Le Festin de Babette perd son chef : Gabriel Axel (1918-2014)

Posté par vincy, le 10 février 2014

gabriel axel oscars 1988Gabriel Axel est mort dimanche 9 février à l'âge vénérable de 95 ans. Il avait été le premier cinéaste danois à gagner l'Oscar du meilleur film en langue étrangère avec Le festin de Babette (1987).

Cette délicieuse adaptation d'une nouvelle de Karen Blixen (Out of Africa), avec Stéphane Audran dans le rôle principal, avait fait le tour du monde, commencé au Festival de Cannes où il avait reçu le prix du jury oecuménique.

Il avait lancé sa carrière de réalisateur au début des années 50 pour la télévision. Auparavant, après des cours d'art dramatique au Conservatoire National Danois de Copenhague, Gabriel Axel avait fait le tour de l'Europe dans la troupe de Louis Jouvet.

Logiquement, il se dirige ensuite  vers le cinéma  : en 1958, Berlin sélectionne son film Guld og grønne skove. En 1967, son film Den røde kappe (La mante rouge) est en compétition à Cannes. Il réalise son ultime oeuvre en 2001, Leïla, avec Mélanie Doutey dans le rôle principal.

Cannes 2014 : les palmarès seront avancés d’une journée cette année

Posté par vincy, le 10 février 2014

A l'instar de Berlin et Venise, Cannes décernera son palmarès le samedi pour sa 67e édition. La Palme d'or sera donc connue le 24 mai.

Le communiqué du Festival justifie cette décision par le vote des élections européennes qui aura lieu le dimanche 25 mai, mobilisant les plateaux de télévision et journaux télévisés  "En raison des élections européennes qui se dérouleront le dimanche 25 mai, la direction du Festival de Cannes a décidé de dévoiler le Palmarès de sa 67e édition la veille, le samedi 24 mai, lors de la traditionnelle cérémonie au Grand Théâtre Lumière.

Le dernier film de la compétition sera projeté le vendredi 23 mai et le jury délibérera le lendemain pour désigner les lauréats.

De fait, l’annonce des prix Un Certain Regard aura lieu dans la soirée du vendredi 23 mai, les prix de la Cinéfondation étant  décernés l’après-midi du même jour, comme à leur habitude.

Pendant le week-end du 24 et 25 mai, tous les films de la Sélection officielle feront l’objet d’une reprise dans les salles du Palais. Le Festival se terminera ainsi le dimanche 25 mai par la projection de la Palme d’or."

Les Goyas espagnols font triompher un film qui évoque les Beatles

Posté par vincy, le 10 février 2014

javier camara vivir es facil con los ojos cerrados

David Trueba sort vainqueur de la 28e édition des prix Goya, les Césars espagnols. Il a remporté six récompenses (sur sept nominations) parmi lesquelles celles du meilleur film et du meilleur réalisateur. Le petit frère du cinéaste Fernando Trueba a conquis les professionnels espagnols avec Vivir es facil con los ojos cerrados (Il est facile de vivre avec les yeux fermés), qui avait été présenté en avant-première mondiale au dernier Festival de San Sebastian (d'où il était reparti sans aucun prix). Trueba avait été remarqué en 1996 avec La buena vida, puis en 2003 avec son film Soldados de Salamina. Madrid, 1987 avait été sélectionné à Sundance en 2011.

Inspiré de faits réels, le film est l'histoire d'Antonio San Roman, professeur d'anglais pendant la dictature franquiste dans les années soixante, qui donnait ses cours en utilisant des chansons des Beatles. De là, le personnage s'embarque dans un voyage surréaliste afin de rencontrer John Lennon à Almeria, dans le sud de l'Espagne où le chanteur tourne un film de Richard Lester, How I won the War. Le personnage est interprété par Javier Camara (Parle avec elle, Les amants passagers), dont c'était la sixième nomination (et enfin la bonne puisqu'il a obtenu pour ce rôle le Goya du meilleur acteur).

Le film n'a pas de distributeur en France pour l'instant.

Azul y no tan rosa du vénézuélien Miguel Ferrari a reçu le Goya du meilleur film latino-américain et Amour, de  Michael Haneke, Palme d'or 2012, a été élu meilleur film européen.

La cérémonie a été marquée par l'absence du ministre de la Culture, José Ignacio Wert. Dans son combat contre le pouvoir espagnol, qui a augmenté la TVA sur les billets de cinéma et critiqué les aides aux films art et essai, le Président de l'Académie du cinéma espagnol, Enrique González Macho n'a pas manqué de rappeler les effets dévastateurs de la crise qui touche la profession : salles de cinéma qui ferment, production en baisse, fréquentation des salles en chute libre, une désaffection du public pour les films nationaux.

