Les mots de Cannes : le critique de film selon Gilles Jacob

Posté par vincy, le 13 mai 2009

"L'ouverture d'esprit, la curiosité, l'amour du cinéma, l'esprit d'analyse, la connaissance de l'histoire du cinéma et du travail des grands aînés, et puisque nous parlons de travail, il est prudent d'avoir un emploi complémentaire."

- Lors d'un Chat sur Télérama.fr, Gilles Jacob, Président du festival de Cannes, devait définir les qualités pour faire un bon critique de film.

Crash au Forum des Images

Posté par vincy, le 12 mai 2009

Notre collaborateur Denis Baron, spécialiste des films de genre (mais pas seulement) fera une présentation-analyse du film Crash de David Cronenberg ce mercredi 13 mai au Forum des Images (Paris) à 19h.
Le film est projeté dans le cadre du cycle Désir. Denis est l'auteur du livre “Corps et artifices : De Cronenberg à Zpira” (Éd. L’Harmattan)

Un acteur gay au Vatican? Vade retro satanas!

Posté par vincy, le 12 mai 2009

thure.jpgDans le dossier de presse de Anges & démons sa filmographie n'est même pas détaillée, alors qu'il joue un second rôle essentiel dans l'intrigue. Thure Lindhart, qui incarne un garde suisse aux ordres de Stellan Skarsgard, se méfiera de Robert Langdon (Tom Hanks) avant d'en devenir un de ses plus fidèles alliés.

Ce comédien  danois de 35 ans est fils de prêtre, neveu d'évêque, ... et parle six langues. Mais surtout il est connu pour son homosexualité notoire. Quelle perversion, donc, de le faire jouer un garde suisse blondinet au sein même du Vatican! Il a vécu 7 ans avec le chef opérateur Simon Holk.

Le beau Thure a été remarqué dans Into the Wild, les films de Ole Christian Madsen et surtout Pelle le Conquérant, qui le révéla. Il brille aussi au théâtre et en voix off de nombreux dessins animés américains traduits en danois. Mais aussi il fut la voix danoise de Numérobis (Jamel!) dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre.

son site officiel

DVD : Southland Tales ou le nihilisme salvateur

Posté par geoffroy, le 11 mai 2009

southland.jpgC’est un film étrange, déroutant, risqué, incompris, maîtrisé, envoûtant et proposant une vision fantasmée – ou cauchemardesque – d’une humanité courant à sa perte qui est sorti en DVD et Blu-ray le 25 mars dernier (achat sur alapage.com). Cet OVNI en celluloïd, ce Léviathan industriel crachant sa vapeur toxique, cet essai post apocalyptique d’un monde charriant sa propre décrépitude, ce maelström visuel où la contre-culture s’empale dans une bulle de poésie pure c’est Southland Tales, le dernier film de Richard Kelly, jeune prodige américain responsable d’un Donnie Darko à l’imaginaire de labyrinthe. Projeté au festival de Cannes en mai 2006 où il fut hué, remonté et amputé de vingt minutes peu de temps après, sortit dans l’indifférence coupable aux Etats-Unis fin 2007 et programmé en Europe avant d’être sans cesse repoussé, sa trajectoire, pour le moins chaotique, se termine donc dans les bacs froids de grands magasins.

Rappelons qu'Ecran Noir avait été l'un des rares magazines à défendre cette vision originale et casse-gueule, à l'époque.

Pourtant le film existe et, malgré ce triste constat, risque bien de devenir culte comme indispensable à tout bon cinéphile qui se respecte. Long-métrage lunaire aux multiples entrées, Southland Tales brasse dans un faux rythme contemplatif une série de rencontres entremêlées dans un présent d’uchronie glamour, trash, délétère, extatique mais dont le décalage subtile se prête admirablement bien à la redéfinition d’une réalité aussi factice que terriblement actuelle. Gonflé, Richard Kelly accouche d’un film hybride aux plans séquences enivrants, aux ballets improbables (voir la danse conclusive entre The Rock et Sarah Michelle Gellar), comme aux digressions psychédéliques. L’expérience visuelle vaut à elle seule le détour…

Oeuvre prophétique au sens premier du terme, elle le demeure surtout dans la manière dont le cinéaste reprend les codes du cinéma hollywoodien pour mieux les exploser en vol (scène du Zeppelin) et dire, à sa façon, le danger d’une dictature de l’image et de ses soi-disant symboles. L’inter-relation entre virtualité et réalisme s’élabore en continu dans un patchwork détonant diaboliquement contemporain qu’il faut absolument découvrir, même sur disque vidéo.

Keanu Reeves sera Dr. Jekyll, mais aussi Mr. Hyde

Posté par vincy, le 11 mai 2009

Justin Haythe a déjà écrit la formidable adaptation du livre culte Revolutionary Road, qui est devenu dans les cinémas français, Les noces rebelles (avec Di Caprio et Winslet).

