Lumière 2011 : Andrej Zulawski rencontre Andrej Zulawski

Posté par Morgane, le 6 octobre 2011

Andrej Zulawski est venu à Lyon pour présenter lui-même son film L’important c’est d’aimer avec Romy Schneider, Fabio Testi et Jacques Dutronc, qui tient ici le rôle d’un homme surprenant et déstabilisant qu’il incarne à merveille.

Andrej Zulawski nous a alors raconté une petite anecdote assez marrante qui date de la sortie de son film en 1975. Quand le film est sorti, il n’a été projeté que dans une seule salle parisienne, le Colisée (aujourd’hui disparu). Et le soir-même, Andrej Zulawski reçoit un coup de téléphone du directeur de la salle, ravi, qui le remercie pour ce film en lui disant : « pour la première fois depuis La règle du jeu les gens se battent dans la salle ».

Cela pour montrer que le succès du film n’a pas vraiment été immédiat. « Certains voulaient encore plus de révolte tandis que d’autres voulaient la Romy Schneider d’avant en petites socquettes blanches ».

Adaptation du roman La nuit américaine de Christopher Frank, Andrej Zulawski filme sublimement une Romy Schneider au sommet de sa gloire à la ville dans le rôle d'une comédienne ratée à l’écran. Le réalisateur nous a rappelé la force de la féminité de cette actrice hors du commun que l’on aperçoit dès les premières minutes du film lorsque la caméra se rapproche de ce visage tristement en pleurs. Et lui-même de dire : « quand le visage de Romy apparaît à l’écran de plein fouet, je suis aujourd’hui encore chamboulé ».

Dinard 2011 : Shane Meadows présente This is England 86

Posté par kristofy, le 6 octobre 2011

Dinard 2011Le 22e Festival du film britannique de Dinard accueille nos voisins d'outre-Manche du 5 au 9 octobre. Cette année, c'est l'actrice Nathalie Baye qui préside le jury. En tout, six films sont en compétition, dont Oranges and Sunshine de Jim Loach (le fils de Ken Loach) et le déjà favori Tyrannosaur de Paddy Considine. Une quinzaine de films sont également à découvrir en avant-première avec notamment un focus sur le cinéma écossais. Enfin, Dinard va rendre hommage au scénariste et écrivain Harold Pinter (en la présence de Lady Antonia Fraser) et à l’acteur John Hurt qui donnera une master-class à l'issue d'une projection.

Parmi les autres temps forts, on peut noter le retour de Shane Meadows à Dinard ! De films en films, il est devenu l'un des plus talentueux réalisateurs anglais à suivre. Il faut d’ailleurs se souvenir que cette reconnaissance en France a quasiment démarrée avec le Festival de Dinard où il a été invité presque un an sur deux :  Twentyfourseven en compétition en 1998,  Once Upon A Time In The Midlands en avant-première en 2002, Dead Man's Shoes en compétition en 2004 (Hitchcock d'or),  hommage, rétrospective de ses films et This Is England en avant-première en 2007, Somers Town en séance spéciale en 2008,  Le Donk & Scorz-Ayz-Ee en avant-première en 2009... Même en 2010 il avait fait le déplacement ! Il était donc logique qu'il revienne cette année avec la suite de This is England.

Flashback : 2008, cérémonie des BAFTA. Le meilleur film britannique de l'année est… This is England de Shane Meadows. Le film, situé en 1983, suit un garçon de 12 ans environ nommé Shaun (le jeune Thomas Turgoose) qui intègre progressivement un groupe de skinheads dont certains allaient dériver vers un mouvement politisé raciste.

Trois ans plus tard, Shane Meadows a écrit la suite qui se déroule en 1986 pendant la coupe du monde de foot au Mexique… C’est devenu une This is England ' 86mini-série de quatre épisodes d’abord diffusée sur Channel 4 : This is England '86. On y retrouve donc les mêmes personnages (joués par les mêmes acteurs) : Shaun devient peu à peu un adulte dans une Angleterre de chômage et de familles éclatées. Cette jeunesse qui était en rébellion contre son présent a grandi et se cherche maintenant un futur…

La série This is England '86 est écrite par Shane Meadows et Jack Thorne, et réalisée par Tom Harper (épisodes 1 et 2) et Shane Meadows (épisodes 3 et 4).

