Dany Boon, une crise d’égo?
Il est fâché. Dany Boon n'a reçu qu'une seule nomination aux prochains César, celle du scénario. De notre point de vue, on aurait plutôt vu un acteur principal ou un second rôle, éventuellement une catégorie technique. Mais nous supposons que les votants ont considéré que le film reposait essentiellement sur ces dialogues et un script certes très classique mais efficace et même universel.
Dany Boon n'ira pas aux César. C'est ce qu'il a confirmé ce matin sur RTL : "Non, je ne vais pas y aller, mais ce n'est pas grave, je vais les regarder à la télé... Je m'attendais à être un peu plus représenté au premier tour, et pas l'avoir au deuxième... en général c'est comme ça. Il faut savoir aussi reconnaître le succès d'un film, et le plébiscite du public. On fait du cinéma pour le public. C'est dommage, ça gâche la fête du cinéma. "
L'affaire est grave. Le plus gros succès français est snobbé par la profession? Pas vraiment. De la Légion d'honneur au Trophée des films français en passant par la montée des marches à Cannes et les nombreux prix remis à Pathé distribution, l'ensemble du milieu culturel a célébré à sa manière le succès des Ch'tis.
Mais les César, aussi subjectifs soient-ils, priment avant tout la qualité artistique, ou en tout cas une certaine idée de cette qualité, qui est souvent l'alliance entre le succès public et l'éloge critique, les fameux films du milieux où l'ambition artistique se mélange avec le plaisir du spectateur.
Cette année, les César ont misé sur les films "du milieu"
Si l'on regarde bien, sur les sept films nommés dans la catégorie suprême, cinq ont dépassé le million de spectateur. S'il y a des injustices, cela concerne plutôt des films qui n'ont pas trouvé le public qu'ils auraient mérité d'avoir (Aide-toi, le ciel t'aidera, Julia, ...) ou des films trop décalés (Louise Michel).
En quoi un succès populaire est synonyme de qualité artistique, de toute façon? Le petit monde de Don Camillo, Taxi 2 ou Les bronzés 3 ce n'est quand même pas l'équivalent d'oeuvres comme Le pont de la Rivière Kwaï, Les Aristochats ou Il était une fois dans l'Ouest, pour comparer quelques uns des 25 plus grands triomphes de l'après guerre...
Boon en rajoute en pointant une discrimination pour les comédies. "Ce que je voudrais, c'est qu'il y ait la création d'un César de la meilleure Comédie. A ce moment là, je viendrais avec plaisir le remettre l'année prochaine. Ce serait une bonne solution pour que les gens du métier se mettent à voter pour une comédie. C'est même la base du cinéma, les premiers films étaient des comédies."
Au passage Boon oublie que la base du cinéma était les documentaires et reportages. Ensuite, cette année, des comédies dramatiques (Paris, le premier jour du reste de ta vie) et même policière (Le crime est notre affaire) sont citées dans des catégories "artistiques". Les César n'ont pas de difficulté à nommer des comédies. Peut-être que nos comédies ne sont pas au niveau artistique requis.
Le dîner de cons, supérieur?
Petit rappel. La dernière comédie (pure, c'est à dire pas dramatique comme Les Invasions barbares) césarisée est Le fabuleux destin d' Amélie Poulain en 2002. Depuis 8 femmes, L'auberge espagnole, Les triplettes de Belleville et Persépolis ont été nommés pour le meilleur film.
Dans des registres variés et souvent populaires, Vénus beauté (institut), On connaît la chanson, Ridicule, Trois hommes et un couffin, Les Ripoux ont gagné le César du meilleur film.
La vie est un long fleuve tranquille, Delicatessen, Les trois frères, Didier, Quand la mer monte, Je vous trouve très beau et Persépolis ont été élus meilleur premier film.
Manhattan, Victor / Victoria, Quatre mariages et un enterrement, La vie est belle, Little Miss Sunshine ont eu le César du meilleur film étranger.
Et dans la catégorie du scénario, l'humoir noir de Bertrand Blier, l'ironie observatrice de Coline Serreau, la critique incisive d'Etienne Chatiliez et Florence Quentin, les répliques cultes de Jaoui Bacri, la maîtrise de Francis Veber, l'audace de Josiane Balasko et Telsche Boorman, la précision de Denys Arcand, ou encore la satire politique de Satrapi ont tous été reconnus.
N'oublions pas Fanny Ardant dans Pédale douce, Sylvie Testud dans Stupeurs et tremblements, meilleures actrices, Michel Serrault dans La cage aux folles, André Dussollier dans On connaît la chanson, Jacques Villeret dans Le dîner de cons, meilleurs acteurs.
Alors certes ce n'est pas une majorité de primés. Mais les comédies ne sont pas oubliées, quand elles sont inoubliables.
En fait lavéritable injustice de cette année, c'est l'absence de Batman : The Dark Knight aux Oscars dans les catégories du meilleur film et du meilleur réalisateur...
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Je vous suivais complètement et puis vous m’avez perdu avec la dernière phrase. N’ayant pas aimé The Dark Knight, que j’ai trouvé bourrin, je suis assez contente que The Dark Knight ait été boudé pour ces deux catégories.
Il me semble évident que Danny Boon doit remplacer Christian Bale pour interpréter le prochain Batman…