Ray Harryhausen (1920-2013) : Jason, les Titans, Sinbad et Joe sont orphelins

Posté par vincy, le 8 mai 2013

Ray Harryhausen

Né le 29 juin 1920 à Los Angeles, Ray Harryhausen est mort mardi 7 mai à Londres, où il résidait depuis 53 ans. A 92 ans, ce magicien du cinéma, de cette époque où les ordinateurs ne faisaient pas revivre les dinosaures et autres créatures mythologiques, laisse une trace indélébile dans l'histoire du 7e art. A 29 ans, son travail vaut à son employeur un Oscar des meilleurs effets spéciaux (Monsieur Joe, d'Ernest B. Schoedsack). On lui doit des créations visuelles époustouflantes comme la bataille des squelettes de Jason et les Argonautes.

Des singes aux dinosaures et autres créatures fantastiques

C'est en voyant King Kong en 1933, qu'Harryhausen comprend sa destinée. Le singe animé comme une marionnette par Willis O'Brien le fascine. Le même O'Brien l'encouragera à faire de la sculpture. Et dès les années 40, il se lancera dans l'animation image par image, au côtés de George Pal. C'est évidemment grâce à un singe qu'il va connaître la gloire et son premier Oscar (partagé). Le producteur de Monsieur Joe, Merian C. Cooper fait appel à O'Brien qui confie le travail sur le gorille à Harryhausen. Il se lance alors dans d'autres genres : les dinosaures. Sans lui peu des films de séries B des années 50 auraient pu exister (Le Monstre vient de la mer, Les Soucoupes volantes attaquent, À des millions de kilomètres de la Terre,...). A l'époque, les Américains sont friands d'histoires sensationnelles, d'effets visuels jamais vus, d'expériences fantastiques. Avec leurs budgets modestes, les films sont vite rentables et Harryhausen se perfectionne, jusqu'à inventer sa propre technologie, la "Dynamation" : des éléments animés sont insérés dans des prises de vues réelles en filmant les figurines tout en masquant une partie du cadre ; on ajoute ensuite un premier plan.

Ray Harryhausen le choc des titansAprès le fiasco du Septième Voyage de Sindbad, il s'exile en Grande-Bretagne : il contribue au monde imaginaire des Voyages de Gulliver et surtout recréé l'Antiquité dans Jason et les Argonautes (qu'il considère comme son meilleur film) et la préhistoire (revisitée) dans Un million d'années avant J.-C.. Deux films cultes qui traverseront les décennies. Après quelques autres aventures de Sinbad, alors que les spectateurs préfèrent désormais les films catastrophes, il développe un vieux rêve : il devra attendre cependant 1981 pour produire l'oeuvre de sa vie, Le Choc des Titans (de Desmond Davis), avec Laurence Olivier, Maggie Smith, Ursula Andress... De la méduse au monstre Kraken, le film imprime des séquences uniques dans la rétine des (nombreux) spectateurs (qui en ont toujours la nostalgie). Le remake, avec ses effets numériques ne parviendra pas à sa cheville, artistiquement. Pourtant Harryhausen regrettera de ne pas pouvoir travailler seul sur ce titanesque projet, devant partager les efforts avec d'autres "animateurs". Il a 61 ans et ce sera son dernier film, ne réussissant jamais à monter le financement de la suite du film.

Les ordinateurs vont accélérer sa mise à la retraite. Consultant honorifique sur Jurassic Park, il comprend que le monde informatique va mettre fin à ses merveilleuses inventions.

Aardman, Burton, Cameron, Pixar, Lucas, Jackson...

Cependant, des studios Aardman à Tim Burton, en passant par la pub et les clips vidéos, nombreux sont ceux qui utilisent encore son concept d'animation image par image. Burton, immense admirateur d'Harryhausen, produira L'Étrange Noël de Monsieur Jack avec cette technique. Dans Les Noces funèbres, le cinéaste invente une marque de piano : Harryhausen. De Pixar (le nom du restaurant dans Monstres & Cie où Bob invite Celia s'appelle aussi Harryhausen) à James Cameron, tous ont un jour ou l'autre rendu hommage à cet artisan génial. Une référence. Harryhausen ne cachait pourtant pas sa méfiance à l'égard d'un numérique qu'il trouvait sans âme. George Lucas n'a pas manqué de réagir à ce décès : "Ray nous a tous grandement inspirés dans l'industrie. L'art de ses premiers films, avec lesquels la plupart d'entre nous ont grandi, nous a tellement inspirés. Sans Ray Harryhausen, il n'y aurait probablement pas eu de Star Wars". Peter Jackson a confessé que sa saga du Seigneur des anneaux était son "film Ray Harryhausen", car "il n'aurait jamais été fait, pas par moi en tout cas" sans son apport.

