Triplé gagnant pour Haneke aux National Society of Film Critics Awards

Posté par vincy, le 7 janvier 2013

60 critiques de cinémas ont plébiscité Amour comme meilleur film de l'année. Le film de Michael Haneke a reçu samedi le prestigieux prix des National Society of Film Critics. Il est rare que cela se transforme en Oscar (depuis 2000, seuls trois films ont obtenu le doublé) mais il est plus fréquent qu'un film d'auteur (souvent sélectionné à Cannes) l'emporte sur des productions plus hollywoodiennes : ainsi Yi Yi (Edward Yang), Mulholland Drive (David Lynch), American Splendor (Robert Pulcini & Shari Springer), Capote (Bennett Miller), Le Labyrinthe de Pan (Guillermo del Toro), Valse avec Bashir (Ari Folman) et Melancholia (Lars Von trier) l'an dernier font parti des heureux gagnants.

Amour a reçu le prix du meilleur film (par 28 votes contre 25 pour The Master), de la meilleure actrice pour Emmanuelle Riva (par 50 votes contre 42 à Jennifer Lawrence) et du meilleur réalisateur (par 27 votes contre 24 à Kathryn Bigelow et 24 à Paul Thomas Anderson).

Notons que Denis Lavant a reçu 49 votes pour sa performance dans Holy Motors. insuffisant face aux 59 votes de Daniel Day Lewis (Lincoln), prix du meilleur acteur. Le film de Spielberg a également été récompensé pour son scénario (59 votes contre 27 pour celui de The Master).

The Master, malheureux finaliste dans de nombreuses catégories, a, malgré tout reçu quelques prix : celui du meilleur second rôle féminin pour Amy Adams (34 votes contre 23 à Sally Field) et celui de la meilleure image (60 votes contre 30 pour Skyfall).

Matthew McConaughey a été distingué comme meilleur second rôle masculin pour ses prestations dans Magic Mike et Bernie (27 votes contre 22 pour Tommy Lee Jones). Meilleur documentaire, The Gatekeepers a reçu 53 votes contre 45 pour Ceci n'est pas un film de Jafar Panahi, qui a tout de même été primé comme meilleur film expérimental.

Amour ne concourra pas aux Austrian Film Awards

Posté par vincy, le 6 janvier 2013

Michael Haneke ne sera pas de la fête du cinéma autrichien, les Austrian Film Awards. Outre que le film est majoritairement français, le cinéaste, qui a reçu la Palme d'or au dernier Festival de Cannes, a décidé de respecter le règlement avec zèle. Tourné en Français, il n'était pas possible pour Amour d'être nommé ailleurs que dans les catégories réalisation, scénario et montage.

Dans une lettre adressée aux Austrian Film Awards, Veit Heiduschka (Wega Film), producteur du film, indique également que Haneke souhaite aider "d’autres réalisateurs autrichiens à réaliser de futurs films". Le réalisateur s'estime juste assez "honoré internationalement pour ce film, et que, comme cela, un autre film autrichien aura la chance d’être honoré à son tour”.

La directrice des Austrian Film Awards, Marlene Ropac a reconnu que la décision d'Haneke avait été considérée comme "un geste très noble par ses pairs".

En l'absence d'Amour, deux films font figure de favoris : Grenzgänger de Florian Flicker avec 7 nominations et Paradis : Amour d'Ulrich Seidl, avec 6 nominations. Les prix seront remis le 23 janvier lors de la 3e édition de la cérémonie.

Box Office USA: l’année où James Bond se prend pour un super-héros…

Posté par geoffroy, le 6 janvier 2013

Avec 10,807 milliards de dollars de box office nord-américain (chiffre arrêté au 31 décembre 2012), l’année 2012 fait mieux que le dernier record établit en 2009 avec 10,595 milliards de dollars.

Si le nombre de films distribués (655 en 2012 contre 521 en 2009), le prix du billet (7,94$ en 2012 contre 7,50$ en 2009) ainsi que l’avènement de la 3D en salles pondèrent indiscutablement ce nouveau record, ils n’enlèvent rien quant à l’attractivité des films attendus pour la plupart déclinés sous la forme de suites, de reboots ou de nouvelles franchises en devenir.