This is England '86, épisode 1 : Shaun sort de l’école sans examen ni travail, à l’hôpital il retrouve son ancienne bande après un mariage raté entre Lol et Woody et une crise cardiaque. L’insouciance commence à laisser place à la gravité, mais l’amitié est ce qui compte le plus.

This is England '86, épisode 2 : Une fête sauvage ramène au sérieux de la vie, Shaun expérimente un boulot et le couple de Lol et Woody se fragilise. Leurs parents essaient de recomposer une famille avec peine.

This is England '86, épisode 3 : Après quelques moments dignes de leur jeunesse c’est la résignation du passage à l’âge adulte. Lol déprime de plus en plus, et pendant un match à la télé, Shaun se réconcilie avec sa mère, tandis que le père de Lol commet l’irréparable.

This is England '86, épisode 4 : C'est le retour de Combo auprès de Shaun, Woody voudrait un nouveau mariage, et Lol va se confronter de manière brutale à son père...

L'actrice Vicky McClure est la révélation de This is England '86. Elle a remporté un prix de meilleure actrice au BAFTA Television Awards (elle avait d'ailleurs été découverte dans Room for Romeo Brass déjà de Shane Meadows). Shane Meadows a déjà prévu une nouvelle suite qui se déroulera deux ans plus tard au moment de noël 1988. This is England '88 est en préparation... à découvrir à Dinard en 2012 ?

Steve Jobs (1955-2011) : iDeath

Posté par vincy, le 6 octobre 2011

Steve Jobs, cofondateur d'Apple, est mort à l'âge de 56 ans mercredi soir. Il avait simplifié l'ordinateur individuel pour le rendre accessible à tous. Jusqu'en 1985, 9 ans après la création de la marque à la pomme, il quittait Apple (démis de ses fonctions) pour y revenir en 1997 quand la firme était au sixième sous-sol des ventes. Là il a imposé un nouveau modèle (des produits attrayants avec un design novateur, se différenciant ainsi de l'esthétique froide de l'informatique) puis réorienté la société pour en faire non seulement un producteur d'outils de communication nomades mais aussi un diffuseur de produits culturels, et notamment de films téléchargeables.

Après son premier départ d'Apple, Steve Jobs, sollicité par deux ingénieurs de Lucasfilm, rachète pour 10 millions de $ The Graphics Group, filiale cédée par George Lucas. Jobs créé les Studios Pixar, et détient la majorité des parts. A l'époque, Jobs ne rêve pas d'Hollywood. Il espère juste que les ingénieurs développent des logiciels défiant l'infographie.

John Lasseter, malin, en profite pour l'obliger à produire des courts métrages animés qui servent de vitrine aux technologies développées. Les films d'animation ébahissent les festivals. Mais la structure de développement informatique est un gouffre financier. Le prestige ne suffit pas. Même si, en 1988, Tin Toy remporte l'Oscar... Steve Jobs comprend qu'il se trompe de "business". L'informatique n'est pas l'avenir, mais les contenus en sont un. Il accepte d'investir dans un long métrage, Toy Story, négocie un contrat de distribution et de coproduction avec Walt Disney. Sorti en 1995, le film est un carton mondial.

Pixar se vendra à Disney en 2006 pour 7,4 milliards de $. Entre temps, les longs métrages ont triomphé au box office, récolté des Oscars, volé la vedette aux films d'animation classiques de Disney, en déclin. Walt Disney acquiert un savoir-faire. Steve Jobs devient ainsi le premier actionnaire individuel du groupe Disney (environ 7% du capital). On imagine le pactole. Il entre aussi au conseil d'administration d'un des plus grands studios du monde.

Pendant ce temps Apple, qu'il redirige depuis 1997, se mue en vedette montante de Wall Street : iPods, iPhones, nouveaux MacBooks, iPads, et surtout iTunes et autres boutiques en ligne. La convergence supports-contenus est désormais intégrée dans la stratégie de la société. Quand l'iPad sort, il se publicise avec une image de Là-haut. La boucle est bouclée. Tout son parcours devient cohérent.

Ses vieux complices John Lasseter, directeur artistique de Disney, et Ed Catmull, président de Disney Feature Animation, lui ont rendu hommage : "Il a vu le potentiel de Pixar bien avant le reste d'entre nous et au-delà de ce que quiconque aurait pu imaginer. Steve a parié sur nous et a profondément cru en notre rêve un peu fou de créer des dessins animés par ordinateur. La seule chose qu'il nous disait toujours était simplement : "Faites ça bien.""