Blockbuster 2009 : Qui est Ginnifer Goodwin?

Posté par vincy, le 10 février 2009

ginnifer goodwinGinnifer Goodwin est le rôle féminin central du film puzzle Ce que pensent les hommes. Rôle d'autant moins facile qu'elle est entourée de stars catégorie A dont deux Jennifer (Aniston et Connelly). elle a bien fait de changer son prénom Jennifer en Ginnifer. Elle incarne l'incorrigible romantique cherchant des signes dans chaque plan drague pour croire que le coup de foudre va lui tomber dessus. Si elle obtenu ce personnage de rêve dans un casting de stars, c'est qu'elle est douée la tout juste trentenaire. Diplômée de l'école d'Art de l'Université de Boston, cette gamine du Tennessee s'est formée auprès de la Royal Shakespeare Company.

Après plusieurs pièces classiques, elle s'installe à New York et commence sa carrière sur le petit écran avec la série "Law & Order". Elle enchaîne avec une saison de "Ed". Puis elle joue les élèves modèles dans Le sourire de Mona Lisa, son premier rôle au cinéma, aux côtés de Julia Roberts, Kirsten Dunst, Julia Stiles et Maggie Gyllenhaal. A cette époque là, elle commence sa relation avec Topher Grace.

Son physique à part, son côté intello ne séduisent pas forcément les producteurs, qui préfèrent les blondes comme tous les hommes. Elle est engagée pour jouer la première femme de Johnny Cash dans Walk the Line, avec Joaquin Phoenix incarnant le chanteur mythique.

Quelques petits rôles plus tard dans des films oubliés, une voix dans la série "Robot Chicken" et un changement de copain (elle est passée à Chris Klein) opéré, et on aurait pu croire que Ginnifer allait sombrer dans le trou noir des espoirs avortés.
Heureusement, Ce que pensent les hommes arrive. Et le succès du film (28 millions de $ durant ses trois premiers jours d'exploitation américaine) la propulse parmi les vedettes à regarder de près. D'autant que, dans le même temps, les américains s'habituent à sa frimousse dans "Big Love", une série commencée en 2006, deux fois citée aux Golden Globes. Troisième femme de Bill Paxton, elle succède à Jeanne Tripplehorn et Chloë Sevigny.

On la retrouvera plus tard en 2009 dans A Single Man, premier film du couturier Tom Ford, avec Julianne Moore et Colin Firth. Et si elle a plaqué récemment Chris Klein, elle est devenue l'égérie Gap et un "visage du futur" selon la marque MaxMara. L'étoile ne sera peut-être pas filante... grâce à la mode qui sait reconnaître les talents singuliers, ceux qui captent la lumière.

Dany Boon, une crise d’égo?

Posté par vincy, le 10 février 2009

dany boon lille bienvenue chez les chtisIl est fâché. Dany Boon n'a reçu qu'une seule nomination aux prochains César, celle du scénario. De notre point de vue, on aurait plutôt vu un acteur principal ou un second rôle, éventuellement une catégorie technique. Mais nous supposons que les votants ont considéré que le film reposait essentiellement sur ces dialogues et un script certes très classique mais efficace et même universel.

Dany Boon n'ira pas aux César. C'est ce qu'il a confirmé ce matin sur RTL : "Non, je ne vais pas y aller, mais ce n'est pas grave, je vais les regarder à la télé... Je m'attendais à être un peu plus représenté au premier tour, et pas l'avoir au deuxième... en général c'est comme ça. Il faut savoir aussi reconnaître le succès d'un film, et le plébiscite du public. On fait du cinéma pour le public. C'est dommage, ça gâche la fête du cinéma. "

L'affaire est grave. Le plus gros succès français est snobbé par la profession? Pas vraiment. De la Légion d'honneur au Trophée des films français en passant par la montée des marches à Cannes et les nombreux prix remis à Pathé distribution, l'ensemble du milieu culturel a célébré à sa manière le succès des Ch'tis.

Mais les César, aussi subjectifs soient-ils, priment avant tout la qualité artistique, ou en tout cas une certaine idée de cette qualité, qui est souvent l'alliance entre le succès public et l'éloge critique, les fameux films du milieux où l'ambition artistique se mélange avec le plaisir du spectateur.

Cette année, les César ont misé sur les films "du milieu"

Si l'on regarde bien, sur les sept films nommés dans la catégorie suprême, cinq ont dépassé le million de spectateur. S'il y a des injustices, cela concerne plutôt des films qui n'ont pas trouvé le public qu'ils auraient mérité d'avoir (Aide-toi, le ciel t'aidera, Julia, ...) ou des films trop décalés (Louise Michel).

En quoi un succès populaire est synonyme de qualité artistique, de toute façon? Le petit monde de Don Camillo, Taxi 2 ou Les bronzés 3 ce n'est quand même pas l'équivalent d'oeuvres comme Le pont de la Rivière Kwaï, Les Aristochats ou Il était une fois dans l'Ouest, pour comparer quelques uns des 25 plus grands triomphes de l'après guerre...

Boon en rajoute en pointant une discrimination pour les comédies. "Ce que je voudrais, c'est qu'il y ait la création d'un César de la meilleure Comédie. A ce moment là, je viendrais avec plaisir le remettre l'année prochaine. Ce serait une bonne solution pour que les gens du métier se mettent à voter pour une comédie. C'est même la base du cinéma, les premiers films étaient des comédies."