Un podium surprise…

Sans forcément les comparer – surtout qualitativement –, notons que The Avengers aura servi de locomotive au B.O dans son ensemble à l’instar d’Avatar en 2009. Avec 623M$, le film demeure l’indiscutable carton de l’année, 3ème plus gros succès US hors inflation derrière Avatar et Titanic. Prenant à rebours tous les pronostics qui le plaçaient derrière le Batman de Nolan et le Hobbit de Jackson, le film de Joss Whedon est devenu un phénomène du box-office. Etonnant si l’on se réfère au genre ancré, certes, dans la culture pop américaine, mais disposant d’une base « public » a priori restreinte.

Après avoir effectué le meilleur démarrage de tous les temps (207M$ lors de son premier week-end d’exploitation), The Avengers a su se maintenir au fil des semaines, porté par de très bonnes critiques et un excellent bouche-à-oreille. Une nouvelle ère du box-office, amorcée depuis The Dark Knight (553M$ en 2008), semble se profiler. Cette tendance sera scrutée dès 2013 et la sortie très attendue du Superman (Man of Steel) de Zack Sydner (300, Watchmen…), produit par Christopher Nolan.

The Dark Knight Rises termine donc deuxième pour un total de 448M$. Soit 85M$ de moins que The Dark Knight sortit en 2008. Sans doute pénalisé par un méchant (Bane) beaucoup moins charismatique que le Joker (incarné à la perfection par le regretté Heath Ledger), le film de Nolan s’en sort plutôt bien, puisqu’il devient, hors inflation, le 7ème plus gros succès US de tous les temps. Pas mal pour un film en forme de requiem.

Nous retrouvons, sur la troisième marche du podium, Hunger Games, l’adaptation éponyme d’un roman d’anticipation en forme de dystopie sortit en 2008. Le buzz autour du film à quelques jours de la sortie officielle n’a laissé planer aucun doute quant au phénomène en marche. Premier week-end à 152M$ - 5ème meilleur démarrage de tous les temps – et prise des rennes du box-office jusqu’à l’arrivée de The Avengers. Avec 408M$ de recettes, le film relègue les succès des opus de Twilight à plusieurs encablures. Une saga est née. Encore une…

007 au top, une comédie qui trash, des vampires saignants et un Hobbit plutôt convaincant…

Mais la plus grande surprise de l’année 2012 ne vient pas de Pixar (Rebelle) ni du dernier opus de Twilight, du reboot de Spiderman, ou du Hobbit de Jackson, mais bien du dernier James Bond. Skyfall affole les compteurs et devrait terminer sa carrière au-delà de la marque ahurissante des 300 millions de dollars. Soit le meilleur score pour la franchise derrière les intouchables Goldfinger (1964) et Opération Tonnerre (1965), si l'on prend en compte l'inflation. Il aura fallu trois films à Daniel Craig pour que celui-ci s’impose définitivement comme le meilleur Bond au côté de Sean Connery. Il aurait d’ores et déjà signé pour deux autres épisodes…

Un peu comme Very Bad Trip en 2009, Ted, comédie décalée et irrévérencieuse, produite pour 50 millions de dollars, est venue se mêler à la lutte des gros bras du box-office. Un démarrage à 54M$ pour un final à 218M$. En plus de finir à la 9ème place de l’année, le film de Seth MacFarlane s’avère être l’un des plus rentables (501M$ dans le monde).

Le dernier opus de Twilight – Twilight : Révélation partie 2 – , a fait du Twilight. C'est-à-dire qu’il a réalisé un démarrage conséquent (141M$) représentant à lui seul la moitié des recettes finales. Les fans ont répondu présent avec une constance de métronome depuis le deuxième opus (New Moon). Il n’y aura pas eu, contrairement à l’épilogue de Harry Potter, une poussée hors fans dans les salles obscures. Le film achèvera sa carrière en dessous des 300 millions de dollars. Presque une déception.

