce cinéma d'exemplaire car tout y est sensible, mais c'est précisément ce qui est déroutant."

Pour l'occasion, deux films signés par le couple rejoignent la collection du centre Pompidou : Introduction à la « Musique d’accompagnement pour une scène de film » d’Arnold Schoenberg (1972) et Toute révolution est un coup de dés (1977) et deux films inédits, Pour Renato (2015) et Où en êtes-vous, Jean-Marie Straub ? (2016), sont  également projetés en avant-première.

Une table ronde est par ailleurs organisée ce samedi 18 juin en présence de Jean-Marie Straub et des plus fins connaisseurs du travail de Danièle Huillet et Jean-Marie Straub qui donneront à revoir et à entendre sa puissance et son importance dans l’histoire de la création contemporaine. La rencontre sera suivie d'une séance de signature du livre collectif L’Internationale straubienne (Éditions de l’Œil, en coédition avec le Centre Pompidou) qui réunit les réponses de critiques, collaborateurs, artistes ou amis "des Straub-Huillet" à la question : "Quel est votre Straub/Huillet de chevet ?".

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Rétrospective intégrale Straub et Huillet au Centre Pompidou
Jusqu'au 3 juillet
Infos et programme

Champs-Elysées Film Festival 2016: 5 choses que l’on n’oubliera pas

Posté par cynthia, le 16 juin 2016

Après une semaine remplie de films, la cinquième édition du Champs-Elysées Film Festival s'est achevée sur les sacres de Weiner et From Nowhere. Cela mérite bien un petit top sur cette semaine riche en émotion.

1) Les films qui tombaient à la même heure

Pour assister comme il se devait à la 5e édition du Champs-Elysées Film Festival, soit il fallait être en bande, soit il fallait posséder le "retourneur" de temps d'Hermione Granger dans Harry Potter 3. En effet, plusieurs films et/ou événements tombaient à la même heure. Partir draguer le sexy Brady Corbet durant sa masterclass (il est marié mais on s'en fout) ou voir La Couleur de la Victoire, mater le joli minois de Gaspard Ulliel ou regarder un film de la compétition. Même si Hermione Granger c'est notre copine à nous, il a bien fallu jouer à plouf plouf durant la semaine...comme c'est dommage!

2) Les pop-corn salés offerts à la remise des dossiers presse

Des pop-corn salés...salés...SALÉS!!!!!!!

3) L'organisation made in Bagdad

Maurice Blanchot disait dans son ouvrage L'Attente, l'oubli que "l'attente commence quand il n'y a plus rien à attendre, ni même la fin de l'attente. L'attente ignore et détruit ce qu'elle attend. L'attente n'attend rien." Nous avons eu l'opportunité de comprendre cette citation lors des nombreuses queues que nous faisions sous la flotte et pour rien (nous avions les billets, le film devait débuter alors que nous attendions). Plus on attendait plus les films démarraient tard et cela décalait notre emploi du temps qui était déjà bien chargé et bancal!

4) De belles rencontres

Nous adorons retourner sur les Champs chaque année et c'est toujours un réel plaisir de retrouver la plus belle avenue du monde pour célébrer le septième art plutôt que de faire du magasinage chez Adidas, Nike, la boutique du PSG ou autres Ladurée. Qui plus est, cela permet toujours de faire des belles rencontres. C'est ainsi que nous avons pu prendre une jolie photo avec Brady Corbet (est-ce que j'ai eu son 555? Je ne vous le dirais pas!), que l'on a croisé Virginie Efira belle comme le jour, que l'on a atteint l'orgasme devant le documentaire Weiner, que l'on a fui la salle devant The Witch, ou encore que l'on a aperçu MONSIEUR Abel Ferrara.