Au passage Boon oublie que la base du cinéma était les documentaires et reportages. Ensuite, cette année, des comédies dramatiques (Paris, le premier jour du reste de ta vie) et même policière (Le crime est notre affaire) sont citées dans des catégories "artistiques". Les César n'ont pas de difficulté à nommer des comédies. Peut-être que nos comédies ne sont pas au niveau artistique requis.

Le dîner de cons, supérieur?

Petit rappel. La dernière comédie (pure, c'est à dire pas dramatique comme Les Invasions barbares) césarisée est Le fabuleux destin d' Amélie Poulain en 2002. Depuis 8 femmes, L'auberge espagnole, Les triplettes de Belleville et Persépolis ont été nommés pour le meilleur film.

Dans des registres variés et souvent populaires, Vénus beauté (institut), On connaît la chanson, Ridicule, Trois hommes et un couffin, Les Ripoux ont gagné le César du meilleur film.

La vie est un long fleuve tranquille, Delicatessen, Les trois frères, Didier, Quand la mer monte, Je vous trouve très beau et Persépolis ont été élus meilleur premier film.

Manhattan, Victor / Victoria, Quatre mariages et un enterrement, La vie est belle, Little Miss Sunshine ont eu le César du meilleur film étranger.

Et dans la catégorie du scénario, l'humoir noir de Bertrand Blier, l'ironie observatrice de Coline Serreau, la critique incisive d'Etienne Chatiliez et Florence Quentin, les répliques cultes de Jaoui Bacri, la maîtrise de Francis Veber, l'audace de Josiane Balasko et Telsche Boorman, la précision de Denys Arcand, ou encore la satire politique de Satrapi ont tous été reconnus.

N'oublions pas Fanny Ardant dans Pédale douce, Sylvie Testud dans Stupeurs et tremblements, meilleures actrices, Michel Serrault dans La cage aux folles, André Dussollier dans On connaît la chanson, Jacques Villeret dans Le dîner de cons, meilleurs acteurs.

Alors certes ce n'est pas une majorité de primés. Mais les comédies ne sont pas oubliées, quand elles sont inoubliables.

En fait lavéritable injustice de cette année, c'est l'absence de Batman : The Dark Knight aux Oscars dans les catégories du meilleur film et du meilleur réalisateur...

Berlin : film exceptionnel et très lucratif cherche distributeur

Posté par MpM, le 10 février 2009

i was here rene vilbreDans un festival de l’envergure de Berlin, certains privilégiés ont la chance de découvrir les films d’après-demain, ceux qui feront peut-être les délices d’un autre festival ou finiront sur nos écrans courant 2010. Le marché du film européen organisé dans le cadre de la Berlinale permet en effet aux professionnels de jauger les œuvres ayant connu un certain succès dans leur pays d’origine ou sur le point d’y être diffusées, et de décider si elles sont "exportables" dans une autre région du monde.

Pour séduire parmi les centaines de films proposés, tous les moyens sont donc bons, avec une nette préférence pour les chiffres qui, lorsqu’ils existent, font miroiter aux acheteurs un solide retour sur investissement. Prenons au hasard The Admiral de Andrey Kravchuk, "la plus grosse production russe de tous les temps", "record du box-office 2008 avec 38 millions de dollars" ; ou encore Winter in Wartime de Martin Koolhoven, "plus de 800 000 entrées et sept millions de dollars au Box-office néerlandais". A côté, les "presque 200 000 entrées" des Plages d’Agnès d’Agnès Varda semblent modestes, mais restent néanmoins suffisamment signifiantes pour figurer sur les programmes…

Bien sûr, pour les œuvres qui se targuent de jouer sur des arguments plus qualitatifs, rien de tel qu’un florilège de critiques flatteuses, à l’image de celles affichées par Adam resurrected de Paul Schrader ("On ne recommandera jamais assez ce film", "Il n’y a jamais rien eu de tel dans l’histoire du cinéma", etc.) ou Lymelife de Derick Martini, "tout simplement hilarant" mais aussi "tendre et plein d’esprit". L'avantage avec cette solution, c'est qu'il n'y a pas besoin d'écrire soi-même les slogans. L'inconvénient, bien sûr, c'est qu'il faut trouver au moins une personne ayant dit du bien du film... ou tout au moins qui en donne l'impression.

Dans le même ordre d'idée, les "phrases choc" spécialement écrites pour la promotion ont elles-aussi la côte, allez savoir pourquoi. Peut-être une manière de caresser les professionnels dans le sens du poil en les faisant rire avec des aphorismes presque toujours ridicules ? Par exemple I was here de Rene Vilbre, une coproduction finlandaise et estonienne, qui affiche sans rougir : "Personne n’est né pour être dealer". On aime aussi beaucoup : "Pas de règles, pas de pitié, seuls les plus forts survivent" (Fireball de Thanakorn Pongsuwan) ou "Dans un monde sans lois, il impose la sienne" (Blood and bone de Ben Ramsey), "Il y a des lignes qu’il ne faut pas franchir" (La linea de James Cotten), "Elle était la reine de tout un empire mais son cœur n’appartenait qu’à un seul homme" (The young victoria de Jean-Marc Vallée)... sans oublier la meilleure : Lesbian vampire killers de Phil Claydon, sous-titré en toute simplicité : "que pourriez-vous désirer de plus ?" En effet, on se le demande…