Quatre films de la compétition cannoise en tête des nominations des European Film Awards 2016

Posté par vincy, le 5 novembre 2016

Le 29e European Film Awards ont révélé leurs nominations au Festival du film européen de Séville en Espagne. Notons que l'écrivain et scénariste français Jean-Claude Carrière recevra un prix en l'honneur de toute sa carrière et que l'acteur et producteur Pierce Brosnan sera distingué par un prix honorifique européen pour sa contribution au cinéma mondial.

La cérémonie aura le 10 décembre à Wroclaw en Pologne, capitale européenne de la Culture, dans un pays qui, néanmoins, n'est pas un modèle concernant la liberté d'expression des médias et le soutien à son cinéma.

Le film allemand Toni Erdmann, en compétition à Cannes, domine la liste des nominations avec 5 citations, suivi de la Palme d'or britannique, Moi, Daniel Blake, de Ken Loach (4 nominations), l'espagnol Julieta, de Pedro Almodovar et le français Elle de Paul Verhoeven, tous deux également en compétition à Cannes (3 nominations).

Le Festival de Cannes fait d'ailleurs une razzia sur cette liste avec des films venus d'Un Certain regard et de la Quinzaine des réalisateurs dans différentes catégories.

Meilleur film: Elle, Moi Daniel Blake, Julieta, Room, Toni Erdmann
Meilleure comédie européenne: Mr. Ove, Look who's Back, La vache
Meilleur nouveau talent (Prix Fipresci): Dogs, Liebmann, Sand Storm, Olli Mäki, Thirst (Jajda)
Meilleur documentaire: 21 x New York, A Family Affair, Fuocoammare, Mr Gaga, S is For Stanley, Land of the Enlightened
Meilleur film d'animation: Ma vie de Courgette, Psiconautas los ninos olvidados, La tortue rouge

Meilleur réalisateur: Paul Verhoeven, Cristian Mungiu (Baccalauréat), Ken Loach, Pedro Almodovar, Maren Ade
Meilleure actrice: Isabelle Huppert, Emma Suarez & Adriana Ugarte, Valeria Bruni Tedeschi (Folles de joie), Trine Dyrholm (La Commune), Sandra Huller
Meilleur acteur: Rolf Lassgard, Hugh Grant (Florence Foster Jenkins), Dave Johns, Burghart Klaussner (Fritz Bauer, un héros allemand), Peter Simonischek, Javier Camara (Truman)
Meilleur scénario: Baccalauréat, Moi Daniel Blake, Room, Toni Erdmann, United States of Love

Le festival Différent ! rend hommage à Ricardo Darin

Posté par MpM, le 22 juin 2016

L'acteur argentin Ricardo Darin (Les nouveaux sauvages, Dans ses yeux, Les neuf reines...) a enflammé le festival Différent ! lors de l'hommage qui lui était consacré lundi 20 juin dans un Majestic Passy plein à craquer. Il était de passage à Paris pour présenter son nouveau film Truman, grand succès du cinéma espagnol 2015, en présence du réalisateur Cesc Gay et de son partenaire à l'écran Javier Camara.

L'acteur, visiblement ému par le très joli discours de Laura del Sol, la présidente d'Espagnolas en Paris, l'association qui organise l'événement, a confirmé sa réputation de modestie et de simplicité en déclarant qu'il ne méritait pas la distinction offerte par le festival. Il s'est ensuite rapidement effacé au profit de  Cesc Gay et Javier Camara afin de ne pas voler la vedette au film dont il a précisé qu'il avait été fait "avec beaucoup d'amour" mais que cet amour leur avait été rendu "au centuple".

"Faire des films, c'est un peu comme avoir des enfants qui partent de la maison et qu'on ne voit pas pendant un certain temps", a confié Cesc Gay. "Là c'est un peu comme si je me retrouvais avec mon fils, ce soir ! Ceux qui ont des enfants me comprendront..."