Le Hobbit : un voyage inattendu, premier film de la nouvelle trilogie de Peter Jackson, ne rééditera pas les scores du premier triptyque, Le Seigneur des anneaux. Mais le film s’en sort bien puisqu’il cumule déjà à 238M$ en seulement trois semaines d’exploitation. Les 280-300 seront atteints et, pourquoi pas, une 4ème place derrière Hunger Games. Son score à l’international, déjà conséquent (464M$), fera le reste. La trilogie est, pour ainsi dire, lancée.

L’animation 2012 reprend des couleurs…

Après une année 2011 moribonde ou pas un seul des 5 films attendus n’avait pu franchir la barre des 200 millions de dollars, Rebelle (237M$), Madagascar 3 (216M$) et Le Lorax (214M$) ont remis les pendules à l’heure. Ce qui n’est pas le cas pour L’Age de glace : la dérive des continents et le Disney de Noël, Les mondes de Ralph, dont les scores à domicile sont décevants (161M$ et 175M$).

Mais ce n’est rien comparé au Dreamworks des fêtes, Les Cinq légendes, qui aura bien du mal à franchir la barre des 100 millions de dollars malgré la période de Noël. Pour un film d’un tel studio – entendez par là une firme qui enchaîne les hits – au budget conséquent (145M$) ça sent le bide. À force de tirer sur la corde elle finit toujours par se rompre…

Signalons, également, la bonne performance d’Hôtel Transylvania, la « moyenne production » Sony aux résultats rafraîchissants (85M$ de budget, 143M$ de recettes).

Amazing Spiderman, MI3, Jason Bourne et Expandables 2 au rayon des semi-déceptions…

« Rebooter » Spiderman cinq ans après le troisième épisode de la trilogie de Sam Raimi était un sacré pari (motivé, il est vrai, par l’obligation de réaliser un film pour que le personnage ne retombe pas dans l’escarcelle Marvel). Que les producteurs ont à moitié réussi. Car si le film n’est pas un naufrage au box-office USA (262M$), son utilité comme sa qualité cinématographique posent quelques problèmes. Une chose est sûre. L’attraction du personnage reste intacte. D’où la mise en chantier d’une suite prévue pour 2014.

Le retour des hommes en noir, les Men In Black pose la question, quinze ans après la sortie du premier film, de la pertinence d’un long-métrage (qui n’est pourtant pas si mauvais) incapable de proposer autre chose que les anciennes recettes. Au B.O pas vraiment de surprise avec 179M$ dans le tiroir-caisse. Pour Will Smith c’est juste correct mais tout de même un peu faible face aux mastodontes du billet vert.

Avec Jason Bourne : L'héritage, exit Matt Damon, bonjour Jérémie Renner. Exit aussi Paul Greengrass. Tony Gilroy (Michael Clayton, Duplicity) reprend les rennes d’une franchise sacrément bien foutue. Le résultat, honnête d’un point de vue pellicule, n’aura pas su intriguer les spectateurs potentiels. 113M$ face aux 227M$ de The Bourne Ultimatum sortit en 2007, ça fait mal. D’autant que le film de Gilroy se comprend comme une histoire parallèle directement impactée par les événements déclenchés par Bourne. Les résultats à l’international sauvent le film de l’échec mais n’augure rien de bon quant à une suite probable.

Sinon, la bande à Stallone était de retour. Et ils voulaient tout casser. Côté pyrotechnie Expendables 2 est une réussite. Côté tiroir-caisse un peu moins. Alors que le premier opus avait terminé sa carrière au-delà des 100 millions de dollars, le 2 ne fait pas mieux que 85M$. Pour ce type de production c’est plutôt pas mal. Même très bien. Mais nous sommes déçus surtout que son petit concurrent, Taken 2, lui a chipé la première place avec 139M$. C’est Besson qui doit être content…

Les outsiders attendus...