Il a reçu un Oscar d'honneur amplement mérité en 1992. "Je suis si heureux que tous ces jeunes fans me disent que mes films ont changé leurs vies" avouait-il, toujours amer d'avoir été snobé de son "vivant" par Hollywood malgré la reconnaissance des plus grands cinéastes. "C'est un grand compliment. Cela signifie que j'ai fais davantage que des films divertissants. J'ai toucher la vie des gens, et j'espère qu'elle a changé positivement."

Grand ami de Ray Bradbury, marié depuis 50 ans à la petite-fille du Docteur Livingston, il a fait donation de ses maquettes et travaux au Bradford Museum of Media.

Cannes 2013 : la Palm dog a du chien

Posté par MpM, le 8 mai 2013

Depuis 2001, la Palm dog récompensant le meilleur Chien d’un film toutes sections confondues est décernée lors du Festival de Cannes. C'est Toby Rose, journaliste anglais de cinéma, qui est à l’initiative de ce prix dont le mot d'ordre est « Oui, les chiens comptent ».

Par le passé, on a pu voir des personnalités comme Chloé Sévigny, Jennifer Jason Leigh ou Ewan McGregor soutenir la Palm Dog en posant avec le collier du lauréat.

Cette année, le jury se compose des journalistes Derek Malcolm (The Evening Standard), James Christopher (critique de cinéma), Peter Bradshaw (The Guardian), Kaleem Aftab (The Independent) et Charles Gant (Heat Magazine). Ils auront la (lourde) tâche de déterminer quel chien succédera à Boss, Uggie et Banjo et Poppy, respectivement récompensés en 2010, 2011 et 2012 pour Tamara Drew, The artist et Touristes.

Avec beaucoup de chien, bien sûr... et un sérieux qui n'a d'égal que l'humour qui le sous-tend.

Les sorties cinéma du 8 mai 2013

Posté par vincy, le 8 mai 2013

affiche poster trance- Trance *** de Danny Boyle (Grande-Bretagne, 1H35) avec James McAvoy, Vincent Cassel, Rosario Dawson, Tuppence Middleton.

- Sous surveillance *** de Robert Redford (USA, 2H01) avec Robert Redford, Shia LaBeouf, Susan Sarandon, Julie Christie, Richard Jenkins, Nick Nolte, Terrence Howard.

- Une vie simple *** de Ann Hui (Hong-Kong, 1H59) avec Andy Lau, Deannie Yip, Quin Hailu - Le film a reçu une vingtaine de prix dans le monde.

- Liv & Ingmar ** de Dheeraj Akolkar (Norvège, 1H23) avec Liv Ullmann, Ingmar Bergman, Max von Sydow - Documentaire

- L'hypnotiseur ** de Lasse Hallström (Suède, 2H02) avec Tobias Zilliacus, Mikael Persbrandt, Lena Olin.

- Post Tenebras Lux * de Carlos Reygadas (Mexique) avec Rut Reygadas, Eleazar Reygadas - Prix de la mise en scène à Cannes en 2012.

Et aussi :

- Rock the casbah de Yariv Horowitz (France/Israël) avec Yon Tomarkin, Yon Tumarkin, Roy Nik - Quatre jeunes soldats israéliens "assignés" à surveillance sur le toit d'une maison palestinienne dans la bande de Gaza montrent l'absurdité d'un conflit où personne ne comprend contre quoi il se bat. Les soldats se retrouvent confrontés à la réalité d'une famille.

- Hôtel Normandy de Charles Nemes (France, 1H37) avec Eric Elmosnino, Héléna Noguerra, Ary Abittan - Alice a quarante ans, elle est dynamique, belle et folle d'art contemporain. Elle travaille dans une banque parisienne avec ses deux meilleures amies, Pénélope et Isabelle. Alice aurait tout pour elle si son mari n'avait pas disparu stupidement dans un accident de moto il y a quelques années, la laissant aussi seule que désemparée. Pénélope et Isabelle sont convaincues qu'il est grand temps pour Alice de tourner la page et lui offrent un week-end dans un grand hôtel de la côte normande, avec un homme qui l'attend. Mais elle ne tombe pas sur celui qui était "commandé".