5) Une sélection originale et riche

Le Champs-Elysées Film Festival c'est un peu les préliminaires excitants avant le coït (très) attendu de Deauville: les films américains sont mis à l'honneur avec ferveur, mais attention... Ici il n'y a pas de films coups de poing ou de super-héros mais plutôt une sélection de film d'auteurs. Une belle mise en bouche qui promeut une variété de films souvent ignorés par les grands circuits. Une manière de photographier l'Amérique avec des regards singuliers. Mais c'est aussi l'occasion de découvrir des films français, provenant souvent de Cannes. Passerelle entre des nouveaux talents des deux côtés de l'Atlantique, le CEFF a réussi incontestablement à être un festival parisien original et riche, loin de ce que proposait jusqu'ici la Capitale (de Paris Cinéma, incompréhensible et fourre-tout, en plus d'être dispersé  au Festival du Film de Paris, désuet et bling-bling).

Ballon rond et pluie

Bien que placée sous le signe de la bonne humeur, cette édition n'a pas été de tout repos pour les organisateurs et les festivaliers. Bien évidemment, il y a eu la concurrence de l'Euro 2016 qui, on le suppose, est responsable d'une partie de la baisse de la fréquentation. Puis, il y a eu le mauvais temps et cette pluie incessante et franchement dérangeante. En particulier au moment des queues ! Et malheureusement, il y en a eu des queues. C'était comme à Cannes! Festivaliers et invités ont souvent attendu devant les salles pendant plusieurs dizaines de minutes. On pense notamment à cette avant-première de La Couleur de la victoire au Gaumont Ambassade ou à la cérémonie de clôture au Publicis Cinémas. La rançon du succès, qui nécessitera sans doute quelques réglages. Accès aux lieux sympas compliqués, bénévoles surmenés, stars souriantes mais constamment accaparées… Le festival subit une crise de croissance. Comme Paris Cinéma n'existe plus, les parisiens n'ont plus que le CEFF pour vivre l'expérience d'un vrai festival, qui va devoir gérer l'intérêt qu'il suscite. Mais par chance, il restera dans nos mémoires cette sélection et ce palmarès qui nous a remplit de joie. Car, soyons positifs, une fois dans les salles, ce fut un bonheur. Pour sa 5e édition, le CEFF est parvenu à être un véritable événement dans le calendrier chargé des manifestations cinématographiques. Rien qu'à Paris il y en a une trentaine chaque année.

Cynthia / Wyzman

Karl Zéro lance son Festival International du Film Culte

Posté par wyzman, le 15 juin 2016

Parce qu'il n'y a pas que le festival de Cannes dans la vie, coup de projecteur sur la première édition du Festival International du Film Culte. Créé par Karl Zéro, l'animateur veut y célébrer "le trait d'union entre le populaire et le visionnaire" propre aux films culte. Sponsorisée par Harcourt, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, l'INA et France Bleu, cette première édition qui débute aujourd'hui et  jusqu'au dimanche 19 juin à Trouville-sur-Mer accueillera compétition, rétrospective, jury, expositions, concerts et soirées. Bref, tout un programme !

Parmi les films culte, il sera possible de revoir Les Triplettes de Belleville de Sylvain Chomet, La Nuit américaine de François Truffaut, Le Père Noël est une ordure de Jean-Marie Poiré ou encore Les Tontons flingueurs de Georges Lautner. Et du côté de la compétition, sept films tenteront d'emporter le Grand Prix du Film Culte ou à défaut le Prix "Aldo Maccione" du Meilleur réalisateur. Parmi ces films, on retient déjà Toni Erdmann de Maren Ade, Album de famille de Mehmet Can Mértoglu et Willy 1er de Marielle Gautier, Zoran et Ludovic Boukherma et Hugo P. Thomas.

Vous noterez également les séances de minuit présentées par Arielle Dombasle et Laurent Baffie, les expositions Harcourt et Mademoiselle Barbie ainsi que le concert culte du Quatuor Playmobil. Enfin, nous avons gardé le meilleur pour la fin : le jury. Présidé par Jean-Pierre Marielle, il comporte Arielle Dombasle, Joey Starr, Laurent Baffie, Sylvain Chomet, Olivier Van Hoosfadt et Jacques Séguéla. Pour plus d'informations, n'hésitez pas à vous rendre sur les comptes Facebook, Twitter, Instagram et YouTube du FIFC ou sur le site web de l'événement.

