Cannes 2015 : retrouvailles avec Jean-Hugues Anglade

Posté par kristofy, le 21 mai 2015, dans Cannes, Festivals, Personnalités, célébrités, stars.

jean-hugues anglade

Cher Jean-Hugues,

Vous êtes déjà venu plusieurs fois charmer de votre classe la montée des marches du Festival de Cannes, mais cette année on vous retrouve dans un film en sélection Un Certain Regard : Je suis un soldat de Laurent Larivière, un premier film (après une poignée de courts-métrages) où vous jouez un beau salaud, pas forcément insensible à la douleur des autres mais sans vergogne avec celle des animaux.

On le sait, Cannes a été votre révélateur: votre nom a soudain été découvert par tous en 1983 avec, en compétition, L’homme blessé de Patrice Chéreau, votre premier rôle principal au cinéma (et seulement votre deuxième film), rôle suivi d’une nomination au César du meilleur acteur. On le sait, Cannes pour vous c’est aussi évidemment 1994 avec encore en compétition La reine Margot de Patrice Chéreau toujours, qui avait eu le prix du jury. Vous lui serez encore fidèle en 2009 pour tourner Persécution, et vous étiez aussi en 1996 à Cannes pour Les Affinités électives des frères Taviani.

Quand on regarde votre filmographie, on y voit autant des réalisateurs prestigieux français (Alain Corneau, Claude Sautet, Benoît Jacquot…) que d’autres à l’international (Ringo Lam, D.J. Caruso, Roger Spottiswoode…). C’est votre façon subtile de jouer des personnages qui essayent de montrer aux autres une assurance de façade, sans tout à fait masquer un certain trouble intérieur. Votre interprétation est pour beaucoup dans le triomphe de 37°2 le matin de Jean-Jacques Beineix, le succès de Nikita de Luc Besson, et le culte autour de Killing Zoé de Roger Avary.

Depuis quelques années, c’est presque un peu le même rôle de flic bourru qui vous occupe autant à la télévision avec succès (‘Caplan’ dans la série Braquo, ‘Adamsberg’ la série adaptée des romans de Fred Vargas) qu'au cinéma avec, injustement, moins de succès (Mineurs 27, L’autre vie de Richard Kemp).

Un film en particulier, parmi eux, aurait mérité d’être beaucoup plus vu. Vous y êtes manipulé et manipulateur, perdu et sauveur : Mortel Transfert de Jean-Jacques Beineix en 2001. Et on devine qu’on va vous redécouvrir de nouveau dans Je suis un soldat aujourd’hui. Barbu et proche de la soixantaine, vous voici de nouveau dans la lumière.

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