Deux films sur Pier Paolo Pasolini sinon rien

Posté par vincy, le 3 juillet 2014

Pier Paolo PasoliniMardi, le tournage de La Macchinazione a débuté à Rome. Le film de David Grieco (qui fut nominé aux David di Donatello pour son film Evilenko) raconte les derniers jours du réalisateur et scénariste italien Pier Paolo Pasolini, assassiné mystérieusement en 1975. Pasolini est incarné par Massimo Ranieri (dont sa première performance dans Metello en 1970 lui valu un prix David di Donatello).

Selon Le Film français, le générique comprend également François-Xavier Demaison, Milena Vikotic (Le charme discret de la bourgeoisie, Cet obscur objet du désir) dans le rôle de la mère de Pasolini, Libero de Rienzo (Fortapàsc, Miele), Roberto Citran (Hotel Rwanda, La petite Venise) et Matteo Taranto (Le premier qui l'a dit). L'assassin présumé, Pino Pelosi, est interprété par Alessando Sardelli.

Le réalisateur et co-scénariste David Grieco a bien connu Pasolini : il fut acteur pour lui dans Teorema à l'âge de 16 ans, avant de devenir son assistant réalisateur. Pier Paolo Pasolini est mort dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975 sur la plage d'Ostie, près de Rome. A cette époque, il finissait de monter son film sulfureux Salo ou les 120 Journées de Sodome.

Ce film là sortira en 2015.

Mais avant, nous devrions voir le projet d'Abel Ferrara, sobrement intitulé Pasolini. Le film s'est tourné au printemps, avec Willem Dafoe dans le rôle du cinéaste, le bello ragazzo Riccardo Scamarcio (Gibraltar, Polisse, Eden à l'Ouest, Romanzo Criminale, Nos meilleures années) dans celui de Pino Pelosi, mais aussi Maria de Medeiros.

Olivier Père, patron d'Arte France Cinéma depuis 2012 et ancien directeur artistique du Festival de Locarno, expliquait le projet dans son blog : "Le scénario a connu plusieurs réécritures mais l’idée initiale était déjà de se concentrer sur les dernières heures de Pasolini, entre la postsynchronisation de Salò et les 120 journées de Sodome, un long entretien accordé à la presse française, ses retrouvailles romaines avec ses plus proches amis (Laura Betti, Ninetto Davoli) et ses dragues nocturnes dans les bars autour de la stazione Termini, jusqu’à sa rencontre avec un jeune « ragazzo » Giuseppe Pelosi qui le conduira à la mort."

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Lire aussi Pasolini Roma, exposition à la Cinémathèque française

Le festival du cinéma brésilien de Paris fête son 15e anniversaire

Posté par MpM, le 15 avril 2013

festival bresilien de parisDéjà la quinzième bougie pour le festival de cinéma brésilien de Paris qui se tient au cinéma l'Arlequin (75016) du 16 au 23 avril.

Pour fêter ça, la désormais célèbre manifestation a concocté un programme riche en événements, rencontres et découvertes, à commencer par un hommage (en sa présence) au réalisateur Carlos Diegues, l'un des cofondateurs du cinema novo, le courant cinématographique brésilien né au milieu des années 50, mélangeant néo-réalisme italien et Nouvelle Vague française.

Le public pourra (re)découvrir dix de ses principaux films, comme Ganga Zumba (Cannes 1964), Tieta (représentant du Brésil aux Oscars en 1997) ou encore Le plus grand amour du monde (Golden globe 2006).

Par ailleurs, le festival propose une compétition de longs métrages de fiction parmi lesquels Shooting de Juliana Reis (primé au festival de Rio 2012) et Il était une fois Veronica de Marcelo Gomes (primé à San Sebastian 2012).

La reste de la sélection mêle films jeune public, documentaires et séances spéciales. Les festivaliers pourront ainsi voir en ouverture l'un des grands succès de l'année 2012 au Brésil, Gonzaga, de père en fils de Breno Silveira, qui a réuni près de deux millions de spectateurs. En clôture seront présentés Viramundo, un voyage avec Gilberto Gil de Pierre-Yves Borgeaud et Hélio Hoiticica de Cesar Hoiticica.