Différent 9 : Ricardo Darin, José Maria Prado et le meilleur de l’autre cinéma espagnol

Posté par MpM, le 15 juin 2016

Différent 9Le festival Différent !, rendez-vous désormais bien ancré dans l'agenda des cinéphiles parisiens et franciliens, est de retour pour sa 9e édition avec comme toujours une programmation qui fait la part belle aux surprises et découvertes du cinéma espagnol. Cette année, ce sont quinze films inédits mêlant cinéastes à suivre et à découvrir qui attendent les festivaliers.

"Il y en a pour tous les goûts, âges et usages ! Des comédies et du drame, des histoires en ville et à la campagne, du cinéma citoyen, du thriller… Des fictions mais aussi du documentaire et de l’animation. Des films parlés en espagnol, en catalan, en basque, en galicien et même en arabe marocain, et oui !", soulignent malicieusement les organisateurs.

Ce sont donc tous les cinémas espagnols qui se bousculeront au Majestic Passy d'ici le 21 juin prochain. On notera notamment les deux films d'ouverture : Los Comensales de Sergio Villanueva (prix du public à Malaga) et La novia de Paula Ortiz (Prix du public à Créteil) ainsi que l'énorme succès du cinéma espagnol 2015, Truman de Cesc Gay (sortie en France le 6 juillet), le film d'animation Psiconautas d'Alberto Vazquez et Pedro Rivero ou encore Mi gran noche d'Alex de la Iglesia.

Un hommage sera également rendu en leur présence à l'acteur argentin Ricardo Darin (Les neuf reines, Dans ses yeux, Carancho...) et à José Maria Prado, directeur de la Filmoteca Española pendant les 26 dernières années.

Pour compléter cette belle programmation, Différent ! propose par ailleurs une réflexion autour du thème "Cinémas en résistance", une soirée spéciale "Fête de la musique" et des rencontres festives avec les invités présents.

Une 9e édition forcément incontournable pour les amoureux du cinéma espagnol en général, et tous les curieux et/ou cinéphiles en particulier.

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Différent, 9e édition

Du 15 au 21 juin
Cinéma Majestic Passy

Horaires et programme

Champs-Elysées Film Festival 2016 : des rires, des prix et des pingouins

Posté par wyzman, le 15 juin 2016

Sur la plus belle avenue du monde, il s'en passe des choses ! La preuve, hier soir s'est achevée la cinquième édition du Champs-Elysées Film Festival. Et comme chaque année, la cérémonie de clôture contenait son lot de fous rire.

Malgré un retard conséquent et une pluie qui s'est tapée l'incruste pendant que festivaliers et invités attendaient devant le Publicis Cinémas, le reste de la soirée s'est déroulé sans accroc. Sophie Dulac, la présidente du CEFF, n'a pas manqué de féliciter les jurés, invités d'honneur, partenaires et autres membres de son équipe avant de lancer le bêtisier du Vidéomaton. Mais si, vous savez, cette petite cabine dans laquelle nous avons tous échangé des baisers, trinqué, ri et vérifié que l'on n'avait rien entre les dents.

Par la suite, il faut bien reconnaître que la vidéo de récap' du festival nous a beaucoup plu. Claire, fluide et bien rythmée, elle a eu le mérite de rappeler à toutes les personnes présentes que le cinéma, c'est beau. Le cinéma, c'est la vie. Le cinéma fait rêver et oublier les temps compliqués que nous vivons actuellement. Pour paraphraser le RP de Variety présent pour l'occasion, le cinéma crée des ponts, le CEFF les entretient.

Côté palmarès, le "Label Etudiant" des (Re)Découvertes remis à Masculin féminin de Jean-Luc Godard n'aura étonné personne. Chantal Goya était présente dans la salle (et sur scène), alors bon, tant qu'à faire… Thunder Road de Jim Cummings est reparti avec le Prix du Public pour un court métrage américain. Producteur, scénariste et acteur de cette comédie dramatique de 13 minutes, Jim Cummings avait déjà remporté le prix du jury à Sundance. Côté français, c'est Feuilles de printemps de Stéphane Ly-Cuong avec Frédéric Chau et Bich Ly-Cuong qui a remporté le cœur et le Prix du Public.