Javier Camara a quant à lui séduit l'assistance en s'exprimant en français. Il a souligné à quel point Truman est un film intime et a avoué que son rôle s'était résumé à regarder Ricardo Darin jouer. "J'ai fait un travail très simple parce que lui a fait tout le travail" a-t-il conclu avec humour.

Truman (qui a reçu cinq Goyas, les équivalents des César) raconte la visite que rend Tomas (Camara) à son ami Julian (Darin), atteint d'un cancer. Entre complicité et désarroi, humour et nostalgie, les deux hommes échangent sur la vie et la mort et retissent avec simplicité des liens qui s'étaient un peu relâchés.

Oscillant entre situations cocasses et passages plus dramatiques, le film joue à fond la carte du Buddy movie et offre une partition de choix à son duo d'acteurs. Ricardo Darin est impeccable en personnage manipulateur et cabotin qui n’a plus rien à perdre tandis que Javier Camara joue avec gourmandise les faire-valoirs un peu dépassés. A découvrir sur les écrans français à partir du 6 juillet.

Crédit photo : Espagnolas en Paris

Truman fait son show aux Goyas

Posté par vincy, le 8 février 2016

Pour leur 30e édition, les prix Goyas, les César espagnols, ont fait un triomphe à la comédie dramatique de Cesc Gay, Truman. C'est la première fois que le cinéaste remporte les prix de meilleur film et meilleur réalisateur. Révélé par Krampack en 2000 (sélectionné à Cannes, nommé comme meilleur nouveau réalisateur et meilleur scénario), on lui doit les films En la ciudad (nommé au scénario et la la réalisation) et Les hommes de quoi parlent-ils?. Truman sort en France le 6 avril, distribué par La Belle Company. Il s'agit de l'histoire de Julian, un acteur argentin vivant à Madrid, atteint d'un cancer en phase terminale. Il reçoit la visite inattendue de son ami d'enfance, Tomas, qui va l'accompagner pendant quatre jours intenses pendant lesquels il devra trouver un nouveau propriétaire pour son chien, Truman.

Truman a également récolté le prix du meilleur scénario original, du meilleur acteur (l'argentin Ricardo Darin, pour la première fois récompensé après trois nominations infructueuses) et du meilleur second-rôle masculin (Javier Camara, déjà "goyaisé" comme meilleur acteur en 2014, trois autres fois nommé comme meilleur acteur une fois comme meilleur second rôle, et une fois comme meilleur espoir).

Les prix Goyas ont aussi récompensé l'acteur Daniel Guzman pour A cambio de nada (meilleur réalisateur pour un premier film, mais aussi meilleur espoir masculin pour Miguel Herran), Un dia perfecto (meilleure adaptation), Nadie quiere la noche (meilleure musique, meilleurs décors, meilleurs costumes, meilleurs maquillages), Palmeras en la nieve (meilleure chanson, meilleure direction artistique), El desconocido (meilleur montage, meilleur son), Un otono sin Berlin (meilleur espoir féminin pour Irene Escolar, qui a pourtant 12 ans de carrière derrière elle) et Anacleto: agente secreto (meilleurs effets spéciaux).

La jeune comédienne Natalia de Molina (Techo y comida) a été sacrée meilleure actrice avec son personnage de mère célibataire sans emploi, tandis que la vétérane Luisa Gavasa a été distinguée comme meilleur second rôle féminin pour son rôle dans La novia (également récompensé pour l'image).

Dans les autres catégories, les professionnels espagnols ont récompensé l'excellent El Clan de Pablo Trapero (meilleur film hispano-américain) et Mustang de Deniz Gamze Ergüven (meilleur film européen. Atrapa la bandera a reçu le prix du meilleur film d'animation tandis que Suenos de sal a été couronné par le Goya du meilleur documentaire. Enfin, un hommage a été rendu au scénariste et réalisateur Mariano Ozores, auteur de près de 100 films ayant totalisé 90 millions de spectateurs.

