Alain Tanner, John Berger et Susan Sontag à l’affiche du 22e Festival Théâtres au cinéma

Posté par MpM, le 9 mars 2011

théâtres au cinémaDéjà la 22e édition ! Depuis 1990, le Magic Cinéma de Bobigny organise le festival Théâtres au cinéma qui propose l'intégrale des films d'un réalisateur ainsi que différents hommages et rétrospectives permettant de relier et de mettre à l'honneur les différents univers artistiques : la littérature, la musique, le théâtre et bien sûr le cinéma.

Cette année, les spectateurs auront ainsi la chance de (re)découvrir l'oeuvre intégrale d' Alain Tanner (longs et courts métrages, mais aussi documentaires, reportages destinés à la télévision et films réalisés par de possibles "fils spirituels" du cinéaste), considéré à la fin des années 60 comme le chef de file de la Nouvelle vague suisse. Il sera d'ailleurs présent ce soir, en compagnie du directeur de la photographie Renato Berta, lors de l'ouverture de la manifestation consacrée aux "40 ans de la Salamandre", l'un de ses premiers films.

Une autre rétrospective mettra en lumière l'écrivain et scénariste John Berger qui a notamment collaboré avec Alain Tanner, Gilles Perret et Isabel Coixet. Une rencontre avec le public est notamment prévue le 12 mars lors de la lecture publique de son livre La tenda rouge de Bologne.

Enfin, un hommage sera rendu à la romancière, cinéaste, dramaturge et essayiste Susan Sontag disparue en 2004, avec la projection de 5 films qu'elle a réalisés et de 2 documentaires dans lesquels elle apparaît.

Une programmation jeune public, l'exposition "Les bouts du monde" de Jean Mohr et de nombreuses rencontres publiques viennent compléter le programme qui permet ainsi aux festivaliers, cinéphiles et simples curieux d'assister à une centaine de projections en 12 jours !

__________________________

Festival Théâtres au cinéma
Du 9 au 22 mars à Bobigny
Renseignements et programme complet sur le site de la manifestation

Un carré d’as de films politiques va donner l’assaut des salles

Posté par vincy, le 9 mars 2011

Le cinéma français a décidé de s'emparer de son histoire récente et de ses tourments politiques. Comme dans les années 70, les producteurs sont attirés par un déclin identitaire qui heurte l'orgueil national. Politique, mais aussi finance, justice, sécurité intérieure, enjeux stratégiques... Les polars ancrés dans le réel ont commencé à se multiplier ses dernières années autour de la crise, du marketing politique (Le président ou encore Le candidat) ou des affaires de corruption (L'ivresse du pouvoir). On notera d'ailleurs que deux films sur l'Affaire Bettencourt sont en préparation. L'un avec Jeanne Moreau, sans doute assez réaliste, l'autre avec Jean Rochefort, plus proche de la satire. En attendant, cette année, les films seront sérieux et dramatiques.

Cette année, L'assaut va lancer l'attaque. Julien Leclercq (Crysalis) revient sur l'affaire d'un Airbus d'Air France pris en otage par quatre terroristes du GIA à l'aéroport d'Alger. 227 personnes enfermées dans l'avion à la veille de noël en 1994. Le film se focalise sur trois personnages : un soldat du GIGN, une technocrate ambitieuse et un Djihahiste obstiné. L'assaut du GIGN sera vu par 21 millions de téléspectateurs. En salles cette semaine, le film se veut le plus réaliste possible, et tourné comme un film de guerre, avec Paul Greengrass comme influence. Pour Vincent Elbaz et Mélanie Bernier, les deux rôles principaux, ce sera aussi l'occasion de mesurer leur popularité.

Omar m'a tuer est aussi inspiré d'une histoire vraie. On se souvient tous de ce jardinier, Omar Raddad, accusé d'avoir tué sa patronne, Ghislaine Marchal, un week-end d'été en 1991. Raddad est aussitôt arrêté et incarcéré. Calme mais parlant mal le français, des lettres de sang le pointent comme le suspect principal, pour ne pas dire le "présumé coupable". Roschdy Zem, de retour derrière la caméra, a choisi Sami Bouajila pour incarner Omar, tandis que Denis Podalydès interprétera le romancier Jean-Marie Rouart,  l'un des principaux animateurs du Comité pour la révision du procès,  auquel il a consacré un ouvrage, Omar : la construction d'un coupable en 1994.

Podalydès sera aussi un autre personnage célèbre : Nicolas Sarkozy. La conquête est l'histoire de la campagne présidentielle 2007. Nul ne sait quel regard portera le revenant Xavier Durringer, qui après des années de télévision, retourne au cinéma. Hippolyte Girardot sera Claude Guéant, entouré de Florence Pernel (Cécilia Sarkozy), Dominique Besnéhard (Pierre Charon), le conseiller en communication, Grégory Fitoussi (Laurent Solly), Bernard Le Coq (Jacques Chirac), Michèle Moretti (Bernadette Chirac), Samuel Labarthe (Dominique de Villepin) et Saïda Jawad (Rachida Dati)... Les métamorphoses de chacun sont déjà le centre d'attention des médias. Mais l'intéressant est ailleurs : quel visage de ces hommes politiques seront montrés avec le scénario de ce film, qui pourrait être présent à Cannes...

L'ordre et la morale sortira en septembre. Son tournage mouvementé et complexe (les équipes ont du aller en Polynésie française, ne pouvant pas tourner en Nouvelle Calédonie) et son histoire hautement sensible en font l'un des films les plus intrigants de l'année. Pas seulement parce que Mathieu Kassovitz en est le réalisateur (et l'acteur, avec Sylvie Testud, Malik Zidi, Philippe Torreton et Iabe Lapacas). Mais l'attaque de la grotte d'Ouvéa, en pleine campagne pour l'élection présidentielle de 1988, est sans doute l'un des faits marquants contemporains les plus passionnants dans le rapport entre la France et ses territoires d'Outre-mer. Dans ce face à face entre un groupe d'indépendantistes Kanaks et le GIGN, avec 30 gendarmes enlevés (et quatre tués), l’assaut ici se finira en un bain de sang qui laisse encore des traces.