La vérité nous sera révélée le 14 avril. Mais déjà Paris bruisse de rumeurs, que les médias relaient. Faisons un rapide point, un mois après vous avoir listés la centaine de films sélectionnables (voir Cinéma français ; cinéma américain ; cinéma asiatique ; cinéma européen).
Comme l'annonçait Variety mercredi, Terrence Malick et son The Tree of Life seront sur la Croisette. En compétition ou hors compétition.
Outre Woody Allen, officiellement confirmé en ouverture et qui sortira dans les salles françaises le même jour, on sait déjà que Le gamin au vélo des Frères Dardenne, Le Havre d'Aki Kaurismäki (photo), Faust d'Alexander Sokurov, Melancholia de Lars Von trier, Il était une fois en Anatolie de Nuri Bulge Ceylan, Restless de Gus Van Sant, Love and Business de Lou Ye, Captured de Brillante Mendoza, Habemus Pappam de Nanni Moretti et This must be a Place de Paolo Sorrentino seront du voyage. Les fidèles habitués...
On évoque aussi Lynne Ramsay (We need to talk about Kevin), Bouli Lanners (Les géants), Emmanuele Crialese (Terra firma), Hong Jin-na (The Murderer), Eric Khoo (Tatsumi), Hirokazu Koreeda (Miracle) dans le Palais des festivals.
Mais, en revanche, Wong Kar-wai ne sera pas prêt. Ni Walter Salles. Andrea Arnold n'a pas terminé son montage des Hauts de Hurlevent, et Francis Ford Coppola est encore au travail sur Twixt Now and Sunrise. Idem pour Steven Soderbergh dont Contagion fera les beaux jours de Venise. Le mystère reste entier pour le nouveau Michael Haneke, toujours en production.
Hollywood semble d'ailleurs se rétracter : le film d'Alexander Payne, The Descendants, avec Clooney, est achevé. Mais la Fox préfère le présenter à l'automne pour le positionner comme un film oscarisable. David Cronenberg ne viendrait pas présenter A Dangerous Method non plus.
Mais le vrai choc reste l'absence prévue de Pedro Almodovar. Habituellement son film sortait en avril en Espagne, faisait son avant première internationale à Cannes et sortait entre le printemps et l'automne dans le reste du monde. La piel que habito devrait aller à Venise. Il ne sortira en Espagne que le 2 septembre, en Allemagne le 20 octobre et en France et aux USA le 18 novembre. Or Almodovar ne veut pas que son final soit défloré des mois avant la sortie du film.
Il y a aussi certainement une part d'orgueil. Le cinéaste espagnol n'a jamais caché qu'il avait été vexé des affronts des différents jurys cannois. Une année, il a privé Cannes de l'un de ses films, une autre il a exigé d'être hors compétition.
La bonne nouvelle est que cela ouvre la compétition à des cinéastes peut-être moins attendus, obligeant un certain renouvellement. Cannes n'est pas Berlin : il y aura toujours un équilibre entre vétérans vénérés et découvertes. Ce n'est pas Venise non plus. De toute façon, Venise, même avec une sélection prestigieuse, sera davantage occupé à gérer ses problèmes financiers.