Les résultats sont, comme souvent, en dents de scie. Si l’adaptation héroïque de Blanche-neige et le chasseur se montre assez vigoureuse (155M$), la vraie-fausse préquelle d’Alien, Prometheus, déçoit. 126M$ pour un démarrage à 51M$,  c’est le signe d’un mauvais bouche-à-oreille. L’effroi revendiqué et quasi affiché dans les différentes bandes-annonces n’a pas été au rendez-vous. D’une beauté plastique indéniable, le film de Ridley Scott est chiant, pompeux, passant à côté d’un sujet ambitieux même si casse-gueule.

L’adaptation ciné de la série 21 Jump Street a cartonné. Tout simplement. 138M$ pour 42M$ de budget. Qui dit mieux ? Personne en 2012 pour ce type de sortie.

Le retour de Zemeckis dans un film live était attendu. Flight, avec Denzel Washington, ne démérite pas et termine paisiblement sa carrière au-delà des 90M$. Peu importe si le film n’atteint pas les 100 millions pour Washington. Pour preuve son Sécurité rapproché, sortie en début d’année, a totalisé 126M$ sur le sol américain. Pas mal pour un acteur de 58 ans.

La suite improbable de l’improbable Voyage au centre de la terre, L’Ile mystérieuse, a séduit en début d’année un public familial. Cette aventure gentillette portée par The Rock a, elle aussi, dépassé les 100M$.

Si Moi, Député, comédie politique satirique réussit avec Will Ferrel, déçoit quelque peu (86M$), la Colère des Titans, suite calamiteuse du Choc des Titans de Leterrier, se prend les pieds dans le tapis (83M$ pour un budget de 150M$).

L’extraordinaire spectacle du dernier Ang Lee, l’Odyssée de Pi est une merveille narrative à l’imagerie fabuleuse. Son score, pas déshonorant pour autant, ne reflète pas le potentiel d’un film grand public aussi réjouissant. Les fêtes de fin d’année dynamisent ses entrées et vont lui permettre de se rapprocher des 100M$. Est-ce pour autant satisfaisant ?

Cette marque, symbolique, sera une nouvelle fois dominée par Tarantino. Django Unchained, le western du cinéaste avec sa brochette de stars (DiCaprio, Jamie Foxx, Samuel L. Jackson et Christoph Waltz) totalise 78M$ en huit jours. Les 120M$ de Inglourious Basterds sont accessibles et plus encore si le bouche-à-oreille s’en mêle.

Le Jack Reacher de Tom Cruise ne réalisera sans doute pas 100M$. Un semi-échec pour notre Ethan Hunt préféré. Mais attendons la fin de carrière d’un film bien ficelé sans trop de concurrence jusqu’au 5ème opus de Piège de Cristal prévu pour le 14 février 2013.

Reste Les Misérables. La comédie musicale de Tom Hooper (le Discours d’un roi) tirée de l’œuvre de Victor Hugo dure 2h37. Ses 80 millions de dollars en une semaine sont remarquables. D’autant que le film attend beaucoup de l’international. Son coût de production (61M$) fera du film une œuvre rentable. Peut-être pas un méga hit – même si les 100M$ seront franchis sans coup férir – mais à coup sûr un succès.

Les échecs patents…

Commençons, si vous le voulez bien, par the Dark Shadows de Tim Burton. Le retour du réalisateur d’Edward aux mains d’argent à ses premières amours en a ravi plus d’un. Mais pas le public en demande d’autre chose, hélas. Ainsi, ses 79M$ de recettes finales sonnent comme une injustice. Le temps pour ce genre d’histoire serait-il révolu ? Frankenweenie, le petit bijou d’animation du même Burton, n’a pas, lui non plus, remporté le succès escompté. 34 petits millions de dollars. C’est moins bien que les Noces funèbres (2005) et l’Etrange Noël de Monsieur Jack (1996). La déception est, là aussi, de taille. Pourvu que Burton continue sur cette lancée et ne retombe dans ses travers synonyme d’Alice au pays des merveilles ou Charlie et la chocolaterie.

