Carlo Lizzani s'est suicidé samedi 5 octobre en se jetant par la fenêtre du troisième étage d'un bâtiment romain, selon la police. Le scénariste et réalisateur italien avait 91 ans.
Comme scénariste, Lizzani est connu pour ses collaborations avec Roberto Rossellini (Allemagne année zéro, prix du meilleur scénario à Locarno), Giuseppe De Santis (Riz amer, nominé à l'Oscar du meilleur scénario) ou Alberto Lattuada (Le Moulin du Pô).
Dès la fin de la seconde guerre mondiale, Lizzani réalisera des documentaires avant de filmer des fictions: polars, drames historiques, mais aussi comédie érotique ou oeuvres romanesques. Il a dirigé Gina Lollobrigida, Marcello Mastroianni, Pier Paolo Pasolini, Gérard Blain, Silvana Mangano, Ugo Tognazzi, Gian Maria Volonté, Michele Placido, Giancarlo Giannini...
Parmi sa foisonnante filmographie, notons Achtung! Banditi! (1951, prix du meilleur réalisateur à Karlovy Vary), La chronique des pauvres amants (1954, prix international du Festival de Cannes), Le bossu de Rome (1960), Traqués par la Gestapo (1961), Le procès de Vérone (1963), La vita agra (1964), Bandits à Milan (1968, meilleur réalisateur aux Donatello italiens), Fontamara (1980, Grand prix des Amériques au Festival de Montréal) et Remake Rome Ville ouverte (1996). Depuis une quinzaine d'années, il était revenu au documentaire (notamment un sur Luchino Visconti) avant de signer un film requiem, Hotel Meina en 2007.
Lizzani a aussi dirigé la Mostra de Venise entre 1979 et 1982. Il a reçu un prix David di Donatello pour l'ensemble de sa carrière en 2007
Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, voici l’instant Court n° 116.
Avec les feuilles qui tombent et le début de l'automne est arrivé le film Mon âme par toi guérie, grand retour du réalisateur François Dupeyron qui met en lumière la fine fleur des comédiens français comme Grégory Gadebois et Céline Sallette, sans oubier la lumineuse Marie Payen.
Elle était ensélection officielle au Festival de Cannes en 1999 avec le film Nos vies heureusesde Jacques Maillot, et l'année suivante à la Quinzaine des Réalisateurs avec le court-métrage A Corps Perdu réalisé par Isabelle Broué, qui elle-même avait été scripte de Jacques Maillot (et également de Gaël Morel et François Ozon) avant de réaliser plus tard la comédie romantique Tout le plaisir est pour moi.
Voici donc le court-métrage A Corps Perdu avec Marie Payen : l'histoire d'une jeune femme en quête d'elle-même...
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Ecran Noir : Quel souvenir gardez-vous du Festival de Cannes 1999 où le film Nos Vies Heureuses était en compétition, mais sans avoir été récompensé ni à Cannes ni aux Césars? Marie Payen : C’était très joyeux, c’était le premier long-métrage dans lequel j’avais un rôle principal et j’avais été hyper-heureuse sur le tournage. Je trouve que le réalisateur Jacques Maillot était génial et j’avais des partenaires sublimes comme Sami Bouajila. J’ai découvert un univers de cinéma que je connaissais très peu alors et la grâce du tournage a été totale : je trouvais très normal que le film soit en compétition à Cannes ;-) Notre vécu de Cannes était beau parce qu'il y a eu une projection magique avec une énorme standing ovation d’un quart d’heure, des gens pleuraient, c’était fabuleux.
Sur le moment je n’ai pas été triste que le film n’ai pas été primé, mais je l’ai été à contre-temps plus tard. En fait beaucoup de critique ont été négatives, je n’avais pas vraiment d’expérience de ce qui entoure une sortie de film et je croyais que ça allait marcher quand-même. Le film n’a pas vraiment marché dans la sens où il n’a pas eu le succès qu’il aurait mérité, mais pour les gens qui l’ont aimé, c’est un film culte. Je croise beaucoup de gens qui m’en parlent encore, les gens qui l’ont vu adorent ce film, il y a quand même quelque chose qui a été impactant et qui pour moi était suffisant à l’époque.
Maintenant, je me dis que c’est dommage parce que Nos Vies Heureuses est un film particulier, gracieux, avec une originalité et une force. Peut-être que Nos Vies Heureuses était trop ample, peut-être qu’il y avait un peu trop de choses à "manger" dans ce film et que les gens ont pu se sentir un peu gavés. Il y a 6 personnages principaux ! Les sujets étaient abordés avec beaucoup de générosité, beaucoup d’élan et beaucoup d’humanité. Le film n’a pas été assez reconnu mais ça nous échappe.
En attendant l'éventuelle nouvelle version de Christophe Gans, annoncée depuis 3 ans, Fantômas va revenir le 31 octobre avec ciné-concert pour célébrer son 100e anniversaire (cinématographique).
Le personnage de Pierre Souvestre et Marcel Allain est apparu pour la première fois en 1911 sous forme de roman. Blaise Cendrars a alors écrit dans la revue d'Apollinaire Les Soirées de Paris : "Fantômas, c'est l’Énéide des temps modernes". 32 romans très populaires furent publiés dans les années qui suivirent.
Deux ans plus tard, Louis Feuillade réalisait pour la première fois un film autour du héros. 14 adaptations ont été produites jusqu'en 1967 dont la trilogie d'André Hunebelle avec Louis de Funès, Jean Marais et Mylène Demongeot.
Pour cet anniversaire, la Gaumont a restauré le premier film, celui de Feuillade, en 4k. Le générique est met en vedette René Navarre (Fantômas), Edmond Bréon (Commissaire Juve) et Georges Melchior (Fandor, le journaliste).
Yann Tiersen (Amélie Poulain, Good Bye Lenin!) a composé une musique inédite pour l'illustrer. Le procédé avait déjà été utilisé par MK2 pour Le Voyage dans la lune de Méliès (avec le groupe Air).
La nouvelle bande originale sera enregistrée en direct dans le cadre de la première, le 31 octobre à 19h au Théâtre du Châtelet et sur arteliveweb.com. La captation de ce ciné-concert fera l’objet d’une diffusion spéciale sur Arte en janvier 2014 ainsi que d’une sortie en Blu-Ray au premier semestre 2014.