De nombreuses personnalités sont attendues, à l'image de Maria de Medeiros, Gilberto Gil, Guilherme Azevedo, Kleber Mendonça Filho...

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Festival du cinéma brésilien de Paris
Du 16 au 23 avril 2013
Cinéma l'Arlequin
Informations et programme sur le site de la manifestation

Cannes 2012 : Maria de Medeiros et Elia Suleiman parrainent les Cinémas du monde

Posté par vincy, le 28 mars 2012

L'actrice et réalisatrice portugaise Maria de Medeiros (Pulp Fiction) et le réalisateur palestinien Elia Suleiman parraineront la 4e édition des Cinémas du monde au Festival de Cannes. le pavillon sera inauguré le 18 mai en bout de Croisette.

Dix projets venus de pays émergents seront soumis par les réalisateurs et leurs producteurs, en recherche de partenaires financiers, de distributeurs...

Géographiquement, 4 films proviennent d'Asie (y compris Proche et Moyen Orient), 3 d'Amérique du sud et 3 autres d'Afrique.

- Shahram Alidi, réalisateur et producteur, pour A Cementary which Breeds Grappes Every Morning, Iran.
- Luis Cifuentes, réalisateur, et Margarita Donoso, productrice, pour Pupa (I Want to Live Her Life), Chili.
- Riyad Deis, réalisateur et producteur, pour Mawjat Har (HeatWave), Territoires palestiniens.
- Paz Encina, réalisatrice, et Constanza Sanz Palacios, productrice pour le documentaire Ejercicios de memoria (Memory Exercices), Paraguay.
- Hoang Diep Nguyen, réalisatrice et productrice, pour Flapping in the Middle of Nowhere, Vietnam.
- Majdi Lakhdar, réalisateur, et Mohamed Ali Ben Hamra, producteur, pour Please Yourself with the Worst, Tunisie.
- Luck Razanajaona, réalisateur, et Laza Razanajatovo, producteur, pour Le chant des Tlous (Song of Tlou), Madagascar.
- Anita Rocha da Silveira, réalisatrice, et Vania Catani, productrice, pour Matame por favor (Kill Me Please), Brésil.
- Kivu Ruhorahoza, réalisateur et producteur, pour Jomo, Rwanda.
- Midi Z, réalisateur et producteur, pour Lian-Qing (Lian-Qing, A Burmese Girl), Birmanie.

HH, Hitler à Hollywood : hymne au cinéma européen

Posté par vincy, le 3 mai 2011

Frédéric Sojcher (Cinéastes à tout prix) est un tel amoureux du cinéma qu'il filme avec un appareil photo une déclaration d'amour à la diversité culturelle. Sujet aussi politique que peu cinématographique, il réussit l'exploit de nous passionner pour un débat complexe et ancien avec des moyens à la limite du bricolage. Il s'aide de l'humour absurde, d'un rythme incessant, d'une dérision loufoque, voire d'un effet de joyeux bordel propre à son sujet : l'Europe. Cet hymne au cinéma européen est une contestation de la domination américaine, qu'il assimile à une entreprise guerrière de propagande. HH, Hitler à Hollywood (site officiel) n'évite aucun de ses paradoxes : Maria de Medeiros, actrice / réalisatrice portugaise, parlant français et anglais, connue essentiellement pour son rôle dans Pulp Fiction, oeuvre américaine par excellence, fait un documentaire sur Micheline Presle, l'une des doyennes du cinéma français qui a connu le succès à Hollywood. Cette ambivalence entre les cinémas européens et américains permet de confronter les visions des deux cinémas avec les nuances nécessaires.

Sojcher mise sur une esthétique propre : Medeiros est la couleur et la lumière quand les décors et les personnages secondaires sont davantage saturés et presque effacés. L'appareil photo qui sert de caméra rend l'ensemble fascinant et démontre que le cinéma est l'affaire de tous, comme la Nouvelle Vague avait rendu désuet les productions en studio. Il y a un goût de la liberté qu'on ressent jusque dans les moyens techniques. Cette même aspiration à vouloir être "indépendant" des normes américaines se retrouve à travers un tour d'Europe (Paris, Bruxelles, Londres, Berlin, Venise, Cannes, Malte, soit les trois grands lieux de festival et les deux plus importantes métropoles) qui commence comme une enquête et se termine comme une poursuite digne d'un Jason Bourne.