Et les courts appelant les longs, la cérémonie de clôture a permis d'assister au double sacre de From Nowhere. L'histoire de ces trois adolescents sans papiers et sur le point d'être diplômés a remué festivaliers et jurés. Le film de Matthew Newton repart ainsi avec Le Prix du Public de cette cinquième édition et une Mention spéciale du Jury.

Mais puisqu'il ne doit en rester qu'un… C'est à l'excellent documentaire Weiner de Josh Kriegman et Elyse Steinberg qu'est allé le premier Prix du Jury de l'histoire du CEFF ! La seconde campagne politique d'Anthony Weiner, candidat à la mairie de New York n'a pas manqué de faire rire et d'agacer les spectateurs. Une adaptation pour la télévision façon The Good Wife ne saurait tarder tant la matière est parfaite. Un personnage principal touchant, intelligent mais complètement dépassé par les événements, des rebondissements sans fin et une mise en scène efficace auront eu raison de nos petits cœurs de critiques. Le film n'a pas encore de date de sortie, mais on vous en reparlera le moment venu.

Enfin, histoire de bien finir cette cinquième édition placée sous le signe de la joie, de la pluie et de la concurrence footballistique, Marie Madinier, Charlotte Le Bon et Anne Le Ny sont venues présenter le film Le Secret des banquises avec beaucoup d'humilité. Objet filmique non identifié, on ne peut que recommander ces 81 minutes de pur délire.

Jeu concours : gagnez des DVD de Free love avec Julianne Moore et Ellen Page

Posté par MpM, le 14 juin 2016

Free love de Peter Sollett, qui est sorti sur les écrans français en février dernier, arrive en DVD et VOD ce mardi 14 juin. Inspiré d'une histoire vraie, il réunit Julianne Moore, Ellen Page, Michael Shannon et Steve Carrel dans le formidable combat de deux femmes pour le respect de leurs droits.

Laurel, est une brillante inspecteur du New Jersey. Sa vie bascule le jour où elle rencontre la jeune Stacie. Leur nouvelle vie s’effondre quand Laurel découvre qu’elle est atteinte d’un cancer en phase terminale. Laurel a un dernier souhait : elle veut que sa pension revienne à la femme qu’elle aime, mais la hiérarchie policière refuse catégoriquement. Laurel et Stacie vont se battre jusqu’au bout pour faire triompher leurs droits.

Orange Studio, coproducteur du film, vous fait gagner 3 exemplaires du DVD.

Pour participer, il suffit de répondre par courriel à la question suivante (en mentionnant votre nom et vos coordonnées postales) avant le 30 juin :

Quel film indépendant américain de Jason Reitman a révélé Ellen Page aux yeux du grand public et lui a valu une nomination à l'Oscar de la meilleure actrice ?

Attention, aucune réponse postée dans les commentaires du site ne sera prise en compte.

AXN de Jean-Marie Villeneuve en lice pour le Label Film MFC 2016

Posté par MpM, le 14 juin 2016

En 2014, on vous parlait de Jean-Marie Villeneuve et de son long métrage Tout est faux, sorti au cinéma parisien le St André des arts dans le cadre de ses "découvertes".

Cette année, entre divers projets et des courts qui tournent en festivals, le cinéaste indépendant est de retour avec AXN, un court métrage ambitieux et décapant qui concourt pour le Label Film 2016 de la Maison du Film court, un prix décerné à une proposition cinématographique singulière pour la réalisation d'un nouveau projet. Il est en lice avec neuf autres courts métrages qui seront présentés le mercredi 15 juin à 19h chez Commune Image.

L'occasion idéale de parler de ce film qui ne laisse pas indifférent ceux qui le voient, à la fois en raison de son ambiance envoûtante et de sa mise en scène élégante, servie par un noir et blanc somptueux. Dans une époque indéterminée, un couple se défait, un autre se forme, un tueur rôde, et la mort, elle, est partout. Il faut accepter de se laisser dérouter par ce que son auteur qualifie de "cauchemar éveillé sur fond d'épuisement conjugal", un film-puzzle qui déconstruit les codes traditionnels de narration, distord les voix et le récit, et laisse une part primordiale à l'intelligence de son spectateur.