Meilleur film: Vivir es fácil con los ojos cerrados de David Trueba.

Meilleur film européen: Amour de Michael Haneke.

Meilleur film ibéro-américain: Azul y no tan rosa de Miguel Ferrari.

Meilleur scénario original: David Trueba pour Vivir es facil con los ojos cerrados.

Meilleur réalisateur: David Trueba pour Vivir es facil con los ojos cerrados.

Meilleur acteur: Javier Cámara dans Vivir es fácil con los ojos cerrados.

Meilleure actrice: Marian Alvarez pour La herida

James Franco acquiert un livre sur un désastre du box office US

Posté par vincy, le 9 février 2014

james franco by james francoJames Franco et Seth Rogen ont acquis par l'intermédiaire de leur société de production, respectivement Rabbit Bandini Productions et Point Grey Productions, les droits du livre The Disaster Artist: My Life Inside The Room écrit par le comédien Greg Sistero et le journaliste Tom Bissell.

James Franco s'est engagé à réaliser cette adaptation. Le livre retrace l'histoire d'un film, The Room, inédit en France, sorti en 2003. Ce film de Tommy Wiseau était co-scénarisé et co-interprété par le réalisateur et Greg Sistero. Auto-financé mais aussi auto-distribué, malgré un prix du public au Festival du film indépendant de New York, le film n'a récolté que 1900$ au box office pour un budget de 6 millions de $. Il est devenu culte avec le temps, s'octroyant même des notes maximales sur les sites de notations de films. Il avait pourtant été descendu en flammes par les rares critiques qui l'avaient vu. The Room raconte l'histoire d'un couple brisé quand la femme décide de rejoindre le meilleur ami de son mari.

Franco avait écrit une critique du livre dans le magazine Vice, le décrivant comme un mélange de Ed Wood et de rêve hollywoodien.

Nymphomaniac à la Berlinale : du buzz viral au flop dans les salles

Posté par vincy, le 8 février 2014

Lars Von Trier. Haine et passion. Ce coup-ci, le rejet l'a emporté. On l'avait quitté alors qu'il était chassé du festival de Cannes pour avoir dérapé lors de la conférence de presse de Melancholia (lire notre actualité du 18 mai 2011). Il s'était excusé mais avait été désigné persona non grata. Von Trier et Cannes, ce fut une longue et belle histoire, un parcours sans faute : 9 de ses films ont été en compétition entre 1984 et 2011. Il a obtenu une Palme d'or, un Grand prix du jury, un prix du Jury.

Aussitôt après ce Festival 2011, le cinéaste danois avait lancé son nouveau projet, Nymphomaniac. Il lui fallait rebondir, ne pas sombrer dans la dépression. Il écrit rapidement un synopsis. Trop rapidement sans doute. L'esprit est embrouillé par cette éviction du Festival de Cannes, par ses obsessions, par ses névroses. Mais il se lance dans l'exploration du sexe féminin.

Cartes postales

Durant deux ans, il alimentera lui-même le buzz, avec une campagne virale maligne : dévoilant par petites touches un film qu'on devine provocateur (scènes pornographiques, casting de stars, le sexe comme sujet). Au fil des mois, on apprend que le projet sera divisé en deux films, on découvre des photos où la nudité et l'érotisme ne font aucun doute, on nous révèle un poster digne d'une photographie de magazine de mode... Ca clique, ça like, ça retweete, ça se propage (lire nos actualités sur le film).

Nymphomaniac change alors plusieurs fois de dates de sortie. Finalement, le réalisateur choisit une avant-première dans son pays plutôt que d'attendre un grand festival pour accompagner la sortie. Sans doute persuadé que sur son seul nom et avec la dose de marketing insufflée depuis plus de deux ans, la curiosité l'emportera. La censure ne lui fait pas peur. En France, ça n'empêche pas le premier volet d'être interdit aux moins de 12 ans et le second aux moins de 16 ans (depuis il a changé de classification, suite à une décision de justice, il est désormais interdits aux moins de 18 ans, NDLR).  Ces interdictions suggèrent un aspect sulfureux, forcément vendeur donc, à un film pourtant très "frigide", dont les propos sans queue ni tête déroutent la critique habituellement très aimable avec lui.

Boomerang

Car, les critiques sont mitigées après la projection unique du premier épisode. Elles deviennent mauvaises, voire en colère, avec le second volume. Von Trier, traditionnellement protégé avec le Festival de Cannes, est à nu. Aucun grand média ne décide de mettre son nouveau film à la une ou en ouverture d'un cahier cinéma. L'indifférence est palpable.

