La Fête du cinéma d’animation, numéro 9

Posté par vincy, le 20 octobre 2010

Du 20 au 31 octobre, la 9e Fête du cinéma d'animation se propagera dans toute la France. L'événement avait séduit 90 000 personnes l'an dernier. Les festivités s'ouvriront à 19h30 au Centre Barbara Goutte d'Or (Paris 18e) avec la projection des films sélectionnés, ainsi que la cérémonie de l'annonce des films retenus pour la compétition du César du film d'animation. Ce sera là le plus beau des événements tant ce nouveau César était attendu depuis des années.

Cette année, on célèbre les 50 ans de l'ASIFA, l'Association internationale du Film d'animation. L'Année France-Russie permettra aussi de faire la part belle au légendaire cinéma d'animation russe (notamment Andreï Khrjanovski au Forum des Images, le 22 octobre). Enfin le Collectif des producteurs mettra en avant les courts métrages (une trentaine répartis en quatre thématiques).

Le 28 octobre, à l'occasion de la Journée Mondiale de l'Animation, le Centre Pompidou rendra hommage au réalisateur Raoul Servais, qui réalisé le visuel de cette journée. Célèbre fondateur de la "servaisgraphie", sa propre technique de prise de vue, le cinéaste belge présentera six de ses courts métrages, dont le confirmé Harpya, qui lui a valu une Palme d'or en 1979.

Le 22 octobre, au Forum des Images (Paris), un débat portera sur la place du cinéma d'animation dans les festivals et les médias.

Une rétrospective dédiée à l'oeuvre du réalisateur surréaliste tchèque Jan Svankmajer se tiendra du 26 au 31 octobre, toujours au Forum des Images.

La Cinémathèque, de son côté, honorera quant à elle le célèbre studio moscovite Soyouzmoultfilm les 30 et 31 octobre (à conseiller pour les enfants).

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Site de la 9e FCA

Duris et Adjani réunis dans le prochain Disney, Raiponce

Posté par vincy, le 20 octobre 2010

Isabelle Adjani en méchante marâtre et Romain Duris en bandit charmeur : Disney a décidé de s'offrir deux stars pour faire les voix françaises de son prochain dessin animé, Raiponce. Le film sort en salles en France le 1er décembre mais sera projeté en exclusivité au Grand Rex à Paris dès le 17 novembre.

Isabelle Adjani interprétera une brune qui emprisonne Raiponce, réputée pour sa chevelure blonde interminable. Cela renvoie à l'opposition Brune / Blonde qu'expose actuellement la Cinémathèque. Mais surtout, on va encore croire que les brunes sont naturellement plus méchantes et les blondes des femmes idéales. Raiponce est doublée par Maeva Méline, qui a donc survécu vocalement à l'affreux Mozart, l'Opéra Rock.

Quant à Romain Duris, il sera Flynn Rider, le bandit le plus recherché du Royaume. Mazette. Raiponce, princesse qui s'ignore, le voit un jour débarquer en fuite pour échapper à la police ... On se doute comment ça va finir. Quoique.

Aux USA, le film sort sous le titre de Tangled. Raiponce est en fait Rapunzel. Et la marâtre est Mother Gothel. Les trois sont interprétés respectivement par Mandy Moore, Zachary Levi et Donna Murphy. Ça a évidemment moins de classe...

Bande annonce française du film

IPCRESS – Danger immédiat (The IPCRESS file) : l’anti-James Bond

Posté par Claire Fayau, le 20 octobre 2010

Synopsis : Un prestigieux scientifique britannique, le docteur Radcliffe, disparaît subitement en montant dans un train, et son garde du corps est retrouvé mort non loin de là. Pour remplacer ce dernier, le turbulent Harry Palmer est transféré des services secrets militaires au service du contre-espionnage. Placé sous les ordres du major Dalby, un homme aussi intransigeant que laconique, Palmer est chargé de retrouver la trace de Radcliffe. Ses recherches l’orientent vers un dangereux malfrat d’origine albanaise et un dossier secret portant la mention « IPCRESS »…

Reprise : Tourné en 1965, IPCRESS (Induction of Psychoneuroses by Conditioned Reflex Under Stress) est le produit de son époque. Il possède le charme du film policier d'une période accro au modernisme, avec un Palmer dont le style fait penser à la fois à Colombo, Dirty Harry, et bien sûr à James Bond (notamment pour son goût pour les jolies femmes).

Premier d'une série de trois films d'espionnage dans lesquels Michael Caine incarne l'espion Harry Palmer, Ipcress est un film policier qui diffère des autres pour sa mise en scène avant-gardiste le singularisant des polars habituels. Avec son scénario plutôt bien ficelé, où le suspens est intact jusqu'au bout, le sentiment de trahison comme menace permanente (et fantôme), le film se distingue aussi par l'interprétation de son comédien, qui, on ne le dira jamais assez, est l'une des plus grands acteurs de ces 50 dernières années.

Son personnage, créé par le romancier britannique Len Deighton, se caractérise par son flegme, son humour et son côté rebelle. Un homme qui dit ce qu'il pense dans un milieu d'espions, ça donne un contraste et des paradoxes qui font leur effet. Anti-James Bond diront certains, ce personnage unique en son genre est à jamais attaché à son interprète. Amusant car cool, touchant sous le poids des enjeux, il est "payé pour ça" quand il risque de mourir.

