SXSW Festival : les productions locales ont la côte
Le festival SXSW commence à se vider de ses cinéphiles et à être pris d'assaut par les musiciens, c'est donc l'heure de faire un premier bilan, bien que les projections continuent jusqu'au 19 mars. Les grands favoris du festival restent les productions locales, pour lesquelles le public était souvent au rendez-vous.
Blacktino de Aaron Burns, Otis Under Sky de Anlo Sepulveda ou encore My Sucky Teen Romance d'Emily Hagins (18 ans et déjà trois films au compteur), sont souvent des premiers films, avec un petit budget, et qui ont vu le jour grâce à l'entraide des proches et de la famille des réalisateurs.
Les thèmes abordés sont divers et font preuve de beaucoup de créativité, malgré leurs manques de moyens financiers Surtout, ces films ont souvent reçu l'aide de sites internet tel Kickstarter, collecteur de fonds qui marche sur la base du mécénat collectif, et qui permet de réaliser des films à l'échelle individuelle.
Les sujets abordés sont aussi divers que la réalisation. Blacktino d'Aaron Burns aborde la quête d'identité d'une adolescent métisse, en surpoids et très geeky alors que My Sucky Teen Romance est une comédie qui parodie avec humour et charme le thème archi-exploité des vampires .
Le film d'Anlo Speulveda, Otis Under Sky, appartient à une catégorie différente. Otis, un web artiste replié sur lui-même, rencontre Ursula, une lesbienne qui attend le retour de sa copine, partie à l'étranger. Une relation forte va se nouer entre les deux, comme par alchimie. Le film est très poétique et beaucoup basé sur l'improvisation des acteurs.
Anis Mojgani (Otis), qui est avant tout un poète slammer, nous confie la vision de son travail : « Lors de mes performances de poète, je souhaite principalement être dans le moment, le plus honnêtement possible, et si un lien émotionnel et organique se crée avec le public, c'est super. J'ai essayé de recréer cela dans le film ».
Le réalisateur Anlo Speulveda a gardé de bons souvenirs du tournage du film: « C'était un vrai plaisir de pouvoir tourner dans la ville où j'ai grandi, découvrir de nouveaux endroits lors des repérages et de travailler avec une petite équipe. C'était aussi une bénédiction de pouvoir tourner avec Anis. Parfois j'allais le voir avec une partie du script et je lui disais 'Arrange-moi ça s'il-te-plaît' et il le faisait. Au final l'écriture du film s'est faite à plusieurs, au fur et à mesure du tournage ». Le film a été très bien reçu par la critique indépendante du festival. Espérons que celui lui serve de tremplin !
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