Qui a pu croire qu'un cinéaste aussi singulier pouvait s'épargner la fastidieuse aide d'un grand festival? Surtout, et ça n'aide pas, le réalisateur a approuvé l'idée qu'on diffuse dans les salles une version coupée, censurée, pas trop choquante du premier volume. De quoi décevoir les attentes et repousser les curieux pornophiles. On s'attendait à une orgie, on a le droit à une analyse sur un divan, ponctuée de fantasmes clichés. Sans doute, tout cela a-t-il été écrit trop vite. Ou les médocs que le réalisateur avalent commencent à faire leur effet. Mais le résultat est clair : tout est brouillon.

nymphomaniacMoins bien qu'Antechrist

Pas étonnant dans ce cas que le premier film n'ait séduit que 130 000 spectateurs en France, après un démarrage moyen (49 000 entrées en 5 jours dans 109 salles). Le second a péniblement séduit 26 000 spectateurs en 5 jours. Il faut dire qu'entre l'échec du premier film, sorti il y a un mois, et l'interdiction aux moins de 16 ans du second, le distributeur a réduit la voilure : 72 copies uniquement.

On est donc très loin de Melancholia (410 000 entrées) et même d'Antechrist (150 000 entrées malgré son interdiction aux moins de 16 ans). Certes le film fait mieux que Manderlay (à peine 40 000 spectateurs). Mais avec autant de bruit, Nymphomaniac aurait pu espérer séduire davantage de spectateurs, dans un contexte où la fréquentation en janvier 2014 est repartie à la hausse.

4h30 pour un orgasme qui n'aura pas lieu

La version non censurée du premier volume va être projetée ce dimanche 9 février, hors-compétition, au Festival de Berlin. 145 minutes au lieu de 110. Les 35 minutes supplémentaires feront-elles la différence? Doit-on s'attendre à découvrir une version plus longue que les 124 minutes du volume 2 au prochain festival de Cannes?

Reste que ça ne comblera pas les pertes financières du studio Zentropa. D'autant que Nymphomaniac n'a pas été vendu partout dans le monde. Ironiquement, le 64e Festival de Berlin a invité Louise Vesth, la productrice de Von Trier, a discuter sur la difficulté de vendre des films qui ne sont pas accessibles au plus grand nombre de spectateurs. Cette discussion intitulée "How To Sell Uneasy Films?" aura lieu mercredi matin.

L’instant Court : Matriarche réalisé par Guillaume Pierret

Posté par kristofy, le 8 février 2014

matriarcheComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage La veille du premier jour de tournage avec Laurent Capelluto, voici l’instant Court n° 129.

Le réalisateur Fred Cavayé a de la suite dans les idées : après Vincent Lindon dans Pour Elle et après Gilles Lellouche dans A bout portant, il a réuni Vincent Lindon et Gilles Lellouche dans son nouveau film Mea Culpa à l’affiche en ce moment. Comme s'il voulait continuer à creuser le sillon du film d’action "bagarres et cascades contre des méchants" fabriqué en France dont il semble l’unique représentant aujourd’hui.

C’est pourtant le genre de film pour lequel les spectateurs se déplacent par millions, surtout quand une star y imprime son rythme : Bruce Willis et Piège de Cristal, Harrison Ford et Le Fugitif, Matt Damon et la trilogie Jason Bourne… En France il ne se passe plus rien depuis que Jean-Paul Belmondo Le Guignolo est à la retraite, et seul Luc Besson produit ce genre de film comme par exemple Taken avec Liam Neeson.

Le film d’action français va-t-il renaître ? A signaler la réussite de La proie avec Albert Dupontel filmé par Eric Valette, et donc Fred Cavayé. Et pourquoi pas l’année prochaine un film de Guillaume Pierret ? Ses différents courts-métrages vont dans ce sens, comme par exemple Matriarche qui fait le tour des festivals autant en France qu'aux Etats-Unis, avec un prix de meilleur réalisateur au New York City International Film Festival.

Voici donc le court-métrage Matriarche réalisé par Guillaume Pierret : Un braquage tourne mal, une fusillade éclate... Dans un parloir de prison, le face à face entre une mère et son fils va permettre d'éclairer les événements passés…

Le génie de Charlie Chaplin en trois extraits

Posté par vincy, le 7 février 2014

Charlie Chaplin (1889-1977), alias Charlot. Aujourd'hui, nous fêterions le centième anniversaire de Charlot, ce vagabond que les spectateurs découvrirent le 7 février 1914 dans Charlot est content de lui (The Kid Auto Race) d'Henry Lehrman.

Depuis Charlot est devenu un mythe du 7e art. Chaplin est devenu une star. Voici trois extraits de films qui peuvent expliquer le génie d'un créateur de gags mais aussi de poésie. La ruée vers l'or (1925) et sa chaussure, Les temps modernes (1936) et son usine fordiste, Le dictateur (1940) et son globe flottant. Trois manières de voir le monde (et de le critiquer avec subversion).

