Vesoul : Mohsen Makhmalbaf reçoit le cyclo d’honneur

Posté par MpM, le 12 février 2009

Mohsen Makhmalbaf, Marzieh Meshkini et Hana MakhmalbafLa 15e édition du Festival des cinémas d’Asie de Vesoul s’est ouverte en présence d’un invité de marque, le réalisateur Mohsen Makhmalbaf (Le silence, Kandahar), chef de file avec Abbas Kiarostami de la nouvelle vague iranienne. Pour l’occasion, le fondateur de la Makhmalbaf Film House (école de cinéma et maison de production) s’est vu remettre un Cyclo d’or d’honneur pour l’ensemble de son œuvre. Il a tenu à partager ce prix (le 100e qu’il ait reçu dans sa carrière) avec son épouse Marzieh Meshkini et sa fille Hana (notre photo) qui sont également réalisatrices. Lors de la remise des prix, le cinéaste a expliqué les "deux voies pour échapper à la censure: faire des films à l'étranger ou mettre les autorités iraniennes sous pression en parlant de la censure." Cesnuré dans son pays, il se déifinit comme artiste sans frontière. Pour son dernier tournage, il a vécu un an en Afghanistan.

"En Iran, "le sexe, la violence et la politique sont censurés, c'est pourquoi les réalisateurs essayent de développer une nouvelle vague: le style poétique", explique Mohsen Makhmalbaf qui définit ce style comme "un cinéma symbolique qui parle des humains".

Cela explique peut-être pourquoi l’Iran est  bien représenté à Vesoul cette année. Car, outre cette prolixe famille, à qui une rétrospective est consacrée, on pourra également croiser dans les différentes salles du festival l’actrice iranienne Fatemeh Motamed Arya (Il était une fois le cinéma), star particulièrement populaire dans son pays, qui a accepté la lourde tâche de diriger le grand jury international. Elle est entourée d’Indu Shrikent, directrice d’Osian’s-Cinefan Festival of cinema de New Delhi, du réalisateur philippin Jeffrey Jeturian (Larger than life) et du cinéaste chinois Li Yang (Blind shaft, ours d’argent à Berlin en 2003). Ils devront déterminer lequel des 9 films en compétition succédera au Vieux barbier de Hasi Chaolu, cyclo d’or en 2008.

Crédit photo : Michel Mollaret

Warner fait un gros chèque à Nolan

Posté par vincy, le 12 février 2009

christopher nolanQue ne ferait-on pas pour garder un réalisateur qui rapporte gros? Même si le temps des artistes "détenus" par contrat par les studios est révolu, la Warner a toujours aimé investir dans des carrières, de Kubrick à Eastwood. Et si c'était au tour de Christopher Nolan. Après Insomnia et les deux Batman (Begins, The Dark Knight), le réalisateur vient de vendre le script de Inception, son prochain film. Un gros chèque à sept chiffres simplement pour le scénario. C'est assez logique puisque les deux Batman et Insomnia sont les trois plus gros hits du réalisateur sur le sol américain.

Pour la Warner, cela permet aussi d'avoir un blockbuster potentiel dans sa programmation estivale de 2010. Pour l'instant, le distributeur n'a qu'un dessin animé, Guardians of the Ga'Hoole 3D de confirmer quand Paramount aligne trois grosses sorties.

Inception serait un film de science-fiction et d'aventures se déroulant dans les méandres de l'esprit. Il le tournerait dès cette année. Ce qui reporterait tout éventuel Batman à 2011/2012. Car derrière ce chèque faramineux, la Warner espère que Nolan reprendra du service pour un troisième épisode avec le super-héros. Pour l'instant, il ne s'est toujours pas engagé sur un tel projet.

Berlin : Rachid Bouchareb impressionne la Potzdamer Platz avec London river

Posté par MpM, le 12 février 2009

london river rachid bouchareb berlinale brenda nlethyn, sotigui kouyateLe réalisateur Rachid Bouchareb a de quoi être fier. Son long métrage London river vient d’obtenir la première place au classement quotidien des films préférés par la presse internationale. Avec une moyenne de trois étoiles (sur quatre), il passe aisément devant About Elly de Asghar Farhadi et The Messenger de Oren Moverman qui tenaient jusque-là la corde avec 2,6 étoiles chacun. Bien sûr, la compétition n’est pas terminée, et surtout les jurys sont rarement sur la même longueur d’ondes que les journalistes, mais cela présage d’ores et déjà une jolie carrière à l’international pour ce film tourné à Londres en anglais et en français.

Il faut avouer que l’histoire, située juste après les attentats meurtriers de Londres en 2005, a tout ce qu’il faut pour plaire à un public friand d’œuvres reflétant les problématiques sociales et politiques actuelles. On y suit très simplement une femme (Brenda Blethyn) à la recherche de sa fille au cours des jours ayant suivi la tragédie. Elle rencontre un homme (Sotigui Kouyaté) venu de France pour essayer, lui aussi, de retrouver son fils susceptible d’avoir péri dans les attentats. A ce stade, l’intrigue peut sembler banale, presque bébête. Il est vrai aussi que le scénario ne fait rien pour arranger les choses, un peu trop cousu de fil blanc pour surprendre le spectateur qui a l’impression d’avoir toujours un temps d’avance sur les personnages.

Pourtant, la mise en scène s’avère au contraire d’une rare subtilité, évacuant toutes les tentations mélodramatiques, multipliant les ellipses, et se concentrant avec une vraie justesse sur les deux protagonistes centraux et la relation qui se tisse entre eux. On est loin d’être dans The Visitor, mais l’on y songe lors de certaines scènes très ténues où un semblant de chaleur rapproche ces deux êtres mus par une même angoisse. Plus que la grande Histoire, c’est ce récit minuscule qui intéresse Bouchareb, en tant que symbole d’une fraternité possible et d’une humanité qui persiste même dans les pires moments. Quoi de plus actuel, universel et indispensable ?