Avec AXN, comme avec la veine parfois la plus captivante d'un certain cinéma fait de sensations et d'images plus que de sens et de dialogues, il ne faut en effet pas vouloir comprendre à tout prix ce que dit chaque scène du film, mais plutôt l'appréhender comme une expérience globale où les sensations (malaise, absurdité, humour, tension...) comptent plus que la sacro-sainte "intrigue". Une séquence du début, faussement documentaire, dans laquelle la figure du réalisateur évoque celle d'un démiurge tout puissant, peut ainsi éclairer a posteriori le film... ou n'être qu'une piste parmi d'autres, selon ce que le spectateur choisira d'y voir ou d'en retenir.

Jamais programmatique, le film nous fait toucher du doigt l'étrangeté d'un monde que l'on voudrait explorer plus avant, où les meurtriers convoient leurs victimes en barque vers un au-delà dont on ne sera jamais sûr de la nature, et où la mort vient littéralement frapper à la porte des défunts. Pourtant, cet univers plein de promesses ne se livrera jamais, comme s'il était l'aperçu alléchant d'une oeuvre encore à venir. Il nous laisse donc frustré, et c'est sans doute là sa petite faiblesse. Mais Jean-Marie Villeneuve refuse la facilité du sens et des explications et préfère se concentrer sur le style et la recherche d'une forme cinématographique qui se suffise à elle-même. Il évite ainsi le naufrage des œuvres si intrigantes qu'elles se dégonflent au moment du dénouement, suivant la voie plus difficile de celles justement bâties sur leur incompressible part de mystère.

Une démarche artistique que l'on croise trop peu souvent, même dans l'économie a priori plus libre du court métrage, et dont on a pourtant l'intuition qu'elle a encore beaucoup à livrer, entre singularité innée et recherche sincère. Parce que si Jean-Marie Villeneuve peut livrer un objet aussi intrigant et personnel avec des moyens ultra-limités, on est impatient de découvrir ce qu'il peut faire avec un budget plus confortable et une équipe technique étoffée. Heureusement, qu'il reçoive ou non le Label de la Maison du Film court, on sait qu'on aura bientôt de ses nouvelles : il ne cesse de tourner.

Les dix films en lice pour le Label Film MFC 2016

Soleil de Sonia Joubert
Je suis pas un bon modèle de Sabrina Tenfiche
L'enfant aux yeux verts d'Edouard Lanneau
Et après de Marc Ory
AXN de Jean-Marie Villeneuve
Séparation de Sylvie Audcoeur
La mer est ma mère de Luana Rocchesani
Dopado de Piotr Wieckowski
Les tigres en papier de Margot Pouppeville
Ultreïa de Jérôme Steinberg

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Projection spéciale Label Film MFC 2016
Mercredi 15 juin à partir de 19h, entrée libre

COMMUNE IMAGE
8, rue Godillot
93400 Saint Ouen

Jeu-concours : des places et des goodies à gagner pour Casablancas, l’homme qui aimait les femmes

Posté par MpM, le 14 juin 2016

CasablancasCasablancas, l'homme qui aimait les femmes, un documentaire de Hubert Woroniecki avec la musique de Tahiti Boy, sort sur les écrans le 29 juin prochain. Il raconte, à grands renforts d'interviews de célébrités comme Cindy Crawford, Linda Evangelista, Naomi Campbell ou encore Iman, l'histoire de John Casablancas, créateur de l'agence de mannequins Elite.

En créant l’agence Elite dans les années 70, John Casablancas invente le concept de « super Top model ». Si des noms comme Naomi, Cindy, Linda, Iman, Gisèle ou Kate font aujourd’hui partie de la culture populaire, c’est en grande partie grâce à lui. Il a vécu la vie dont beaucoup rêvent, entouré de glamour et de beauté. Il raconte ici son histoire.