Sidney J. Furie a réussit un film où l'atmosphère n'est pas en reste. Il détestait le script (auquel il mit feu devant toute l'équipe le premier jour de tournage). Entre réalisme froid et glamour chic très britannique. De voir Palmer, issu des classes laborieuses, se frotter aux élites, ajoute un piquant dans la trame policière. Ce sergent mélomane à lunettes (une première pour un espion au cinéma) dénote presque dans son environnement. Jamais à sa place, même quand il est torturé dans une ambiance psychédélique typique des années 60. The Ipcress File ce n'est jamais qu'une accusation politique et sociale d'une Angleterre qui ne comprend pas la décolonisation et qui sort de décennies conservatrices et étouffantes. Cette subversion est sans doute l'angle le plus intéressant. Caine n'est alors qu'un justicier moral et humble cherchant à équilibrer les forces.

Depuis de nombreuses séries, dont Mission : Impossible, furent influencées par le style du film, qui, par ailleurs, avait reçu 3 prix BAFTA (Oscars britanniques) : meilleur film anglais, meilleure image, meilleure direction artistique, en plus de ses deux nominations (acteur, scénario anglais).

A noter que, des années plus tard, Michael Caine s'autoparodiera en jouant le père d'Austin Powers. Le film ressort le 20 octobre dans certaines salles.

Baba Bling : une exposition et des films qui signent la richesse de Singapour

Posté par Claire Fayau, le 20 octobre 2010

Le Musée du quai Branly  nous avait déjà gratifié d'une très belle exposition sur le métissage, Planète métisse , en 2008. Ici, l'accent est donné à un mélange des cultures dans un petit pays du continent asiatique : Singapour. "Traduction" du titre de l'exposition, Baba Bling, et présentation de l'enthousiasmant cycle de cinéma...

"Baba", késako?

Si vous pensez aux babas cool, vous vous trompez... En  mandarin ,« Baba » signifie «papa». A Singapour, le terme « Baba » se traduit par ...« homme chinois » et, par extension, les descendants de la diaspora chinoise (aujourd'hui 77% des 4 millions d'habitants de ce pays).

Le « Baba » désigne aussi le chef de famille qui a intégré des éléments de la culture européenne, via ses parents et ses grands parents pendant la période coloniale. Bref , le « Baba » est  un métis de la culture chinoise, malaise et occidentale...

"Bling ", quid ?

Cette fois, ce mot ne vient pas du chinois ou du singapourien, "bling" , c'est pour "bling bling". Car, parmi les 480 objets  de la communauté des Peranakan présentés au musée, il  y aura du doré, du clinquant, des signes extérieurs de richesse...

A noter que cette richesse culturelle pourra se déguster le 28 octobre à l'un des ateliers  culinaires de Christopher Tan.

Et le diàny?ng dans tout çà ?

Le cinéma de Singapour est relativement méconnu en Occident . On a parlé à Cannes d'Eric Khoo avec  Be With Me , sélectionné  à la Quinzaine des réalisateurs en 2005 , et l'émouvant My Magic, présenté en compétition en 2009 .

Les occasions de voir un film singapourien sont rares. Ne loupez pas celle-ci. Ajoutons que les réalisateurs seront présents pendant les projections, et que l'accès est gratuit (dans la limite des places disponibles)! Il n'y a donc aucune excuse pour manquer ces films  dépaysants.

Au  menu  (alléchant), du sucré - salé , des rires et des larmes...

En apéritif: un ciné concert !

Mark Chan accompagnera en live avec son orchestre un film muet de 1933  de Sun  Lingyu,« Little Toys ». Un chef - d'oeuvre avec " the actress " pour Stanley KWAN, Ruan Lingyu (interprétée par Maggie Cheung dans Center Stage ). Jeudi 25 et vendredi 26 novembre 2010, 19h.

En entrée :The Blue Mansion, de Glen Goei (2009, 100 min, VOSTF)
Synopsis : " Wee Bak Chuan, magnat asiatique, meurt dans d’étranges circonstances. Il revient en tant que fantôme pour résoudre l’énigme de sa propre mort."
Vendredi 29 octobre, 14h 30, et dimanche 31 octobre, 17h.

En plat de résistance : Here, de Ho Tzen Nyen (2009, 86 min, VOSTF)
Le pitch : "Choqué par la mort brutale de sa femme, He Zhiyuan sombre dans le mutisme et est interné à Island Hospital."
Here est présenté comme un "film narratif et conceptuel du jeune prodige du cinéma singapourien". (in DP).
Le film a été projeté en sélection officielle de la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes en 2009, la même année que  My  Magic. 2009 , année faste du cinéma singapourien à Cannes!
Vendredi 29 octobre, 17h, et samedi 30 octobre, 14h30.

En dessert : 881, de Royston Tan (2007, 90 min, VOSTF)
L'histoire: " Deux amies d’enfance rêvent de devenir chanteuses de getaï. Ensemble,elles forment le duo des Papaya Sisters..."
881 est une comédie musicale déjantée sur le getaï, art de rue et de spectacle typiquement singapourien.
Samedi 30 octobre, 17h, et dimanche 31 octobre, 14h30.
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Site de l'exposition sur Quaibranly.fr