Universal vient de lui commander une modernisation du roman L'étrange cas du Dr Jekyll et Mr Hyde inventé en 1886 par Robert Louis Stevenson. Dans le même temps, le studio a engagé Keanu Reeves pour jouer le rôle principal. Ce n'est jamais que le sixième projet en cours pour le comédien, qui vient de présenter à Berlin The Private Lives of Pippa Lee et de rapporter 280 millions de $ à la Fox pour Le jour où la terre s'arrêta.

 Le réalisateur, le danois Nicolas Winding Refn, est toujours en négociation pour ce nouveau Jekyll. Le cinéaste s'est fait connaître avec sa trilogie sanglante, Pusher. Son plus récent film, Branson, concourrait au Festival de Sundance.

A l'origine, Guillermo del Toro était intéressé par le personnage. Mais l'agenda complet du cinéaste mexicain (Tarzan, Deadman, L'étrange créature du lac noir sont parmi ses multiples projets), et notamment la production de The Hobbit, a poussé le studio à choisir une autre direction.

Clara: biopic historique, romantique, en musique, académique

Posté par Claire Fayau, le 11 mai 2009

clara.jpgL'histoire : En 1850,la pianiste et compositrice Clara Schumann accompagne son mari Robert et ses enfants à Dusseldorf . Après de longues et éreintantes années de tournée, Robert Schumann - célèbre compositeur et chef d'orchestre- doit y occuper un poste de directeur musical . Cependant, l'homme a du mal à supporter son angoisse face à l'orchestre et subit des crises de plus en plus fréquentes. Clara joue en public les morceaux de son mari avec un immense succès,contribuant ainsi à la popularité de ses œuvres. Lors de son dernier concert à Hambourg, elle fait la connaissance de Johannes Brahms, quatorze ans de moins qu'elle,dont le talent impressionne également son mari . Mais ce n'est pas seulement la virtuosité du pianiste qui, chez Brahms, séduit Clara...

Notre avis: La biographie musicale est une genre difficile. Cela peut être un  film à succès (Amadeus) comme devenir un film vite oublié (Antonio Vivaldi, un prince à Venise). Ici , le triangle amoureux et musical Robert Schumann / Clara Schumann/ Johannes Brahms est au centre de ce Clara, germanique, historique, romantiques et musiques mythiques .

Hélas, si on enlève la somptueuse reconstitution de l'époque, la beauté des costumes et les partitions de Schumann et de Brahms, il ne reste qu'un film maladroit qui récite, tel un bon élève, une leçon apprise d'une façon très (voire trop) appliquée, sans aucune prise de risque.

Où sont les sentiments exacerbés des romantiques du XIX ème siècle? Le triangle amoureux qu'on nous promet est à peine esquissé ! Les trois acteurs principaux semblent noyés dans cette reconstitution. De ce trio, c'est Clara, alias Martina Gedeck qui s'en sort le mieux dans ce rôle de femme orchestre à la fois musicienne, femme amoureuse, mère de famille nombreuse (6 enfants à l'époque du film, 8 au total!) .

Les chics types de Clara sont hélas un peu moins convaincants, même si Pascal Greggory possède le physique d'un artiste torturé comme Schumann. Malik Zidi est inégal en Brahms fantasque. Pourtant on aimerait l'aimer, Brahms... Est-ce le doublage qui fait que les dialogues sonnent creux?

Le film plaira, par fétichisme, aux mélomanes. Les autres spectateurs risquent de succomber à la berceuse de Brahms. Dommage, car la réalisatrice a travaillé sur ce film pendant douze ans, et partait d'une excellente intention : retracer la vie (pas toujours) en rose de cette Clara Schumann.

Le premier court de Scarlett Johansson coupé au montage

Posté par vincy, le 10 mai 2009

Son premier court-métrage, avec Kevin Bacon, devrait s'insérier dans le film collectif New York I Love You (sur le modèle de Paris, je t'aime). L'actrice Scarlett Johansson s'est vue évincée du montage final. Le court-métrage semble pourtant bon mais sa tonalité contrastait trop avec les autres films proposés par Mira Nair, Fatih Akin, Yvan Attal, Wen Jiang, Shekhar Kapur Natalie Portman, ou encore Brett Ratner. Tourné en noir et blanc, avec peu de dialogue, le segment raconte l'histoire d'un homme obsédé et compulsif qui trouve la sérénité en mangeant un hot-dog à Coney Island.

Il s'agit du deuxième film de la commande à ne pas être retenu puisque le russe Andrei Zvyagintsev (Le bannissement) a aussi été recalé. Le distributeur pense utiliser ces deux films pour la promotion, en les diffusant sur Internet, et devrait les intégrer sur le DVD. la bande annonce ici.