UFO, qui distribue le film, vous fait gagner 5 places de cinéma pour aller voir le film ainsi que 5 T-shirts "Property of John CASABLANCAS" et 5 calendriers vintage Casablancas.

Pour participer, il suffit de répondre par courriel à la question suivante (en mentionnant votre nom et vos coordonnées postales) avant le 29 juin :

Cindy Crawford, top-model phare de l'agence élite créée par Casablancas, a fait ses débuts au cinéma en 1996 aux côtés de William Baldwin. Dans quel film ?

Attention, aucune réponse postée dans les commentaires du site ne sera prise en compte.

Deux films pour retracer la vie de la peintre Charlotte Salomon

Posté par vincy, le 13 juin 2016

Une artiste au destin maudit. Deux films.

Charlotte Salomon, née en 1917 à Berlin, réfugiée en France avant d'être déportée à Auschwitz où elle mourra en 1943, est désormais une personnalité très convoitée depuis que David Fonekinos en a fait un roman, Charlotte, primé par le Renaudot et le Goncourt des lycéens. De ce best-seller sont nés des expositions, des débats, et aussi la réédition de Vie ou théâtre? l'autobiographie de la peintre.

Foenkinos avait annoncé sur RTL fin mars qu'Olivier Dahan allait réaliser l'adaptation de Charlotte. L'écrivain a rappelé que le cinéaste de La Môme "a étudié aux Beaux-Arts" et qu'il "a une sensibilité artistique".

Par ailleurs, à l'occasion du festival du film d'animation d'Annecy, lancé aujourd'hui, on apprend que le réalisateur de Gang de requins (DreamWorks) et d'Un monstre à Paris (Europacorp), Eric Bergeron (dit Bibo Bergeron) réalisera de son côté un film d’animation inspiré de la vie et de l’œuvre de la peintre allemande.

Cette production canadienne, scénarisée par deux auteurs canadiens, sera l'adaptation de l'autobiographie illustrée Vie ou théâtre? Il s'agit d'un roman illustré, créé durant la seconde guerre mondiale, avant sa déportation, par des centaines de gouaches, et qui mélange plusieurs genres, de la fiction aux citations musicales, de la pièce de théâtre au journal intime. Le style du film reprendra celui de la peintre.

Aucun des deux films ne devrait sortir avant 2018.

Brady Corbet: « Je porte un intérêt aux gens en marge, ceux qui sont déclassés »

Posté par cynthia, le 13 juin 2016

Brady Corbet arrive timidement dans la salle du célèbre cinéma Le Lincoln. Habillé en mode "soirée pizza entre potes devant l'intégrale de The Walking Dead", l'acteur/réalisateur nous a offert son plus beau sourire avant de s'installer sur sa chaise d'invité d'honneur du Chaps-Elysées Film Festival.

Aussi mignon qu'un bisounours et charismatique qu'un Californien en plein été, Brady Corbet nous a fait craquer en toute simplicité. Après une longue présentation de sa carrière (que l'on peut trouver sur Wikipédia aussi), l'acteur a explosé de rire  lorsque l'on a annoncé qu'il a déjà joué aux côtés de Vanessa Hudgens. Oui l'acteur n'a pas commencé par des films d'auteurs mais plutôt par des films dits "gagne-pain". Alors que la présentation (très détaillée) se poursuit, le rire de l'acteur s’amplifie: "Je vais bientôt devoir raconter comment j'ai perdu ma virginité...". En même temps, ça on ne le trouve pas sur Wikipédia...