Impossible, ici, de ne pas mentionner John Carter. La superproduction Disney est devenue le bide US de l’année. Budgété à 250M$, il totalise en fin de carrière un tout petit 73M$. Bel échec pour Disney auteur d’une promotion coupable et d’une stratégie de sortie maladroite. Le Space Opéra méritait mieux et surtout autre chose que Star Wars. Le troisième film des Chroniques de Riddick sort cette année. Chouette !

Total Recall 2012 n’a pas créé la surprise. 58M$ pour un remake à 125M$. Chercher l’erreur. De casting tout d’abord avec un Colin Farrell aux oubliés absents. De réalisation avec Len Wiseman en mauvais yes man. Paul Verhoeven peut se marrer…

L’adaptation du jeu Touché-Coulé, Battleship, n’a jamais existé. Coulé, l’insubmersible blockbuster. Et pas qu’un peu. 65 à 209. Universal s’est pris pour la Paramount avec son Transformers. Faut vraiment qu’ils arrêtent de prendre les spectateurs pour des nouilles.

Pour finir autour des échecs, citons Mirror Mirror, le dernier et inutile American Pie, Ghost Rider des réalisateurs fous Mark Neveldine et Brian Taylor, Red Tails du producteur George Lucas, Rocks of Ages (avec un certain Tom Cruise), la bouse numérique Abraham Lincoln : chasseur de vampires et The Watch avec Ben Stiller et Vince Vaughn. Hollywood aime les recettes, mais elles ne font pas toujours recettes.

Les belles et très belles surprises…

La plus belle est l’œuvre de Spielberg. Son Lincoln fait sensation. Il ne cesse de se maintenir sur un nombre d’écrans tout à fait raisonnable garant d’une moyenne par copie remarquable. Les critiques sont dithyrambiques, le bouche-à-oreille également. Le film, après 8 semaines d'exploitation, vient de franchir les 135M$. Avec l’annonce des films nommés aux Oscars (avancée au 10 janvier 2013), le film à toutes les chances, sauf s’il est snobé, de dépasser les 150 voire les 170M$. Après les relatives déceptions qu’ont été Tintin et le Cheval de guerre, Spielberg revient plus fort que jamais.

Dans des registres différents suivent Magic Mike et Argo. 113M$ pour le premier. 109M$ pour le deuxième, toujours en exploitation. Magic Mike de Soderbergh n’a rien coûté. 7M$. Dérisoire. L’effet Channing Tatum (grand vainqueur de l’acteur le plus rentable de l’année avec Magic Mike, 21 Jump Street et the Vow) a joué à fond pour ce « petit » film sexy et divertissant. Argo confirme le talent de Ben Affleck à la réalisation. Pour son troisième long il frappe fort, ne tombe jamais dans le piège de la caricature, assure le spectacle de bout en bout.

Looper, film d’anticipation ambitieux n’a pas loupé sa sortie. Si ses 66M$ ne sont pas mirobolants, son budget (30M$) compense ce score a priori médiocre. Idem pour The Chronicle, premier film remplit d’énergie communicative. 12M$ de budget, 64M$ de recettes. Quand l’originalité, la rigueur de l’écriture et l’inventivité de la mise en scène payent, ça fait plaisir.

Geoffroy

Dernier étage gauche gauche, grinçante parabole sociale d’Angelo Cianci désormais en DVD

Posté par MpM, le 5 janvier 2013

C'était l'une des bonnes surprises de la fin d'année 2010 : une comédie française mêlant relations filiales, regard sur les cités et parabole sociale aussi grinçante que cruelle. Dans Dernier étage gauche gauche d'Angelo Cianci, un huissier de justice se retrouve en effet pris en otage par un jeune incontrôlable et son père dépassé par les événements.

L'occasion pour le réalisateur d'aborder des questions de société essentielles tout en dressant trois beaux et surprenants portraits d'homme en apparence stéréotypés. Entre ce père qui a un lourd secret à porter, ce fils à la sensibilité à fleur de peau et cet huissier à l'âme de Che Guevara se lie une complicité qui porte joliment le film vers une savoureuse utopie.