Star Trek décolle bien

Posté par vincy, le 9 mai 2009

Les premiers chiffres en Amérique du Nord confirment le buzz autour du nouvel épisode de Star Trek. Avec 29 millions de $ pour son premier jour d'exploitation, il devrait combler les attentes du studio qui espérait un week end aux alentours de 75 millions de $. Ce sera peut-être un peu moins, mais cela reste conforme aux prévisions optimistes. Surtout, en trois jours il devrait faire aussi bien que les récents opus de la série au cinéma dans leur carrière entière. Meilleur démarrage pour un film de la saga, c'est aussi presque deux fois plus que le record précédent de J.J. Abrams (M:I III). Cependant c'est moins que Wolverine la semaine dernière, beaucoup moins que Iron Man l'an dernier. Wolverine devrait récolter une trentaine de millions de $ supplémentaires ce week-end, et reste pour l'instant leader dans la course au champion du début de la saison des blockbusters.

Cannes : la crise impactera sur les films à risque

Posté par vincy, le 9 mai 2009

Gilles Jacob le disait lors de la conférence de presse du 23 avril : "Nous avons constaté une légère érosion du côté des professionnels du monde entier qui viendraient un peu moins nombreux et un peu moins longtemps". Les studios Américains seront donc là. Les équipes seront moins pléthoriques, mais, malgré la crise économique et les restrictions de budgets, ils viendront sur la Croisette. "Les projections sont pleines, les stands sont pleins", a assuré le Président du Festival.

De Pixar à Tarantino, de Woodstock au casting du Gilliam, de Coppola à la Quinzaine à Raimi en séances spéciales, Cannes n'a quand même pas oublié l'ami américain, même si, cette année, cela manque d'un blockbuster décervelé. Jérôme Paillard, le "boss" du Marché du film, a ainsi déclaré il y a quelques temps à l'AFP : "beaucoup d'acheteurs viennent, les gens seront au rendez-vous, mais pas forcément avec des moyens financiers très importants".

La crise financière impacte sur les trésoreries des producteurs, mais surtout le cinéma voit ses recettes globales diminuer avec un marché vidéo en berne, des chaînes de télévision préférant les séries au cinéma, un public sollicité par d'autres loisirs. Le marché proposera cette année 3 200 films venus de 97 pays.Mais aux Etats-Unis, la question se pose sur les films art et essai. De tous les films acquis l'an dernier sur la Croisette, seulement deux ont dépassé les 3 millions de $ aux Box office : Entre les murs (qui devrait finir autour de 4 millions de $) et Synecdoche, New York. Même Two Lovers, malgré ses stars et son cinéaste américain, n'est pas parvenu à franchir cette barre désormais symbolique pour les films à petits budgets ou étrangers, alors que le précédent film de James Gray, La nuit nous appartient, avait assuré 28 millions de $ au box office.

Malgré leur beau palmarès, Valse avec Bashir (2,3 millions de $) et Gomorra (1,5 millions de $) ont à peine remboursé leurs droits de distribution.

C'est donc toute la stratégie de diffusion qui est à revoir ppur ce type de films. La Video-On-Demand semble une piste à privilégier pour des oeuvres pointues. De nombreux acheteurs ne savent en effet pas "vendre" au public américain des fictions aussi exigeantes. L'an dernier, quelques filiales spécialisées dans les films art et essai étaient reparties sans rien avoir acquis.

Pourtant, c'est aussi à Cannes que des hits récents comme Tigre et Dragon, La vie est belle, Le labyrinthe de Pan, Volver ou Carnets de voyages furent découverts et achetés. Tous ont dépassé les 10 millions de $ au B.O nord-américain.

Mais cette année, avec une Compétition très "arty", comme ils disent, les négociations seront serrées, et seuls les films les plus "grand publics" intéresseront des studios qui pensent moins aux Oscars et plus aux dollars.

Locarno choisit Hong Sang-soo comme Président du jury

Posté par vincy, le 8 mai 2009

Le Festival de Locarno a révélé ses jurys officiels. Pour la compétition internationale, le Festival a décidé de frapper fort avec le cinéaste sud-coréen, reconnu comme l'une des figures majeures du cinéma asiatique, Hong Sang-soo comme Président du jury. Son nouveau film sera présenté dans dix jours à la Quinzaine des réalisateurs, à Cannes.

Il sera entouré du cinéaste et scénariste français Pascal Bonitzer, de la comédienne allemande Nina Hoss et du producteur catalan Louis Minarro. On est dans une certaine forme de cinéma, disons, radical.

Pour la Compétition Cinéastes du présent, c'est le cinéaste philippin Brillante Mendoza, en compétition cette année à Cannes, mais révélé à Locarno en 2005 qui présidera un jury composé de l'auteur chilien Matias Bize et l'actrice et réalisatrice allemande Angela Schanelec.

Le jury des courts métrages sera composé de Adrian Sitaru, Céline Bolomey, Najwa Najjar et Maike Mia Höhner.