Le prétexte est de retrouver un film perdu. Plus la vérité approche, plus le mystère se dissipe, plus notre investigatrice découvre avec effroi les objectifs de la toute puissance américaine. Hollywood hits. Les succès d'Hollywood, comme vecteur de communication globale. Une frappe massive, loin d'être chirurgicale, qui n'admet pas la résistance du cinéma d'ailleurs. A travers des discussions, des témoignages, un scénario finalement bien ficelé, Sojcher démontre comment le cinéma américain, par des manipulations politiques, une force de frappe financière, une assimilation culturelle, a détruit le cinéma européen.

Il faudrait que la Commissaire européenne à la Culture voit ce film, écoute ce que Angelopoulos, Konchalovski, Schlöndorff, Wenders, Kusturica disent. Leurs arguments sont imparables sur le déséquilibre des forces, sur l'absence totale de synergie communautaire. Les Américains peuvent sortir leurs films dans toute l'Europe, squatter la plupart des écrans d'un multiplexe : les Européens, non. Où est le choix? Les Américains peuvent doubler leurs films dans la langue locale, les Européens subissent l'impact du sous-titrage. Ce protectionnisme unilatéral prend sa source dans les accords Blum-Byrnes en 1947, avantageant les productions américaines en facilitant leurs exportations. HH, Hitler à Hollywood devient ainsi un plaidoyer désespéré pour l'exception culturelle. Désespéré mais pas désespérant : c'est vif, efficace, instructif pour qui souhaite comprendre l'appauvrissement cinéphilique de ces trente dernières années.

A une semaine du Festival de Cannes, forteresse imprenable du cinéma international et des auteurs, Sojcher pousse un cri pour rappeler à quel point le cinéma ne peut exister qu'en étant varié. Avec le doyen Oliveira en guise d'image finale, il espère que cet art vieux de plus cent ans, comme son doyen, est éternel et ne mourra jamais.

Filmer cela avec un appareil Canon, une égérie du cinéma d'après guerre et une fiction autour d'une stratégie politique digne d'une stratégie guerrière, était sans aucun doute le meilleur moyen de hurler, de se battre, de rêver. Cela reste aussi une Utopie, comme il le signifie dans les derniers plans. Un idéal accentué par la faible combinaison de salles qui le diffuseront lors de sa sortie alors qu'il mériterait une extension du domaine de lutte jusque dans les collèges et lycées de l'Union européennne.

Retour sur Cabourg : les talents de demain

Posté par kristofy, le 18 juin 2010

La 24ème édition du festival de Cabourg vient de récompenser films et comédiens les plus romantiques de l’année (Christophe Lambert, Marina Hands, Eric Elmosnino, L’arnacoeur…)  tout en présentant une large sélection de films en avant-première. Mais Cabourg est aussi un festival qui veut soutenir les jeunes talents cinématographiques.

Mehdi Dehbi & Alice de Lencquesaing Le Prix du Premier Rendez-vous récompense ainsi  la première apparition dans un film d’un acteur et d’une actrice, pour distinguer un(e) débutant(e) et l’encourager à continuer dans ce métier. Cette année, c’est Mehdi Dehbi qui a été choisi pour son rôle de jeune travesti musulman qui séduit Antoine De Caunes dans La folle histoire d’amour de Simon Eskenazy réalisé par Jean-Jacques Zilbermann. Pour l’actrice, il s’agit de Alice de Lencquesaing (notre photo, avec Mehdi Dehbi) qui a été remarquée dans le film de Mia Hansen-Love Le père de mes enfants (elle figurait déjà au générique de quelques autres films).

Regards sur le court métrage

Les courts-métrages étaient également à l'honneur de ces "journées romantiques" : ceux de l’ADAMI,  qui valorisent 22 comédiens (parmi lesquels Julien Sitbon, jeune premier dont on reparlera), ont été montrés à Cabourg après avoir été dévoilés à Cannes.Une douzaine d'autres étaient en compétition.