Un long métrage atypique à (re)découvrir dès maintenant en DVD, avec, en prime : Faire un Film: Tragi-Comédie en 5 actes, bonus exclusif avec Hippolyte Girardot et Angelo Cianci, un court-métrage exclusif Le Coeur Net d'Angelo Cinaci, des scènes de casting avec Fellag et Aymen Saïdi, des scènes additionnelles, des galeries photos, etc. Une jolie manière de commencer l'année cinématographique.

2012 : Et la Chine devînt le deuxième marché mondial du cinéma…

Posté par vincy, le 5 janvier 2013

Petit séisme dans la planète cinéma. le Japon n'est plus le marché international (comprendre hors USA) le plus important. En 2012, il a été dépassé par la Chine, qui continue sa progression avec un dynamisme à faire pâlir les pays occidentaux.

Avec 2,69 milliards de dollars de recettes, la Chine dépasse son voisin nippon de très loin (2,25 milliards de dollars) quand en 2011 c'était l'inverse (2,03 milliards pour la chine contre 2,27 milliards pour le Japon).

Dorénavant, la part de marché des films locaux est minoritaire dans l'Empire du milieu avec 48% des recettes. Cela s'explique par l'élargissement des quotas permettant de diffuser non plus 20 mais 34 films étrangers par an. Cependant, le film le plus vu reste chinois. Lost in Thailand, de Xu Zheng, a encaissé 160 millions de $. En 21 jours, 300 millions de personnes avaient vu le film , une comédie au budget relativement modeste, qui raconte les aventures en Thaïlande de deux hommes d'affaires rivaux et d'un crêpier simple d'esprit.

Painted Skin : The Resurrection et Chinese Zodiac 12 sont également dans le Top 10 annuel.

Côté films étrangers, c'est un film de 1997 qui domine le box office puisque la version 3D de Titanic a rapporté 150 millions de $. James Cameron continue de détenir le record du film ayant rapporté le plus d'argent : Avatar avait récolté 220 millions de $.

Au total ce sont 303 films qui sont sortis en Chine, dont 227 chinois et 76 films importés. Quatre cinquième des films locaux ont perdu de l'argent et très peu se sont exportés.

Grand chambardement aux Writers Guild of America Awards

Posté par vincy, le 4 janvier 2013

La Writers Guild of America a dévoilé ses nominations. Etranges choix semble-t-il pour certains, mais au moins un renouvellement certain vers des films plus singuliers. D'autant que seul Mark Boal (Zero Dark Thirty) a déjà gagné ce prix. Notons que Tarantino n'est pas parmi les élus. Les gagnants seront connus le 17 février prochain. Globalement deux fois sur trois le vainqueur de ces prix reçoit l'Oscar la semaine suivante.

Scénario original :

Flight, de Joh Gatins

Looper, de Rian Johnson

The Master, de Paul Thomas Anderson

Moonrise Kingdom, de Wes Anderson & Roman Coppola

Zero Dark Thirty, de Mark Boal

Scénario adapté :

Argo, de Chris Terrio

L'Odyssée de Pi, de David Magee

Lincoln, de Tony Kushner

Le Monde de Charlie, de Stephen Chbosky

Happiness Therapy, de David O. Russell

Scénario de documentaire :

The Central Park Five, de Sarah Burns, David McMahon et Ken Burns

The Invisible War, de Kirby Dick

Mea Maxima Culpa: Silence in the House of God, d'Alex Gibney;

Searching for Sugar Man, de Malik Bendejelloul

We Are Legion: The Story of the Hacktivists, de Brian Knappenberger

West of Memphis, d'Amy Berg & Billy McMillin

L’instant Court : un best-of 2012

Posté par kristofy, le 4 janvier 2013

BellflowerComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Air New Zealand Hobbit avec Peter Jackson, et après différents courts-métrages sélectionnés pour Le Jour le plus Court, voici l’instant Court n° 96.

Les changements d’année sont propices aux bilans divers comme les classements des films préférés et les évènements qui ont marqué 2012 au cinéma comme The Dark Knight Rises.