Zvyagintsev à Cannes cette année?

Posté par vincy, le 7 février 2014

Le cinéaste russe Andrey Zvyagintsev, Prix spécial du jury Un certain regard à Cannes en 2011 avec Elena et Lion d'or à Venise en 2003 avec Le Retour, vient de terminer tournage de son nouveau film, son quatrième long métrage, Leviathan.

Le film sera distribué en France par Pyramide, qui avait déjà diffusé Elena. Ecrit par le réalisateur et Oleg Negin, ce drame est une transposition moderne de l'histoire biblique de Job et traite des enjeux sociaux dans une Russie contemporaine et insécure. Une histoire d'amour et une tragédie traversées par des gens ordinaires, selon les propos d'Eric Sagesse, patron de Pyramide.

Le film a été tourné l'automne dernier dans la péninsule de Kola, entre la mer blanche et la mer de Barents, pas si loin de la Finlande. Le casting de cette oeuvre chorale comprend Alexey Serebryakov, Elena Lyadova et Vladimir Vdovichenkov.

Le film sera prêt pour le prochain festival de Cannes. Reste à savoir s'il sera sélectionné.

La fondation Groupama Gan récompense un film d’animation

Posté par cynthia, le 7 février 2014

tout en haut du mondeLa Fondation Groupama Gan pour le Cinéma a attribué un Prix Spécial à Rémi Chayé pour son projet de film d’animation: Tout en haut du Monde.

Durant l'année 2013, la Fondation a compté 7 lauréats: Fejria Deliba, Sara Forestier, Louis Garrel, Elad Keidan, Alireza Khatami, Laurent Teyssier et Rémi Chayé. Ce dernier s'est vu recevoir le prix pour son histoire d'une jeune fille de l'aristocratie russe, Sacha, qui rêve de Grand Nord à la fin 19ème siècle. Le scénario original était signé par Claire Paoletti (Lauréate du Prix Animation SACD 2010) et Patricia Valeix. Une nouvelle version de l'histoire a été écrite et dialoguée par Fabrice de Costil. Le projet est produit par Sacrebleu productions, Maybe Movies et le studio d'animation danois Norlum. La fabrication du film vient de commencer.

Le réalisateur s'est dit "très heureux d'apprendre que Tout en haut du Monde était lauréat de la Fondation Groupama Gan". Il ajoute que "le parcours de production et de fabrication d'un film d'animation est souvent long et sinueux" et que "le soutien de la Fondation est arrivé à un moment clé, celui du démarrage de la fabrication lorsque les marges de manœuvres sont les plus réduites. Cela a donné de l'oxygène à la production et permis un démarrage plus serein".

Le projet Tout en haut du Monde s’inscrit ainsi parmi les 10 Prix Spéciaux décernés par la Fondation depuis 1987 et rejoint des films tel que Microcosmos de Claude Nuridsany et Marie Perennou, Persepolis de Marjane Strapi ou encore Le chat du Rabbin de Joann Sfar et Antoine Delesvaux.

Créée en 1987, la Fondation d’entreprise Groupama Gan participe à la sauvegarde du patrimoine cinématographique et soutient la création du cinéma contemporain de la production à la diffusion. Depuis sa création, on compte plus de 30 films restaurés, plus de 160 premiers films soutenus, plus de 4 000 scénarios lus. Une quinzaine de festivals sont accompagnés chaque année.

Berlin 2014 : hommages à Philip Seymour Hoffman et Maximilian Schell

Posté par vincy, le 6 février 2014

Il était logique que la 64e Berlinale, qui s'ouvre aujourd'hui, rendent hommage aux deux grands comédiens disparu la week-end dernier : l'américain Philip Seymour Hoffmann et l'autrichien Maximilian Schell.

Pour Philip Seymour Hoffman, le Festival projettera le film Truman Capote mardi 11 février, qui était en compétition à Berlin en 2006. Plusieurs de ses films avaient été projetés dans l'histoire récente de la Berlinale : Owning Mahowny, La 25e heure, Le talentueux Monsieur Ripley et Magnolia, qui emporta l'Ours d'or en 2000. Truman Capote de Bennett Miller avait valu à l'acteur le Golden Globe et l'Oscar du meilleur acteur.

Deux jours avant, le dimanche 9 février, c'est la mémoire de Maximilian Schell qui sera honoré avec la projection du documentaire qu'il consacra à sa soeur l'actrice Maria Schell, Meine Schwester Maria. Maximilian Schell, qui fut oscarisé pour son rôle dans Jugement à Nuremberg, avait été deux fois en compétition au Festival de Berlin : en tant que réalisateur avec son documentaire Marlene et en tant qu'acteur avec le film Left Luggage.