- The Hit Girls de Jason Moore (USA, 1H53) avec Anna Kendrick, Skylar Astin, Anna Camp - Beca est le genre de fille qui préfère écouter son lecteur MP3 que la personne assise en face d'elle. Fraîchement arrivée à la fac, elle intègre, plus ou moins contre son gré, une clique de filles, mélange de pestes, de bonnes pâtes et d'originales dont le seul point commun est la perfection avec laquelle elles chantent a capella.

- Infiltré de Ric Roman Waugh (USA/Emirats) avec Dwayne Johnson, Susan Sarandon, Barry Pepper - John Matthews, un homme d'affaires, est dévasté lorsque son fils Jason, 18 ans, est condamné à dix ans de prison : il a été arrêté en possession d'un paquet de drogue envoyé par un de ses amis, mais il ignorait tout de son contenu. John propose alors un marché au procureur : il va infiltrer le plus redoutable des cartels de la drogue afin d'en faire tomber les têtes en échange d'une réduction de peine.

- Cheba Louisa de Françoise Charpiat (France, 1H35) avec Rachida Brakni, Isabelle Carré, Biyouna - A 30 ans, Djemila, juriste célibataire a enfin son propre appartement à deux pas de chez ses parents. Française d'origine maghrébine, elle fait tout pour gommer ses origines. Emma, sa voisine déjantée et fauchée, rame pour élever seule ses deux enfants. Alors que tout oppose les deux femmes, une amitié profonde va naître grâce à leur amour de la musique.

- Viramundo de Pierre-Yves Borgeaud (France/Suisse, 1H35) avec Gilberto Gil, Vusi Mahlasela, Peter Garrett - Après plusieurs décennies de succès internationaux, le maître de la musique brésilienne Gilberto Gil part pour une tournée d'un nouveau genre à travers l'hémisphère sud. De Bahia, il se rend dans les territoires aborigènes d'Australie, puis dans les townships d'Afrique du Sud pour terminer son périple au coeur de l'Amazonie brésilienne. Documentaire.

- Enfance clandestine de Benjamín Avila (Argentine, 1H50) avec Ernesto Alterio, Natalia Oreiro, César Troncoso - Argentine, 1979. Juan, 12 ans, et sa famille reviennent à Buenos Aires sous une fausse identité après des années d'exil. Les parents de Juan et son oncle Beto sont membres de l'organisation Montoneros, en lutte contre la junte militaire au pouvoir qui les traque sans relâche. Pour tous ses amis à l'école et pour Maria dont il est amoureux, Juan se prénomme Ernesto. Le moindre écart peut être fatal à toute sa famille.

- L'Esprit de 45 de Ken Loach (Grande-Bretagne, 1H34) - L'année 1945 a marqué un tournant dans l'histoire de la Grande-Bretagne. L'unité de son peuple pendant les combats, et le souvenir douloureux de l'entre-deux-guerres ont conduit à l'émergence d'un nouvel idéal social. La fraternité est ainsi devenue le mot d'ordre de cette époque. Documentaire présenté au Festival de Berlin.

- Sympathy for delicious de Mark Ruffalo (USA, 1H37) avec Christopher Thornton, Mark Ruffalo, Juliette Lewis - Dean, alias "Delicious D", était un DJ prometteur avant de devenir paraplégique suite à un accident de moto. Il est désormais réduit à vivre dans sa voiture. Après avoir participé à une cérémonie religieuse en espérant se soigner par la foi, il découvre qu'il a le pouvoir surnaturel de guérir les gens par magnétisme. Mais ironie du sort, il ne peut pas s'en servir pour lui-même.

- Porfirio de Alejandro Landes (Colombie, 1H46) avec Porfirio Ramirez, Jarlinsson Ramirez, Yor Jasbleidy - Dans une ville lointaine à la périphérie de l'Amazone, Porfirio est un homme qui vend des minutes de téléphone portable pour gagner sa vie. Confiné dans un monde réduit à son lit et son fauteuil roulant depuis qu'il a reçu une balle dans le dos par la police, contraint de porter des couches, il rêve qu'il peut voler.