Sacrifiant à la tradition, Ecran Noir vous a présenté toute la semaine ses coups de cœur pour des films parfois passés inaperçus, des films qui ont charmé, des films qui ont laissé une empreinte : Ce que vous avez le plus lu sur Ecran Noir, 24 coups de coeur d’Ecran Noir : les films que vous n’avez peut-être pas vu, à tort, L’abécédaire des « winners », Les vainqueurs de l’année...

Pour compléter, voici une sélection éclectique de films qui figurent parmi les plus belles surprises de cette année :

Oslo 31 août, réalisé par Joachim Trier - Danemark (29 février)

Bellflower, réalisé par Evan Glodell - USA (21 mars)

[REC]3 Genesis, réalisé par Paco Plaza - Espagne (4 avril)

Tyrannosaur, réalisé par Paddy Considine - Angleterre (25 avril)

Saya Zamuraï, réalisé par Hitoshi Matsumoto - Japon (9 mai)

The Raid, réalisé par Gareth Evans  - Indonésie (20 juin)

Friends with kids, réalisé par Jennifer Westfeldt  - USA (1 août)

God bless America, réalisé par Bobcat Goldthwait - USA (10 octobre)

Lola versus, réalisé par Daryl Wein - USA (28 novembre)

Touristes (Sightseers), réalisé par  Ben Wheatley - Angleterre (26 décembre)

Réunis ici dans un best-of 2012 réalisé par nos soins :

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film un best-of 2012.

Les magasins Virgin s’apprêtent à baisser le rideau

Posté par vincy, le 4 janvier 2013

L'un des cinq gros distributeurs de produits culturels, Virgin, est en passe de mettre la clé sous la porte. Propriété de Butler Capital Partners, la chaîne, détenue à 20% par Lagardère, n'est plus en mesure de payer ses créanciers. Ce sont 26 magasins, 1000 employés qui sont ainsi menacés. Parmi eux, le navire amiral des Champs Elysées, véritable symbole de la plus belle avenue du monde. Sans ce "paquebot culturel", la chaîne était condamnée. Le Megastore représente 20% du chiffre d'affaire de Virgin Stores. Or, l'immeuble a été repris plus tôt en 2012 par un fonds qatari et le loyer, exhorbitant, poussait l'enseigne à partir, au profit, selon les dernières informations, du groupe automobile Volkswagen.

A ce coup de massue s'ajoutent des ventes de livres en baisse, un marché de la vidéo sinistré, sans oublier le déclin inexorable de la musique sous forme de produit matériel. En quatre ans les ventes de DVD ont baissé de 15%! Les pertes s'accumulent, les magasins ferment, les plans sociaux s'enchaînent... Le numérique aurait donc tué Virgin.

Lundi 7 janvier, devrait-être déclaré la cessation de paiement de la société, 25 ans après l'inauguration du magasin des Champs-Elysées, à l'époque le plus grand magasin culturel du monde. S'ensuivra certainement une procédure de redressement ou une liquidation judiciaire

L'entreprise avait réalisé un chiffre d'affaires de 286 millions d'euros en 2011 (contre 400 millions il y a quelques années). Mais la dette grossit. On l'estime entre 22 et 40 millions d'euros. Malgré l'arrivée d'une nouvelle équipe en 2012, rien n'y aura fait. Les loyers en centre-ville, où la chaîne est très présente, explosent : le site de téléchargement de la chaîne Virgin Mega ne suffit pas à compenser l'inflation des coûts. Que pèse Virgin face à Amazon, Apple, Google et même la Fnac? Pas grand chose...  Même la Fnac, d'ailleurs, affront de grosses difficultés, contrainte de se diversifier, de réduire les espaces de ventes de produits culturels.

Ainsi l'Empire Virgin se disloque. En 2008, c'était la branche britannique des magasins qui avait disparu.

