Il est né le 9 octobre 1940 et il aurait eu 70 ans. L’année 2010 marque en fait plusieurs anniversaires de Lennon, dont sa vie adolescente avant les Beatles est racontée dans Nowhere Boy. Il s’agissait du film d’ouverture du 21ème Festival du Film Britannique de Dinard qui en même temps avait programmé un focus sur le groupe pop le plus populaire de l'histoire. Une séance nommée "J'écoute le cinéma" aussi spéciale que très appréciée permettait aux festivaliers d'écouter un florilège audio (monté par Gaël Coto) des œuvres marquantes des Beatles en étant confortablement installés dans des transats face à la mer.
Aujourd’hui en 2010 cela fait 50 ans que le groupe The Beatles a été formé et 40 ans qu’il a été dissout, et cela fait 30 ans que Lennon a été assassiné. Le calendrier fait bien les choses puisque la sortie française de Nowhere Boy est prévue le 8 décembre 2010 alors que John Lennon est mort le 8 décembre 1980 ! Ce biopic sur sa jeunesse avant qu’il ne soit un musicien reconnu devait être un évènement, mais malheureusement la réalisatrice Sam Taylor-Wood peine à nous passionner.
Nowhere Boy évite de parler des Beatles (le nom n'est même jamais prononcé) pour vraiment se concentrer sur un adolescent qui s’appelle John. On entendra la première mesure de la chanson Hard Day’s Night et trois autres extraits de compositions de Lennon, dont une chanson sur sa mère, mais les autres musiques sont celles de l’époque qui ont pu l’influencer. Le film s’attache a nous raconter l’environnement dans lequel le musicien a grandi : élevé par sa tante il va découvrir alors qu’il avait été quasiment abandonné par ses parents quand il apprend enfin à connaître qui était sa mère... John est un adolescent qui découvre le rock’n roll avec Elvis Presley et Buddy Holly et commence à gratter un banjo avant de rencontrer un jeune homme de 15 ans qui s’appelle Paul qui plus tard lui présentera George…, et le groupe The Quarrymen démarre. Malheureusement cet adolescent perturbé par ses problèmes de famille, ne nous intéresse pas. Si Sam Taylor-Wood voulait ne pas l’idéaliser ni en faire un personnage attachant, elle a bien réussi.
Dinard a programmé l’excellent documentaire The US vs John Lennon où le gouvernement américain réprouve les engagements libertaires de Lennon (son opposition à la guerre du Vietnam, sa fréquentation d’activistes politiques) jusqu’à le surveiller où vouloir l’expulser. Le film avait déjà marqué il y a quelques années la mostra de Venise car il faisait alors écho à la tendance anti-Bush de l’époque. C’était aussi l’occasion de découvrir le film The Killing of John Lennon qui retrace le parcours de son assassin Mark Chapman pendant les trois mois qui ont précédé son geste fatal. Voici ce que le réalisateur Andrew Piddington nous a dit : « Quand vous faites un film biographique, il faut prendre position sur la vérité, si on s’aligne totalement dessus ou si on va vers la fiction. Ici ni métaphore ni parabole, tout ce qui se passe dans le film s’est réellement passé, et on a filmé dans les vrais endroits où ça c’est vraiment passé. Les acteurs du film ont à peu près le même âge que les vraies personnes de l’époque. L’intention n’est pas de cautionner Mark Chapman encore en prison aujourd’hui mais de rentrer dans sa tête les trois mois précédents avant qu’il appuie sur la gâchette. On avait un petit budget, tout est à l’écran, rien tourné en studio mais dans les lieux réels. Le film a été primé au festival Tribeca à New-York et a eu une nomination aux BAFTA anglais. » A mettre en parallèle avec la même histoire racontée avec quelques différences dans Chapitre 27 (produit un an après) où Jared Leto donne à voir un Mark Chapman un peu plus déséquilibré les trois jours précédents le meurtre.
Il est assez curieux que la mort de John Lennon inspire de meilleurs films que la naissance des Beatles. Pour les nostalgiques des débuts de Lennon d'avant la gloire et de la beatlesmania mondiale, le mieux est encore de (re)voir Backbeat à propos de son ami Stuart Sutcliffe (cinquième Beatles avec John, Paul, George et Pete Best) ; ou même la comédie That thing you do où quatre garçons dans le vent (inspirés des Beatles) commencent à avoir du succès…
En attendant, notez que ses anniversaires sont déjà célébrés avec la parution de l’intégrale des chansons de Lennon après les Beatles en version remasterisée : Signature Box est un coffret 11 cd disponible depuis quelques jours.