Mysterious Skin

Oui il n'a que 27 ans et pourtant il a déjà une longue carrière derrière lui. Il passe son enfance dans une petite ville du Colorado aux côtés de sa mère qui remarque très tôt que Brady ne pense qu'au septième art. Elle l'inscrit à l'âge de 7 ans dans un casting qu'il loupe. Mais comme le hasard n'existe pas, il y trouve un agent qui, malgré son très jeune âge, va l'envoyer à de nombreux castings. Après de nombreuses participations remarquées, l'acteur joue dans le sulfureux Thirteen de Catherine Hardwick (oui elle a eu une vie avant Twilight) avant de jouer dans le film qui va le révéler aux grands publics: Mysterious Skin de Gregg Araki. "Avant Mysterious Skin, on me choisissait sans que je choisisse moi-même les rôles. À partir de ce film, j'ai décidé avec qui je voulais travailler. L'histoire de Mysterious Skin je la connaissais puisque j'ai longtemps travaillé dans une librairie et que j'ai lu le livre dont le film a été adapté. Ce bouquin m'a beaucoup parlé, il m'a même hanté! Lorsque j'ai appris que Gregg Araki voulait en faire un film je l'ai tout de suite contacté."

Haneke et 24h chrono

L'acteur est plus que fier d'avoir participé à ce projet car ce n'est pas les rôles qui l'attirent mais plutôt les projets. "Je me fiche de savoir où sont mes parents fictifs ou d'où vient mon personnage du moment que ça marche. Je le fais tant que ça marche!" déclare-t-il avec une certaine passion dans sa voix. Pour Funny Games de Michael Haneke (la version américaine, évidemment), Brady Corbet s'est dit plus qu'enjoué par cette chance. "J'aurais pu laver le sol, j'aurais été content de faire partie de l'aventure. "

Nous le voyons souvent incarner des rôles complexes à la limite du psychotique alors, qu'a priori, son visage et sa blondeur évoquent plutôt l'inverse.

"Je porte un intérêt aux gens en marge, ceux qui sont déclassés!" Tout est dit! L'acteur aime se surpasser et aller à l'opposé de ce qu'il connaît. Il pousse d'ailleurs les acteurs qu'il dirige à faire de même. Toujours plus loin physiquement, psychologiquement. Brady Corbet  n'est pas un actor studio, modelé par la machine aux Oscars et happé par l'engrenage Marvel/DC, mais un acteur en ébullition et en quête perpétuelle du projet qui sera lui parler. Pourtant... l'acteur a changé de registre en apparaissant dans la saison 5 de 24 h chrono. "La série 24? Je l'ai fait pour l'argent! (rires) J'avais une année assez difficile (rires)! Ce n'est pas mon style même si ce fut une excellente expérience et que les gens avec qui j'ai travaillé ont été adorables..." ajoute-t-il.

Une influence française

D'ailleurs, Brady n'est pas du genre à se poser dans sa maison avec sa femme et son gosse devant une série: il déteste! S'il n'aime pas trop les séries, c'est à cause des obligations données: être méchant mais devenir gentil, cliffhanger, etc..."ça ne me parle pas du tout et je sais que je suis bizarre car je dois être le seul à dire ça!" Non, nous te comprenons Brady. Attendre 7 épisodes pour voir que Georges a couché avec Brenda pendant qu'il recherchait sa sœur disparue en mer, très peu pour nous. Et même lorsqu'il s'agit de réalisation, il a joué les marginaux. Il aime traiter des sujets sombres et il sait que les gens seront moins enthousiastes ou prompts à financer ses projets. "On ne peut pas toujours faire du Game of Thrones dit-il avec un sourire...ma blague est ratée!"

Rassure-toi Brady, nous avons compris ce que tu voulais dire. On ne peut pas faire une recette qui marche partout et chez tout le monde en somme. C'est d'ailleurs ce qu'il a fait avec son premier film (bien psychédélique) L'enfance d'un chef (The Childhood of a leader, avec Robert Pattinson) adapté d'une nouvelle de Sartre. Parce que ce prodigue préfère les films de réalisateurs Français et/ou Européens. "Ma mère a vécu en France et m'a fait regarder beaucoup de films français. Je pense qu'elle voulait que je tombe amoureux de la langue et que je l'apprenne... Au lieu de ça je suis tombé amoureux du mélange des langues." Il n'est pas étonnant donc de voir que pour son premier film Bérénice Béjo tient le rôle principal et que certaines séquences (si ce n'est pas tout le film) sont tournées en français/anglais.

Ovni et passionné, il confesse pour conclure: "mon cœur appartient au cinéma et c'est vraiment à lui que je me dévoue en premier!"