Pour le reste, dans cette période si particulière en Espagne (le nouveau gouvernement n'est toujours pas formé), les Goyas n'ont pas manqué à leur tradition de tribune engagée en présence de plusieurs premirrs ministres éventuels.

San Sebastian 2015: Runar Runarsson, Lucile Hadzihalilovic, Joachim Lafosse et les frères Larrieu au palmarès

Posté par vincy, le 27 septembre 2015

Le film islandais Sparrows de Runar Runarsson a remporté la Coquille d'or du meilleur film au Festival international du film de San Sebastian. Le deuxième long métrage du cinéaste (Volcano, son premier film, avait été présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 2011), a remporté les faveurs d'un jury présidé par l'actrice Paprika Steen qui a fait la part belle au cinéma francophone.

Ainsi Evolution de Lucile Hadzihalilovic a été distingué par un Prix spécial du jury et le prix de la meilleure photographie ; Joachim Lafosse a récolté la Coquille d'argent du meilleur réalisateur pour Les chevaliers blancs ; et 21 nuits avec Pattie, le nouveau film des frères Larrieu, est reparti avec le prix du meilleur scénario. Il faut ajouter le prix du meilleur nouveau réalisateur pour Rudi Rosenbeg avec Le nouveau.

Comme à Berlin, Cannes et Venise, le cinéma latino-américain a fait une razzia dans le palmarès, tous prix confondus. Paulina de l'argentin Santiago Mitre a ainsi reçu le prix jeunesse, le prix Horizontes et le Prix TVE "Another Look". Pour son film El Apostata, l'uruguayen Federico Veiroj a été récompensé d'une mention spéciale du jury et du Prix Fipresci de la critique internationale. Le chilien Sebastian Brahm avec La vie sexuelle des plantes a reçu l'une des mentions spéciales dans la catégorie prix du nouveau réalisateur. Lion d'or à Venise, Desde Alla, du vénézuélien Lorenzo Vigas, a aussi été eut les honneurs d'une mention spéciale dans le palmarès du Prix Horizontes, tout comme le mexicain Julio Hernandez Cordon pour Je te promets l'anarchie. Caméra d'or à Cannes, La tierra y la sombra du colombien César Augusto Acevedo a rajouté dans sa liste de prix glanés sur la Croisette celui de la Coopération espagnole.

Parlant d'Espagne, le cinéma du pays n'était pas absent. Les prix d'interprétation ont été squattés par les films espagnols. La cubaine Yordnaka Ariosa a été élue meilleure actrice pour son rôle dans El Rey de la Habana d'Agusti Villaronga. Côté acteurs, le prix a été partagé entre l'espagnol Javier Camara et l'argentin Ricardo Darin pour leur duo dans Truman, mélo sur fond d'amitié et de maladie, du catalan Cesc Gay. Truman a aussi gagné le prix Zinemaldia Feroz.

Les deux prix du public se sont partagés entre deux films en compétition à Cannes: le japonais Notre petite soeur d'Hizokazu Kore-eda a reçu le plus de suffrages et Mountains May depart du chinois Jia Zhang-ke a été choisi en tant que film européen (c'est une coproduction française).

Enfin, le film américain de Peter Sollett, Freeheld, avec Julianne Moore et Ellen Page, a été deux fois récompensé: le prix de la Solidarité et le Prix Sebastiane, qui récompense un film défendant ou reflétant les valeurs LGBT.

Cette année, le Festival de San Sebastien a également honoré l'actrice britannique Emily Watson d'un prix Donastia pour l'ensemble de sa carrière.