Record de fréquentation en 2012 pour la Cinémathèque française

Posté par vincy, le 3 janvier 2013

La Cinémathèque française a atteint un niveau record de fréquentation en 2012 : avec 720 000 spectateurs ou/et visiteurs, l'institution devient l'un des lieux culturels les plus fréquentés de France. Il s'agit d'une spectaculaire augmentation de 40% par rapport à 2011!

L'Exposition Tim Burton a largement contribué à ce succès puisque l'événement a attiré la moitié de cette fréquentation avec 352 000 visiteurs. Un record pour la Cinémathèque. L'autre exposition annuelle, Les Enfants du Paradis, accompagnée de la rétrospective intégrale des films de Marcel Carné, n'a reçu que 34 000 visiteurs/spectateurs depuis son ouverture en octobre. Il faut dire que le contexte muséal est complexe avec une forte concurrence cet automne à Paris, notamment dû à des expositions au succès phénoménal comme Dali à Pompidou ou Hopper au Grand Palais.

De plus, on note que ce sont les cinéastes cultes comme Burton mais aussi Kubrick l'année d'avant qui séduisent le plus grand nombre de visiteurs. La diversité de l'offre doit cependant être maintenue, en alternant ces grands noms fédérateurs et des expositions plus pointues, souvent liées au patrimoine. Cette année, la Cinémathèque a prévu une expositions "Maurice Pialat, Peintre & Cinéaste" (18 février - 7 juillet 2013), la très attendue "Le monde enchanté de Jacques Demy" (10 avril - 4 août 2013) et celle à l'automne de "Pasolini Roma" (automne 2013).

Par ailleurs, ses activités proposées par le service pédagogique - enfants, groupes scolaires, étudiants et adultes - ont accueilli 60 000 participants (+ 15 % par rapport à 2011).

A cela s'est ajouté la première édition du Festival International du film restauré, "Toute la mémoire du monde". La 2ème édition aura lieu en novembre 2013.

La Guilde des Producteurs publie ses nominations 2013

Posté par vincy, le 3 janvier 2013

La Guilde des Producteurs américaine  a annoncé ses nominations pour les 24e Producers Guild Awards. Les prix seront remis le 26 janvier prochain. Ils donnent une bonne indication des futurs éligibles à l'Oscar du meilleur film. Outre les nominés qui suivent des prix honorifiques seront décernés : Bob et Harvey Weinstein (Milestone Award), les dirigeants de Working Title Tim Bevan et Eric Fellner (David O. Selznick Achievement Award - Cinéma), J.J. Abrams (Norman Lear Achievement Award - Télévision), Russell Simmons (Visionary Award) et le film Bully (Stanley Kramer Award).

Nominations pour le Darryl F. Zanuck Award :

- Argo (Ben Affleck, George Clooney, Grant Heslov)

- Les Bêtes du sud sauvage / Beasts of the Southern Wild (Michael Gottwald, Dan Janvey, Josh Penn)

- Django Unchained (Reginald Hudlin, Pilar Savone, Stacey Sher)

- Les Misérables (Tim Bevan & Eric Fellner, Debra Hayward, Cameron Mackintosh)

- L'Odyssée de Pi / Life of Pi (Ang Lee, Gil Netter, David Womark)

- Lincoln (Kathleen Kennedy, Steven Spielberg)

- Moonrise Kingdom (Wes Anderson & Scott Rudin, Jeremy Dawson, Steven Rales)

- Happiness Therapy / Silver Linings Playbook (Bruce Cohen, Donna Gigliotti, Jonathan Gordon)

- Skyfall (Barbara Broccoli, Michael G. Wilson)

- Zero Dark Thirty (Kathryn Bigelow, Mark Boal, Megan Ellison)

Prix pour la meilleure production dans la catégorie animation :

- Rebelle / Brave (Katherine Sarafian)

- Frankenweenie (Allison Abbate, Tim Burton)

- ParaNorman (Travis Knight, Arianne Sutner)

- Les Cinq Légendes / Rise of the Guardians (Nancy Bernstein, Christina Steinberg)

- Les Mondes de Ralph / Wreck-It Ralph (Clark Spencer)