Parmi ceux-ci ont été très applaudis Quator de Jérôme Bonnell, où Marc Citti joue de tous les instruments possibles pour servir d’alibi à son ami qui trompe sa femme dans une autre pièce, Le naufragé de Guillaume Blanc où un cycliste au vélo crevé rencontre un inconnu particulièrement envahissant, Julie et ses jules de Fanny Jean-Noel où une jeune femme dresse la liste de ses amants dans des décors de carton-pâte… Ou encore Deux de Nicolas Anthomé, avec les retrouvailles houleuses d’un couple qui n’en est plus un, soutenu par la présence à Cabourg de son duo d’acteurs Caroline Ducey et de Xavier Beauvois (primé à Cannes en tant que réalisateur pour Des hommes et des dieux).

Le jury présidé par Maria de Medeiros (avec notamment Julie Ferrier et Serge Rezvani) ne s’est pas trompé en distinguant comme Maria de Medeiros et Amal Katebmeilleur acteur Joseph Malerba pour Le cygne de Emma Perret et comme meilleure actrice Yelle pour Une pute et un poussin de Clément Michel. Quant au Swan d’or du meilleur court-métrage,  attribué à On ne mourra pas de la réalisatrice Amal Kateb (notre photo, avec Maria de Medeiros), il montre qu’en Algérie boire une bouteille de vin et même s’aimer peut être dangereux. Une histoire de résistance qui a remporté l’ensemble des suffrages.

De la Russie... à Paris

Enfin, à l’Est il y a du nouveau aussi, avec la découverte de Court-circuit qui réunit 5 courts-métrages russes sur le thème "un homme et une femme", avec surtout Urgent repair du réalisateur Piotr Bouslov, où un cordonnier fantasme sur une inconnue en réparant ses chaussures.

Et pour continuer de se convaincre qu’un court peut être parfois bien meilleur qu’un long-métrage, les festivaliers ont pu assister à une séance spéciale (après celle de Cannes) du Petit tailleur de Louis Garrel qui réussit ici ce que son père avait raté avec La frontière de l’aube : pendant une quarantaine de minutes dans un Paris idéalisé en noir et blanc qui sublime Léa Seydoux, on est les témoins de tribulations sentimentales tour à tour tragiques et cocasses.

Cabourg se fait donc le porte-parole des réalisateurs et comédiens de demain, en leur donnant une chance d'être  découvert par le grand public et reconnu par leurs pairs. Car quoi de plus romantique que de regarder fleurir les jeunes talents ?

Crédit photo : Christophe Maulavé

Le cinéma européen s’offre des ambassadeurs de marque

Posté par MpM, le 23 novembre 2009

 Pour assurer la promotion du cinéma européen, l'EFA (European Film Academy, académie du film européen) a invité dix personnalités de renom à devenir ses ambassadeurs lors de différents événements comme la remise des European Film awards le 12 décembre prochain.

Sur la liste, on retrouve notamment le réalisateur roumain Cristian Mungiu (Palme d'or en 2008 pour Quatre mois, trois semaines et deux jours), le réalisateur britannique Stephen Daldry (Billy Elliot, The reader...), l'acteur allemand Moritz Bleibtreu (Cours, Lola, Cours, la Bande à Baader...), l'actrice et réalisatrice portugaise Maria de Medeiros (Pulp fiction, Capitaine d'avril...), l'acteur et réalisateur italien Kim Rossi Stuart (Romanzo criminale, Libero...) et le réalisateur bosniaque Danis Tanovic (No man's land, L'enfer...).

Figurent également l'acteur danois découvert dans Casino Royal, Mads Mikkelsen, la comédienne espagnole Belén Rueda (L'orphelinat, Mar adentro...), l'actrice néerlandaise Johanna ter Steege, aperçue notamment chez Philippe Garrel (J'entend plus la guitare) et enfin l'acteur polonais Maciej Stuhr (The wedding, 33 scenes from life...).

Un casting de choix pour une mission parfaitement respectable. Toutefois, l'EFA ne précise pas si ces ambassadeurs donneront de leur personne directement auprès du grand public pour l'inciter à préférer le cinéma européen au cinéma américain...