Les Goyas espagnols font triompher un film qui évoque les Beatles

Posté par vincy, le 10 février 2014

javier camara vivir es facil con los ojos cerrados

David Trueba sort vainqueur de la 28e édition des prix Goya, les Césars espagnols. Il a remporté six récompenses (sur sept nominations) parmi lesquelles celles du meilleur film et du meilleur réalisateur. Le petit frère du cinéaste Fernando Trueba a conquis les professionnels espagnols avec Vivir es facil con los ojos cerrados (Il est facile de vivre avec les yeux fermés), qui avait été présenté en avant-première mondiale au dernier Festival de San Sebastian (d'où il était reparti sans aucun prix). Trueba avait été remarqué en 1996 avec La buena vida, puis en 2003 avec son film Soldados de Salamina. Madrid, 1987 avait été sélectionné à Sundance en 2011.

Inspiré de faits réels, le film est l'histoire d'Antonio San Roman, professeur d'anglais pendant la dictature franquiste dans les années soixante, qui donnait ses cours en utilisant des chansons des Beatles. De là, le personnage s'embarque dans un voyage surréaliste afin de rencontrer John Lennon à Almeria, dans le sud de l'Espagne où le chanteur tourne un film de Richard Lester, How I won the War. Le personnage est interprété par Javier Camara (Parle avec elle, Les amants passagers), dont c'était la sixième nomination (et enfin la bonne puisqu'il a obtenu pour ce rôle le Goya du meilleur acteur).

Le film n'a pas de distributeur en France pour l'instant.

Azul y no tan rosa du vénézuélien Miguel Ferrari a reçu le Goya du meilleur film latino-américain et Amour, de  Michael Haneke, Palme d'or 2012, a été élu meilleur film européen.

La cérémonie a été marquée par l'absence du ministre de la Culture, José Ignacio Wert. Dans son combat contre le pouvoir espagnol, qui a augmenté la TVA sur les billets de cinéma et critiqué les aides aux films art et essai, le Président de l'Académie du cinéma espagnol, Enrique González Macho n'a pas manqué de rappeler les effets dévastateurs de la crise qui touche la profession : salles de cinéma qui ferment, production en baisse, fréquentation des salles en chute libre, une désaffection du public pour les films nationaux.

Meilleur film: Vivir es fácil con los ojos cerrados de David Trueba.

Meilleur film européen: Amour de Michael Haneke.

Meilleur film ibéro-américain: Azul y no tan rosa de Miguel Ferrari.

Meilleur scénario original: David Trueba pour Vivir es facil con los ojos cerrados.

Meilleur réalisateur: David Trueba pour Vivir es facil con los ojos cerrados.

Meilleur acteur: Javier Cámara dans Vivir es fácil con los ojos cerrados.

Meilleure actrice: Marian Alvarez pour La herida

Almodovar revient à la comédie

Posté par vincy, le 18 avril 2012

Un an après la présentation à Cannes de son dernier film, La Piel que habito, Pedro Almodovar retourne sur les plateaux de tournage. Le metteur en scène espagnol tournera cet été Los amantes pasajeros (Les amants éphémères). Le producteur, son frère Augustin Almodovar, l'a confirmé à la radio, lundi, à Barcelone. Selon ses dires, le film retrouvera le ton baroque et loufoque, "frais et effronté" pour reprendre ses mots, de ses premières comédies, cet esprit Movida et punk qui l'ont fait connaître dans le monde entier.

Cela fait 22 ans, depuis Attache-moi!, que le cinéaste n'a pas écrit un scénario de comédie. Le casting est bouclé et comprend quelques fidèles : Cecilia Roth, héroïne de Tout sur ma mère, mais aussi à l'affiche de Pepi Luci Bom et Parle avec elle ; Lola Duenas vue dans Volver ; Javier Camara, héros malheureux de Parle avec elle et vu dans La mauvaise éducation. Ils seront entourés du mexicain Jose Maria Yazpik, de jeune Raùl Arevalo, mais également de Hugo Silva, Guillermo Toledo, Carlos Areces et Miguel Angel Silvestre.

Filmé à Madrid, le scénario suit un groupe au bord d'un désastre imminent. Le film est prévu dans les salles au printemps 2013. La sortie pourrait être quasiment mondiale pour ne pas subir le piratage.